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poème

Il siège au coin du feu, les paupières mi-closes,
Aspirant la chaleur du brasier qui s'éteint ;
La bouilloire bouillonne avec des bruits d'étain ;
Le bois flambe, noircit, s'effile en charbons roses.

Le royal exilé prend de sublimes poses ;
Il allonge son nez sur ses pieds de satin ;
Il s'endort, il échappe au stupide destin,
A l'irrémédiable écroulement des choses.

Les siècles en son coeur ont épaissi leur nuit,
Mais au fond de son coeur, inextinguible, luit,
Comme un flambeau sacré, son rêve héréditaire.

Un soir d'or, le déclin empourpré du soleil,
Des fûts noirs de palmiers sur l'horizon vermeil,
Un grand fleuve qui roule entre deux murs de terre.

Auteur: Taine Hippolyte

Info:

[ chat ] [ animal domestique ]

 

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atroce

Ce ne fut pas pour apaiser leur douleur, ni même pour se concilier leurs victimes, que les soldats allemands organisèrent la musique dans les camps de la mort.
Ce fut pour augmenter l'obéissance et les souder tous dans la fusion non personnelle, non privée, qu'engendre toute musique.
Ce fut par plaisir, plaisir esthétique et jouissance sadique, éprouvés à l'audition d'airs aimés et à la vision d'un ballet d'humiliation dansé par la troupe de ceux qui portaient les péchés de ceux qui les humiliaient.
Ce fut une musique rituelle.
Primo Levi a mis à nu la plus ancienne fonction assignée à la musique. La musique, écrit-il, étant ressentie comme un "maléfice". Elle était une "hypnose du rythme continu qui annihile la pensée et endort la douleur".

Auteur: Quignard Pascal

Info: La haine de la musique

[ beaux-arts ] [ camp de concentration ]

 

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nature

Mais je n'oublie pas que je ne suis pas sauvage - le sauvage réside au cœur des forêts et sur les contreforts des montagnes, il est ce qui m'échappe, ce que je n'approche pas de près mais dont l'existence me conforte, ce qui arpente le seuil de mes rêves et ne se laisse apercevoir que dans la liminalité des haies & des orées, au crépuscule ou à l'aurore, quand les yeux se dessillent, que la conscience s'endort, que les portes entrouvertes laissent passer les courants d'air. Il est ce qui grogne et rugit, ce qui hante les cavernes et les interstices, ce qui ondoie dans les profondeurs glaciales, ce qui empoisonne ou guérit, ce que je ne cueille ou dont je ne ramasse les fragments qu'avec humilité, ce qui doit être réveillé.

Auteur: Darsan Lou

Info: Les heures abolies

[ frontière ] [ conscience ] [ marécage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déséquilibre

Mais l'enfant ne s'endort pas toujours ainsi dans le sein de l'être, surtout si l'Autre qui a aussi bien ses idées sur ses besoins, s'en mêle, et à la place de ce qu'il n'a pas, le gave de la bouillie étouffante de ce qu'il a, c'est-à-dire confond ses soins avec le don de son amour.
C'est l'enfant que l'on nourrit avec le plus d'amour qui refuse la nourriture et joue de son refus comme d'un désir (anorexie mentale). Confins où l'on saisit comme nulle part que la haine rend la monnaie de l'amour, mais où c'est l'ignorance qui n'est pas pardonnée.
En fin de compte, l'enfant en refusant de satisfaire à la demande de la mère, n'exige-t-il pas que la mère ait un désir en dehors de lui, parce que c'est là la voie qui lui manque vers le désir?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "La direction de la cure"

[ angoisse ] [ excès ] [ maman-enfant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

séparation

Puisqu'il n'y a plus d'espoir, partons sur un baiser.

Pour moi tout est fini, je vous le dis sans honte,

Et je me sens heureux, le cœur vraiment léger,

De m'être libéré de vous à si bon compte.

Lors serons-nous la main, annulons tout nos vœux.

Si le hasard un jour voulait notre rencontre,

Que dans notre visage ou l'écho de nos yeux

Notre commun passé aucun signe ne montre.

En ce jour d'agonie où notre amour s'endort,

Où le pouls faiblissant la passion succombe,

Où la foi en priant veille à son lit de mort,

Et l'innocence enfin lui prépare une tombe,

Ce jour si tu voulais, quand tous le voient mourir,

Il pourrait grâce à toi par miracle guérir.

Auteur: Drayton Michael

Info: Idea, traduction inédite de Henri Suhamy

[ soulagement ] [ renouveau ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hypnagogie

Quand on s'assoupit il y a un moment où le le corps s'endort et l'esprit se libère. Les voyageurs astraux sont capables de maitriser ce passage en conservant lucidité et capacité de mémorisation. Cette intéressante zone de transition, aussi nommée paralysie du sommeil*, se manifeste de bien des manières pour l'expérimentateur. S'il est conscient, c'est à dire qu'il peut s'observer lui-même, c'est comme traverser une zone de turbulences (vibrations violentes, bruits, etc). S'il ne l'est pas - c'est à dire qu'il bascule dans le rêve - cela se passera très souvent via une interprétation très désagréable dans son soliloque de rêveur, souventes fois une impression de décéder, de plein de manières possibles.

