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exister

- [...] Je pense que tout le monde sur terre doit avant tout aimer la vie.

- Aimer la vie plus que son sens ?

- Absolument, aimer avant la logique comme tu dis, il faut absolument que ce soit avant la logique, et ce n’est qu’alors qu’on en comprendra aussi le sens. Voilà ce qu’il me semble depuis longtemps. La moitié de ta tâche est accomplie, Ivan, et acquise : tu aimes la vie. Maintenant, tu dois t’attaquer à sa deuxième moitié, et tu es sauvé.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 1, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 295

[ instantané-différé ] [ harmonisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

exister

À quoi bon disparaître si personne ne s’en aperçoit ? À quoi bon pleurer si l’on n’est pas écoutée ? À quoi bon se désoler, si l’on ne peut pas en faire profiter les autres ? À quoi bon vivre ce qui ne peut être raconté ? À quoi bon désespérer dans un coin de plage si l’on n’est pas regardé ? Tant qu’il y a de la vie, il faut faire beaucoup de bruit. La discrétion, c’est déjà une forme de mort à bas bruit. Tant qu’il y a de l’hystérie, il y a de la vie.

Auteur: Goyet Mara

Info: Ça va mieux, ton père ?

[ cabotiner ] [ vivre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

exister

On rêve d’être soi-même quand on n’a rien de mieux à faire. On rêve de soi et de la reconnaissance de soi quand on a perdu toute singularité. Aujourd’hui, nous ne nous battons plus pour la souveraineté ou pour la gloire, nous nous battons pour l’identité. La souveraineté était une maîtrise, l’identité n’est qu’une référence. La souveraineté était aventureuse, l’identité est liée à la sécurité (y compris aux systèmes de contrôle qui vous identifient). L’identité est cette obsession d’appropriation de l’être libéré, mais libéré sous vide, et qui ne sait plus ce qu’il est.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: L’Échange impossible, Paris, Galilée, 1999, p. 72

[ servitude volontaire ] [ dépolitisation ] [ insignifiance ] [ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

exister

Le problème n'est pas qu'on se tire une balle dans la tempe ou non. Tu as toujours la solution de le faire, quand tu n'en peux plus. La question c'est de ne pas le faire jeune. Il faut les emmerder d'abord. Baiser les fils de pute. Les obliger à me tolérer. Qu'ils n'aient plus d'autre recours que de supporter mes livres et de me maudire. Ensuite je verrai ce que je fais. Si ça se trouve, je ne me tuerai pas. Je vivrai par et pour mes couilles, joyeusement. Jusqu'à quatre-vingt-dix ans. Ou cent.

Auteur: Gutierrez Pedro Juan

Info: Animal tropical

[ égoïstement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

exister

Il y a, insondable, le prodige que quelque chose existe. Entre le gouffre du passé et le gouffre de l'avenir, sur la goutte de boue terrestre, l'homme émerge une seconde, éperdu, ahuri, parmi les mystères impénétrables du Temps, de l'Espace, de la Matière, des Causes et des Fins.

Éphémère atome d'atome, il étreint l'universel des aspirations de son cœur et de son cerveau. Il est aussi incapable de déchiffrer un coin de l'énigme où il est compris que le moucheron de s'élever d'un battement d'ailes au-dessus de l'atmosphère qui le contient. Desservi par ses sens imparfaits, il perçoit des choses que des impressions partielles et falotes. Elles suscitent en lui des images baroques d'où s'engendrent des conceptions erronées qu'il est incapable de transmettre sans les travestir.

Auteur: Lichtenberger André

Info:

[ mystère ]

 

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exister

Tout jeune déjà, en un temps comme le nôtre, temps de vérités périclitantes et de vérités abusives, oppressives même, tout ce que je savais sur moi-même, avec certitude, c'était juste mon nom. Dès lors, chaque fois que je me trouvais face à des inconnus, à des personnes en quête d'un conseil ou d'une suggestion et assez naïves ou inconscientes pour s'adresser à moi, je me faisais tout petit et, avant toute chose, je le déclinais avec fierté. Toujours suivi d'un silence, histoire de le mettre en valeur.
Et à chaque fois, j'étais confronté à la même réaction :
"Oui, d'accord, mais ce n'est pas tout !" me semblait-il entendre.
Et à chaque fois, la même stupéfaction :
"Comment ça, ce n'est pas tout ? Ce n'est déjà pas si mal !

