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beaux-arts

En toute franchise, je crois impossible de parler musique avec les cinéastes parce que nous ne pouvons trouver, eux et moi, aucun terrain de discussion. Ils ont, de la musique, une conception enfantine, primitive, qui s'oppose à la mienne. Ils s'imaginent que la musique "aide" et "explique" le théâtre d'ombres animées, qu'on peut envisager sous un angle artistique. Cela ne saurait être. 

Qu'on me comprenne bien, je reconnais que la musique constitue un appoint indispensable au film sonore. Elle assure les transitions, remplit les vides de l'écran et alimente les haut-parleurs en sons plus ou moins agréables.

Auteur: Stravinsky Igor

Info: Entretien publié dans "L'écran français/Paris-cinéma", n°125, 18 nov. 1947 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 593

[ instrumentalisation ] [ mépris ] [ image-son ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

angoisse

Quant à mourir de vieillesse, ce sera dans si longtemps qu'on peut se dispenser de l'envisager. Il ne faut pas vivre dans la conscience permanente de sa propre mort. Il faut l'oublier, et si d'aventure de telles pensées nous viennent, il faut les chasser, il faut les étouffer, sinon elles plongeront leurs racines dans la conscience, grandiront, et leurs spores venimeuses empoisonneront l'existence de celui qui les aura laissées s'installer. Il ne faut pas penser que l'on mourra. [...] C'est pour cette raison qu'il se voit vivre éternellement ou périr le lendemain dans une catastrophe. Ce n'est pas la mort qui effraie. C'est son attente.

Auteur: Glukhovsky Dmitry

Info: Métro 2033

[ égoïsme ] [ self-contrôle ]

 

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incommunicabilité

Aujourd’hui je m’aperçois que cette femme […] ne m’aime que parce que […] elle ignore entièrement ce que je suis, ne comprend pas un mot de ce qui est pour moi l’essentiel, est dans l’impossibilité de le comprendre jamais, quoi que je fasse… que nous sommes aussi loin l’une de l’autre, malgré les échanges de l’amour, que si nous ne nous connaissions pas, et que moi-même, je ne puis envisager son âme, ni rien d’elle-même, ni de ses pensées, que nous sommes deux étrangères qui parlons un langage solitaire, sans rapport ni chance de traduction, qu’un véritable abîme nous sépare, la mer, et que nous ne la franchirons jamais.

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 3, 26.10.25, p. 135. Merci à Marthe Compain et à son travail de Doctorat : Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre

[ rapports humains ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

objet fétiche

C'était sa tasse préférée, en porcelaine vert émeraude avec le rebord en argent, assez solide pour qu'elle puisse y boire à moitié réveillée sans craindre de l'écraser, dernière rescapée d'un ensemble utilisé pour les repas d'entreprise lorsqu'elle était encore à l'école des grands-mères. Elle méprisait les tasses avec lesquelles sa mère et sa grand-mère commençaient leurs journées, de la porcelaine blanche délicate avec l'écusson Brightwater sur le côté, assez grandes pour contenir peut-être trois bonnes gorgées, et si fragiles qu'on croyait avoir des coquilles d'œuf en main. Elle pouvait les envisager plus tard dans la journée si nécessaire, mais pas avant le petit-déjeuner, et à aucun moment elle ne les admirait.

Auteur: Elgin Suzette Haden

Info:

[ routine ] [ habitude ] [ mug ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

robe de mariée

J'avais revêtu ma belle robe blanche aux manches longues et dépourvue de décolleté car nous étions au mois de novembre 1965 et la température extérieure n'avoisinait pas les six degrés. Elle avait un col dentelé et une longue traîne, tu la connais, je te l'ai si souvent montrée. Elle avait plus d'éclat à l'époque, elle était moins poussiéreuse que maintenant, enfermée dans le fond d'un placard telle une relique associée à un souvenir inoubliable. Je ne pourrais pas la remettre, j'ai perdu ma taille de jeune fille, elle ne te servira pas : si tu te maries, tu voudras ta robe, et pourtant, je ne peux pas envisager de la jeter. C'est un objet précieux et sacré.

