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famille

Elle savait depuis un moment déjà que son mari et ses enfants n'avaient pas besoin d'elle. Oh, peut-être qu'ils l'aimaient, mais de là à avoir besoin d'elle ? Ce qui leur manquerait, ce serait les repas qu'elle leur préparait, les rendez-vous qu'elle prenait à leur place, les bulletins qu'elle signait. Elle se chargeait du calendrier et des expéditions au pressing, gardait le compte de la pointure en permanente évolution des garçons, découpait les carottes, remplissait les bouteilles d'eau, ôtait les fibres de lin bleu du filtre du sèche-linge. Des activités d'entretien, en somme, facilement exécutables par n'importe qui. Pour les choses essentielles, les mâles de la maison pouvaient compter les uns sur les autres. Ils formaient une seule et même entité, une meute.

Auteur: Daryl Gregory

Info: Nous allons tous très bien, merci

[ maman ]

 

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progressisme

Le nouveau rebelle est très facile à identifier : c'est celui qui dit oui. Oui à Delanoël. Oui aux initiatives qui vont dans le bon sens, aux marchés bio, au tramway nommé désert, aux haltes-garderies, au camp du progrès, aux quartiers qui avancent. Oui à tout.

Sauf à la France d'en bas, bien sûr, et aux ploucs qui n'ont pas encore compris que la justice sociale ne débouche plus sur la révolution mais sur un séjour d'une semaine à Barcelone défiant toute concurrence.

Par opposition à son ancêtre le rebelle-de-Mai, ou rebellâtre, on l'appellera rebelle à roulettes. Car la glisse, pour lui, est une idée neuve en Europe. Le rebelle-de-mai est d'ailleurs mal en point, par les temps qui courent. Ce factieux assermenté, qui riait de se voir éternellement rebelle en ce miroir, ce spécialiste libertaire des expéditions plumitives sans risques, écume de rage depuis qu'on s'est mis à l'accuser de complicité avec les "pédocriminels".

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 199

[ révolutionnaires démodés ] [ arroseurs arrosés ] [ société liquide ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dévouement

Marguerite était alors sur le point d'accoucher. Elle vivait des journées d'angoisse terribles et des nuits pleines de cauchemars, que Joinville nous raconte de manière pathétique. Un pieux chevalier commis à sa garde, qui couchait au pied de son lit, la rassurait : " Madame, n'ayez pas peur, car je suis ici ". Avant d'accoucher, elle fit sortir tout le monde de sa chambre, sauf ce chevalier, et lui fit prêter le serment " que si les Sarrasins prennent cette ville, vous me coupiez la tête avant qu'ils ne me prennent " ; et le chevalier répondit : " Soyez certaine que je le ferai volontiers, car je l'avais déjà bien pensé que je vous occirais avant qu'ils nous eussent pris ". Un historien, Paul Deschamps, grand spécialistes des expéditions au Proche-Orient et des forteresses construites par les Croisés, a pu identifier le vieux chevalier. Sa promesse a servi de devise à sa famille depuis l'époque des Croisades : il s'appelait d'Escayrac et la devise est 《Y pensais》.

Auteur: Pernoud Régine

Info: La femme au temps des Croisades

[ fidèle féal ] [ langage armoirie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

anecdote

Marguerite était alors sur le point d'accoucher. Elle vivait des journées d'angoisse terribles et des nuits pleines de cauchemars, que Joinville nous raconte de manière pathétique. Un pieux chevalier commis à sa garde, qui couchait au pied de son lit, la rassurait : "Madame, n'ayez pas peur, car je suis ici". Avant d'accoucher, elle fit sortir tout le monde de sa chambre, sauf ce chevalier, et lui fit prêter le serment "que si les Sarrasins prennent cette ville, vous me coupiez la tête avant qu'ils ne me prennent" ; et le chevalier répondit : "Soyez certaine que je le ferai volontiers, car je l'avais déjà bien pensé que je vous occirais avant qu'ils nous eussent pris". Un historien, Paul Deschamps, grand spécialistes des expéditions au Proche-Orient et des forteresses construites par les Croisés, a pu identifier le vieux chevalier. Sa promesse a servi de devise à sa famille depuis l'époque des Croisades : il s'appelait d'Escayrac et la devise est "Y pensais".

Auteur: Pernoud Régine

Info: La femme au temps des croisades

[ guerre des religions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mémorialiste

J'écris les guerres d'Alexandre sur les Mémoires de Ptolémée et d'Aristobule : unanime, leur témoignage me présente le caractère de la vérité ; opposé, je le discute, et n'admets que les faits dignes de foi, dignes de l'histoire. D'autres ont rapporté d'autres gestes du fils de Philippe ; car nul n'occupa des écrivains plus nombreux et plus divisés. Ptolémée et Aristobule m'ont paru mériter le plus de créance ; Aristobule ne quitta point le prince durant cette expédition Ptolémée fut son compagnon d'armes ; et roi, il se fut plus avili qu'un autre par le mensonge ; tous deux enfin n'écrivirent qu'après la mort du conquérant, affranchis de cette contrainte et de cet intérêt qui auraient pu leur faire trahir la vérité. Quelques auteurs ont rassemblé des traits qui méritent, d'être cités, et que je n'ai pas jugé incroyables pour n'appartenir qu'au seul Alexandre ; je les ai recueillis. La surprise de voir un nouvel historien succéder à tant d'autres, cessera peut-être en comparant leurs écrits au sien.

Auteur: Arrien Lucius Flavius Arrianus

Info: Expéditions d'Alexandre, introduction

[ seconde main ]

 

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anecdote

L'épisode de la girafe est resté emblématique des expéditions maritimes, et en particulier des relations entre la Chine et l'Afrique. En effet, la girafe offerte à la Chine par le souverain du Bengale Sayf ud-din lui avait été au préalable été donnée en cadeau par des envoyés musulmans d'Afrique. L'événement eut un grand retentissement à Nankin, car la girafe fut prise pour une licorne, animal qui dans l'imaginaire chinois était le symbole par excellence du bon gouvernement. Les fonctionnaires envoyèrent des mémoires de félicitations à l'empereur, qui vient en personne à la porte du Palais pour recevoir ce cadeau extraordinaire et qui ordonna qu'on peigne l'animal et compose des poèmes célébrant ce bon augure. En 1415, des émissaires de Malindi (Kenya) firent à leur tour présent d'une girafe à Yongle. C'est pour raccompagner ces émissaires chez eux que fut lancée la cinquième expédition, la première à gagner l'Afrique. D'autres girafes furent offertes en 1419 par Aden, en 1433 par Tianfang (La Mecque) et en 1438 à nouveau après le Bengale.

Auteur: Boucheron Patrick

Info: Histoire du monde au XVe siècle, p. 426

[ Asie ] [ malentendu ] [ historique ]

 

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oppression

Il faudrait d'abord étudier comment la colonisation travaille à déciviliser le colonisateur, à l'abrutir au sens propre du mot, à le dégrader, à le réveiller aux instincts enfouis, à la convoitise, à la violence, à la haine raciale, au relativisme moral, et montrer que, chaque fois qu'il y a au Vietnam une tête coupée et un oeil crevé et qu'en France on accepte, une fillette violée et qu'en France on accepte, un Malgache supplicié et qu'en France on accepte, il y a un acquis de la civilisation qui pèse de son poids mort, une régression universelle qui s'opère, une gangrène qui s'installe, un foyer d'infection qui s'étend et qu'au bout de tous ces traités violés, de tous ces mensonges propagés, de toutes ces expéditions punitives tolérées. De tous ces prisonniers ficelés et interrogés, de tous ces patriotes torturés, au bout de cet orgueil racial encouragé, de cette jactance étalée, il y a le poison instillé dans les veines de l'Europe, et le progrès lent, mais sûr, de l'ensauvagement du continent.

Auteur: Césaire Aimé

Info: Discours sur le colonialisme

[ colonialisme ]

 
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aventure

"J'ai mis des années à comprendre que c'est avant tout moi-même que j'explore, à admettre au fil des expéditions que je dépendais totalement des autres et du temps passé sur le terrain. Trop souvent, je devais retourner au travail, à la famille, à des responsabilités bien avant d'avoir atteint mes objectifs. J'ai ainsi compris qu'il ne pouvait y avoir de demi-mesure, que cette recherche constituait l'âme de ma vie.
Ce qui fait peut-être de moi un explorateur, c'est la fatigue au point de tomber, les cicatrices et les blessures récoltées dans la jungle et finalement, le succès, les sites sur lesquels j'ai été le premier homme à poser le regard et les expériences ainsi générées. Et ce qui fait de ma vie un tout, c'est l'exploration des amitiés formées, des amours ressentis, des excentricités et des caractères exceptionnels de tous ceux qui m'entourent. Je conclus en citant Kafka : "La splendeur de la vie demeure pour toujours aux aguets, voilée mais pas hostile, ni pleine de reluctance ou sourde. Si tu sais l'appeler par le mot juste, par le bon nom, alors elle se révèle".

Auteur: Bowden Jim

Info:

[ plongée ] [ spéléo ] [ quête ]

 

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isolement

J’étais alors seul la plupart du temps, la vie conjugale et la vie dans les bois n’ayant pas fait bon ménage. Outre ma propre personne, je disposais de quatre chiens, de deux traîneaux, d’un harnais et de raquettes, de quelques livres et j’avais ma passion pour cette région. J’étais bien décidé à apprendre tout ce que je pouvais afin de me préparer à une longue vie dans les bois.
Pendant un temps, je posai mes pièges le long de la Tanana et sur les anciens chemins jouxtant Richardson et Tenderfoot, pas trop loin de chez moi. Sur le moment, j’en fus pour mes peines, malgré toutes ces expéditions et toutes ces recherches, tous ces regards perplexes scrutant la neige. Malgré tout, j’en tirai une leçon. J’appris à lire une piste animale, l’empreinte laissée sur la neige par la patte, l’aile ou la queue. D’une certaine façon, étrange et intuitive, c’était comme si je m’initiais à une langue étrangère où le moindre détail, le moindre accent avait une signification particulière. Cette langue m’amenait pas à pas dans un monde que j’avais, me semblait-il, connu naguère avant de l’oublier – un monde rempli d’ombres, hanté par les visions encore à moitié présentes du passé. J’y trouvais mes marques, plus ou moins certain – même si j’étais seul, loin de tout ce qui avait entouré mon enfance – que j’étais là où je devais être, à faire ce que je devais faire.

Auteur: Haines John Meade

Info: Vingt-cinq ans de solitude : Mémoires du Grand Nord

[ chasse ] [ nature ]

 

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pensée unique

Dans la nouvelle tératologie pénalophile, les libraires occupent, et depuis pas mal de temps maintenant, une place de choix. De simples et honnêtes commerçants qu'ils étaient, ils se sont transformés, comme tant d'autres, en surveillants de ce qui est écrit, en matons particulièrement efficaces et même redoutables pour qui a le malheur de publier des livres : ils en pensent quelque chose, ce qu'on n'avait jamais songé jusque-là à leur demander. Comme les parents d'élèves sont devenus partenaires permanents de l'école, où ils viennent sans cesse exercer leur chantage et leur surveillance, les libraires se sont institués vigilants de la littérature et, partant, quasiment co-écrivains. On ne voit d'ailleurs pas pourquoi Festivus festivus ne serait pas libraire ni pourquoi, étant libraire, il n'épouserait pas la tendance générale criminomaniaque ; et encore moins pourquoi, puisqu'il s'agit de livres et de littérature, il ne participerait pas à toutes les expéditions plumitives fomentées sans cesse et pour diverses raisons, plus vertueuses-venimeuses les unes que les autres, contre tel ou tel écrivain un peu hérétique par rapport, disons, aux diktats des calotins sociétaux du Monde et de Télérama dont la vision pieuse et cafarde a détrempé à peu près tout ce reste de la littérature et de la pensée. Heureusement, il en reste fort peu de chose mais c'est encore trop. 

[...] 

La perte des compétences professionnelles spécifiques se trouve ainsi compensée par une surcompétence pénaliste. Il n'y a plus, comme le disait Chénier dans un beau poème écrit juste avant d'aller se faire couper la tête, que des bourreaux barbouilleurs de lois ("Mourir sans vider mon carquois ! / Sans percer, sans fouler, sans pétrir dans leur fange / Ces bourreaux barbouilleurs de lois !"). Les libraires ne vendent plus des livres, ils font du service d'ordre et du contrôle d'identité.

Auteur: Muray Philippe

Info: Festivus Festivus, p.77

[ pouvoir sémantique ] [ surmoi ] [ politiquement correct ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini