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normativité industrielle

Quoi qu'il en soit, l'homme s'attribuant à lui-même sa propre raison suffisante ne peut rester ce qu'il est ; s'il ne croit plus à ce qui le dépasse et s'il ne situe plus son idéal au-dessus de lui-même, il se condamne à l'inhumain. Il est difficile de nier, quand on est encore sensible aux normes véritables, que la machine tend à faire de l'homme ce qu'elle est ; qu'elle le rend saccadé, brutal, vulgaire, quantitatif et stupide comme elle, et que toute la "culture" s'en ressent. C'est ce qui explique en partie le "sincérisme" et la mystique de l'"engagement" : il faut être "sincère" parce que la machine n'a pas de mystère et qu'elle est incapable de prudence autant que de générosité ; il faut être "engagé" parce que la machine n'a de valeur que par ses productions, ou parce qu'elle exige une surveillance constante et même un véritable "don de soi" et qu'elle dévore ainsi l'homme et l'humain ; il faut s'abstenir, en art et en littérature, de "complaisance", parce que la machine n'en fait pas et que sa laideur, son vacarme et son implacabilité se confondent, dans l'esprit de ses esclaves et de ses créatures, avec la "réalité" ; et surtout, il ne faut pas avoir de Dieu, parce que la machine n'en a pas

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "La transfiguration de l'homme"

[ robotisation ] [ inversion des valeurs ]

 

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labeur dominical

Il est de coutume en Louisiane, comme je suppose dans les autres États esclavagistes, d’autoriser les esclaves à conserver tout salaire obtenu pour un travail accompli le dimanche. C’est leur unique moyen de s’offrir des articles de luxe ou de simple nécessité. Lorsqu’un esclave, acheté dans le Sud ou kidnappé dans le Nord, est amené dans une cabane de Bayou Bœuf, on ne lui donne ni couteau, ni fourchette, ni vaisselle, ni bouilloire, ni pots, ni meubles d’aucune sorte. Il reçoit une couverture avant son arrivée et, une fois qu’il s’en est enveloppé, il a le choix entre dormir debout et s’allonger à même le sol ou sur une planche, si toutefois elle n’est d’aucun usage à son maître. Il est entièrement libre de ramasser une coloquinte pour y conserver ses repas, ou de manger son maïs directement sur l’épi, selon son bon plaisir. S’il osait demander à son maître un couteau, une casserole ou un ustensile quelconque, il se ferait frapper ou rire au nez. Les articles indispensables que l’on trouve dans les cabanes des esclaves ont tous été achetés avec de l’argent gagné le dimanche. Même si la morale s’en trouve offensée, c’est une bénédiction pour les esclaves d’avoir le droit de rompre le sabbat. Ils n’auraient sans cela aucun moyen de se procurer des ustensiles, indispensables pour qui doit cuisiner.

Auteur: Northup Solomon

Info: Esclave pendant 12 ans

[ privilège ] [ servitude ] [ auto-décomposition ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

oser

Il meurt lentement

celui qui ne voyage pas,

celui qui ne lit pas,

celui qui n'écoute pas de musique,

celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.



Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre,

celui qui ne se laisse jamais aider.



Il meurt lentement celui qui devient esclave de l'habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins,

celui qui ne change jamais de repère,

ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements

ou qui ne parle jamais à un inconnu.



Il meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions,

celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés.



Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour,

celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves,

celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés.



Vis maintenant!

Risque toi aujourd'hui !

Agis tout de suite !

Ne te laisse pas mourir lentement !

Ne te prive pas d'être heureux !

Auteur: Neruda Pablo

Info:

[ poème ] [ vivre ] [ aventurer ]

 

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gouvernante

Quand je suis devenue domestique au début des années trente, le personnel manquait dans les bons quartiers de Tokyo, et personne ne tutoyait les bonnes. Nos employeurs nous vouvoyaient parce que nous étions précieuses à leurs yeux. C'était la règle dans les bonnes familles. Toutes les maîtresses de maison savaient qu'une bonne de qualité était indispensable à un foyer bien tenu.
Il se trouve que je ne me suis jamais mariée, mais à cette époque-là on se préparait au mariage en travaillant comme bonne. Oui, on devenait domestique pour apprendre à être une épouse accomplie. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'était comme l'université pour les jeunes filles d'aujourd'hui, mais ce n'était certainement pas une profession méprisée, même si tout le monde a l'air de penser qu'être bonne, c'était presque être esclave. Bien sur, j'ai connu des moments difficiles en faisant ce métier, mais existe-t-il des professions où l'on ne fait que s'amuser ?
Je n'irais pas non plus jusqu'à affirmer que cette occupation était universellement bien considérée et que tout le monde la respectait. Et si quelqu'un me demandait si le Monsieur de la première famille chez qui j'ai servi ne me regardait pas parfois d'un oeil coquin, je serais bien obligée de reconnaître que cela lui arrivait , mais n'allez pas le répéter. Il s'agissait d'un écrivain célèbre et il est hors de question que son nom sorte de journal. J'emporterai ce secret dans la tombe.

Auteur: Nakajima Kyoko

Info: La maison au toit rouge

[ bonne ] [ employée de maison ] [ Japon ]

 

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organisation du travail

Selon Adam Smith, le travail libre rapporte plus que le travail des esclaves. En effet, ces derniers auraient tendance à manquer de motivation. Depuis que cette abomination est - officiellement - abolie, nous avons fort heureusement accompli des progrès considérables puisque même l'ancienne forme de management (terriblement verticale et si peu conviviale) est désormais tombée dans les oubliettes de I'histoire de l'exploitation. Ceci dit, lorsqu'une injonction était émise du haut de la hiérarchie vers le bas, les choses avaient le mérite d'être claires. On obéissait ou non, on discutait, on argumentait, mais surtout, en dernier recours, on pouvait biaiser de bien des façons.

Désormais nous sommes passés à un mode de gestion et de communication horizontale. Désormais il n'y a plus de chef, mais un manager au sein d'une équipe. Plus de salariés, mais des collaborateurs. Des espaces de travail plus ouverts et conviviaux. Plus de vouvoiement, on se tutoie tous. Bref, oublié le management par la contrainte, place au management par la confiance. Youpi! "ll y a des résultats évidents sur la productivité et la qualité de l'engagement du personnel. Il y a moins d'arrêts maladie, moins d'absentéisme, moins de turn-over et donc de meilleurs résultats économiques." Hourra ! La preuve est faite que la bienveillance au travail, c'est payant. Chacun devra se sentir valorisé d'être ainsi pris en considération. Et chacun devra bien sûr se montrer à la hauteur des attentes.

Auteur: Jobard Thierry

Info: Contre le développement personnel. Page 40, Rue de l'échiquier.

[ post-lumières ]

 

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emmerdeurs

" [...] Vous êtes allés voir le nouveau film de Woody Allen ou pas ?"
JE TROUVE QUE C'EST UN SIGNE DE FAIBLESSE quand la conversation porte trop vite sur les films. Au fond, les films sont plutôt un sujet pour la fin de soirée, quand on n'a vraiment plus rien à dire. Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens toujours un creux dans l'estomac quand les gens se mettent à parler de films : c'est comme s'il recommençait à faire nuit dehors alors qu'on vient de se lever.
Le pire, ce sont ceux qui racontent les films du début jusqu'à la fin ; ils prennent tout leur temps, ils s’étendent pendant un quart d'heure : un quart d'heure par film, j'entends. Peu leur importe au fond que vous ayez l'intention d'aller voir le film en question ou que vous l'ayez vu depuis longtemps, ils ne tiennent aucun compte de ce genre d'information, ils sont déjà en plein milieu de la scène d'ouverture. Par politesse, vous faites mine au début de vous intéresser, mais vous renoncez vite à toute forme de politesse, vous bâillez ouvertement, regardez le plafond et changez sans cesse de position sur votre chaise, Vous ne ménagez pas votre peine pour faire taire le conteur, mais rien n'y fait, il est déjà allé trop loin pour percevoir ces signaux à leur juste valeur, il est surtout esclave de lui-même et des âneries qu'il débite.

Auteur: Koch Herman

Info: Le dîner

[ emmerdeurs ] [ bavards ]

 

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libre-arbitre

La parole est l’expression de la liberté, suppose la liberté, appelle l’interlocuteur à s’affirmer lui aussi libre en parlant. Dieu est le libérateur. Il ne faut pas cesser de rappeler que le Dieu d’Israël se manifeste historiquement pour la première fois dans l’Exode comme celui qui libère l’homme de l’esclavage établi par l’homme et qu’il choisit son peuple parmi les esclaves, pour le libérer. Et sans cesse, les prophètes renouvellent avant tout cette proclamation : ce Dieu, le seul vrai, libère de toutes les aliénations. Et le même mouvement anime le Nouveau Testament, toute la théologie de Paul est une théologie de la liberté, c’est pour la liberté que Christ vous a affranchis, à quoi répond Jacques (qui n’a certes pas la même théologie !) : "Vous serez jugés selon la loi de la liberté." La liberté est le courant fondamental qui de la première à la dernière page de la Bible lie tout le reste, explique tout le reste, donne sens à toute l’aventure décrite de l’élection, de la grâce et de la rédemption. Ce n’est pas une erreur de déclarer que c’est avec la révélation d’Horeb et l’accomplissement de Jésus-Christ que la liberté est entrée dans le monde. Nulle part ailleurs on n’a ni vécu ni proclamé la liberté. Et il faut le redire avec fermeté en un temps où la mode veut que l’on accuse le christianisme d’avoir été une source d’esclavage et d’avoir répandu la servitude dans le monde.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 93-94

[ émancipatrice terrestre ] [ religion libératrice ]

 

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philosophie antique

Toute la philosophie de Plotin est organisée autour de l’idée d’un voyage orienté par la recherche de la chambre centrale du labyrinthe. L’âme, qui a perdu ses ailes, est descendue dans un corps où elle a été emprisonnée, elle est ainsi enfermée dans un tombeau et dans une caverne. Là, elle connaît que l’ "exil", le "voyage errant", la faute qui la sépare de Dieu. Esclave du temps, l’âme s’égare dans la pluralité, se disperse dans toutes les directions, se perd dans le successif, le changement et l’agitation. Un tel voyage la précipite dans le divers et dans le mal.

Il faut donc qu’elle accomplisse le voyage inverse afin de se délivrer de tous les liens qui l’enchaînent au corps. Pour cela, elle doit remonter jusqu’au principe intérieur à elle-même et suivre la voie montant de la contemplation jusqu’à la cause du Bien d’où tout est issu. Aussi Plotin oppose-t-il nettement un ici dont il faut s’évader à un là-bas où l’être fera coïncider son propre centre avec le centre universel et où il "verra". [...]

Plotin part donc de la conscience de soi, éveille dans l’âme oublieuse le sentiment de son origine et fait du retour à soi le début d’une remontée au principe même du moi. Ce voyage initiatique est une ascension débouchant sur une Gnose. C’est pourquoi, au délire d’expansion est opposé un mouvement de recueillement, de régression et de concentration : il faut refluer vers la source et revenir au foyer.

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, pages 88-89

[ résumé ]

 

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vampirisme

[...] c’est ça l’intuition de Spinoza : il y a une complicité du tyran, de l’esclave et du prêtre. Pourquoi ? Parce que l’esclave c’est celui qui se sent d’autant mieux que tout va mal. Plus que ça va mal, plus qu’il est content. C’est ça le mode d’existence de l’esclave ! L’esclave, quelle que soit la situation, il faut toujours qu’il voit le côté moche. Il y a des gens qui ont du génie pour ça : c’est ça les esclaves. Ça peut être un tableau, ça peut être une scène dans la rue, il y a des gens qui ont du génie pour ça. Il y a un génie de l’esclave et en même temps, c’est le bouffon. L’esclave et le bouffon. Dostoïevski a écrit des pages très profondes sur l’unité de l’esclave et du bouffon, et du tyran, ils sont tyranniques ces types-là, ils s’accrochent, ils ne vous lâchent pas... Ils ne cessent pas de vous mettre le nez dans une merde quelconque. Ils ne sont pas contents, il faut toujours qu’ils abaissent les trucs. Ce n’est pas que les trucs soient forcement hauts, mais il faut toujours qu’ils abaissent, c’est toujours trop haut. Il faut toujours qu’ils trouvent une petite ignominie, une ignominie dans l’ignominie, là ils deviennent roses de joie, plus que c’est dégueulasse plus qu’ils sont contents. Ils ne vivent que comme ça ; ça c’est l’esclave ! Et c’est aussi l’homme du remord et c’est aussi l’homme de la satire, c’est tout ça.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Cours sur Spinoza

[ inertie ] [ maintien de condition ] [ servitude volontaire ] [ interdépendance ] [ rapports humains ] [ Schadenfreude ]

 

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essence féminine

Ceci sera mieux saisi si nous comparons, Messieurs, l’action du pouvoir spirituel dans la société à l’action dans la famille de la femme sur l’homme. Nous voyons que, pour que cette action puisse s’exercer dans un sens bienfaisant, il ne faut pas que la femme soit dégradée, soit esclave de l’homme, mais nous voyons qu’il faut qu’elle soit, comme dans la civilisation chrétienne, élevée en dignité, qu’elle soit pour l’homme un objet de respect. Mais si elle ne doit pas être asservie à l’homme, il ne faut pas non plus qu’elle ait le pouvoir de lui commander, car c’est justement parce qu’elle n’avait pas ce pouvoir qu’elle a exercé une action bienfaisante sur l’homme. C’est parce qu’elle ne pouvait le forcer, le contraindre physiquement, qu’elle a dû essayer de le persuader, et pour cela qu’elle a dû s’adresser à ses sentiments, prendre souci et soin de son être moral. En un mot, c’est parce qu’elle était la faiblesse que pour faire écouter sa parole, il lui a fallu chercher à adoucir l’homme.

Et ainsi elle remplissait dans la famille le même office auquel le pouvoir spirituel s’employait dans la société. Et il est remarquable, Messieurs, que ceux qui, à l’heure actuelle, prétendent donner à la femme un commandement égal à celui de l’homme, et préconisent ainsi dans la famille, sous le nom de féminisme, la confusion des pouvoirs, sont les mêmes qui depuis la Révolution travaillent à établir dans la société cette même confusion du pouvoir politique et du pouvoir spirituel.

Auteur: Montesquiou Léon de

Info: Dans "Les raisons du nationalisme", La délégation des siècles, 2021, pages 138-139

[ fonction naturelle ] [ comparaison ]

 
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