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soi

Moi : "Mais l’au-delà est-il tellement terne ?"

S[erpent] : "A ce qu’il semble, il n’y a là-bas de mouvement que lorsque j’y vais. Sinon, tout y fluctue simplement comme dans un théâtre d’ombres. L’élément personnel fait totalement défaut."

Moi : "Mais qu’est-ce au juste que ce maudit élément personnel ? Satan m’a donné dernièrement la forte impression qu’il était la quintessence de la personnalité."

S : "Bien sûr, n’est-il pas l’éternel contradicteur ? Car, la vie personnelle, jamais tu ne la mettras en accord avec la vie absolue."

Moi : "Ne peut-on donc pas réunir ces contraires ?"

S : "C’est que ce ne sont pas des contraires, mais de simples différences. Aussi bien ne qualifieras-tu pas le jour d’opposé de l’année ou le boisseau d’opposé de la coudée."

Moi : "C’est clair comme le jour, mais un peu ennuyeux."

S : "Comme toujours quand on parle de l’au-delà. Il se dessèche toujours davantage, surtout depuis que nous avons trouvé un compromis entre les opposés et que nous avons conclu le mariage. Je crois que les morts sont une espèce en voie d’extinction."

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012, page 477

[ dialogue ] [ métaphysique ] [ impasse rhétorique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femme-par-homme

Moi, de mon côté, je balançais entre la satisfaction d’avoir une petite amie et la honte de son genre miteux et inexpérimenté. Elle me disait qu’elle aurait aimé savoir taper à la machine, travailler dans un grand magasin, gagner de quoi pouvoir prendre des vacances à la mer. Une fois, je lui avais acheté un bâton de rouge qui l’avait remplie de joie, et c’est cette fois-là que je m’avisai qu’on peut entretenir une femme, l’éduquer, l’amuser, mais qu’alors qu’on sait de quoi est faite son élégance, il n’y a plus de plaisir. Cate avait une robe usée et un sac éculé : il était touchant de l’écouter, si grand était le contraste entre sa vie et ses désirs ; mais la joie que lui donnait ce bâton de rouge m’agaçais, je comprenais bien que pour moi elle n’était que sexe. Sexe disgracié, sexe ennuyeux. Il était pénible de la savoir si mécontente et si ignorante. Elle se retenait parfois, mais d’autres fois elle avait des enthousiasmes stupides, de soudaines répugnances ou naïvetés, qui m’irritaient. L’idée d’être lié à elle, de lui devoir quelque chose, du temps, par exemple, me pesait à chaque fois.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", La maison sur la colline, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, pages 237-238

[ amour-répulsion ] [ lassitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

paroles de mère

Tu n'es pas un être humain mauvais ; tu n'es pas sans intelligence et sans éducation ; tu as tout ce qui peut faire de toi un atout pour la société humaine.
De plus, je connais ton cœur et je sais que peu sont meilleurs, mais tu es néanmoins irritant et insupportable, et je considère qu'il est très difficile de vivre avec toi.

Toutes tes bonnes qualités deviennent obscurcies par ta super intelligence et deviennent inutiles au monde simplement à cause de ta rage de vouloir tout savoir mieux que les autres ; de vouloir améliorer et maîtriser ce que tu ne peux commander.
C'est ainsi que tu aigris les gens qui t'entourent, puisque personne ne veut être amélioré ou éclairé d'une manière aussi forcée, encore moins par un individu aussi insignifiant que toi ; personne ne peut tolérer d'être réprimandé par toi, qui montre encore toi-même tant de faiblesses, surtout pas par ta manière pernicieuse, dans des tons oraculaires, de proclamer que ceci est ceci sans jamais supposer une objection.

Si tu étais moins que ce que tu es, tu ne serais que ridicule, mais tel que tu es, tu es très ennuyeux.

Auteur: Schopenhauer Johanna

Info: Lettre à son fils Arthur Schopenhauer, le 6 November 1807

[ mère-fils ] [ conseils ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chimie minérale

Ceux d'entre nous qui connaissaient la situation de la chimie inorganique dans les universités il y a vingt ou trente ans se souviendront qu'à cette époque, elle était largement considérée comme une partie ennuyeuse et inintéressante du cursus de premier cycle. En général, elle était enseignée presque entièrement au cours des premières années du cursus et principalement comme une collection de faits sans lien les uns avec les autres. Dans l'ensemble, les étudiants ont conclu qu'à l'exception de certaines relations dépendant du tableau périodique, la chimie inorganique ne disposait pas d'un système comparable à celui de la chimie organique, ni de la rigueur et de la logique qui caractérisent la chimie physique. On pensait généralement que les possibilités de recherche en chimie inorganique étaient rares et que, de toute façon, les problèmes étaient ennuyeux et peu stimulants ; par conséquent, relativement peu de personnes se sont spécialisées dans ce domaine... Tant que la chimie inorganique sera considérée comme consistant simplement, dans les années passées, en préparations et analyses d'éléments et de composés, son manque d'attrait est tout à fait normal. Ce stade est désormais dépassé et, pour les besoins de notre discussion, nous définirons aujourd'hui la chimie inorganique comme l'étude intégrée de la formation, de la composition, de la structure et des réactions des éléments et des composés chimiques, à l'exception de la plupart de ceux du carbone.

Auteur: Nyholm Ronald Sydney

Info: Conférence inaugurale prononcée à l'University College de Londres (1er mars 1956). Dans The Renaissance of Inorganic Chemistry (1956), 4-5.

[ abiotique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ennui

Le 11 avril 1954 fut il le jour le plus ennuyeux dans l'histoire ?
La prochaine fois que vous entendrez un ami se plaindre qu'il vient de passer le jour le plus ennuyeux de sa vie, vous pourrez lui parler de ceci.
Un scientifique de Cambridge a développé un programme informatique afin de calculer quel fut le jour le plus casse-pied depuis 1900, rapporte le "Télégraph". Verdict : le 11 avril 1954.
Pour les événements internationaux de ce jours on a : une élection générale en Belgique et la naissance d'Abdullah Atalar, un Turc. La couverture du New York Post affichait deux flics en train de suivre une conférence sur la délinquance juvénile.
Le programme de William Tunstall Pedoe, appelé True Knowledge, utilise des algorithmes qui assortissent 300 millions de faits sur des gens, des endroits et des événements. Il est conçu pour constituer une nouvelle manière de surfer l'Internet.
"L'ironie est donc que - après avoir fait le calcul - ce jour soit intéressant car il fut particulièrement ennuyeux" a dit Tunstall-Pedoe au Télégraph. "à moins que vous ne soyez vous-même Abdullah Atalar." Tunstall-Pedoe a aussi déclaré au "Toronto Star" : "Pour le jour le plus passionnant c'est beaucoup plus difficile.. après tout, on a deux guerres mondiales, des assassinats, bombes nucléaires, des gars qui débarquent sur la lune. Il est bien plus facile de calculer le jour avec le moins d'activité. Comment comparer la conquête de la lune avec Pearl Harbor ?"

Auteur: Pace Gina

Info:

[ anecdote ]

 

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misanthrope

Quant à ma vie, elle était toujours aussi lamentable qu'au jour de ma naissance. Une seule chose avait changé : maintenant, et ce n'était jamais assez souvent, je pouvais boire de temps en temps. Boire était la seule chose qui permettait de ne pas se sentir à jamais perdu et inutile. Tout le reste n'était qu'ennuis qui ne cessaient de vous démolir petit à petit. Sans compter qu'il n'y avait rien, mais alors ce qui s'appelle rien d'intéressant dans l'existence. Les gens vivaient en deçà d'eux-mêmes, les gens étaient prudents, les gens étaient tous pareils. "Et dire qu'il va falloir continuer à vivre avec tous ces connards jusqu'au bout", pensai-je. "Nom de Dieu !" Et en plus, ils avaient tous des trous du cul et des organes sexuels ! Et des bouches ! Et des aisselles ! Et tout ça chiait et bavardait et était aussi mortellement ennuyeux que de la merde d'âne. Les filles ? Elles étaient belles de loin, lorsque le soleil jouait dans leurs cheveux ou brillait au travers de leurs robes. Mais à s'approcher d'elles et à les écouter couler de la cervelle par la bouche, on n'avait plus envie que d'aller s'enterrer sous une colline ou se cacher avec un fusil mitrailleur pour s'en protéger. Il était évident que je ne serais jamais capable d'être heureux, de me marier et d'avoir des enfants. Et pourquoi l'aurait-il fallu alors que je n'étais même pas foutu de me trouver un boulot de plongeur dans un restaurant ?

