Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 38
Temps de recherche: 0.0418s

honnêteté intellectuelle

Il arrive fréquemment, dans les sciences, qu'un scientifiques dise: "C'est un très bon argument; ma position est erronée", alors il change d'avis et on ne l'entendra plus jamais parler de cette vieille opinion. C'est une réalité. Cela n'arrive pas aussi souvent qu'il le faudrait, car les scientifiques sont humains et le changement est parfois douloureux. Mais ça arrive néanmoins tous les jours. Je ne me souviens pas de la dernière fois où cela s'est produit en politique ou en religion.

Auteur: Sagan Carl

Info: En 1987

[ intégrité ] [ pouvoir ] [ conservation ] [ adaptation ] [ idées arrêtées ]

 

Commentaires: 0

indépendance

La liberté est une rude maîtresse. Tu ne peux choisir ce que tu aimes et ce que tu n'aimes pas en elle. Elle ne modifiera pas ses principes pour toi, même si tu prétends l'aimer. Elle tiendra fermement ses exigences d'acceptation totale. Si tu ne peux l'obtenir, elle te considérera comme un faux amant et te quittera. Et quand tu entendras la porte claquer, il faudra chaque larme de tes yeux, chaque once de sang dans tes veines, et tout le courage de ton cœur pour la reconquérir.

Auteur: Masters William H.

Info:

[ libre arbitre ] [ possibilités ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

timidité

Je voudrais vous rencontrer et que ce ne soit pas moi, ni mes vêtements, ni mon corps, ni mes mots. J'aurais peur en ouvrant la bouche de ne dire que des mots sans suite ou des banalités, de ne pouvoir finir aucune phrase, d'être incapable de m'exprimer, d'avoir des gestes gauches, d'être encombrée de mon corps. Peur de mes regards sur vous et sur tout ce sur quoi ils se poseraient. On entendrait mon coeur battre jusque dans la rivière du village voisin, j'aurais mal à la poitrine et des larmes dans les yeux.

Auteur: Bourgois Sabine

Info: Une autre que moi, K Editions, 2004, page 15

[ gêne ]

 

Commentaires: 0

dialogue

- J'ai une blague pour toi, Short.
- J'écoute.
- Qu'est-ce que le père de Marvin Gaye lui a dit juste avant de le descendre ?
- J'en sais rien...
D'un seul mouvement, tout en fluidité, Tutt sortit son flingue, l'arma et le pointa sur le visage de Monroe.
- C'est le dernier 45 que t'entendras.
Monroe ne broncha pas. Si le petit blanc voulait jouer au cow-boy devant tout le monde, ça le gênait pas, il était prêt. Et il s'en foutait pas mal qu'il soit flic.
Tutt rigola.
- T'as pas pigé, Short ? Marvin Gaye. 45, comme le calibre. Et comme les 45 tours.
- Je pige. C'est juste que c'est pas très drôle, Tutt.

Auteur: Pelecanos George P.

Info: Suave comme l'éternité

[ littérature ] [ jeu de mots ]

 

Commentaires: 0

apparences

Lichtenberg, qui caractérise ainsi l'observation physiognomique, dit encore : "Si quelqu'un disait à un autre : -Tu agis certes comme un homme honnête, mais je vois à ta figure que tu te forces, et que dans ton coeur tu es un gredin ; pour sûr, le brave garçon qui entendrait ce genre d'apostrophe, y répliquerait, et ceci d'un bout à l'autre de la terre, par une bonne paire de claques." - Si cette réplique "touche juste", c'est parce qu'elle est la réfutation du premier présupposé d'une science du point de vue intime de ce genre, savoir, que "la réalité effective" de l'homme, c'est son visage, etc.
- L'"être vrai" de l'homme est bien plutôt son acte.

Auteur: Hegel Georg Wilhelm

Info: In "Phénoménologie de l'esprit", éd. Flammarion, p. 274

[ citation ] [ dualité ] [ philosophie ] [ démonstration ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

judaïsme

Avant d'arriver en France, je n'ai jamais vu de Juif. En vrai je veux dire. Une fois, un ami nous a dit qu'un Juif est arrivé de France pour sonder le terrain ... Il l'a vu de ses propres yeux et lui a dit bonjour. Plusieurs fois nous nous sommes postés devant l'hôtel pour le voir sortir ou entrer. En vain. Nous étions curieux de voir un Juif en vrai, je vous assure. Parce que c'est le peuple dont on parle le plus au monde. À cause de la cruauté d'Hitler, bien sûr; mais aussi du conflit israélo-palestinien dont on parle tous les jours dans les journaux. On est né avec ce conflit et ce sera peut-être celui dont on entendra parler avant le dernier soupir...

Auteur: Holassey Georges

Info: Si jamais ils t'arrêtent, parle-leur du wharf allemand

[ légende ]

 

Commentaires: 0

bonheur

Sans doute l'homme heureux ne se sent-il bien que parce que les malheureux portent leur fardeau en silence, car sans ce silence le bonheur serait impossible. C'est une anesthésie générale. Il faudrait que derrière la porte de chaque homme satisfait, heureux, s'en tînt un autre qui frapperait sans arrêt du marteau pour lui rappeler qu'il existe des malheureux, que, si heureux soit-il, tôt ou tard la vie lui montrera ses griffes, qu'un malheur surviendra - maladie, pauvreté, perte - et que nul ne le verra, ne l'entendra, pas plus que maintenant il ne voit ni n'entend les autres. Mais l'homme au marteau n'existe pas, l'homme heureux vit en paix et les menus soucis de l'existence l'agitent à peine, comme le vent agite le tremble, et tout est bien.

Auteur: Tchekhov Anton Pavlovitch

Info: Les Groseillers

[ tranquillité ] [ égoïsme ]

 

Commentaires: 0

abdiquer

Quand tu entendras, à l’heure de minuit, une troupe invisible passer avec des musiques exquises et des voix, ne pleure pas vainement ta Fortune qui déserte enfin, tes œuvres échouées, tes projets qui tous s’avérèrent illusoires. Comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps, salue Alexandrie qui s’en va. Surtout ne commets pas cette faute : ne dis pas que ton ouïe t’a trompé ou que ce n’était qu’un songe. Dédaigne cette vaine espérance… Approche-toi de la fenêtre d’un pas ferme, comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps ; tu te le dois, ayant été jugé digne d’une telle ville… Ému, mais sans t’abandonner aux prières et aux supplications des lâches, prends un dernier plaisir à écouter les sons des instruments exquis de la troupe divine, et salue Alexandrie que tu perds.

Auteur: Cavafis Constantin

Info: Dans "Les dieux désertent Antoine", traduction de Yourcenar in Poèmes, Gallimard

[ humilité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

ego mémoire

Nos souvenirs sont comme une ville : nous démolissons certaines structures et en utilisons les décombres pour en élever de nouvelles. Certains souvenirs sont faits de verre scintillant, d'une beauté aveuglante quand ils attrapent le soleil, et puis il y a les jours plus sombres, où ils ne reflètent que les murs effondrés et délabrés alentour. Certains souvenirs sont enfouis sous des années de patiente construction ; on n'entendra probablement plus jamais l'écho de leur salles et couloirs, mais ils sont toujours les fondations de ce qui se trouve au-dessus. 

Glas m'a dit un jour que c'est ce que les gens sont, pour la plupart : des souvenirs, des souvenirs dans leur propre tête, et des souvenirs d'eux dans celle des autres. Et si les souvenirs sont comme une ville, et que nous sommes nos souvenirs, alors nous sommes pareils à des villes. J'ai toujours trouvé cela réconfortant.

 

Auteur: Pollock Tom

Info: The City's Son

[ moi rétrospectif ] [ analogie ] [ individu monde ] [ inconscient ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

réflexivités

A chaque fois qu'un nouveau lecteur s'empare d'un roman, il le récrit, il en fait un remake, il le met en scène tel qu'il ne l'a encore jamais été. Le père Goriot a des centaines de millions de têtes différentes, Madame Bovary autant de voix, et si vous lisez demain "la Recherche du temps perdu ", vous entendrez une Sonate de Vinteuil dont vous inventerez chaque note. Vous l'entendrez tout aussi distinctement que ce Swann qui sous votre crâne l'entendra aussi pour la première fois. Car le Swann que vous aurez forgé n'aura jamais existé avant que vous ne le fassiez apparaître. Imaginez la foule immense des Swann recrées par les lecteurs de "la Recherche" depuis que Proust l'a tiré du néant. Une foule immense comme la population d'une mégalopole. Des gens dont aucun n'a la même tête, dont les vêtements se ressemblent à peine, et chacun de murmurer dans la cacophonie générale sa "petite phrase de Vinteuil" dont les autres n'ont pas la moindre idée. Lire, c'est inventer en silence un univers. C'est le contraire de la servitude. Lire, c'est un acte d'indépendance. Il faut aller chercher le texte au fond d'une librairie, d'une bibliothèque, d'un grenier où il nous attend depuis trois générations et suivre patiemment ses phrases comme des filons. Lire, c'est claquer la porte aux images et à la bande-son que l'environnement nous impose. C'est ne plus rien laisser entrer en soi que le cerveau ne filtre, ne réfléchisse, ne recrée. Recréer, c'est créer. Soyez Dieu, bordel, lisez !

Auteur: Jauffret Régis

Info: in "Marianne n° 1097

[ harangue ] [ lecture ] [ liberté ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel