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capitalisme

L'économie mondiale était comme un moteur parfaitement huilé, comme celui d'une formule 1. Créé pour offrir les meilleures performances, le meilleur profit, mais seulement dans des conditions idéales. [...] Alors évidemment, ça marche sans problème sur une piste en asphalte impeccable. Mais c'est pas super quand il faut gérer des nids-de-poule ou traverser un champ boueux plein de bosses. C'est à ça que ressemblait notre monde - à un moteur bien huilé afin de retirer un maximum de profits. C'est tout. Efficace, mais très fragile. Aucun argent n'était jamais investi dans ce qui ne générait aucun bénéfice, comme les marges de sécurité ou les systèmes d'urgence. Pas d'argent perdu dans des détails ennuyeux comme le stockage ou les réserves de secours.

Auteur: Scarrow Alex

Info: L'effet domino

[ imprévoyance ] [ profit ] [ crise ] [ catastrophe ]

 

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désespoir

Les autres laissent entendre qu'ils savent ce que c'est que d'être déprimé parce qu'ils ont vécu un divorce, perdu un emploi ou rompu avec quelqu'un. Mais ces expériences sont porteuses de sentiments. La dépression, au contraire, est plate, terne, creuse et insupportable. Elle est également épuisante. Les gens ont de la peine à vous côtoyer quand on est déprimé. Ils peuvent penser qu'il le doivent, et certains même essayent, mais vous savez et ils savent à quel point on est ennuyeux au plus haut point : vous voilà irritable, paranoïaque, sans humour, sans vie, critique et exigeant, et aucun réconfort n'est jamais suffisant. Vous êtes effrayé, et vous êtes effrayant, et vous n'êtes "pas du tout comme vous-même mais le serez bientôt", mais vous savez que vous ne le serez pas.

Auteur: Redfield Jamison Kay

Info: An Unquiet Mind : A Memoir of Moods and Madness

[ irrémissible inclinaison ] [ état d'esprit ] [ égoïsme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théorie-pratique

Quel est l'intérêt de parler de questions philosophiques ? Parce que nous allons triturer pas mal ici - je veux dire, des conneries philosophiques. Il y a une réponse standard : la philosophie est un travail de nettoyage intellectuel - la concierge qui vient après que les scientifiques aient mis le bazar, pour tenter de recoller les morceaux. Vu sous cet angle, les philosophes sont assis dans leur fauteuil et attendent que quelque chose de surprenant se produise en science - comme la mécanique quantique, l'inégalité de Bell, le théorème de Gödel - pour ensuite (pour user d'une autre métaphore) débarquer comme des vautours et dire : "Ah, ben voilà le sens de tout ça". A première vue, cela semble plutôt ennuyeux. Mais lorsqu'on s'habitue à ce genre de travail, je pense qu'on s'aperçoit que... ça reste casse-pieds !

Auteur: Aaronson Scott

Info: Quantum Computing since Democritus

 
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Ajouté à la BD par miguel

engrenage

Et dire que je ne désirais même pas un bébé ! pensait-il tout en creusant le sol. N'est-ce pas le plus extraordinaire de toute l'affaire ? Pas plus qu'elle je ne désirais un bébé... Mais n'était-il pas vrai que dans sa vie, depuis ce moment-là, tout s'était déroulé sous la forme d'une suite de choses qu'il ne désirait nullement faire ? Il avait pris un emploi désespérément ennuyeux pour prouver qu'il pouvait assumer des responsabilités autant que n'importe quel chargé de famille ; il s'était installé dans un appartement coquet mais cher pour prouver qu'il croyait enfin dans les principes fondamentaux de l'ordre et de l'hygiène ; il avait eu un deuxième enfant pour prouver que le premier n'avait pas été une erreur ; il avait acheté une maison à la campagne parce que c'était l'étape suivante normale et qu'il avait voulu prouver qu'il était capable de l'entreprendre. Prouver, prouver...

Auteur: Yates Richard

Info: La fenêtre panoramique

[ couple ] [ destin ]

 

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dialogue

Remarquez […] comme il ferait ennuyeux sur terre sans les imbéciles… Voyez ! nous sommes là deux hommes intelligents. Nous savons d’avance qu’on peut discuter de tout à perte de vue, et nous ne discutons pas ; nous connaissons presque toutes les pensées les plus cachées de chacun de nous. Un mot suffit pour nous révéler toute une histoire : à travers une triple écorce, nous découvrons le germe de chacun de nos sentiments. Nous rions de ce qui est triste, et ce qui est risible nous paraît désolant. Et, en général, pour dire vrai, nous sommes assez indifférents à tout ce qui ne nous concerne pas personnellement. Ainsi il ne peut y avoir entre nous d’échange de pensées et de sentiments : nous savons l’un sur l’autre tout ce que nous voulons savoir et nous ne voulons rien apprendre d’autre. Il ne nous reste plus qu’un moyen : nous communiquer des nouvelles. Dites-moi quelque nouvelle.

Auteur: Lermontov Mikhail Yuryevich

Info: Un héros de notre temps

[ potin ] [ ressource ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jouir

Toute une petite mythologie tend à nous faire croire que le plaisir est une idée de droite. A droite, on expédie d'un même mouvement vers la gauche tout ce qui est abstrait, ennuyeux, politique et l'on garde le plaisir pour soi ( ...). Et à gauche, par morale (oubliant les cigares de Marx et de Brecht), on suspecte, on dédaigne "tout résidu d'hédonisme". A droite, le plaisir est revendiqué contre l'intellectualité, la cléricature: c'est le vieux mythe réactionnaire du coeur contre la tête, de la sensation contre le raisonnement, de la "vie" (chaude) contre "l'abstraction" (froide): l'artiste ne doit-il pas, selon le précepte sinistre de Debussy, "chercher humblement à faire plaisir"? A gauche, on oppose la connaissance, la méthode, l'engagement, le combat, à la "simple délectation" (et pourtant: si la connaissance elle-même était délicieuse?). Des deux côtés, cette idée bizarre que le plaisir est chose simple, ce pour quoi on le revendique ou on le méprise.

Auteur: Barthes Roland

Info: Le plaisir du texte

 

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mémoire

Un résumé saisissant de la théorie de Shannon
Supposez qu'une histoire pour enfant commence par ces mots : Voici mon chat. Il a une fourrure. Il a des griffes... Plutôt ennuyeux, non ? Imaginez maintenant une autre histoire, qui commence ainsi : Voici mon chat. Il porte un chapeau. Il brandit un fusil... Beaucoup mieux. La deuxième histoire paraît plus intéressante et plus riche parce qu'elle raconte des choses improbables - les chats ont généralement une fourrure et des griffes, mais on les voit rarement porter un chapeau et brandir un fusil. En 1948, Claude Shannon du MIT a formalisé ce type d'observation en un système mathématique qui a pris le nom de théorie de l'information. L'une de ses idées clés est que le contenu informatif d'un message croit à mesure que sa prévisibilité, telle que la mesure son destinataire, décroît (mathématiquement, comme le logarithme négatif de sa probabilité).
Le plus surprenant est donc ce qui en apprend le plus.

Auteur: Moravec Hans

Info: Une Vie après la vie, p. 79

[ conservation ] [ sélective ] [ homme-machine ] [ dépaysement ]

 

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frustration

Joyeux libertaires qui me sommez d'être autonome, vous vitupérez l'autorité mais vous ne cessez de vous contraindre, vous célébrez la paresse mais vous avez honte de ne rien faire pour la révolution. Votre haine de la marchandise abrite une haine plus profonde, celle qui vous atteint à vous voir, dans le miroir de la vie absente, de plus en plus semblables à ce que vous combattez. Ce qui vous intéresse dans la lutte finale, c'est d'en finir avec vous-mêmes. Le refus de la société dominante est devenu aussi ennuyeux et contraignant que son acceptation parce que l'une et l'autre attitudes obéissent au même maître. Curés du négatif, héros de la pureté radicale, le vieux monde se perd désormais très bien tout seul. Puisque la marchandise progresse en se niant, elle s'engraisse d'autant mieux de vos critiques qu'elles découlent la plupart du temps de vos propres réflexes économiques: contrainte du paraître, travail de la volonté de puissance, culpabilité du règlement de compte, défoulement du manque à vivre.

Auteur: Vaneigem Raoul

Info: Le Livre des Plaisirs

[ consumérisme ]

 

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temps profane

Dans une journée d'homme contemporain, il n'est presque plus rien en effet qui puisse se traduire en expérience : ni la lecture du journal, si riche en nouvelles irrémédiablement étrangères au lecteur même qu'elles concernent ; ni le temps passé dans les embouteillages au volant d'une voiture ; ni la traversée des enfers où s'engouffrent les rames du métro ; ni le cortège de manifestants, barrant soudain toute la rue ; ni la nappe de gaz lacrymogènes, qui s'effiloche lentement entre les immeubles du centre-ville ; pas davantage les rafales d'armes automatiques qui éclatent on ne sait où ; ni la file d'attente qui s'allonge devant les guichets d'une administration ; ni la visite au supermarché, ce nouveau pays de cocagne ; ni les instants d'éternité passés avec des inconnus, en ascenseur ou en autobus, dans une muette promiscuité. L'homme moderne rentre chez lui le soir épuisé par un fatras d'événements - divertissants ou ennuyeux, insolites ou ordinaires, agréables ou atroces - sans qu'aucun d'eux se soit mué en expérience.

Auteur: Agamben Giorgio

Info: Dans "Enfance et histoire", pages 24-25

[ absurde ] [ ineffable ] [ infobésité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

création

Ce que j'aime dans l'écriture, c'est plutôt la rêverie qui la précède. L'écriture en soi, non, ce n'est pas très agréable. Il faut matérialiser la rêverie sur la page, donc sortir de la rêverie. Parfois, je me demande comment font les autres ? Comment font ces auteurs qui, comme Flaubert le faisait au XIXe siècle, écrivent et réécrivent, refondent, reconstruisent, condensent à partir du premier jet dont il ne reste finalement rien ou presque rien dans la version finale du livre ? Ça me semble assez effrayant. Personnellement, je me contente d'apporter des corrections sur un premier jet, qui ressemble à un dessin qui aurait été fait d'un seul trait. Ces corrections sont à la fois nombreuses et légères, comme une accumulation d'actes de microchirurgie. Oui, il faut trancher dans le vif comme le chirurgien, être assez froid vis-à-vis de son propre texte pour le corriger, supprimer, alléger. Il suffit parfois de rayer deux ou trois mots sur une page pour que tout change. Mais tout ça, c'est la cuisine de l'écrivain, c'est assez ennuyeux pour les autres.

Auteur: Modiano Patrick

Info: Entretien Télérama N° 3377, octobre 2014

[ écrire ]

 

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