Auteur: Bukowski Charles

Info: Souvenirs d'un pas grand-chose, p 354 en Livre de Poche

[ déprime ]

 

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pessimisme

Pour moi, du moins rétrospectivement, la question vraiment intéressante est de savoir pourquoi la monotonie s'avère être un obstacle si puissant à l'attention. Pourquoi reculons-nous devant l'ennui ? Est-ce seulement parce que la monotonie est intrinsèquement douloureuse ; c'est bien de là que viennent des expressions comme "mortellement ennuyeux" ou "atrocement emmerdant". Mais il y a peut-être plus que cela. Peut-être que l'ennui est associé à la douleur psychique parce que quelque chose d'ennuyeux ou d'opaque ne parvient pas à fournir suffisamment de stimulation pour nous distraire d'un autre type de souffrance, plus profonde, qui est toujours là, ne serait-ce que dans un environnement à bas niveau d'intérêt, et que la plupart des gens passent presque tout leur temps et leur énergie à essayer de se distraire de ce qu'ils ressentent, c'est à dire de ressentir le moins directement et pas avec toute leur attention. Certes, tout cela est assez déroutant et difficile à aborder de manière abstraite... mais il y a sûrement quelque chose qui doit se cacher derrière, pas seulement la muzak dans les endroits ennuyeux ou fastidieux, mais aussi la télévision dans les salles d'attente, les caisses de supermarchés bariolées, les salles d'attente des aéroports, sièges arrière de SUV. Walkman, iPods, BlackBerries, téléphones portables directement sur les oreilles. Cette terreur du silence, sans rien avoir à faire qui divertit. Je ne puis croire que quelqu'un pense vraiment que la soi-disant "société de l'information" actuelle en soit une. Tout le monde sait que c'est autre chose, de beaucoup plus bas.

Auteur: Wallace David Foster

Info:

[ abrutissement technologique ] [ routine douloureuse ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

dépayser

Vous savez, l'inventeur des menottes, des fers et des chaînes ne se serait jamais douté de l'utilisation que ces conceptions d'un âge plus rude et plus simple que le nôtre auraient un jour dans le monde moderne! Si j'étais à la place des promoteurs immobiliers et des responsables de l'aménagement du territoire en banlieue, j'en prévoirais au minimum une paire au mur de chaque foyer. Quand les banlieusards seraient fatigués de la télévision, du ping-pong ou des autres activités, quelles qu'elles soient, qu'ils pratiquent dans leur foyer, ils pourraient s'enchaîner les uns les autres, se jeter aux fers pour un moment. Tout le monde adorerait ça. On entendrait les épouses: "Mon mari m'a jetée aux fers, hier soir. C'était formidable. Le vôtre ne vous l'a jamais fait?". Les enfants se hâteraient de rentrer de l'école à la maison car leur mère les y attendrait pour les enchaîner. Cela permettrait aux enfants d'enrichir leur imagination, ce que le télé leur interdit, et je ne doute pas que la délinquance juvénile en serait considérablement diminuée. Quand le père rentrerait à son tour, les autres membres de la famille pourraient se saisir de lui et le jeter aux fers pour lui apprendre à être assez stupide pour travailler toute une journée dans le but de subvenir aux besoins du ménage. Les vieux parents ennuyeux pourraient être enchaînés dans le garage. On leur libérerait les mains une fois par mois, pour leur permettre d'endosser leur chèque de sécurité sociale ou leur retraite. Les fers et les chaînes permettraient la construction d'une vie plus belle pour tous.

Auteur: Toole John Kennedy

Info: La conjuration des imbéciles, p.322 Robert Laffont

[ . ]

 

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attitude

Va paisiblement ton chemin au travers du bruit et de la hâte et souviens-toi que le silence est paix. Autant que faire se peut et sans courber la tête, sois amis avec tes semblables; exprime ta vérité calmement et clairement; écoute les autres même les plus ennuyeux ou les plus ignorants. Eux aussi ont quelque chose à dire.
Fuis l'homme à la voix haute et autoritaire; il pêche contre l'esprit. Ne te compare pas aux autres par crainte de devenir vain ou amer car toujours tu trouveras meilleur ou pire que toi. Jouis de tes succès mais aussi de tes plans. Aime ton travail aussi humble soit-il car c'est un bien réel dans un monde incertain. Sois sage en affaires car le monde est trompeur. Mais n'ignore pas non plus que vertu il y a, que beaucoup d'hommes poursuivent un idéal et que l'héroïsme n'est pas chose si rare.
Sois toi même et surtout ne feins pas l'amitié; n'aborde pas non plus l'amour avec cynisme car malgré les vicissitudes et les désenchantements il est aussi vivace que l'herbe que tu foules. Incline-toi devant l'inévitable passage des ans laissant sans regret la jeunesse et ses plaisirs. Sache que pour être fort tu dois te préparer mais ne succombe pas aux craintes chimériques qu'engendrent souvent fatigue et solitude. En deçà d'une sage discipline, sois bon avec toi-même.
Tu es bien fils de l'univers, tout comme les arbres et les étoiles. Tu y as ta place. Quoique tu en penses, il est clair que l'univers continue sa marche comme il se doit. Sois donc en paix avec Dieu, quel qu'il puisse être pour toi; et quelle que soit ta tâche et tes aspirations dans le bruit et la confusion, garde ton âme en paix. Malgré les vilenies, les labeurs, les rêves déçus la vie a encore sa beauté. Sois prudent. Essaie d'être heureux.

Auteur: Ehrmann Max

Info:

[ sagesse ] [ lenteur ]

 

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infobésité

Pléthore médiatique : Une des premières difficultés, devant la situation d'abondance [de l'offre culturelle] où nous nous trouvons, c'est de ne pas se laisser submerger, de ne pas se laisser guider par des pressions extérieures subtiles et séduisantes, mais de se mettre à l'écoute de soi. Sans narcissisme, sans complaisance. Juste décider de ce qu'on va faire en fonction de notre curiosité, d'un élan qui nous est propre, de notre inquiétude, aussi. Il faut assumer notre goût, même s'il est fragile.

Notre époque se complaît à croire que tout ce qui est de l'ordre du plaisir vient tout seul, alors que le travail, l'effort, sont toujours pénibles. Comme s'il fallait encore attendre la fin du cours ennuyeux pour jouir de la récréation. Ce sont des idées d'enfants! Il y a ainsi une insistance publicitaire sur des lieux de vacances très éloignés, exotiques, comme si le quotidien était si pénible que, pour rompre avec lui, il faille absolument aller le plus loin possible. En réalité, passer du travail au loisir, trouver le plaisir dans l'effort, c'est une question de bonne distance et de souplesse affective et intellectuelle. Je ne pense pas du tout que ça ne touche qu'une élite. Chacun peut voir autour de lui des gens heureux qui vivent ainsi. Il s'agit juste d'être capable d'avoir un rapport vrai avec soi-même, qui s'acquiert en laissant advenir les choses sans précipitation, en se tenant à l'écoute de ses curiosités.

Il faut défendre ses espaces clandestins. Beaucoup de luttes, de guérillas commencent comme ça. On nous offre un certain nombre de loisirs, une certaine vision de la consommation culturelle, on n'est pas obligé de jouer le jeu, d'être là où on nous attend. On peut profiter des vacances pour se reconstituer un univers à soi, se demander: qu'est-ce qui me plaît? Certainement pas un circuit balisé. (...) Une vraie rencontre avec l'art se fait à l'intersection de deux solitudes.

Auteur: Thomas Chantal

Info: à Télérama, 2 septembre 1998

[ abrutissement ]

 

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