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misanthrope

J'ai encore dit à mes étudiants que, par égard pour l'humanité future, j'espérais qu'ils étaient tous stériles.

Auteur: Toole John Kennedy

Info: La conjuration...

[ avenir ] [ humour ] [ pessimiste ]

 

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introspection

A présent que je suis là, en train de m'analyser, un doute m'assaille : peut-être n'ai-je tant aimé le tabac que pour pouvoir rejeter sur lui la faute de mon incapacité. Qui sait si, cessant de fumer, je serais devenu l'homme idéal et fort que j'espérais? Ce fut peut-être ce doute qui me cloua à mon vice : c'est une façon commode de vivre que de se croire grand d'une grandeur latente.

Auteur: Svevo Italo

Info: La Conscience de Zeno

[ faiblesse ] [ justification ] [ réconfort ]

 

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obsédé

J'étais vieux, j'étais moche. C'était peut-être pour cela que je prenais plaisir à planter mon poireau dans des jeunes filles. J'étais King Kong, elles étaient souples et tendres. Essayais-je en baisant de me frayer un chemin au-delà de la mort ? En allant avec des jeunes filles, espérais-je ne pas vieillir, ne pas me sentir vieux ? Je ne voulais pas vieillir mal, mais simplement quitter la partie, mourir avant que la mort ne me tombe dessus.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Women

[ fuite ]

 

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non-voyant

Maintenant que j'avais pris conscience que les couleurs, elles aussi, avaient fini par s'envoler à jamais, je fus surpris de ne pas en être anéanti. J'aurais dû exploser, me révolter, crier ma rage d'être privé de cette dimension de la beauté. Vous qui pouvez contempler la magnificence d'une fleur, d'un tableau de maître, d'un coucher de soleil, soyez sûr de votre bonheur. moi, je m'étais enfoncé encore un peu plus dans les marais de la grisaille. Je ne me faisait plus d'illusions depuis longtemps : je savais que j'étais en train d'y disparaître complètement. Mais j'espérais ne pas y laisser ma peau, ayant préparé, tant bien que mal, les conditions de ma métamorphose.

Auteur: Semelin Jacques

Info: J'arrive où je suis étranger

 

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pouvoir

J'allai en Hollande, où j'espérais trouver plus de tranquillité chez des peuples plus flegmatiques. On coupait la tête à un vieillard vénérable lorsque j'arrivai à La Haye. C'était la tête chauve du premier ministre Barneveldt, l'homme qui avait le mieux mérité de la république. Touché de pitié, je demandai quel était son crime, et s'il avait trahi l'État. "Il a fait bien pis, me répondit un prédicant à manteau noir ; c'est un homme qui croit que l'on peut se sauver par les bonnes oeuvres aussi bien que par la foi. Vous sentez bien que, si de telles opinions s'établissaient, une république ne pourrait subsister, et qu'il faut des lois sévères pour réprimer de si scandaleuses horreurs." Un profond politique du pays me dit en soupirant : "Hélas ! Monsieur, le bon temps ne durera pas toujours ; ce n'est que par hasard que ce peuple est si zélé ; le fond de son caractère est porté au dogme abominable de la tolérance, un jour il y viendra : cela fait frémir".

Auteur: Voltaire

Info: Histoire des Voyages de Scarmentado

[ froideur - ]

 

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portrait

Marie de Galilée, lascive et inspirée,
Les hommes de ton époque t'ont souvent reproché,
D'avoir mené ta vie dans la sensualité.

Ta quête est restée pure parce que ton cœur l’était,
Dans l’amour sans mesure où tu t’abandonnais,
Et les plaisirs du corps où tu te complaisais.

L’Éros sans l’Agapé est toujours versatile,
La plénitude approche ; s’enfuit le temps d’après,
L’amertume revient comme loi de gravité.

Ton âme fut enflammée quand te fut révélée
Le visage de celui que tant tu espérais ;
On l’appelait Jésus, prophète de Nazareth.

Tu l’as accompagné en servante fidèle,
L’as drapé tendrement de tes cheveux de jais,
Et chanté sa louange de ta bouche vermeille.

Lorsque fut sacrifié ton bien-aimé sauveur
Ton cœur fut crucifié, son sang était ses pleurs,
Tu l’avais tant cherché, déjà il te quittait.

Il est resté vivant dans ton for intérieur,
Ressuscité des morts, victorieux à jamais,
Et tu fus la première à porter la nouvelle.

Le sauveur de ton âme et de l’humanité
T’avait sortie du gouffre préfigurant l’enfer,
Tu étais délivrée en esprit et en chair.

La vie transfigurée devait inaugurer
Ta dévotion future au souvenir vivant
De l’éternel amant de ton âme et ton cœur,

Marie de Galilée, ton nom soit glorifié.

Auteur: Fossat Simon

Info: Dans "Poèmes de l'asphalte", pages 67-69

[ effusion ] [ amoureuse ] [ post-catholicisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

KROUM : On se marie.

TROUDA : Quand ?

KROUM : Maintenant, tout de suite. C'est-à-dire, juste après Tougati.

TROUDA : Monte.

KROUM : Le lit a été réchauffé par Takhti.

TROUDA : Rien ne peut être réchauffé par Takhti. Allez, viens.

KROUM : Tu avoues qu'il était dans ton lit ! Salope !

TROUDA : Tu avais disparu pendant deux semaines, qu'est-ce que tu espérais ?

KROUM : Bon, j'en ai marre, je t'épouse, mais je vais être franc, pour que tout soit bien clair entre nous : ce dont j'ai besoin en priorité, c'est de calme. Tu me connais, tu sais à quoi t'attendre, et idem pour moi. Je ne veux pas de tendresse superflue entre nous et pas ailleurs qu'au lit. Je t'interdis de m'affubler de petits noms affectueux et de te pendre à mon cou dans la rue. Pour être totalement sincère, tes marques d'amour me donnent la chair de poule. Elles sont aussi désagréables que le crissement d'un ongle sur du Formica. Si tu te contentes de me supporter, ça ira. Voilà.

TROUDA : Quant à toi, si tu voulais que je reçoive ta demande en mariage comme un crachat à la gueule - c'est gagné.

Auteur: Hanokh Levin

Info: Théâtre choisi, tome I : Comédies

[ rencontre ] [ incompréhension ]

 

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déclaration d'amour

Tout, j'aime tout de toi, même ce que tu n'aimes pas de toi, je l'aime... Je désespérais de rencontrer une femme comme toi, avant toi j'étais mort, j'étais en train de mourir, c'est une femme comme... toi que je veux, avec toi tout est différent, je t'attendais, je t'aime, j'ai envie de toi, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi pour toujours, c'est fou la force que tu dégages, tu rayonnes, tu rayonnes littéralement, aucune femme avant toi ne m'avait fait cet effet-là, avec toi, c'est incroyable, je m'aime, j'ai tellement de mal à croire qu'on puisse m'aimer, il y a de la lumière, de la grandeur en toi, tu me plais, tu me rends à moi-même, je n'imaginais pas que tu pouvais être aussi douce, avec toi je suis moi, avec toi, je peux être moi, j'ai toujours cru que je n'étais pas aimable, personne n'a su, comme toi, accéder à mon intimité, une seule, une fois, peut-être, mais je ne l'aimais pas, c'est une comme toi que j'espérais, je ne veux pas passer à côté d'une femme telle que toi, je ne veux jamais te perdre, je t'aime partout, je t'aime en entier et pour toujours, tu peux faire de moi ce que tu veux, tu es une grande dame, rien ne pourra entamer un amour comme celui que je ressens, je me connais, c'est la première fois que j'aime vraiment, je n'ai jamais aimé quelqu'un comme ça, je t'aime, je suis à toi.

Auteur: Billetdoux Raphaële

Info: C'est fou, une fille...

[ passion ]

 

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espérance innée

(L'océan-Solaris projette des créatures enfouies dans la mémoire et l'inconscient des humains en orbite. Ici sa femme Harey, qui s'est suicidée à cause de lui dix ans auparavant ! Il a compris que cette "visiteuse", est un simulacre)

En surface, j'étais calme : en secret, sans vraiment l'admettre, j'attendais quelque chose. Qu'elle revienne ? Comment aurais-je pu attendre cela ? Nous savons tous que nous sommes des créatures matérielles, soumises aux lois de la physiologie et de la physique, et que même la puissance de tous nos sentiments réunis ne peut vaincre ces lois. Tout ce que nous pouvons faire, c'est les détester. La foi séculaire des amoureux et des poètes dans le pouvoir de l'amour, plus fort que la mort, qui finit vitae sed non amoris*, est un mensonge, inutile et même pas drôle. Faut-il donc se résigner à être une horloge qui mesure le passage du temps, un jour hors d'usage, un jour réparée, et dont le mécanisme génère le désespoir et l'amour dès que son créateur la met en marche ? Faut-il s'habituer à l'idée que chaque homme revit d'anciens tourments, qui sont d'autant plus profonds qu'ils en deviennent comiques à force d'être répétés ? Que l'existence humaine se répète, bel et bien, mais qu'elle se répète tel un air rabâché, ou comme le disque qu'un ivrogne continue de relancer en mettant des pièces dans le juke-box...

Dois-je continuer à vivre ici alors, parmi les objets que nous avons tous deux touchés, dans l'air qu'elle a respiré ? Au nom de quoi ? Dans l'espoir de son retour ? Je n'espérais rien. Et pourtant, je vivais dans l'attente. Depuis qu'elle était partie, c'était tout ce qui restait. Je ne savais quelles réalisations, quelles moqueries, ni même quelles tortures m'attendaient encore. Je ne savais rien, et persistais dans cette idée que le temps des miracles cruels n'était pas révolu.

Auteur: Lem Stanislaw

Info: Solaris. *La vie se termine, pas l'amour.

[ science-fiction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

végétalo-ésotérisme

Ethnobiologiste et baroudeur en Amazonie, Romuald goûta de l'amer breuvage de l'ayahuasca (aujourd'hui courue par les avant-gardistes de la défonce chic) sous la tutelle du chant Icaros d'un chaman. "Son goût était extrêmement amer, et je sentis le liquide descendre dans mon estomac, occasionnant hauts de coeur et nausées. J'espérais ne pas être aussi malade que les autres fois où j'avais cru me vider littéralement de mes organes". Mais bientôt, la douleur s'atténue, laissant place aux visions. Des serpents se dessinent dans le ciel et la conscience éjacule du corps, vaquant au-dessus d'une forêt aux arbres souples comme des flagelles.

Plusieurs questions animent ce livre : les plantes psychotropes trouvent-elles un quelconque intérêt à offrir le plaisir hallucinatoire aux hommes ? Les visions qu'elles procurent ont-elles un sens, et si oui, lequel ? Ces questions étranges se sont imposées à Romuald lorsqu'il remarqua que les hallucinations suscitées par la consommation de DMT végétale sont constituées surtout par des motifs naturels alors que la consommation de DMT synthétique laisse plutôt voir des motifs abstraits. 

Les molécules psychotropes de ces plantes permettent-elles d'accéder à ce qui serait une "mémoire collective de l'espèce" ? On devinera sans mal que cette question est influencée par une lecture quelque peu distraite des hypothèses de l'inconscient collectif de Jung. Mais ne nous arrêtons pas à cette réticence théorique.

Romuald part de l'hypothèse pas inintéressante que les alcaloïdes des plantes psychotropes pourraient être considérés comme des exophéromones* qui annulent la barrière entre les espèces. Un peu comme l'orchidée qui ressemble à s'y méprendre à une abeille et qui dégage des phéromones sexuelles d'abeille pour se faire polliniser par le mâle (il ne suffit donc pas d'être bourré pour baiser n'importe quoi). 

De la même façon, nous dit Romuald, "les esprits des plantes que l'on nomme mères des végétaux sont, pour moi, la résultante de processus mimétiques biochimiques". Il se pourrait même qu'une plante condense en elle l'esprit de plusieurs autres plantes, comme l'ayahuasca que les indigènes considèrent comme l'esprit encyclopédique de la forêt vierge. Si vous avez lu cet incroyable illuminé qu'est Rupert Sheldrake, on peut avancer la notion de champ morphogénétique pour se faire une idée de ce que ça pourrait être, enfin c'est pas sûr non plus. 

Viennent ensuite les arguments proprement biochimiques. L'intentionnalité exophéromonale des plantes psychotropes à destination de l'esprit humain a pu être favorisée, ce qu'expliquent les bien pratiques lois de l'évolution darwinienne : "sous la forme des alcaloïdes messagers, qui lorsqu'ils se connectent à l'ADN neuronal se synchronisent avec un savoir homogène situé dans l'ADN non codant (ADN camelote). Cette mémoire et ce savoir s'expriment à la conscience par une mise en résonance de la stimulation de l'ADN des milliards de neurones de notre cerveau. Ce qui a pour effet de rendre conscient ce savoir sous forme d'images mentales et d'enseignements linguistiques conjoints avec notre cognition".

On en vient à une vision délirante de la réalité. Délirante, mais ô combien réjouissante, ne vous égarez pas ! Ce livre a connu un beau succès dans son milieu et on comprend aisément pourquoi. Les plantes auraient quelque chose à nous dire. Elles auraient traversé des temps immémoriaux pour nous transmettre leur secret – qui est aussi le secret de la vie, car quel citadin ne s'imagine pas aujourd'hui que la nature est la seule chose qui soit vraie ? Grâce à ces plantes, quelque chose comme le savoir universel et absolu deviendrait accessible. Rendez-vous compte ! Une perspective se dessine, la fin d'un égarement apparaît. Plus besoin de perdre du temps et de se fatiguer des vies entières pour creuser, chercher et comprendre dans des voies bien incertaines. le savoir est là et il ne demande, pour se laisser percer, rien d'autre que des investigations en biochimie et en psychologie jungienne, que l'on aura entre-temps redéfinie comme outil de traduction archétypale pour la communication transspéciste, qui succède bien logiquement aux joies asexuées de la réunion transsexiste. 

Les plantes psychotropes tenteraient-elles de réaliser ce que l'homme n'a jamais eu, ne serait-ce que l'idée, de réaliser : comprendre et s'unir à l'esprit des autres espèces vivantes de ce monde, réalisant ce vaste mensonge qu'est l'Unus Mundus ? Ce n'est pas parce que nous préférons ne pas manger de ce pain-là qu'il ne faut pas se poser sérieusement la question, ne serait-ce que pour rire aux larmes des espoirs touchants que nourrit parfois l'humanité.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Critique de l'ouvrage de R.Leterrier : Les plantes psychotropes et la conscience : L'enseignement de l'Ayahuasca. *langage des plantes, inventé par T. McKenna

[ résonances biophysiques ] [ épigénétique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel