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complicité

Avec Fiorenza nous nous entendions à merveille. Quelle belle expression. Mais en quoi consiste exactement l'amitié, cela reste un mystère. Les goûts communs ? Sornettes. Les affinités ou différences de caractère ? Le même regard sur le vie ? Les conseils échangés ? Autres belles paroles. Le plus probable est que de part et d'autre existe la même certitude, instinctive, absolue, que l'autre ne vous jugera pas. On peut lui dire n'importe quoi, de la suprême ânerie au secret le plus intime, on sera critiqué, désapprouvé, voire insulté, mais jamais par un juge.

Auteur: Fruttero Carlo

Info: Des femmes bien informées

[ connivence ] [ entente ]

 

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pouvoir

Le vieux fascisme si actuel et puissant qu’il soit dans beaucoup de pays, n’est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d’autres fascismes. Tout un néo-fascisme s’installe par rapport auquel l’ancien fascisme fait figure de folklore […]. Au lieu d’être une politique et une économie de guerre, le néo-fascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d’une "paix" non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de microfascistes, chargés d’étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: février 1977. Note de Rudy Goubet Bodart: "Cet extrait provient d'un court texte de Gilles Deleuze nommé "Le Juif riche" qui prend la défense d'un film de Daniel Schmid, "L'Ombre des anges", qui a été censuré par le ministère de la culture en 1977 sous la pression d'une ligue contre l'antisémitisme, une sorte de SOS Racisme avant l'heure. Ce film ne comportait, selon Deleuze, aucun antisémitisme et voilà pourquoi il accusait de fascisme ceux qui ont poussé à sa censure.

[ uniformisation ] [ chantage à la sécurité ] [ verticalité ] [ dictature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

existence

M'emmerdant au paradis, il fut décidé, d'entente avec les autres, de tenter l'aventure vie-matière.
Vla ti pas que je me retrouvai incarné dans le corps d'un Suisse né en début de seconde moitié du vingtième siècle : autre forme d'ennui par le confort. Quoi faire alors, sinon devenir jazzman pour se pimenter la vie ? La pigmenter même.
Ainsi me suis-je coltiné une existence humaine plutôt agréable, sans drame majeur, jalonnée de quelques évènements qui marquèrent la bande moquette temporelle de cette époque : mort du Général de Gaulle, accident d'Ayrton Senna, victoire de l'équipe de France en 1998, attentats du World Trade center, crise financière de 2008...
Broutilles qui ne méritèrent pas mention à mon retour à la maison.

Auteur: Mg

Info: 19 janv. 2015

[ canevas ] [ résumé ] [ jalons ]

 

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réussite

Règle générale, ce qui manque à l'esprit ou à l'imagination, profite au caractère et à l'entente de la vie pratique. Ce n'est donc pas seulement une condition de bonheur que d'avoir l'esprit borné, c'est une condition de succès ; les gens qui ont peu d'idées sont moins sujets à l'erreur, et suivent de plus près ce qu'ils font. Il est très-porté, surtout en France, de parler avec dédain de ce qu'on appelle les sots ! C'est une locution tout à fait insupportable ; les sots sont des gens qui réussissent, qui parviennent, qui s'enrichissent, qui sont bien appointés, bien établis, des gens en place, des gens titrés, nouvellement décorés, des députés, des gens de lettres en renom, des académiciens, des journalistes. Peut-on jamais être un sot quand on fait si bien ses affaires ? Évidemment non.

Auteur: Joly Maurice

Info: Recherches sur l'art de parvenir, Paris Amyot 1868 p.44

[ médiocrité ]

 

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Asie

Les Chinois ont conquis à leurs mœurs, à leurs arts, à leur écriture, à leur Sagesse, l’Extrême-Orient tout entier. Dans tout l’Extrême-Orient, de nos jours encore, aucun peuple, qu’il paraisse déchu ou qu’il s’enorgueillisse d’une puissance neuve, n’oserait renier la civilisation chinoise. Celle-ci, quel que soit l’éclat que la science expérimentale ait pu prêter à l’Occident, maintient son prestige : il demeure intact, bien que la Chine ait perdu la supériorité que, jusqu’à la Renaissance, sur bien des points, en matière technique, elle possédait sur les pays d’Europe. — Si grande qu’ait pu être, jadis, en matière technique, la supériorité de la Chine sur tout l’Extrême-Orient, ce n’est ni cette supériorité, ni même la puissance de la Chine impériale qui expliquent le prestige chinois. Ce prestige durable a d’autres fondements. Ce que les Extrême-Orientaux tiennent à conserver après l’avoir emprunté à la civilisation chinoise, c’est une certaine entente de la vie : c’est une Sagesse.

Auteur: Granet Marcel

Info: La Pensée chinoise

[ phare ] [ orient-occident ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rivage

[Nils] contemplait la façon dont, en Blekinge, la terre et la mer se rencontrent.
En effet, la terre et la mer peuvent se rencontrer de bien des façons. Souvent, la terre va au-devant de la mer en déroulant des prés bas et plats, où l'herbe pousse en touffes, et la mer la rencontre avec des sables mouvants qu'elle entasse en bancs et en dunes. Elles s'aiment si peu, dirait-on, qu'elles veulent se montrer ce qu'elles ont de moins beau. Il arrive aussi qu'à l'approche de la mer, la terre se dresse un rempart de montagnes comme pour arrêter une ennemie ; alors la mer lance des vagues furieuses, elle fouette, rugit, ébranle comme si elle voulait déchirer la côte.
Mais en Blekinge, il en va tout autrement. La terre s'éparpille en îles, îlots et promontoires, parmi lesquels la mer s'insinue en golfes, en anses et en détroits ; elles semblent se rencontrer dans l'entente et la joie.

Auteur: Lagerlöf Selma

Info: Le Merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède

[ littérature ] [ littoral ]

 

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meurtrier

Pio : Tuer des Tutsis, je n'y pensais même pas quand on vivait en bonne entente de voisinage. Même d'échanger des bousculades ou de mauvais mots, ça ne me semblait pas convenable. Mais quand tout le monde a commencé à sortir la machette en même temps, j'ai fait pareil sans m'attarder. Je n'avais qu'à imiter les collègues et penser aux avantages. Surtout qu'on savait qu'ils allaient quitter le monde des vivants pour de bon.
Quand tu reçois des ordres catégoriques, des promesses de bénéfices longue durée et que tu te sens bien épaulé par les collègues, la méchanceté t'est bien égale pour tuer à tour de bras. Je veux dire que tous ces sentiments consorts et leurs belles paroles te tirent naturellement.
Un génocide, ça se montre bien extraordinaire pour celui qui arrive par après comme vous ; mais pour celui qui s'est fait embrouiller des grands mots des intimidateurs et des cris de joie des collègues, ça se présentait comme une activité habituelle.

Auteur: Hatzfeld Jean

Info: une saison de machettes, Points, 2003, p. 259

[ grégaire ]

 

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moi-même

J'ai stoppé ma marche. Arrêté au milieu de la piste j'ai observé le paysage autour de moi et ai compris que les yeux qui faisaient cela l'avaient vécu un million de fois auparavant. La façon dont je scrutais cet horizon était la façon dont l'horizon avait été scruté par mes ancêtres, il y a cinquante mille ans, alors qu'ils parcouraient les savanes, une lance à la main. Ils m'avaient créé. Je l'avais appris d'eux. Tout ce que mon corps faisait, la façon dont je pliais mes doigts et mes coudes, la façon dont je tournais la tête à l'entente d'un son. Je l'avais appris d'eux. Et eux le savaient comme les singes avant eux et les singes l'avaient appris des poissons et nous étions tous passés par là ensemble. Tout menait à moi et tout ce que j'étais menait au-delà de moi, il y avait cette grande chaîne et j'en étais un maillon. Le passé et le futur n'étaient rien, ils se rejoignaient et se séparaient à nouveau, et tout montait, descendait et tourbillonnait autour de tout le reste.

Auteur: Kingsnorth Paul

Info:

[ point de singularité ] [ ego ] [ contemplation ] [ chaînon ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

judéo-christianisme

A chaque fois que les Hébreux sympathisent avec d'autres nations au point de se mêler à leur vie religieuse (la vie sociale étant inséparable de la vie cultuelle), Yahvé les punira, et il le fera en envoyant contre eux, précisément, d'autres nations. La main tendue par autrui est un piège mortel. Celui dont tu cherches l'amitié est ton pire ennemi. Ce principe inscrit dans l'idéologie yahviste enferme le peuple juif dans un cercle cognitif vicieux, les empêchant de tirer la seule leçon sensée de leur expérience : que les échanges favorisent la bonne entente des peuples. [...] Selon la Bible, le peuple élu n'a d'obligation qu'envers Yahvé, jamais envers ses voisins. [...] Depuis deux mille ans, les Juifs se voient constamment rappelés par leurs élites que les persécutions dont ils sont victimes sont le résultat, non pas de leur comportement blessant à l'égard des Gentils, mais au contraire de leurs efforts pour vivre avec eux en bonne entente, efforts assimilés à une infidélité envers Dieu ou envers leur destin de “peuple séparé”. Le peuple se rebelle parfois contre cette logique catastrophique [... et le] rapport de force entre une élite légiférant au nom de Dieu et un peuple perpétuellement rebelle est bien la tension fondamentale de l'histoire juive, car elle est au coeur de la mémoire juive conservée dans la Bible.

Auteur: Guyénot Laurent

Info: Du Yahvisme au Sionisme, p. 64-65

[ élitisme ]

 

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ordre symbolique

On apprend à parler. Quelqu’un, un, des adultes nous apprennent le langage. Donc on nous cadre. On nous modèle. On nous enferme. Dès que j’apprends une langue, je suis privé de ma liberté. Ma liberté de quoi ? Eh bien de créer ex nihilo ma propre langue. Et c’est une privation inacceptable, une violation du plus sacré de mes droits, celui de me faire moi-même. On me fait entrer dans un schéma déjà préparé, on m’apprend à parler selon un certain modèle. Scandale. Je hais cette parole simplement parce que moi adulte je me retourne vers mon enfance, et je m’aperçois que je ne peux plus revenir au stade de l’ingénuité absolue, où rien n’était préfixé, où tous les possibles, absolument tous étaient ouverts. On m’a enlevé ces possibles. J’ai été mis par le langage dans une conduite forcée. J’ai été frustré. Je suis frustré de la création de mon propre langage. On a exercé un pouvoir sur moi alors que j’étais innocent et sans défense. Langage instrument de pouvoir. Dans cette sublime protestation, on néglige seulement une chose : c’est que la parole ne consiste pas à pousser des hurlements inarticulés, dans le vent de la mer, mais elle est, elle n’est que véhicule de l’un à l’autre, relation d’un homme à un homme, et s’il y a une relation, il faut bien qu’il y ait un code, une entente sur la valeur des sons et des signes. Sans quoi aucune relation, aucune communication, aucun rapport ne sont possibles.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 271

[ castration symbolique ] [ limitation libératrice ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson