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perdu

Je suis un homme invisible... Je suis un homme de substance, de chair et d'os, fibres et liquides - on pourrait même dire que je possède un esprit. Je suis invisible, comprenez, simplement parce que les gens refusent de me voir. Comme ces corps sans têtes qu'on voit parfois dans les shows du cirque. C'est comme si j'étais entouré de miroirs distortionnants. Quand ils m'approchent ils voient seulement ce qui m'environne, eux-mêmes, ou des fragments de leur imagination - c'est ça, tout et n'importe quoi, moi excepté.

Auteur: Ellison Ralph Waldo

Info: Invisible Man, Narrator, p. 3, Vintage, 1995, orig. 1947, Prologue

[ foule ]

 

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spontanéité

Il n'aimerait la vie qu'en viveur, entouré d'amis sans amitié, il boirait sans soif et ferait l'amour sans amour : il aimerait les fêtes, et tout ce qui n'est pas vrai. D'ailleurs, la vie le remerciait inlassablement d'être si bien disposé à son égard et si amoureux d'elle, d'entretenir avec elle une intimité si radieuse : quand on a la malchance de n'être apte qu'à vivre, la vie vous en dédommage en vous offrant tout ce qu'elle refuse à celui qui préfère maintenir une distance entre elle et lui.

Auteur: Guillet Christian

Info: Dans "Au nom du père", page 34

[ secret du bonheur ] [ médiocrité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillir

"Tu viens de Tabuthal, paraît-il. Le ciel doit y être très différent."

Jalila acquiesça. Une brève vision flamba en elle. Là-haut, par les nuits les plus claires, les plus froides, on se sentait entourée d'étoiles. Malgré la passion que lui inspiraient à présent la fétidité et les surprises de la côte, quelque chose lui manquait toujours. Une "impression" autant qu'un lieu, car le théâtre de son enfance lui semblerait sans doute sinistre et isolé, si elle y retournait. Sa nostalgie s'expliquait certainement par la sensation de perdre son enfance.

Auteur: MacLeod Ian R.

Info: Poumon vert

[ spleen ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

environnement

Un type est dans une forêt sous la pluie, et il meurt de soif. Il a une hache ; il se met à abattre les arbres pour en boire la sève. Une gorgée par arbre, Il se retrouve entouré d'un désert sans vie, et il sait qu'à cause de lui la forêt disparaît à toute vitesse. Alors pourquoi n'ouvre-t-il pas la bouche pour boire la pluie ? Parce qu'il abat très bien les arbres, qu'il a toujours fait ainsi, et qu'il se méfie des gens qui lui conseillent de boire la pluie.

Auteur: McEwan Ian

Info: Solaire

[ littérature ] [ bêtise ]

 

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Napoléon

Après les dix premières années de la Révolution, les élites françaises tentaient de retisser la société, l'État tardait à se réorganiser et les anciennes monarchies attendaient le moment propice pour mettre un terme à la contagion des idées nouvelles, mère de l'expansionnisme français. C'est alors qu'une coalition de républicains modérés, d'idéologues, de "monarchistes sans roi" et d'hommes d'affaires s'empara du pouvoir en s'appuyant sur un jeune général ambitieux et populaire. Quatre ans et demi plus tard, Bonaparte restait seul aux commandes, entouré de ses alliés d'hier qui s'étaient pliés à sa puissante volonté.

Auteur: Lentz Thierry

Info: Le grand Consulat, 1799-1804

[ émergence ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Il est dur de consentir qu'on ait l'esprit comme tout le monde : l'étrange est que l'on parle de son estomac ou de son urticaire pour décrire son âme. Personne ne dit : je suis malade d'envie ou de jalousie dix fois par jour, cela me gâte le teint que j'avais si joli à dix ans, mais : ma générosité me perdra, je ne tiens jamais compte de moi-même, c'est un véritable handicap. Nous vivons entourés d'êtres exquis aux prises avec leurs sentiments délicats et tentons de nous conformer à de si beaux modèles.

Auteur: Harpman Jacqueline

Info: La vieille dame et moi, Le Grand Miroir, 2001, p. 19

[ illusion ] [ dissimulation ]

 

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épidémie

Les uns mouraient privés de secours, les autres, entourés de tous les soins. Quant aux traitements appliqués pour soulager les malades, aucun d'eux, disons-le, ne put faire ses preuves. Aucune constitution, forte ou faible, ne se montra capable de résister au mal, qui emportait indifféremment tout le monde, y compris ceux qu'on soignait de toutes les façons possibles. Le plus terrible dans cette maladie, c'était l'état de dépression morale dans lequel on sombrait souvent en s'apercevant qu'on était atteint. On renonçait alors d'emblée à toute espérance, si bien qu'au lieu de lutter, on se laissait complètement aller.

Auteur: Thucydide

Info: La Guerre du Péloponnèse, livre II, à propos de la peste à Athènes en 430 av. J-C.

[ résignation ]

 

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premières impressions

J'entends un jeune homme, très entouré, traiter de littérature avec des accents furieux. Il parle surtout de Gide, mort l'année d'avant, et l'insulte. (...) Je m'informe sur cet irascible, tranchant comme un couperet, assuré comme un prophète, mal élevé de surcroît. On me dit qu'il s'appelle Boulez, qu'il est fameux parmi les siens (...). A vingt-sept ans, il est fondé de se sentir élu. On l'a par la suite maintes fois soupçonné d'un goût immodéré des honneurs. C'est injuste. Il s'est seulement toujours cru voué au génie, à la gloire et à la souveraineté non partagée.

Auteur: Aron Jean-Paul

Info: A propos de sa rencontre avec Pierre Boulez en 1952, dans "Les modernes"

[ critique ] [ description ] [ arrogant ambitieux ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

œillères

Ce qui caractérise un sujet normal, c’est […] de ne jamais prendre tout à fait au sérieux un certain nombre de réalités dont il reconnaît qu’elles existent. Vous êtes entourés de toutes sortes de réalités dont vous ne doutez pas, dont certaines sont particulièrement menaçantes, mais vous ne les prenez pas pleinement au sérieux, car vous pensez, avec le sous-titre de Paul Claudel, que le pire n’est pas toujours sûr, et vous vous maintenez dans un état moyen, fondamental au sens où il s’agit du fond, qui est d’heureuse incertitude, et vous rend possible une existence suffisamment détendue.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 121-122

[ filtre ] [ émoussement ] [ quotidienneté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

autoportrait

Je lève les yeux vers le miroir. Le visage qui se trouve face à moi n'est pas le mien. Mes cheveux n'ont aucun volume et sont bien plus courts que la coupe que j'ai d'habitude ; la peau des joues et du cou est flasque, les lèvres sont minces, les coins de la bouche tombent. De ma gorge serrée sort un halètement inarticulé qui deviendrait un cri d'effroi si je ne le réprimais pas, puis je remarque les yeux. Ils sont entourés de rides, oui mais, malgré tout le reste, je vois bien que ce sont les miens.

Auteur: Watson Steve J.

Info: Avant d'aller dormir

[ méconnaissable ] [ self-description ]

 
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