Auteur: Attinelli Lucio-Maria

Info: Paradis d'orages, Fayard, 2003, pp. 12-13

[ enfance ] [ naïveté ] [ littérature ]

 

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exister

L'écrivain français se donne à lui-même l'impression d'exister bien moins dans la mesure où on le lit que dans la mesure où "on en parle". Il lui faut sans cesse relancer la presse prompte à s'endormir, il faut tenir les langues en haleine. Un anxieux, un essoufflé "Je suis là !... J'y suis - J'y suis toujours !" est parfois ce qui s'exprime de plus pathétique, pour l'oeil un peu prévenu, au travers des pages de tel romancier en renom, auxquelles on se prend distraitement à souhaiter tout à coup que la poussière soit légère : ce n'est rien toutefois, ou du moins ce n'est pas forcément qu'il n'ait plus rien à nous dire ; mais c'est son livre annuel : il s'agit à nouveau de donner le branle, d'empêcher qu'il y ait prescription.

Auteur: Gracq Julien

Info: Préférences

[ landerneau ] [ littérature ] [ gaule ]

 

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exister

Je voulais être danseuse. Je crois que ce qui m'importait le plus, à l'époque, c'était qu'on me regarde. Je passais des heures devant la glace, touchant mes hanches, attrapant mes seins. Je maîtrisais à merveille toutes les moues sexy des actrices qui paradaient sur les cartes postales en noir et blanc épinglées sur mon mur. J'étais Bardot, j'étais Monroe. Je me trouvais aussi belle qu'elles, et mon avenir était tout tracé. Danseuse, puis actrice. Je danserais, puis je serais repérée, puis je serais adulée et malheureuse et je mourrais. (...)
Montrer mon corps, que je trouvais sublime, est devenu, à cette époque, un besoin, une urgence. Oui, j'étais celle qui finit nue sur la table quand la musique est trop belle. J'étais une Marilyn de province, prête à tout montrer à chaque instant pour être "repérée", pour qu'on me regarde.

Auteur: Julie Bonnie

Info: Chambre 2, p. 29-30, aux jeunes filles/femmes qui rêvent de gloire et se brûlent les ailes

[ adolescence ] [ espérance ]

 

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exister

Je ne dis pas qu'il n'y a pas dans la maladie et la souffrance qui précède quelque chose qui est très dur de regarder. Mais je parle de la peur d'être en présence d'un cadavre, de cette attitude presque superstitieuse face à un mort. On est incapable de voir tout ce qu'il y a là d'humble simplicité. J'ai toujours été frappé par l'humilité de mort. La trace de la vie éternelle dans la dépouille mortelle devenue si humble indique comme une naissance. La mort a la même humilité qu'une naissance : quelqu'un qui meurt est tout petit, comme quelqu'un qui naît. Mais justement cette parenthèse intermédiaire que l'on appelle la vie, on a voulu être grand, on a voulu se faire, se façonner, se poser par soi-même, qui ne veut pas regarder sa petitesse, qui ne peut donc pas affronter la mort.

Auteur: Garrigues Jean-Miguel

Info: A l'heure de notre mort, accueillir la vie éternelle

[ vivre ] [ arrogance ]

 

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exister

Et qu’est-ce donc qu’être artiste, poète, sinon échapper à l’aspect journalier du monde pour s’efforcer de prendre d’autres incidences sur la réalité ? À leur manière, les gens de votre espèce tentent un voyage dans la causalité. Ils veulent s’évader de la prison du monde familier, mais leurs forces les trahissent, ils y retombent. Ils ont rejoint la gare de départ, ils montent dans le chemin de fer du rêve, mais le train ne part pas, la fusée ne décolle pas, l’aventure rate… Ratée l’expérience artistique ! Ratée l’expérience poétique ! Ils n’ont pas trouvé la ligne de fuite, ils n’ont pas atteint la limite au-delà de laquelle ils échapperaient à la glu du monde. Ils chantent l’amour, les joies de la chair, la vie triomphante. Erreur radicale. Au lieu de se laisser aller à l’attrait du monde, il faudrait commencer par éprouver pour lui une solide répulsion.

Auteur: Spitz Jacques

Info: L'oeil du purgatoire

[ réalisation de soi ] [ refus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel