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souffrance

Considérez la capacité du corps humain pour le plaisir. Parfois, il est agréable de manger, de boire, de voir, de toucher, de sentir, d'entendre, de faire l'amour. La bouche. Les yeux. Le bout des doigts, le nez. Les oreilles. Les parties génitales. Nos facultés de volupté (si vous voulez bien me pardonner l'expression) n'y sont pas exclusivement concentrées. Tout le corps est sensible au plaisir, mais par endroits il y a des puits d'où il peut être extrait en plus grande quantité. Mais pas inépuisablement. Combien de temps peut-on connaître le plaisir? Les Romains riches mangeaient à la satiété, puis purgeaient leurs ventres surchargés et mangeaient à nouveau. Mais ils ne pouvaient manger éternellement. Une rose est douce, mais le nez s'habitue à son parfum. Et qu'en est-il des plaisirs les plus intenses, des extases du sexe qui anéantissent la personnalité? Je ne suis plus un jeune homme; même si j'avais choisi de me débarrasser de mon célibat, j'aurais certainement perdu mon endurance, parvenant à bander en une demi-heures, là où c'était trois minutes autrefois. Et pourtant, si la jeunesse m'était pleinement restituée, et que je m'engageais à nouveau dans ce qui fut jadis mon plus grand plaisir - me faire faire une fellation par une nymphette à la bouche encore sanglante des précautions nécessaires - que se passerait-il alors? Et même si mon stock de prémenstruels anodontiques était sans fin? Sûrement qu'avec le temps je me lasserai.
Même si j'étais une femme, avec pouvoir d'enfiler orgasme sur orgasme comme des perles sur un collier, avec le temps, j'en aurais marre. Pensez-vous que Messaline, dans sa compétition avec une courtisane, connut autant de plaisir la première fois que la dernière? Impossible.
Pourtant, réfléchissez.
Pensez à la douleur.
Donnez-moi un centimètre cube de votre chair et je pourrais vous faire subir une douleur qui vous engloutira comme l'océan avale un grain de sel. Et vous serez toujours mûre pour elle, d'avant votre naissance jusqu'à votre mort, nous sommes toujours disponibles pour l'étreinte de la douleur. Faire l'expérience de la douleur n'exige aucune intelligence, aucune maturité, aucune sagesse, aucun lent travail des hormones dans le midi humide de nos entrailles. Nous sommes toujours prêts. Toute vie est mûre pour elle. Toujours.

Auteur: Aldapuerta Jesus Ignacio

Info: The Eyes: Emetic Fables from the Andalusian de Sade

[ loka-dhamma ] [ masochisme ] [ sexe ]

 

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écosophie linguistique

FLP voudrait appréhender les mots et les phrases comme les atomes et autres briques du vivant, qui se structurent et structurent la nature. C'est à dire élaborer un agencement lexicologique, codage humain, qui s'inspire de certains mécanismes dont nous sommes issus

Il s'agira alors d'une hiérarchie différente, c'est à dire non pas selon des logiques de pouvoir, mais plutôt via des rencontres qui définissent en elles-mêmes certains points chauds, lieux, endroits topologico-temporels, carrefours gravitationnels, rencontres... tous synonymes d'opportunités collaboratives. Et éventuellement de rejets. 

La matière parle, interagit, s'adapte, sous l'influence de 3 acteurs majeurs : la gravitation, le cycle de l'eau et les transferts d'énergie. A partir de là elle développe des complexités qui résonnent entre elles et avec l'environnement au sens plus large, comme le soleil et les planètes... (autre chose ? voir ici les paragraphes à propos de la force de Coriolis). 

Ainsi la nature "fait avec" les conditions données telles que nous les percevons et les comprenons, générant des processus orthogonaux (espèces, essences... qui simultanément subjectivisent et généralisent... mutent...) dans le cadre d'une complexe syntropie d'interactions en constant rééquilibrage sur plusieurs niveaux-échelles. Tout ceci produisant un enchevêtrement qui ne peut qu'émerveiller l'observateur, intégré et dépassé par ce qui l'a généré lui-même. Nommons ce phénomène au niveau planétaire local : Gaïa. 

Orthogenèse elle-même ? C'est possible.

L'homme doit se réinventer afin de retrouver une place raisonnable au sein de ce système. 

Nous pensons que cela concerne, entre autres, le langage, ici écrit, pure particularité humaine, presque une définition de cette race.

Ainsi FLP, outil communautaire collaboratif, en développant un corpus lexicologique grâce à quelques esprits curieux - veut participer à cette réflexion-refonte, à partir de quelques idées. Dont celle, centrale, qui désire intégrer-concilier le développement idiosyncratique individuel subjectif solipsiste et horizontal de chacun au sein du processus vertical de la culture humaine, séquence humaine orthogonale elle-même intégrée le plus finement possible dans un processuf évolutif terrestres élargi, objectif, vertical temporel... et peut-être exponentiel. 

Il est plausible que tout ceci soit téléologiquement programmé et que la création-intégration de FLP apparaisse comme une émergence naturelle, contrefeu aux diverses IA sémantiques, structures mécaniques sans affect ni douleurs, ni émotions...   peur de la mort...   et autres particularités purement organiques.

Auteur: Mg

Info: déc 2023

[ ouverture ] [   intégration ] [   coopétition ] [   glocalisation ] [    au coeur de FLP mégalo ] [    tétravalence ] [   atemporalité ] [ transcendance ] [ contre-pouvoir ] [ nature ] [ modèle ] [ organique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Le plaisir sexuel masculin : Une certitude : le plaisir sexuel de l'homme n'a rien à voir avec celui de la femme. Jouissance, orgasme, tous ces termes parlent de la sexualité heureuse de l'homme, mais parlent-ils de la même chose ? A ce sujet, les hommes sont moins prolixes et leur sexualité paraît plus simple, comme s'il suffisait d'une pénétration pour ressentir du plaisir et d'une éjaculation pour jouir.

En réalité, ce n'est pas si simple... "La jouissance sexuelle correspond à une intense circulation énergétique qui provient du contact des muqueuses" mais au-delà de cette expérience commune, le plaisir de l'homme ne trouve et ne partage, ni la même origine, ni la même expression que celui de la femme. L'homme est centré sur le fonctionnement de son pénis. Pour des raisons en partie biologique, l'homme recherche avant tout l'orgasme dans la sexualité. L'érection est la première manifestation de son désir et instinctivement celle-ci représente une mise sous tension dont l'homme va chercher à se libérer au travers de la relation sexuelle avec pour aboutissement, une éjaculation. Cette focalisation du désir et de l'excitation au niveau de leur pénis explique la raison pour laquelle ils attendent rapidement de leur partenaire qu'elle les caresse aux endroits les plus sensibles dont le pénis fait partie, alors que les femmes ont besoin de caresses préliminaires, souvent en dehors de leurs zones génitales. Ce qui fait jouir les hommes.

Si la jouissance sexuelle est souvent décrite avec les mêmes mots par les uns ou les autres, ce qui les fait jouir ne comporte souvent aucune logique. "Certains sont attirés par les gros seins, d'autres par les petits ou encore les talons aiguilles". "Et le pénis n'est pas forcément le seul organe érogène de l'homme" précise-t-il. Pour certains, par exemple, la pointe du mamelon, pour d'autres, l'anus sont des zones qui procurent une jouissance extrême.

La jouissance des hommes aussi ... est d'abord dans la tête. Mais, il ne faut pas s'y tromper. Si la jouissance résonne dans le corps, - elle n'en dépend pas moins des fantasmes qui la gouvernent". Autrement dit, pour les humains le premier organe sexuel est d'abord le cerveau. Pour un homme, la jouissance s'apparente surtout à une délivrance qui survient après une phase de tension sexuelle. Et, "quel que soit le degré d'amour que lui porte sa partenaire, c'est à l'instant précieux de l'orgasme qu'un homme peut le mieux recevoir cet amour...", explique un célèbre thérapeute conjugal américain.

Auteur: Feldman Catherine

Info: http://www.e-sante.be

[ mâles-femelles ] [ vus-scientifiquement ] [ libido cérébrale ]

 

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cité imaginaire

À Smeraldina, ville aquatique, un réseau de canaux et un réseau de rues se superposent et se recoupent.

Pour aller d’un endroit à un autre tu as toujours le choix entre le parcours terrestre et le parcours en barque : et comme la ligne la plus courte entre deux points à Smeraldina n'est pas une droite mais un zigzag qui se ramifie en variantes tortueuses, les voies qui s’ouvrent à chaque passant ne sont pas seulement au nombre de deux, mais il y en a beaucoup, et elles augmentent encore si on alterne des trajets en barque et des parcours à pied sec.

Ainsi l’ennui de parcourir tous les jours les mêmes rues est-il épargné aux habitants de Smeraldina. Et ce n'est pas tout : le réseau des voies de communication n'est pas disposé sur un seul niveau, mais il suit des escaliers qui montent et qui descendent, des galeries, des ponts en dos d’âne, des voies suspendues. En combinant les segments des différents trajets surélevés ou à la surface, chaque habitant se donne chaque jour le plaisir d’un nouvel itinéraire pour aller dans les mêmes endroits. À Smeraldina les vies les plus monotones et les plus tranquilles s’écoulent sans se répéter.

C’est à de plus grandes restrictions que s’exposent, ici comme ailleurs, les vies secrètes et aventureuses. Les chats de Smeraldina, les voleurs, les amants clandestins empruntent des chemins plus élevés et moins continus, sautant d’un toit à l’autre, se laissant tomber d’une terrasse sur un balcon, évitant les gouttières d’un pas de funambule. Plus bas, les rats courent dans l’obscurité des cloaques, à la queue leu leu, en compagnie des conspirateurs et des contrebandiers : ils passent la tête par les bouches d’égout et les grilles des caniveaux, ils se faufilent par les interstices et les ruelles, et traînent d’une cachette à l’autre des croûtes de fromage, des denrées prohibées, des barils de poudre à canon, ils traversent la densité de la ville trouée par l’éventail des galeries souterraines.

Un plan de Smeraldina devrait comprendre, indiqués avec des encres de couleurs différentes, tous ces tracés, solides et liquides, évidents et cachés. Il est plus difficile de fixer sur la carte les voies des hirondelles, qui fendent l’air par-dessus les toits, précipitent le long de paraboles invisibles avec leurs ailes tendues, s’écartent pour avaler un moustique, remontent en spirale en frôlant un pinacle, surplombent de chaque point de leur sentier d’air tous les points de la ville.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles. La ville et les échanges

[ tridimensionnelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sciences

Dans le milieu musical mondial, l'accordage du La à 440 Hertz est une convention qui fut établie aux environs du milieu du vingtième siècle.
Il y a eu auparavant toutes sortes de hauteurs "fixes", en fonction des endroits, des musiciens, voire même des styles. Je vous passe les détails et anecdotes sur le sujet, il y en a des centaines. Par exemple de nos jours on accorde encore volontiers à 415 Hertz pour la musique baroque.
On pourrait aussi parler de l'"oreille absolue" n'est que c'est une connerie aussi "absolue". Puisque cette fréquence du LA a sans cesse été relative. L'oreille absolue s'obtient par le travail et surtout via une "conscience" des notes. Je m'en expliquerai un jour dans un autre papier.
Mais je voudrai évoquer certaines recherches qui sont faites sur les rapports entre les végétaux et la musique. Pour en arriver à cette rumeur qui court sur le web, assurant que le LA devrait se situer à 432 hertz car il s'agirait de la résonnance naturelle universelle ! Une théorie propagée par des gars comme John Stuart Reid, un ingénieur acousticien qui a poursuivi des recherches sur la chambre du roi de la grande pyramide ! Des gnières comme ça on en trouve des paquets sur le web. Et souvent ils affirment des trucs du genre : si on accorde un La à 432 les autres notes correspondent alors à des chiffres de fréquences ronds, qui concordent eux-mêmes avec un état physique précis, genre :
Le La à 432 Hz correspond à la fréquence de résonance de l'eau et des ondes Alpha, il est donc idéal pour une fonction cérébrale harmonieuse
Le Ré à 288 Hz correspond à la précession de notre planète Terre et au battement idéal du coeur humain au repos (?)
Le Sol à 384 Hz serait la fréquence de résonance de l'oxygène
Etc.
Ce qui fait rire dans ces histoires c'est que toutes les unités de mesures ont été définies par l'homme. Plus ou moins arbitrairement. Ainsi, si on parle de Hertz, on parle de seconde.
Mais la valeur de la seconde n'a pas été unifiée avant 1967, où fut décrétéee cette définition : "La seconde de temps est la durée de 9 192 631 770 périodes d'un rayonnement particulier émis par le césium 133". La mesure d'une telle fréquence étant à l'époque parmi les plus précises possibles.
Un chiffre rond vous dites !
Bref, si on accorde le LA à 445 Hz, on obtient un MI à 666 Hz. Le chiffre de "la bête".
Espérons qu'un musicien de death métal lira ces lignes.

Auteur: Mg

Info: 14 mars 2013

[ musique ] [ illusion ]

 

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jungle primaire

Vous n’avez sans doute jamais entendu parler de la Białowieża Puszcza. Mais pour peu que vous ayez grandi dans la zone tempérée qui couvre une bonne partie de l’Amérique du Nord, du Japon, de la Corée, de la Russie et de plusieurs anciennes républiques soviétiques, ainsi que certaines parties de la Chine, de la Turquie et d’Europe de l’Est et de l’Ouest – îles Britanniques comprises –, alors quelque chose en vous en garde le souvenir. Si vous êtes né dans la toundra ou le désert, les régions subtropicales ou tropicales, la pampa ou la savane, il existe quand même des endroits sur Terre associés à cette Puszcza qui sauront stimuler votre mémoire.

Puszcza est un vieux mot polonais signifiant " forêt vierge ". À cheval entre la Pologne et la Biélorussie, le demi-million d’acres de la forêt de Bialowiesa renferme les derniers fragments européens de forêt à l’état primitif. Souvenez-vous de la forêt mystérieuse et embrumée que vous imaginiez quand on vous lisait un conte de Grimm. Ici, les frênes et les tilleuls culminent à quarante-cinq mètres de hauteur, et couvrent de leur ombre un enchevêtrement humide de charmes, de fougères, d’aulnes rugueux et de gros champignons. Les chênes, tapissés d’un demi-millénaire de mousse, sont tellement immenses qu’ils servent de garde-manger aux pics épeiches : ceux-ci creusent le tronc à sept centimètres de profondeur pour y entreposer des pommes d’épicéa. L’air, épais et frais, se pare d’un silence que seuls viennent briser les cris brefs du casse-noix, le sifflement grave d’une chevêchette d’Europe, ou la plainte d’un loup.

(...) Quel choc que de se dire que l’Europe entière ressemblait jadis à cette Puszcza. On se rend compte, en y pénétrant, que la plupart d’entre nous n’ont jamais connu qu’une pâle copie du programme originel de la nature. Ces sureaux aux troncs de deux mètres de large, ou ces gigantesques épicéas sans âge, devraient nous sembler aussi exotiques que l’Amazone ou l’Antarctique, à nous qui avons grandi près des bois de deuxième génération, chiches en comparaison, qui parsèment l’hémisphère Nord. Eh bien non, ce n’est pas le cas. Au contraire, on s’y sent en terrain connu. Une impression de plénitude en émane, au niveau cellulaire.

Étudiant en sylviculture à l’université de Cracovie, Andrzej Bobiec avait appris la gestion des forêts dans une optique productiviste maximale, notamment en se débarrassant de la couche organique " excessive ", de crainte qu’elle n’abrite scolytes et autres nuisibles. Quand il découvrit la forêt de Bialowiesa, il fut stupéfait d’y trouver dix fois plus de biodiversité que dans toutes les forêts qu’il connaissait.

Auteur: Weismann Joseph

Info: Homo disparitus, 2007

[ nature ] [ native ] [ végétale matrice ] [ Bialovèse ] [ Belovej ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

neurochirurgie

Quant à cette opération, il s’agit, comme vous le savez certainement, de chirurgie éveillée. Cela signifie que vous serez d’abord endormi pour que nous puissions ouvrir le crâne et librement accéder à la surface du cerveau sur laquelle il nous faut intervenir. Soit, chez vous, la partie gauche immédiatement au-dessus de l’oreille et approximativement jusqu’au milieu de la partie supérieure de la tête… Cela prendra environ deux heures. Puis nous vous réveillerons. Vous ne sentirez aucune douleur mais serez allongé sur votre côté droit et attaché de tous côtés, de manière à être totalement immobilisé. Vous serez légèrement penché vers le bas afin que la gravitation pousse naturellement votre cerveau sur la surface supérieure droite de votre crâne. Ceci nous donnera moins de pression et un peu plus d’espace au lieu exact de l’intervention. Seule votre main droite pourra bouger et par moments nous vous demanderons de le faire pour nous assurer que nous ne provoquons pas une éventuelle paralysie.

Par ailleurs, vous aurez devant les yeux un ordinateur dont l’écran vous présentera divers exercices de lecture et de calcul. Exercices qu’il vous faudra faire à haute voix. Il s’agira pour nous, pendant cette période initiale, d’identifier le plus précisément possible où se trouvent, dans votre cerveau, les liens dont dépendent le langage et les mathématiques. Vous savez évidemment que la neurologie situe depuis longtemps, chez des droitiers comme vous, ces capacités dans l’hémisphère gauche, à des endroits spécifiques. Toutefois quelques sujets fonctionnent, si l’on veut, comme à l’envers. Chez eux l’hémisphère droit joue la fonction de l’hémisphère gauche et réciproquement. C’est ce que l’on appelle "les gauchers". Il arrive aussi qu’un accident ou une tumeur d’évolution lente, comme la vôtre, permette aux fonctions cérébrales d’émigrer – il n’y a pas d’autre terme – d’un hémisphère à l’autre. C’est rare, mais cela arrive. Ce n’est pas votre cas. […] Donc, chez vous, c’est bien à gauche que se trouvent ces fonctions. Mais nous savons, depuis maintenant plusieurs années, que la localisation de ces régions cérébrales varie très légèrement d’individu à individu. Afin de tenter d’éviter tout dommage chirurgical, nous sommes donc obligés de commencer par dresser une carte spécifique de votre cerveau. En vous faisant faire ces exercices, qui sont élémentaires, nous ferons passer par endroit un très léger courant électrique. Rassurez-vous, vous ne sentirez rien, mais l’intérêt de ce courant est que lorsqu’il passera exactement à l’endroit où votre cerveau sera en train de travailler pour lire ou calculer, il cessera alors, lui, de fonctionner, et vous de parler. De cette espèce de paralysie d’un instant, vous ne vous rendrez très probablement même pas compte, mais nous si. Nous aurons alors trouvé les lieux qui, chez vous, concernent le langage et le calcul.

Auteur: Declerck Patrick

Info: Dans "Crâne", pages 53 à 55

[ technique ] [ aires cérébrales ] [ opération chirurgicale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

inversion des valeurs

La vraie raison de l’euthanasie, en réalité, c’est que nous ne supportons plus les vieux, nous ne voulons même pas savoir qu’ils existent, c’est pour ça que nous les parquons dans des endroits spécialisés, hors de la vue des autres humains. La quasi-totalité des gens aujourd’hui considèrent que la valeur d’un être humain décroît au fur et à mesure que son âge augmente ; que la vie d’un jeune homme, et plus encore d’un enfant, a largement plus de valeur que celle d’une très vieille personne ; je suppose que vous serez également d’accord avec moi là-dessus ?

— Oui, tout à fait.

— Eh bien ça, c’est un retournement complet, une mutation anthropologique radicale. Bien sûr, du fait que le pourcentage de vieillards dans la population ne cesse d’augmenter, c’est assez malencontreux. Mais il y a autre chose, de beaucoup plus grave… 

Dans toutes les civilisations antérieures, dit-il finalement, ce qui déterminait l’estime, voire l’admiration qu’on pouvait porter à un homme, ce qui permettait de juger de sa valeur, c’était la manière dont il s’était effectivement comporté tout au long de sa vie ; même l’honorabilité bourgeoise n’était accordée que de confiance, à titre provisoire ; il fallait ensuite, par toute une vie d’honnêteté, la mériter. En accordant plus de valeur à la vie d’un enfant – alors que nous ne savons nullement ce qu’il va devenir, s’il sera intelligent ou stupide, un génie, un criminel ou un saint – nous dénions toute valeur à nos actions réelles. Nos actes héroïques ou généreux, tout ce que nous avons réussi à accomplir, nos réalisations, nos œuvres, rien de tout cela n’a plus le moindre prix aux yeux du monde – et, très vite, n’en a pas davantage à nos propres yeux. Nous ôtons ainsi toute motivation et tout sens à la vie ; c’est, très exactement, ce que l’on appelle le nihilisme. Dévaluer le passé et le présent au profit du devenir, dévaluer le réel pour lui préférer une virtualité située dans un futur vague, ce sont des symptômes du nihilisme européen bien plus décisifs que tous ceux que Nietzsche a pu relever – enfin maintenant il faudrait parler du nihilisme occidental, voire du nihilisme moderne, je ne suis pas du tout certain que les pays asiatiques soient épargnés à moyen terme. Il est vrai que Nietzsche ne pouvait pas repérer le phénomène, il ne s’est manifesté que largement après sa mort. Alors non, en effet, je ne suis pas chrétien ; j’ai même tendance à considérer que c’est avec le christianisme que ça a commencé, cette tendance à se résigner au monde présent, aussi insupportable soit-il, dans l’attente d’un sauveur et d’un avenir hypothétique ; le péché originel du christianisme, à mes yeux, c’est l’espérance.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Anéantir, p.453

[ assurances-vie ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

être humain

Études de l'ADN : la séparation humain-chimpanzé est un peu brouillée
En analysant environ 800 fois plus d'ADN que les études précédentes sur la séparation humain-chimpanzé, les chercheurs du MIT à Harvard ont été capable non seulement de se renseigner quand mais aussi sur la façon dont ces espèces soeurs ont surgi.
"Pour la première fois nous avons pu voir les détails écrits dans l'ADN," dit Eric Lander, directeur fondateur du Broad Institute. Ce que ça indique : au moins que la spéciation humaine - chimpanzé fut très particulière."
Les chercheurs spéculent que les espèces ancestrales de singes se sont séparées en deux populations isolées il y a environ 10 millions d'années, puis sont revenues ensemble plus tard. À ce moment-là les deux groupes, bien que légèrement génétiquement différents, se seraient accouplés pour former une troisième race hybride. Et cette nouvelle population se serait croisée avec une - ou toutes les deux - de ses population parente. Puis, il y a 6.3 millions d'années, deux lignes distinctes ont surgi.
Quelques experts en matière d'évolution humaine sont sceptiques sur ce scénario précis, mais néanmoins impressionnés par cette étude.
"Cette analyse est extrêmement intelligente" dit Daniel Lieberman, professeur d'anthropologie biologique à Harvard." Mon problème est d'imaginer un bipède hominidé voyant un chimpanzé comme compagnons appropriés, ou inversément, pour ne pas le mettre trop crûment."
Les anciennes études qui ont comparé l'ADN humain et chimpanzé pouvaient seulement offrir une évaluation sur quand les deux espèces se sont dédoublées, faisant la moyenne de la quantité de divergence dans leurs gènes. Généralement, ces études fournissent une figure pour il y a d'environ 7 millions d'années.
Mais depuis qu'on a complété le génome du chimpanzé en septembre il est possible de regarder comment les sections spécifiques du code génétique ont évolué. La grande étude du Broad Institute, qui sera éditée dans une future issue du journal, Nature est une de la première à faire cela. "iI y a beaucoup de surprises ici," dit Lander.
D'abord les nouvelles données suggèrent que la séparation humain-chimpanzé est beaucoup plus proche du présent que les 7 millions d'années donnés par les fossiles et les études précédentes - certainement pas plus tôt que 6.3 millions et de plus probablement dans le voisinage de 5.4 millions.
Les données prouvent également que le dédoublement humain-chimpanzé a probablement pris des millions d'années. Ceci parce que dans certaines parties de la séquence ADN la différence génétique entre les humains et les chimpanzés est si grande que ces gènes doivent avoir été isolés les uns des autres il y a 10 millions d'années. Mais dans d'autres endroits les lignes des humain et des chimpanzés sont si proches qu'elles semblent avoir encore échangé du matériel génétique au moins jusqu'il y a à 6.3 millions d'années. Un des secteurs intriguant est celui du chromosome X. "Les gènes qui sont une barrière pour une spéciation tendent à être sur le chromosome X" dit David Reich, auteur principal de l'étude.

Auteur: Internet

Info: Fortean times 17 mai 2006

[ primate ] [ chaînon manquant ]

 

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anorexie

Les experts Suédois étonnés par des enfants malades placés en asile
STOCKHOLM - les investigateurs suédois sont déroutés par une maladie mystérieuse affectant plus de 400 enfants de requérants d'asile, la plupart du temps de l'ancienne union Soviétique et des états yougoslaves, qui tombent dans une dépression profonde et perdent la volonté de vivre.
Le gouvernement a présenté sa première étude des "enfants apathiques" mercredi, après que le Roi Karl Gustav XVI ait ajouté sa voix au concert de protestation de groupes pour la charité, d'église et les politiciens qui veulent les protéger contre la déportation.
"C'est terrible ce qui arrive à ces pauvres enfants," a dit le roi suédois à des journalistes.
Cette pathologie est connue comme "syndrome dominant de refus" peut représenter un danger pour la vie. Elle affecte des garçons et des filles de tous âges, mais la plupart sont âgés de 8 à15 ans. Ils refusent de parler, de se déplacer, manger ou boire pour des jours des semaines ou des mois, on doit ainsi les alimenter sous perfusion pour les maintenir vivants.
Pratiquement inconnu avant 2000, cette pathologie est apparue sur une grande échelle seulement en Suède. Les chercheurs ont éliminé le fait que les enfants puissent truquer leur état. " Je n'ai jamais cru cela" dit le chercheur Nader Ahmadi qui a documenté 409 cas ces deux dernières années - beaucoup plus que les 150 rapportés à l'origine. Mais les données soulèvent plus de questions qu'elles n'y ont répondu, a-t-il reconnu.
" Pourquoi ces cas apparents se sont-ils seulement produits en Suède ? Pourquoi viennent ils la plupart du temps de tels endroits dans le monde?" demande Ahmadi .
Plus de 61 pour cent des enfants viennent de l'ancienne Union Soviétique, la plupart du temps l'Asie centrale et du Caucase, et 26 pour cent de l'ancienne Yougoslavie, particulièrement du Kosovo. Une approbation de la demande d'asile de leurs familles n'améliore pas nécessairement l'état des enfants et si certains montrent une amélioration tout de suite d'autres sont restés sérieusement malades jusqu'à une année, dit-il.
Les organes de charité comme la croix rouge et "Save the children" ont critiqué le gouvernement social-démocrate pour avoir refusé de donner aux enfants une amnistie ou une protection légale contre la déportation. Le ministre de l'immigration Barbro Holmberg a argué du fait que toutes les pétitions d'asile doivent être traitées individuellement. Les autorités continuent d'expulser ces enfants quand elles considèrent leurs vies ne sont pas en danger grave disant qu'ils recevront de bons soins dans leurs patries.
Mais le père de deux filles d'Azerbaïdjan souffrant du syndrome, qui font face maintenant à la déportation, dit lui que ce n'est pas vrai et qu'elles recevraient pas de bons soins au pays. Sa famille y a souffert de persécution violente pour être à moitié arménienne. Elvira, âgé de 13 ans est dans un état quasi comateux depuis des mois et maintenant sa soeur Eleonora, âgée de 7 ans glisse dans le même état. "La semaine dernière Eleonora a refusé de manger, de boire ou d'aller aux toilettes.." a dit leur père.

Auteur: Brown Stephen

Info: 27 Avr. 2005 Reuters 2005

[ auto-destruction ]

 

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