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relatif

On parle toujours de la violence du fleuve, jamais de celle des berges qui l'enserrent.

Auteur: Brecht Bertolt

Info:

[ oppression ]

 

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action-réaction

On dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l'enserrent.

Auteur: Brecht Bertolt

Info:

[ équilibre ] [ pression ] [ causes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

évolutions aériennes

Les oiseaux volent. Soit ils rament dans l’air, battant vivement des ailes, et parviennent à franchir les souffles. Soit ils flottent. Ils se posent sur les ondes de l’air. Ils s’élèvent et ils planent en utilisant les courants ascendants des vents. Soit ils plongent, ils fondent, piquent, percent l’air, détroussent les petits mammifères et les enserrent. Soit majestueusement, pour ainsi dire immobiles, dans le vide, au-dessus des crêtes de la montagne, ils se soutiennent en se jetant amont contre le vent qui leur fait face. Le rêve lui-même vole. Dans le rêve l’oiseau, l’homme, le fauve glane, çà et là, des images dans le souvenir du jour qu’il a perdu.

Auteur: Quignard Pascal

Info: L'homme aux trois lettres

[ analogie ] [ envol ] [ eau-air ] [ densités ] [ onirisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cité imaginaire

Qui arrive à Tecla ne voit pas grand-chose de la ville, au-delà des clôtures en planches, des écrans en toile de sac, des échafaudages, des armatures métalliques, des passerelles en bois suspendues à des cordes ou soutenues par des scies, des échelles, des tréteaux. Si l'on demande : "Pourquoi la construction de Tecla prend-elle tant de temps ?", les habitants continuent de soulever des sacs, de  jouer du fil à plomb, de déplacer de longues brosses de bas en haut, et répondent : "Pour que sa destruction ne puisse commencer."

Et si on leur demande s'ils craignent qu'une fois les échafaudages enlevés, la ville ne commence à s'écrouler et à tomber en morceaux, ils ajoutent hâtivement, dans un murmure : " Pas que la ville."  Si, peu satisfait des réponses, vous jettez un oeil œil par la fissure d'une clôture, vous verrez des grues qui soulèvent d'autres grues, des échafaudages qui enserrent d'autres échafaudages, des poutres qui soutiennent d'autres poutres. "Quelle est la signification de votre construction ?" demande-t-on alors. "Quel est le but d'une ville en construction, à moins qu'elle ne soit une ville ? Où est le plan que vous suivez, le schéma directeur ?" "Nous vous le montrerons dès que la journée de travail sera terminée ; nous ne pouvons pas interrompre notre travail maintenant", répondent-ils. Le travail s'arrête au coucher du soleil. L'obscurité tombe sur le chantier. Le ciel est empli d'étoiles.

"Voilà le plan", disent-ils.


Auteur: Calvino Italo

Info: Les Villes invisibles

[ continue édification ] [ fuite en avant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

modernité

La vitesse est fonction du moindre effort. On fait le plus rapidement possible les choses ennuyeuses ou pénibles. Voilà pourquoi les machines ont été inventées ; mais, et c'est une des erreurs du monde moderne, les loisirs ainsi conquis, au lieu d'en jouir, nous les avons consacrés à travailler davantage, à surproduire; c'est un des effets de cette humaine, trop humaine loi dont parle Gobineau "qui nous fait toujours perdre d'un côté ce que nous gagnons de l'autre" . Supercherie diabolique de la nature ! Le bruit du moteur est la bosse continue de notre existence et qui dit moteur, machinisme, dit vitesse ; la vitesse engendre la surproduction. Gobineau, que je viens de citer, affirme que les races, comme les hommes, sont inégales devant le créateur; qu'il y a une échelle de valeurs, qui monte du sang noir au sang blanc; que le mélange des sangs est, pour une race supérieure, un véritable suicide. Or, qu'est-ce qui cause ce mélange, sinon la facilité matérielle qu'ont les peuples de se rapprocher, et à quoi se ramènent ces communications qui enserrent la terre dans un réseau de routes, de rails et de fils électriques, sinon en dernière analyse, à la machine, à la vitesse ? Lisez les récits de voyages d'aujourd'hui, ce ne sont plus des voyages mais des raids.(...) Il y a dans l'attrait de la vitesse ce noble désir de faire mieux qui a élevé la race aryenne au-dessus des autres et d'elle-même, mais il y a aussi une excitation terrible qui commence à griser l'humanité, et non seulement les peuples enfants comme les noirs, mais les peuples jusqu'ici immobiles, comme les jaunes. "dans l'Asie moderne, fait remarquer un Japonais, il est courant de croiser un abbé bouddhiste roulant en auto à 90 à l'heure." L'affirmation moderne de la puissance temporelle, ce ne sont plus des territoires, c'est le rail. Ce qu'a si bien compris Mussolini en offrant dernièrement au pape non pas un état, mais un train ! Voyez la congestion des villes, le désert des campagnes. Personne ne supporte plus la solitude, ni le sur-place. Le sur-place nous donne un échauffement dont la vitesse est la purge. Si, comme écrit Buffon, "la vitesse d'un animal n'est que l'effet de sa force employée contre sa pesanteur", il semble que toutes les forces des hommes soient aujourd'hui employées à vaincre ce fardeau. Pourquoi ? C'est un des aspects de cette peur de mourir, erreur matérialiste du monde occidental, par quoi peut-être il périra.

Auteur: Morand Paul

Info: Chroniques 1931-1954 (2001, 651 p., Grasset, p.85, 86)

[ méfaits du progrès ] [ perte de sens ] [ évolution néfaste ]

 

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