Ainsi, la nuit dernière, je me suis fait avoir... Ayant malencontreusement touché un fil électrique, je me suis vu en train de de mourir électrocuté. Pour donc me réveiller... et rire de moi-même... un peu désolé d'avoir raté le coche.

Auteur: Mg

Info: *moment de l'endormissement musculaire naturel au début du sommeil paradoxal

[ onirisme ] [ songes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cinéma

Voici le jour de la Musique. J'ai refusé d'entendre ce que Georges Auric composait.
J'en veux recevoir le choc sans préparatifs. Une longue habitude de travailler ensemble m'oblige à lui faire une confiance absolue. Nous enregistrons de neuf heures du matin à cinq heures dans la Maison de la Chimie. Cette opération est la plus émouvante de toutes. Je le répète, ce n'est que sur l'élément musical que ce film peut prendre le large. Désormières est au pupitre. Jacques Lebreton dispose les instrumentistes et les choeurs. Le microphone est dressé sur une longue perche au centre de la salle. (...) Cette musique épouse le film, l'imprégne, l'exalte, l'achève. L'enchantement de la Bête nous endort et le spectacle de cette pénombre sonore est le rêve de notre sommeil. (...) Ce qui étonne (...), c'est le synchronisme accidentel dont une demi-seconde d'avance ou de retard du chef d'orchestre peur rompre le charme. Parfois, il empoigne l'image et la soulève, parfois, il l'étouffe.

Auteur: Cocteau Jean

Info:

[ image-son ]

 

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colonisation

Cette descente des hordes de la steppe qui viennent périodiquement asseoir leurs khans sur les trônes de Tch'ang-ngan, de Lo-yang, de K'ai-fong ou de Pékin, de Samarquand, d'Ispahan ou de Tauris, de Qonya ou de Constantinople, est devenue une des lois géographiques de l'histoire. Mais il est une autre loi - opposée- celle qui fait lentement absorber les envahisseurs nomades, par les vieux pays civilisés ; phénomène double, démographique d'abord : les cavaliers barbares, établis à l'état d'aristocratie sporadique, sont noyés et disparaissent dans ces denses humanités, dans ces fourmilières immémoriales ; phénomène culturel ensuite : la civilisation chinoise ou persane vaincue, conquiert son farouche vainqueur, l'enivre, l'endort, l'annihile. Souvent, cinquante ans après la conquête, tout se passe comme si elle n'avait pas eu lieu. Le barbare sinisé ou iranisé est le premier à monter la garde de la civilisation contre les nouvelles vagues d'assaut de la Barbarie[...] Le Turco-Mongol n'a ainsi vaincu les vielles civilisations que pour finalement mettre son épée à leur service.

Auteur: Grousset René

Info: L'Empire des steppes : Attila, Gengis-Khan, Tamerlan

[ inversion ] [ influence ] [ culture ] [ soft power ] [ assimilation ]

 

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spiritisme

Je viens vous parler du rêve. Quand le vivant s'endort, il s'établit directement une communication entre son lit et sa tombe. L'endormi devient le réveillé de l'ombre; il n'est pas immobile, il vole dans l'immensité; il n'est pas aveugle, il voit dans l'infini; il n'est pas sourd, il entend dans l'espace; il n'est pas muet, il parle dans la mort; il n'est pas couché, il est ailé; il n'est pas étendu, il est planant; il n'est pas tombé, il est ressuscité; l'endormi est l'assaillant de la nuit; tout sommeil fait le siège du mystère; les rêves sont les projectiles des étoiles; le jour tu vis, la nuit tu meurs; les millions de soleils percent ton plafond et se mettent à éclairer ta chambre; ta veilleuse est éteinte, un astre s'y allume; ta lampe toute cette nuit va consumer une des gouttes de la Voie lactée; ô assiégeur de la forteresse obscure; mets, ô vivant, cette armure d'ivoire devant le donjon d'ébène et vois; rêves, venez, tombez sur l'endormi.

Auteur: Hugo Victor

Info: Procès-verbal de la séance de table tournante du dimanche 29 avril 1855, dix heures du soir, à Jersey

[ dormir ] [ littérature ] [ onirisme ]

 

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volonté

Ainsi d'un homme qui cède à la peur, je ne dirai jamais qu'il a choisi de céder à la peur. Car il n'est pas difficile de céder à la peur ; il est inutile de le vouloir ; la peur tire continuellement ; il n'y a qu'à la laisser faire. Comme pour dormir le matin, il suffit de s'abandonner. Le paresseux ne choisit point la paresse ; la paresse se passe très bien d'être choisie. La gourmandise de même, et la luxure, et tous les péchés ; cela va tout seul. L'automobile, au tournant, ira dans le ravin ; elle ira toute seule dans le ravin. Dès que l'homme ne se dirige plus, les forces extérieures le reprennent. Et si j'écris n'importe quoi, ce sera une sottise. Le bavard qui se lance, ou qui seulement s'endort, ira de sottise en sottise. Ce que les anciens, hommes de jeux et de sports, avaient très bien vu, disant que la force gouvernante ou est directement bonne et que nul n'est méchant volontairement.

Auteur: Alain

Info: Propos I

 

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