Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 145
Temps de recherche: 0.073s

progrès

Chaque technologie intellectuelle incarne une éthique intellectuelle, un ensemble de présupposés sur la façon dont fonctionne, ou devrait fonctionner, l'esprit humain. La carte et l'horloge avaient en commun la même éthique. Toutes deux innovaient en mettant l'accent sur les mesures et l'abstraction, sur le fait de percevoir et de définir des formes et des processus au-delà de ceux auxquels les sens avaient accès. L'éthique intellectuelle d'une technologie est rarement perçue par ses inventeurs. Ils sont en général si absorbés à résoudre un problème particulier ou à démêler un dilemme d'ingénierie épineux qu'ils ne voient pas les implications plus larges de leurs travaux. Les utilisateurs de cette technologie, eux aussi, n'ont souvent pas conscience de son éthique. Ils s'intéressent aux avantages pratiques qu'ils tirent à utiliser cet outil. Nos ancêtres n'ont pas créé ou utilisé les cartes pour renforcer leur capacité de pensée conceptuelle ou pour mettre au jour les structures cachées du monde. Pas plus qu'ils n'ont fabriqué des horloges mécaniques pour stimuler l'adoption d'un mode de pensée plus scientifique. C'étaient là des effets secondaires de ces technologies. Mais quels effets secondaires ! En fin de compte, c'est l'éthique d'une invention intellectuelle qui a sur nous l'impact le plus profond. L'éthique intellectuelle est le message qu'un média ou autre outil transmet à l'esprit et à la culture de ceux qui l'utilisent.

Auteur: Carr Nicholas

Info: Internet rend-il bête ? : Réapprendre à lire et à penser dans un monde fragmenté

[ causes-effets ] [ diachroniques ] [ géographie ] [ localisation ] [ mesure ]

 

Commentaires: 0

condition humaine

L’Ecriture divise l’homme en trois parties, quand saint Paul dit, à la fin de 1 Th : "Que Dieu, qui est un Dieu de paix, vous sanctifie de part en part, de telle sorte que tout votre esprit et votre âme et votre corps soient conservés irrépréhensibles pour le retour de notre Seigneur Jésus-Christ." Et chacune de ces parties – de même que l’homme tout entier – est également divisée d’une autre manière en deux parties, appelées esprit et chair, cette division concernant non la nature, mais la qualité. […] La première partie, l’esprit, est la partie la plus haute, la plus profonde, la plus noble de l’homme ; elle est ce qui le rend capable de saisir des choses insaisissables, invisibles et éternelles. Bref, c’est la maison où habitent la foi et la parole de Dieu. […]

La seconde partie, l’âme, est exactement le même esprit selon la nature, mais accomplissant une autre fonction. C’est l’esprit en tant qu’il anime le corps et agit par lui ; l’Ecriture le prend souvent comme synonyme de "vie", car l’esprit peut bien vivre sans le corps, mais le corps ne vit pas sans l’esprit. […]

La troisième partie est le corps, avec ses membres, dont l’unique fonction consiste à agir et à mettre en pratique la connaissance de l’âme et la foi de l’esprit.

Auteur: Luther Martin

Info: Commentaire sur le Magnificat, traduction d’Albert Greiner, Nouvelle cité, 2017, pages 44-45

[ christianisme ] [ triade ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie

A cette question – qu’est-ce que, ou qui est, cet ego qui vient de s’assurer de sa propre existence en tant qu’il pense ? – la réponse est : une chose qui pense, donc un esprit, un entendement ou une raison. […]

Il faut que cela soit tout à fait clair : si l’ego cogitans cartésien, comme esprit, a en soi de manière native (innée) les idées ou notions qui lui servent à appréhender tous les aspects de la réalité, soit sensible (les choses corporelles), soit purement intelligibles (Dieu, mais aussi lui-même comme esprit), il n’est pas question qu’il constitue un "ego transcendantal" dont l’activité noétique donnerait forme à tout ce qui lui apparaît, depuis le donné sensible jusqu’aux pures idéalités. Du même fait, il n’a pas à se poser comme ontologiquement ou formellement extérieur à un monde qui lui devrait lui aussi sa forme entière : il est, en tant qu’esprit, une partie du monde (ou de "l’universalité de tous les êtres", rerum universitas, comme dit la Méditation IV). […]

Lorsque l’ego cogitans de la Méditation II se reconnaît lui-même comme "esprit, entendement ou raison", Descartes prend soin d’ajouter que ce sont là "des termes dont la signification [lui] était auparavant inconnue". Il entend par là souligner que c’est dans l’expérience que cet ego fait de lui-même, et non d’une autre manière, que cette signification est constituée.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, page 113

[ cogito ] [ explication ] [ pratique ] [ processus ] [ immanent ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

questions

Quelque part, entre le rationalisme indestructible de la logique mathématique et les incroyables songes que le réel présente à nos sens, (ou que nos sens font de la réalité), se situe le langage. Ce médium de communication entre humains, sur base de signes/conventions graphiques organisés... mots/idées plus ou moins reliés au réel, a fait surgir un immense et chaotique corpus abstrait, esprit collectif, culture écrite, cerveau communautaire externe... On ne sait trop comment le décrire. 

Au-delà d'aspects pratiques basiques ("attention !" "je te veux" "passe moi le sel") et d'aspects pratico-logiques, d'une continuité tortueuse à fond égoïste, avec des aboutissements trop peu souvent avouables (prise de pouvoir, bombe atomique, avoir raison), le langage a fait émerger des histoires ; la littérature, ses personnages, canevas/décors et autres blablas philosophiques. 

On en vient à se demander dans quelle mesure ce codage linguistique de notre réalité, cette cérébralisation anthropocentrée, est normale ? Ou exceptionnelle ?... Ou dangereuse - de par l'efficacité collective destructrice qu'elle a induit ? Ou pernicieuse - de par le pilotage que les religions ont imposé à notre réalité ?  Ou nécessaire - afin de conquérir les étoiles ? Ou carrément indispensable - pour tracer la voie d'une progression spirituelle qui ne peut se faire que par ces abstractions que sont les mots "quasi esprits" ?

A chacune des réponses j'aurai beaucoup de nouvelles interrogations. 

Auteur: Mg

Info: 24 sept. 2020

[ idiomes ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Grace à l'art, au lieu de voir un seul monde, le nôtre, nous le voyons se multiplier, et autant qu'il y a d'artistes originaux, autant nous avons de monde à notre disposition plus différents les uns des autres que ceux qui roulent dans l'infini, et qui bien des siècles après qu'est éteint le foyer dont ils émanaient qu'il s'appelât Rembrant ou Veer Meer, nous envoient leur rayon spécial.

Ce travail de l’artiste, de chercher à apercevoir sous de la matière, sous de l’expérience, sous des mots quelque chose de différent, c’est exactement le travail inverse de celui que, à chaque minute, quand nous vivons détourné de nous-même, l’amour-propre, la passion, l’intelligence et l’habitude aussi accomplissent en nous, quand elles amassent au-dessus de nos impressions vraies, pour nous les cacher maintenant, les nomenclatures, les buts pratiques que nous appelons faussement la vie. En somme, cet art si compliqué est justement le seul art vivant. Seul il exprime pour les autres et nous fait voir à nous-même notre propre vie, cette vie qui ne peut pas s’"observer", dont les apparences qu’on observe ont besoin d’être traduites, et souvent lues à rebours, et péniblement déchiffrées. Ce travail qu’avaient fait notre amour-propre, notre passion, notre esprit d’imitation, notre intelligence abstraite, nos habitudes, c’est ce travail que l’art défera, c’est la marche en sens contraire, le retour aux profondeurs, où ce qui a existé réellement gît inconnu.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, t. 8 : Le Temps retrouvé

[ ouverture ] [ quête ] [ création ] [ individuation ] [ singularité solipsiste ]

 

Commentaires: 0

religieux-civil

Les papes et les théologiens qui émettent ces principes [actes pontificaux] raisonnent en quelque sorte dans l’abstrait, pour une société ayant conservé l’unité de foi et filialement soumise à l’autorité pontificale. Ils font à leur manière, si j’ose ainsi parler, leur ile d’Utopie, leur Salente, ou leur République de Platon, exposant, d’après leurs maximes, les lois d’une société parfaite, sans se préoccuper des nécessités contingentes et des réalités actuelles, ce qui ne les empêche nullement d’en tenir compte dans la pratique, de s’y accommoder et de se faire aux circonstances. Quand les règles idéales ainsi posées seraient en contradiction manifeste avec les principes de notre droit public, y aurait-il là de quoi alarmer sérieusement les gouvernements et les peuples modernes ? Non, en France du moins, car, chez nous, les fanatiques ou les illuminés, qui rêvent de construire sur la terre une sorte de contrefaçon de la Jérusalem céleste, sont les seuls à voir en de telles maximes une règle de conduite applicable à notre temps et à notre état social. Les autres, non seulement les catholiques qui, au contact du siècle, se sont plus ou moins entachés d’idées libérales, mais tous ceux qui ont quelque esprit politique ou quelque sens pratique, sentent la folie de pareils songes et prennent à tâche de s’en disculper. Ils s’efforcent de rassurer les princes et les peuples en leur rappelant qu’en fait, dans la sphère concrète, l’Eglise n’a jamais condamné aucune forme de gouvernement ni aucune constitution politique.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: Les catholiques libéraux, l'Église et le libéralisme de 1830 à nos jours, Librairie Plon, 1885, pages 203-204

[ indépendance ] [ ingérence ] [ temporel-éternel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

éthique

Nos idées morales ne sont pas le produit de la réflexion, mais la suite de l'usage. Comme à l'adoption de ces idées sont attachées des notes d'honneur et à leur répudiation des notes d'infamie, personne n'ose les remuer ouvertement. Elles sont admises sans examen par la communauté tout entière, indépendamment des croyances religieuses et des opinions philosophiques, et elles ne sont pas plus fortement soutenues par ceux qui s'astreignent à les mettre en pratique que par ceux qui n'y conforment pas leurs actes. L'origine de ces idées est seule en discussion. Tandis que les esprits qui se disent libres croient retrouver dans la nature les règles de leur conduite, les âmes pieuses tirent de la religion les règles de la leur, et ces règles se trouvent être les mêmes, à peu de chose près, non parce qu'elles sont universelles, à la fois divines et naturelles, comme on se plaît à le dire, mais, au contraire, parce qu'elles sont propres au temps et au lieu, tirées des mêmes habitudes, déduites des mêmes préjugés. Chaque époque a sa morale dominante, qui ne résulte ni de la religion ni de la philosophie, mais de l'habitude, seule force capable de réunir les hommes dans un même sentiment, car tout ce qui est sujet au raisonnement les divise ; et l'humanité ne subsiste qu'à la condition de ne point réfléchir sur ce qui est essentiel à son existence. La morale domine les croyances, qui sont sujettes à dispute, tandis qu'elle n'est jamais examinée.

Auteur: France Anatole

Info: Le Mannequin d'osier, 1897, Au tournant du siècle, Omnibus 2000, 17, p.235

[ abrutissement grégaire ]

 

Commentaires: 0

religions

Je suis convaincu qu'avec la diffusion d'une véritable culture scientifique, quel que soit le support par lequel cette culture est véhiculée, historique, philologique, philosophique ou physique, et avec pour corollaire nécessaire une élévation constante du niveau de véracité, la fin de l'évolution de la théologie sera comme un début - elle cessera d'avoir une quelconque relation avec l'éthique. Je suppose que, tant que l'esprit humain existera, il n'échappera pas à son instinct profond de personnification de ses conceptions intellectuelles. La science d'aujourd'hui est tout autant emplie de cette forme particulière de culte de l'ombre intellectuelle que la nescience des âges de l'ignorance. La différence est que le philosophe digne de ce nom sait que ses hypothèses personnifiées, telles que la loi, la force, l'éther et autres, ne sont que des symboles utiles, alors que les ignorants et les négligents les prennent pour des expressions adéquates de la réalité. Il se peut donc que la majorité de l'humanité puisse trouver la pratique de la moralité facilitée par l'utilisation de symboles théologiques. Et à moins que ceux-ci ne soient transformés de symboles en idoles, je ne vois pas ce que la science a à dire à cette pratique, si ce n'est pour avertir occasionnellement de ses dangers. Mais, lorsque de tels symboles sont traités comme des existences réelles, je pense que le plus grand devoir qui incombe aux hommes de science est de montrer que ces idoles dogmatiques n'ont pas plus de valeur que les fabrications humaines, les troncs et les pierres qu'elles ont remplacés.

Auteur: Huxley Thomas Henry

Info: The Evolution Of Theology: An Anthropological Study

[ hors-sol ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

ésotérisme

(...) Tous les être font partie de la dynamique de l'horloge universelle et, pour fonctionner avec précision, ils doivent compter à leur tour sur d'autres horloges internes dont les plus connues sont les horloges physique, émotionnelle et intellectuelle ; cependant, il en existe de nombreuses autres chez tous les êtres vivants. Il s'agit d'ondes bien définies. Le cycle physique est une vague qui va et vient tous les vingt-huit jours, le cycle émotionnel est, lui aussi, de vingt-huit jours et le cycle intellectuel de trente-trois jours ; ces cycles ne sont pas déterminés par la chance, mais par la nature de cette règle vitale qui active le flux et le reflux, la systole et la diastole, qui commence dès la naissance et produisent la marée intime de l'individu pendant toute son existence.
Afin de mieux nous connaître et obtenir le meilleur de nous-même dans le cadre des réalisations à caractères extra-sensoriel, il est idéal de savoir ce que nous pouvons attendre de notre corps, de notre âme et de notre esprit à une date donnée. On doit partir du principe selon lequel les points les plus élevés sont aussi défavorables que les plus bas, sauf en ce qui concerne les pratiques de magie noire ; pour ces dernières, l'exaltation convient et il faut chercher à ce qu'elles coïncident avec les points élevés du cycle intellectuel pour les invocations, ceux du cycle psychique pour les travaux particuliers et ceux du cycle physique pour la suggestion à distance qui est, en fait, une forme particulière de télépathie.

Auteur: Nitos Laure

Info: Savoir lire l'aura

[ périodes ] [ fréquences ] [ synchronismes ] [ métaphysique ]

 

Commentaires: 0

création

Maintenant, dans tout ce qu'il a fait, Amos Tutuola n'est pas sui generis. Il n'est pas grammatical ? Certes. Mais James Joyce est moins grammatical que Tutuola. Ezekiel Mphahlelele a souvent dit et écrit que les écrivains africains font violence à l'anglais. Violence ? Joyce n'a-t-il pas fait plus de violence que ça à la langue anglaise ? Le Huckleberry Finn de Mark Twain est écrit en sept dialectes, nous dit-il. Il est maintenant reconnu comme un classique. Nous l'acceptons, oublions qu'il n'a pas de "grammaire", et allons de l'avant pour apprendre sa "grammaire" et ce qu'il a à nous dire. Laissons Tutuola écrire "pas de grammaire" et grogner avec les hyènes et les chacals. Laisse Gabriel Okara écrire un Okolo "sans grammaire". Ce sont des mamans. Pourquoi ?... L'éducation chasse de l'esprit la superstition, le rêve, la construction de châteaux dans les airs, la culture des histoires, et les remplace par un esprit rationnel et pratique, presque dépourvu d'imagination. Certains de ces esprits n'ayant pas réussi à écrire des histoires imaginatives, se tournent vers ce type de critique aristocratique qui magnifie les trivialités au-delà de leur taille réelle. Ils ne parviennent pas à ressentir d'autres vertus dans une œuvre parce qu'ils n'ont pas l'imagination pour percevoir ses mystères. L'art est arbitraire. N'importe qui peut créer son propre style. Ayant commencé arbitrairement, s'il persiste à produire via ce mode particulier, il peut l'agrandir et l'élever vers quelque chose de permanent, quelque chose que d'autres artistes viendront apprendre et copier, quelque chose que les critiques se mettront sous la dent pour l'apprécier.

Auteur: Taban Lo Liyong Mokotiyang Rekenet

Info:

[ liberté ] [ singularité ]

 

Commentaires: 0