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supposition d'omniscience

En effet, l’ignorance où l’Autre est tenu à l’endroit d’une quelconque situation est quelque chose d’absolument originel dans le rapport à l’Autre. Vous le savez bien, puisqu’on vous apprend même que l’une des révolutions de l’âme enfantine, c’est le moment où l’enfant, après avoir cru que toutes ses pensées sont connues de ses parents, s’aperçoit qu’il n'en est rien.

Toutes ses pensées, c’est une expression qui doit toujours nous inciter à une grande réserve. Les pensées, c’est nous qui les appelons ainsi – pour ce qui est vécu par les sujets, ces pensées, c’est tout ce qui est. Tout ce qui est, ses moindres mouvements intérieurs, cela est connu de ses parents.

D’où l’importance du moment où il s’aperçoit que l’Autre peut ne pas savoir. Ce ne pas savoir chez l’Autre est corrélé à la constitution même de l’inconscient du sujet, et il est indispensable d’en tenir compte.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, page 287

[ jardin secret ] [ metanoïa ] [ transformation psychologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

source

Avant de savoir comment le yoga a vécu, il serait bon de savoir pourquoi l’Indien devient yogi.
Tout d’abord, et de quelque côté que l’on considère le mécanisme psychologique du yogi, on tombe sur une évidence : c’est un homme qui refuse, il refuse d’exister et de se survivre par automatisme.
Ce refus ne doit pas être pris pour une bouderie de l’existence. Ce n’est pas un blocage, une négation globale ou une fuite enfantine devant les réalités. C’est, à l’opposé, une volonté de prise de conscience, une empoignade dramatique avec sa réalité d’homme : l’insatisfaction que lui donne sa vie, l’inaptitude au bonheur.
Il va chercher les causes de ce malaise et trouver l’origine de sa souffrance : il la localisera dans le déséquilibre existant entre ses aspirations et ses possibilités. Il va donc donner le temps de sa vie à la mise en équilibre de ces deux propositions : potentiel intérieur et réalisation.

Auteur: Ruchpaul Eva

Info: Dans "Yoga, sources et variations", page 25

[ dépassement ] [ introspection ] [ ascète ]

 
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rencontre

Il avait croisé un jour Etienne Klein, par hasard dans un aéroport, Klein s'ennuyait et avait du temps. Du coup ils avaient discutés une bonne heure dans une halte-bistrot. Sympatique, accessible et méfiant à la fois, Klein avait toutes les apparences de l'ouverture ; mais lui par ses questions sur les sorties hors du corps, la télépathie et autres mystérieux niveaux vibratoires, avait eu le sentiment d'agacer le philosophe des sciences en le mettant face à des problématiques ne donnant aucune prise aux savoirs rationnels du monde incarné. Et d'un, Klein devait le considérer comme un peu allumé, et de deux il avait eu l'impression de cornériser le savant parce que ce dernier ne semblait plus à même d'accorder quelque magie mystique à l'univers. Démuni de la naïve et enfantine appréhension du cosmos, engoncé dans une réalité établie via de construites et complexes configurations mentales. Le tout enchevêtré avec une image et une position sociale patiemment construites. Oui, la notoriété obère perceptions et rapports humains.

Auteur: Mg

Info: 19 mars 2021

[ . ]

 
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scène-de-ménage

Quand elle me scanne ainsi je la redoute un peu. Je sais déjà - en tout cas c'est avéré trois fois sur quatre - ou elle veut m'amener : à l'exposition de ses griefs. N'entrent pas en ligne de compte mes frasques enfantines, le vortex mal lavé ou la boîte à idée qui traîne seule et abandonnée dans un endroit incongru. Enfin, j'entends, n'entrent pas en compte autrement qu'ustensiles, à mettre dans la catégorie des projectiles oratoires offensifs à sa disposition. Ils lui permettront de maintenir suffisamment longtemps une attaque nourrie et agressive. Elle veut s'exprimer. Elle doit s'exprimer. Crier. Nous ne sommes pas tous pareil pour ce qui est de ces défoulements libérateurs, ce qui, heureusement, n'enlève pas à notre entendement la capacité de les comprendre. Elle privilégie donc ces instants, étant entendu que l'interlocuteur, souvent trop absent des joutes loquaces de la vie ordinaire, sera à la fois (et c'est bien fait pour lui) cible passive et consentante des décibels tout autant que récepteur, intelligent s'il vous plait, du sens dissimulé derrière l'énorme volume sonore. Dans ce genre d'occurrence je fais tout pour passer outre.

Auteur: MG

Info: 1996

 

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vieux

Mes arrière-grand-mères tricotaient et reprisaient toutes les chaussettes, ravaudaient le linge, récoltaient les simples, donnaient la main aux quatre lessives de l'année, s'occupaient des couvées et assuraient la permanence de la prière.

Mes arrière-grands-père faisaient et réparaient toute la vannerie et la sacherie de la maison, entretenaient, raccommodaient, remmanchaient les outils, aiguisaient les lames, régnaient sur le bûcher et avec les jeunes garçons, mes cousins et moi, approvisionnaient les feux.

Si je vous raconte cela, c'est pour vous montrer comment étaient alors réglés ce qu'on appelle maintenant les "Problèmes du troisième âge". On peut avoir intérêt à méditer là-dessus, en notre grandiose époque qui pratique si délibérément l'abandon officiel des enfants et des vieillards, tout en leur consacrant par ailleurs tant d'articles exhaustifs dans la presse, tant de discours à la tribune et tant de crédits pour réaliser à leur égard la ségrégation des âges avec les crèches, les écoles enfantines, les asiles et les maisons de retraite. Pour parler clair, je dirai qu'il n'y avait pas de "problème de l'enfance" ni du "troisième âge", parce que la famille assumait alors toutes ses responsabilités.

Auteur: Vincenot Henri

Info:

[ rôle social ] [ aïeux ]

 
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patriotisme

Depuis l'enfance ils s'étaient bercés des illusions d'une nouvelle civilisation barbare. Ils avaient brûlé des livres en chantant, dansé d'innocentes rondes enfantines autour de bambins sanglotants, coupables d'embrasser une religion différente de la leur, dénoncé le père, le frère, le camarade de classe, le voisin féru de politique ou le professeur idéaliste, à une police d'hommes en noir qui venaient chercher leurs proies au beau milieu de la nuit. Ils avaient crié leur haine dans de curieuses retraites aux flambeaux qui n'étaient pas sans nous rappeler les ridicules pantomimes de la "place du serpent". Comme les Mayas, ils avaient voué leurs âmes à des chamans grotesques et grimaçants qui annonçaient la fin de l'ancien monde, l'avènement d'un "ordre nouveau" et la disparition des prétendus responsables de tous les maux de la société dans de gigantesques holocaustes.
Nous ne sommes pas des êtres miséricordieux.
Quand nous avons vu ces deux-là s'aventurer dans nos souterrains, quand ils ont brisé les portes et profané notre sanctuaire, riant des sépultures de nos frères, nous avons compris qu'ils étaient venus ici pour effacer jusqu'au souvenir des civilisations des siècles passés.
Alors nous sommes devenus impitoyables.

Auteur: Przybylski Stéphane

Info: Origines, tome 1 : Le Château des Millions d'Années

[ défense ]

 

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naïveté enfantine

Ainsi donc, pensa Ulrich lorsqu’il se retrouva seul, ils avaient été vraiment, dans un temps pas si lointain, deux jeunes hommes dont l’esprit bénéficiait des plus hautes révélations non seulement avant tous les autres, mais encore, chose étrange, simultanément ; il suffisait en effet, que l’un des deux ouvrit la bouche dans l’intention de proférer quelque grande nouveauté, pour que l’autre fît aussitôt la même extraordinaire découverte. Les amitiés d’enfance sont chose bizarre ; elles ressemblent à un œuf qui pressent déjà dans le jaune son splendide avenir d’oiseau, mais ne montre encore au monde qu’un ovale assez inexpressif, impossible à distinguer d’aucun autre. […]

Il cherchait à se rappeler ces conversations avec Walter. Mais c’était comme des rêves dont on attrape juste les ultimes pensées au moment du réveil. Et il pensa, non sans surprise : "Alors, quand nous soutenions telle ou telle affirmation, nous ne nous souciions pas tellement qu’elles fussent justes, mais bien qu’elles servissent à nous affirmer !" Tant le besoin de luire soi-même, chez les jeunes gens, est plus fort que celui de voir dans la lumière ; et le souvenir de ce sentiment qu’on avait de flotter sur des rayons, Ulrich l’éprouvait comme une perte douloureuse. 

Auteur: Musil Robert

Info: Dans "L'homme sans qualités", tome 1, trad. Philippe Jaccottet, éditions du Seuil, 1957, pages 89-90

[ remémoration ] [ construction identitaire ]

 

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analogie

Si on compare musique et écriture, les axes moteurs sont clairement la dominante pour la première et le verbe pour la seconde.

Si vous stoppez un mouvement harmonique musical sur l'accord de dominante, sans le résoudre, c'est à peu près comme si vous stoppez une phrase comme : "hier j'ai pris..." sans la préciser plus avant. Où comme si en maths on annonçait : bonjour, je vais vous dire mon âge, il est de de 10 X...   Dans les trois cas on reste comme suspendus dans le vide. 

Tels sont certaines des appréciations apportées par nos éducations communautaires. Programmations des habitudes. L'être a besoin de "reconnaître" des schémas dans les langages, de se rassurer, de les partager avec ses semblables. 

Rapidement certains s'ennuient, recherchent du piments, des saillances... contrastes, dépaysements... Voilà peut-être bien une des motivations dans notre quête enfantine d'extraterrestres.

D'un autre côté, structurés par ces éducations-vies-cultures qui codent "objectivement" la majeure partie des imprégnations multiples qui couches après couches nous ont constitués dès l'origine, nous voilà incapables de les voir, de les discriminer du reste...

Seulement capables de discerner ce que nous avons appris à voir, à écouter... et à utiliser.

Auteur: MG

Info: 8 mars 2015

[ limitation ] [ syntagmes ] [ langage ] [ mobile ] [ immobile ] [ fonction motrice ] [ cultures oeillères ] [ tension résolution repos ]

 

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phénomène parapsychologique

Dans le cas de Mlle S. W., on n’a observé qu’une fois une glossolalie durant laquelle les seuls mots compréhensibles étaient parsemés, çà et là, des variations du mot "vena". L’origine de ce mot est claire : quelques jours auparavant, la malade s’était plongée dans l’examen d’un atlas anatomique et en particulier dans ce qui concernait les veines du visages où leurs noms étaient donnés en latin et le mot vena avait été employé par elle dans ses rêves, comme il arrive aussi chez les gens en bonne santé. Les autres mots et phrases en langue étrangère trahissent dès l’abord leur origine : le français, que la malade parle assez couramment. […] nous pouvons admettre qu’il s’agit d’un phénomène analogue à celui de la langue martienne de Mlle H. Smith. Flournoy démonter que cette langue martienne n’est pas autre chose qu’une traduction enfantine du français dans laquelle seuls les mots ont été modifiés tandis que la syntaxe est restée la même. Mais il est plus vraisemblable encore de supposer que le sujet mettait à la queue leu leu des sons dépourvus de sens mais d’allure étrangère, sans former proprement des mots en empruntant au français et à l’italien certaines intonations verbales qu’elle combinait à la façon d’une langue, un peu comme Hélène Smith remplissait les lacunes entre les mots sanscrits réels par un pseudo-langage qu’elle fabriquait elle-même. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "L'énergétique psychique", trad. Yves Le Lay, Librairie de l'Université, Genève, 1956, page 213

[ étude rationnelle ] [ explication ]

 

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énigme

On l’amène au plus proche commissariat où elle doit attendre elle ne sait pas quoi. Elle est assise sur une chaise. Tout à coup lui vient en tête un vers d’un poème qu’elle a lu des années auparavant et qui se change pour elle en une irrésistible injonction : "Plante l’arbre à pain."
Ces mots qui l’avaient surprise à l’époque se répètent sans cesse en elle comme un appel pathétique, jusqu’à ce qu’elle décide "d’y répondre" et de tenter l’impossible : la plantation de l’arbre à pain. Mais c’est un problème !
Et qui parmi les hommes a jamais réussi à planter l’arbre à pain ? La terreur de la famine serait vaincue. La phrase se tord en elle comme un serpent et elle ne peut lui résister. Elle regarde autour d’elle, cherchant de la terre. Elle aperçoit sur le bureau d’un policier un pot de fleurs et quand l’homme a quitté la pièce pour un instant elle vole un peu de terre qu’elle cache dans sa main lorsqu’il revient. Mais où trouver la graine qui donnera l’arbre à pain ? Une graine, une poignée de terre, c’est tout ce dont elle a besoin. Avec la certitude qu’elle va accomplir ce miracle elle cherche et découvre sur le plancher un minuscule objet d’origine inconnue et l’enfouit dans la poignée de terre. D’un geste solennel elle pose terre et graine au milieu du bureau et se rassoit, très fière, le cœur rempli d’une foi enfantine.

Auteur: Unica Zürn Nora Berta Ruth

Info: Dans "L'homme-jasmin", pages 136-137

[ piège ] [ fascination ]

 

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