Auteur: Barachin Laure

Info: Les enfants du mal

[ fétichisme ] [ tradition ] [ pensée-de-femme ] [ cymbeline ] [ habillement ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

auto-persuasion

Une excellente habitude est d'envisager les choses comme autant de symboles. Si le tonnerre gronde, figurez-vous le jugement dernier ; devant un ciel sans nuages, pensez au séjour des bienheureux ; dites-vous dans vos promenades que chaque pas vous rapproche de la mort. Pécuchet observa cette méthode. Quand il prenait ses habits il songeait à l'enveloppe charnelle dont la seconde personne de la Trinité s'est revêtue. Le tic-tac de l'horloge lui rappelait les battements de son cœur, une piqure d'épingle les clous sur la croix. Mais il eut beau se tenir à genoux pendant des heures, et multiplier les jeûnes, et se pressurer l'imagination, le détachement de soi-même ne se faisait pas ; impossible d'atteindre à la contemplation parfaite !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Dans "Bouvard et Pécuchet"

[ manque d'imagination ] [ inefficace ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

lecture

Donc, pour s’échapper, il faut se rappeler que nous ne pouvons pas envisager tous les chemins mais devons décoder seulement ceux indispensables pour sortir. Il convient d’être rapide et d’éviter l’exhaustivité. Cependant, comme nous met en garde Sénèque dans la lettre 44 de ses Epistulae morales, aller trop vite entraine également certains risques : "C’est ce qui arrive quand on progresse trop vite dans un labyrinthe : plus vite on va, plus on est pris au piège." Des paroles qui méritent qu’on s’y attarde, surtout si l’on tient compte de la remarque de Pascal, citée dans Allégories de la lecture de Paul de Man : "Quand on lit trop vite ou trop doucement, on n’entend rien."


Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles

[ pondération ] [ bon rythme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

colonialisme

On considère habituellement qu'il est impossible d'apporter aux Indiens les bienfaits de notre civilisation... Voici un excellent exemple qui nous permettra d'envisager cette affirmation avec un certain scepticisme. Une tribu indienne renonce aux croyances païennes de ses ancêtres, adopte la religion chrétienne, imprime des livres dans sa langue, se soumet à l'autorité de ses aînés, construit des maisons et des lieux de culte, développe une agriculture qui répond à ses besoins et donne naissance à des gouvernants très sages, auxquels elle se soumet de son plein gré. Comment douter de son caractère civilisé? Eh bien, ces hommes sont privés de leur statut social et religieux, nullement en raison de leurs insuffisances, mais parce qu'une bande d'hommes plus forts qu'eux, et soi-disant civilisés, a décidé de s'emparer de leurs biens!

Auteur: Featherstonhaugh George W.

Info:

[ oppression ]

 

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question

Il y a eu très peu de grands maîtres athées : Leopardi, Rimbaud... Dans notre culture, presque tous ceux qui ont créé ont joué avec la possibilité d'une foi. Même Derrida va finir grand rabbin : ses derniers textes sont d'un judaïsme rabbinique. La Recherche est une oeuvre pleine de Dieu. Pensons aux pages où les anges étendent leurs ailes sur les textes de Bergotte mort dans les vitrines de Paris... C'est comme du Bach, un des derniers grands chants du transcendant. Concevoir le grand imaginaire athée est difficile. Le génie de Beckett est de nous obliger à l'envisager. Dans une humanité athée, verra-t-on des héros de la dimension d'un Karamazov, d'un Lear ou d'une Phèdre ? Est-ce qu'il y aura des chefs-d'oeuvre ? Qu'on ne me parle pas d'Artaud. C'est un symptôme passionnel, une pathologie.

Auteur: Steiner George

Info: Le Figaro littéraire - 12 avril 2001

[ religiosité ] [ beaux-arts ] [ littérature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sécularisme

La laïcité dans le monde chrétien était une tentative de résoudre la longue et destructrice lutte de l'église et de l'état. La séparation, adoptée dans les révolutions américaine et française et ailleurs par la suite, visait à empêcher deux choses : l'utilisation de la religion par l'État pour renforcer et étendre son autorité ; et l'utilisation du pouvoir de l'État par le clergé pour imposer ses doctrines et ses règles aux autres. Il s'agit d'un problème longtemps considéré comme purement chrétien, qui ne concerne ni les musulmans ni d'ailleurs les juifs, pour lesquels un problème similaire s'est posé en Israël. En examinant le Moyen-Orient contemporain, tant musulman que juif, il faut se demander si c'est toujours vrai - ou si les musulmans et les juifs ont peut-être attrapé une maladie chrétienne et pourraient dès lors envisager un remède chrétien.

Auteur: Lewis Bernard

Info: What Went Wrong? The Clash Between Islam & Modernity in the Middle East

[ sécularisation ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel