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surdité

Un mois entier seule avec des entendants, c'est dur.
L'effort est constant. On se demande jusqu'où on va pouvoir tenir. La différence est là, inévitable. On a vraiment besoin de voir des sourds J'ai fait l'expérience une fois, en Espagne, avec mes parents. A la fin du mois, c'était l'angoisse, le sentiment d'étouffer. J'avais atteint la dernière limite. Plusieurs mois sans les sourds, seule dans un milieu d'entendants, c'est inimaginable. Je me demande comment je supporterais. Est-ce que je crierais à nouveau comme une mouette? Est-ce que je m'énerverais? Est-ce que je les supplierais de me regarder, de ne pas m'oublier?
Retrouver le monde des sourds, c'est un soulagement. Ne plus faire d'efforts. Ne plus se fatiguer à s'exprimer oralement. Retrouver ses amis, son aisance, les signes qui volent, qui disent sans effort, sans contrainte. Le corps qui bouge, les yeux qui parlent. Les frustrations qui disparaissent d'un seul coup.
Communication velours.

Auteur: Laborit Emmanuelle

Info: Le cri de la mouette

 

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judaïsme

Si vous êtes un Juif américain d'une certaine génération, la génération qui, comme la mienne, avait des grands-parents immigrants au début du XX° siècle, vous avez probablement grandi en entendant des histoires sur le "pays", sur des petites villes ou les 'shtetls' dont venaient votre grandpa, votre grandma, ou votre nana ou votre 'bubby' ou votre 'zeyde', le genre de petite ville célébrée par des auteurs comme Isaas Bashevis Singer et dans 'Le Violon sur le toit', le genre d'endroit qui n'existe plus. Et vous pensiez probablement, comme je l'ai pensé pendant longtemps, que c'était des endroits modestes, tous pareils plus ou moins, (...). Le genre d'endroit si ordinaire que peu de gens auraient jugé qu'il valait la peine qu'on écrivît à son sujet, jusqu'à ce que cet endroit et tous les autres comme lui fussent sur le point d'être effacés, leur caractère parfaitement ordinaire paraissant, à ce moment-là, digne d'être préservé.

Auteur: Mendelsohn Daniel Adam

Info: Les disparus

[ mémoire ] [ Europe ] [ Usa ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conte

C'est alors qu'apparaissaient le chat-tigre, annonciateur de naufrage, le poisson-volant qui parle, auquel il ne faisait pas bon de désobéir sous peine de perdre sa route, le Hollandais Volant et son équipage de forcenés, les présages, les fantômes, les sirènes et les pirates, en un mot toutes les fables qui occupent le loisir du marin quand le temps est au calme plat ou qu'il trinque dans son cabaret favori. Londgren parlait également des victimes des naufrages, des hommes retournés à l'état sauvage, qui avaient désappris à parler, des trésors secrets, des mutineries de forçats et de bien d'autres sujets encore que la fillette écoutait avec plus d'attention peut-être qu'on en montra en entendant pour la première fois le récit que fit Colomb de la découverte d'un nouveau continent. "Allez, raconte encore" demandait Assol lorsque Longren venait à se taire, soudain absorbé dans ses pensées, puis elle s'endormait contre lui, la tête emplie de rêves prodigieux."

Auteur: Grine Alexandre

Info: Les Voiles écarlates, pages 31-32

[ berceuse ]

 

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langue française

Il était une fois un sot qui se promenait à dos d'âne, il portait dans la main droite un seau d'eau, et dans la gauche, le sceau du roi, l'âne, tentant un saut, trébucha, les trois [so]s tombèrent. Dans une dictée, comment écrire le dernier |so] de la phrase ? On ne peut que... dire cela... et non l'écrire : il s'agit d'homophones (mots s'entendant de la même manière, mais avec des orthographes différentes).C'est toute l'astuce... de l'astuce. Elle montre d'ailleurs tout l'intérêt de l'orthographe qui met du sens dans le son (et pas le son destiné à l'âne, bien entendu). Le problème posé n'a aucune solution, parce que le nombre correspond à des "objets" différents n'ayant pas le même sens. Aucune graphie n'est possible : chacune d'elle ne correspond qu'à un objet. Outre le maladroit de l'histoire, il n'y a qu'un seul sot : celui qui tente (vainement) de trouver une réponse à un problème insoluble... même dans l'eau du seau.

Auteur: Internet

Info:

[ malentendus ] [ limitation ]

 

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paradoxe

Nous croyons que tu es quelque chose de tel que rien de plus grand ne puisse être pensé. Est-ce qu'une telle nature n'existe pas, parce que l'insensé a dit en son cœur : Dieu n'existe pas ? Mais du moins cet insensé, en entendant ce que je dis : quelque chose de tel que rien de plus grand ne puisse être pensé, comprend ce qu'il entend ; et ce qu'il comprend est dans son intelligence, même s'il ne comprend pas que cette chose existe. Autre chose est d'être dans l'intelligence, autre chose exister. [...] Et certes l'Être qui est tel que rien de plus grand ne puisse être pensé, ne peut être dans la seule intelligence ; même, en effet, s'il est dans la seule intelligence, on peut imaginer un être comme lui qui existe aussi dans la réalité et qui est donc plus grand que lui. Si donc il était dans la seule intelligence, l'être qui est tel que rien de plus grand ne puisse être pensé serait tel que quelque chose de plus grand pût être pensé.

Auteur: Cantorbéry Anselme de

Info: Proslogion

[ monothéïsme ] [ Éternel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

apprentissage numérique

En France, a été ouverte, en 2013, l'École 42. Ses salles ne sont garnies que de rangées répétées de longues tables, sur lesquelles les étudiants, installées les uns à côté des autres, "tapent du code" jour et nuit face à leurs écrans de façon quasi autiste. Apprentissage de la programmation façon Les Temps Modernes. Ici nul professeur, seulement un "encadrement pédagogique" , nul livre, ni bibliothèque, seules prévalent l'illumination des pixels et l’"idée" de chacun que "l’école" va permettre de développer. Modèle éducatif qui, selon son fondateur, Xavier Niel, procède d'une "rupture" et vise tout autant à favoriser la "rupture" : "Que sortent de l'École 42 dix ou vingt king coders qui vont cracker le système". Telle est l'ambition ouvertement déclarée, d'esprit anarcho-capitaliste donc, entendant "former" de jeunes individus affranchis de toute limite : "42, c'est no-limit!" On mesure l'écart abyssal avec l'Université humaniste qui, elle, ne cherchait pas à "cracker" quoi que ce soit, mais à ériger patiemment, par la réflexion, l'échange, les livres, le savoir et la culture, une civilisation fondée sur la responsabilité, la politique et le droit.

Auteur: Sadin Éric

Info: La silicolonisation du monde. Pub de l'école : "Sa pédagogie, c'est le peer-to-peer learning : un fonctionnement participatif qui permet aux étudiants de libérer toute leur créativité grâce à l'apprentissage par projets".

[ cadre innovant ] [ humanisme autistique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

enfer

L'abbé de Randan, un monastère d'Auvergne, fit un rêve dont ses religieux eurent à s'applaudir moins que lui. Sunniulphe (c'est cet abbé) fut, dans son rêve, conduit auprès d'un fleuve de feu, dans lequel venaient tomber une foule de gens, qui couraient sur les bords comme un essaim d'abeilles: les uns y étaient jusqu'à la ceinture, les autres jusqu'aux aisselles, plusieurs jusqu'au menton, et ils criaient avec beaucoup de gémissements à cause de la violence de la brûlure. Sur le fleuve était placé un pont si étroit, qu'à peine pouvait-il contenir la largeur du pied d'un homme. Sur l'autre rivage paraissait une grande maison toute blanche par dehors; et lorsqu'il demanda à ceux qui étaient avec lui ce que cela voulait dire, ils lui répondirent: "Celui qui sera trouvé lâche et mou à contenir le troupeau confié à ses soins, sera précipité du haut de ce pont. Celui qui s'y appliquera avec exactitude, passera sans danger, et arrivera plein de joie dans la maison que tu vois sur l'autre bord." En entendant ces paroles, il se réveilla et se montra depuis plus sévère envers les moines.

Auteur: Grégoire de Tours

Info:

[ songe ]

 

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thérapie

En cette même nuit, la femme allait avec son koto aider un homme à renaître. Battu par les pluies de tous les printemps et de tous les automnes depuis quatorze ans, le coeur dénaturé du jeune mendiant était avec le temps devenu plus dur qu'un roc. Plus aucune flèche ne pouvait le transpercer. Il semblait destiné à connaître la triste fin de son père, c'est à dire mourir en pleine nature, son cadavre exposé à tous les vents. Ou bien peut-être finirait-il sa vie enchaîné en prison, après avoir été suivi sur tous les chemins par sa misérable réputation. Pourtant aujourd'hui, soudainement, les accords nocturnes du koto faisaient ressurgir en l'apaisant la tendresse qu'il avait si longtemps enfouie au fond de son coer. Pour la première fois depuis des années, il se mit à pleurer. A moins que ces larmes n'eussent été des gouttes de rosée? Non, il ne les aurait échangées pour rien au monde, pas même contre plusieurs châteaux. Il n'avait connu ni l'amour ni la compassion, et ignorait même à quoi la personne qui jouait de l'instrument pouvait ressembler, mais en entendant la musique s'échapper par-dessus le mur du jardin, il se sentit heureux.

Auteur: Higuchi Ichiyô Kitsuko

Info: La Treizième Nuit : Et autres récits

[ mélodie ]

 

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femmes-hommes

Jeanne d'Albret ayant voulu suivre son mari aux guerres de Picardie, le roi son père lui dit qu'il voulait que si elle devenait grosse, elle revînt enfanter en sa maison. Cette princesse se trouvant enceinte, et dans son neuvième mois, partit de Compiègne, traversa toute la France jusqu'aux Pyrénées, et arriva, en quinze jours, à Pau dans le Béarn : "ceci étant, et afin que tu ne me fasses pas une pleureuse, ou une rechignée, lui dit son père, je veux qu'en accouchant tu chantes une chanson béarnaise, et quand tu enfanteras, j'y yeux être ".... Entre minuit et une heure, le 13 décembre 1553, les douleurs de l'enfantement prirent à la princesse ; son père, averti, descendit. L'entendant venir, Jeanne chante la chanson béarnaise qui commence par : Notre-Dame du bout du pont, aidez-moi en cette heure... Étant délivrée, le roi mit une chaîne d'or au cou de sa fille, lui donna une boîte d'or où était son testament, et lui dit : " Voilà qui est à vous, ma fille, mais ceci est à moi " prenant l'enfant dans sa grande robe, sans attendre qu'il fût bonnement accommodé, et l'emporta dans sa chambre. Cet enfant était Henri IV.

Auteur: Saint-Foix

Info: Essais hist.

[ accouchement ] [ historique ]

 

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rapports humains

Lundi. Comme chaque lundi, je descends l’escalier pour partir travailler. Au rez-de-chaussée, Bernard, le concierge, m’attend comme d’habitude de pied ferme. Des choses immuables rythment notre vie et c’est rassurant. "Alors Bernard, comment ça va ce matin ? Et votre dos ? Toujours pareil… mais que dit votre médecin ? Ah, il vous a changé d’anti-inflammatoires. Bon je vais vous redonner les coordonnées de mon acupunctrice, Véronique, mais cette fois vous y allez, je vous jure qu’elle fait des miracles."

Mardi. Même rituel. Bernard guette mon passage, prêt à dégainer son "ça va ?", Comme s’il attendait vraiment des informations sur ma santé. Ce matin, il n’aura de moi qu’un "ça va, ça va…" supersonique : on dirait que j’ai un rendez-vous capital.

Mercredi. Je m’arrête au premier étage, en entendant Dupont, du troisième, ouvrir la porte. Il s’arrête tous les jours pour discuter avec Bernard. Faisant semblant de chercher je ne sais quoi dans mon sac, j’attends qu’il passe et je me glisse derrière lui pour sortir de l’immeuble sans parler à personne.

Jeudi. Je n’en reviens pas, ma fille Yasmin a eu 17 en politique internationale. Heureusement, Bernard est à son poste, il faut vraiment que je le dise à quelqu’un. Échanger avec lui quelques mots le matin, c’est bien agréable. Si les concierges n’existaient pas, il faudrait les inventer.

Auteur: Piazza Piervi

Info: Homo biologicus

[ nécessaires ] [ naturels ] [ essentiels ] [ routine ]

 

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