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littérature

El Toboso est avant tout une gamme de couleurs absolues : le blanc éblouissant des maisons, le bleu indigo du ciel et des bordures peintes sur les murs; le vent lui aussi semble avoir la clarté d'une couleur lumineuse. Il y a dans cette petite ville un Centre Cervantesque auquel entre autres les chefs d'Etat et de gouvernement du monde entier ont l'habitude d'envoyer, avec dédicace, de précieuses traductions du Don Quichotte dans la langue de leur pays. Exposées dans les vitrines, des éditions raffinées et des versions venant de tous les continents exhibent les signatures célèbres apposées sur les frontispices. Il y a même une édition italienne avec la signature de Mussolini, datée du 31 juillet 1930 : une grande écriture énergique, peut-être un peu mégalomane, mais au trait généreux. Tous envoient des exemplaires de Don Quichotte, sauf deux. Hitler envoie une lourde édition de la Chanson des Nibelungen, avec une signature qui se voit à peine, un gribouillis informe, des lettres en position foetale. Il est cependant battu en muflerie par Kadhafi qui envoie son Livre vert de la révolution. Tous deux montrent la condescendance, peu sûre d'elle, du chef de bureau qui menace d'un "vous ne savez pas qui je suis", quand toute la grandeur de don Quichotte, comme l'a écrit Unamuno, tient dans l'humble fermeté avec laquelle il dit : "Je sais qui je suis".

Auteur: Magris Claudio

Info: Déplacements

[ Europe ] [ dédicace ] [ dictateurs ]

 

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inventions

Ce matin, je crois bien avoir découvert la trace d'un nouveau pudendum, d'un nouveau motif de honte encore inconnu dans le passé. Pour le moment, je l'appelle "la honte prométhéenne", et j'entends par là "la honte qui s'empare de l'homme devant l'humiliante qualité des choses qu'il a lui-même fabriquées".

J’ai visité avec T. une exposition technique que l’on venait d’inaugurer dans le coin. T. s’est comporté d’une façon des plus étranges, si étrange que j’ai fini par l’observer, lui, plutôt que les machines exposées. Dès que l’une des machines les plus complexes de l’exposition a commencé à fonctionner, il a baissé les yeux et s’est tu. J’ai été encore plus frappé quand il a caché ses mains derrière son dos, comme s’il avait honte d’avoir introduit ses propres instruments balourds, grossiers et obsolètes dans une haute société composée d’appareils fonctionnant avec une telle précision et un tel raffinement. [...]

Si j’essaie d’approfondir cette "honte prométhéenne", il me semble que son objet fondamental, l’ "opprobre fondamental" qui donne à l’homme honte de lui-même, c’est son origine. T. a honte d’être devenu plutôt que d’avoir été fabriqué. Il a honte de devoir son existence – à la différence des produits qui, eux, sont irréprochables parce qu’ils ont été calculés dans les moindres détails – au processus aveugle, non calculé et ancestral de la procréation et de la naissance.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 37-38

[ rabaissement ] [ définie ] [ haine du hasard ] [ transhumanisme ] [ hommes-machines ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

égrégore

Bien que les théories spirites soient tirées des "communications" des prétendus "esprits", elles sont toujours en rapport étroit avec les idées qui ont cours dans le milieu où elles s’élaborent ; cette constatation appuie fortement la thèse que nous avons exposée, et d’après laquelle la principale source réelle de ces "communications" se trouverait dans le "subconscient" du médium et des assistants. Nous rappelons qu’il peut d’ailleurs se former une sorte de combinaison des divers "subconscients" en présence, de façon à donner tout au moins l’illusion d’une "entité collective" ; nous disons l’illusion, parce qu’il n’y a que les occultistes qui, avec leur manie de voir en tout et partout des "êtres vivants" (et ils reprochent aux religions leur prétendu anthropomorphisme !), peuvent se laisser prendre aux apparences jusqu’à croire qu’il s’agit là d’un être véritable. Quoi qu’il en soit, la formation de cette "entité collective", si l’on veut conserver cette façon de parler, explique le fait, remarqué par tous les spirites, que les "communications" sont d’autant plus nettes et plus cohérentes que les séances sont tenues plus régulièrement et toujours avec les mêmes assistants ; aussi insistent-ils sur ces conditions, même sans en connaître la raison, et hésitent-ils souvent à admettre de nouveaux membres dans des groupes déjà constitués, préférant les engager à former d’autres groupes ; du reste, une réunion trop nombreuse se prêterait mal à l’établissement de liens solides et durables entre ses membres.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L'erreur spirite", Editions traditionnelles, 1952, page 135

[ démystification ] [ influence ] [ modes consensus ] [ psycho-sociologie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

opprimés

S'il est sans doute difficile d'utiliser un seul et même mot pour décrire les conditions qui rendent les vies invivables, le terme de "précarité" semble permettre de distinguer les différents modes "d'invivabilité" : par exemple, celle qui frappe les personnes qui se retrouvent en prison sans procès, celle des personnes qui vivent dans des zones de guerre ou dans des zones occupées, des personnes qui se retrouvent exposées à la violence et à la destruction sans sécurité ni solution, des personnes qui sont obligées d'émigrer et de vivre dans des zones frontalières, dans l'attente qu'on ouvre les frontières, que la nourriture arrive et que leur statut de clandestins prenne fin ; des personnes dont la condition est celle d'une force de travail négligeable et consommable, pour qui la perspective d'une assistance stable recule toujours, qui vivent au jour le jour dans un horizon temporel effondré, qui ressentent dans leur ventre et dans leurs os la souffrance de voir leur futur compromis, et qui essaient d'éprouver quelque chose, mais qui redoutent davantage encore ce qu'elles pourraient éprouver. Comment peut-on se demander quelle est la meilleure vie à mener quand on sent qu'on n'a aucun pouvoir pour diriger sa vie, quand on n'est pas sûr d'être en vie, quand on se bat pour éprouver la sensation qu'on est en vie et, qu'en même temps on a peur de cette sensation et qu'on a peur aussi de vivre de cette manière ?

Auteur: Butler Judith

Info: Qu'est-ce qu'une vie bonne ? Manuels Payot. p. 72-73. 2014.

[ boat people ] [ réfugiés ] [ parias ] [ empathie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Connor se retourna quand il entendit la porte s'ouvrir.
Son silence choqué la fit se sentir très seule et terriblement exposée, comme si elle se retrouvait nue sur une scène, face aux murmures de la salle. Connor ouvrit la bouche. La referma. Sa pomme d'Adam fit un aller-retour dans sa gorge.
- Seigneur, souffla-t-il d'une voix rauque. Mais qu'est-ce que tu fais ?
Ses lèvres se mirent à trembler, puis son menton.
- Je ne sais pas, murmura-t-elle.
Elle ne savait pas du tout ce qu'elle faisait, mais apparemment, ce n'était pas la chose à faire.
Et voilà. Le pire des scénarios possibles. Dans des moments pareils, une femme doit se montrer forte.
Ses yeux s'embuèrent et elle se retourna.
- Je vais me rhabiller, marmonna-t-elle. Excuse-moi.
Aveuglée par les larmes, elle s'élança vers ce qu'elle estimait être la direction de la salle de bains.
Connor l'attrapa par-derrière, la fit pivoter sur elle-même et la plaqua contre le mur.
- Pas si vite. Attends une minute.
Son visage furieux n'était qu'à quelques centimètres du sien. Son torse nu effleurait ses pointes de seins. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit.
- Comment oses-tu sortir de la salle de bains toute nue et me planter là comme ça !
- Mais je... Mais je pensais...
- Quoi ? Tu pensais quoi ? Que te promener toute nue sous mon nez serait sympa ? Que balancer l'appât pour me faire bondir serait rigolo ?
Sa fureur inexplicable la déroutait.
- Connor, je...
- Je t'interdis de m'allumer comme ça, Erin. Tu m'entends ? Je te l'interdis !

Auteur: McKenna Shannon

Info: Les frères McCloud, tome 2 : Au-delà de la trahison

[ attirance ]

 

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occultisme

C’est en France, comme nous l’avons dit, qu’on employa pour la première fois la dénomination de "spiritisme" ; et ce mot nouveau servit à désigner quelque chose qui, tout en se basant sur les mêmes phénomènes, était effectivement assez différent, quant aux théories, de ce qu’avait été jusqu’alors le modern spiritualism des Américains et des Anglais. On a souvent remarqué, en effet, que les théories exposées dans les "communications" dictées par les prétendus "esprits" sont généralement en rapport avec les opinions du milieu où elles sont produites, et où, naturellement, elles n’en sont acceptées qu’avec plus d’empressement ; cette observation peut permettre de se rendre compte, au moins en partie, de leur origine réelle. Les enseignements des "esprits", en France, furent donc en désaccord avec ce qu’ils étaient dans les pays anglo-saxons sur nombre de points qui, pour n’être pas de ceux que nous avons fait entrer dans la définition générale du spiritisme, n’en sont pas moins importants ; ce qui fit la plus grande différence, ce fut l’introduction de l’idée de réincarnation, dont les spirites français firent un véritable dogme, alors que les autres refusèrent presque tous de l’admettre. Ajoutons d’ailleurs que c’est surtout en France qu’on paraît avoir éprouvé, presque dès le début, le besoin de rassembler les communications" obtenues de façon à en former un corps de doctrine ; c’est ce qui fait qu’il y eut une école spirite française possédant une certaine unité, du moins à l’origine, car cette unité était évidemment difficile à maintenir, et il se produisit par la suite diverses scissions qui donnèrent naissance à autant d’écoles nouvelles.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "L’Erreur Spirite", éd. Éditions Traditionnelles, 1952, pages 31-32

[ historique ] [ variations géographiques ] [ origine humaine ] [ métaphysique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

environnement

Par la destruction des forêts, l’Humanité a rompu l’Harmonie de la Nature. Elle s’est exposée à l’action directe des éléments, y a exposé les animaux et les plantes dont elle fait sa nourriture et tous ont connu la maladie. La petite végétation privée de son abri, les arbres, est souvent détruite par le froid, la grêle, ou les ardeurs du soleil, et l’homme connaît la disette. Dès lors, menacé par la maladie et la famine il a cherché et trouvé… des palliatifs, qui eux-mêmes sont des dangers nouveaux. En déboisant il a opéré l’extinction de la faune et de la flore originaires, et il a dû cultiver ; il a tari les sources et cours d’eau ; il a dû construire canaux et aqueducs, il a bâti des cités, aggloméré les habitations et les détritus, a connu l’épidémie et aussi la médecine. Son système d’existence est devenu l’antithèse de sa constitution physique, ses sens s’affaiblissent, mais pour les yeux éteints, il a fait des lunettes, des béquilles pour les jambes fléchissantes ; des pilules pour son anémie, du bromure pour sa scrofule. Obligé d’aller chercher au loin ce qu’il a détruit chez lui, il franchit l’Océan ou fait naufrage ; lance sur des voies ferrées des locomotives qui déraillent, tamponnent, écrabouillent, coupant bras et jambes qu’il remplace avantageusement par un pilon ou un crochet.



Enfin, lorsqu’il aura anéanti tout ce qui se produit naturellement, l’eau, l’air, les plantes et les animaux, il sera contraint de se les procurer artificiellement, grâce à des moyens scientifiques et en travaillant du matin au soir. Ce sera là un avantage évident.

Auteur: Gravelle Emile

Info: L’état naturel et la part du prolétaire dans la civilisation, n°3, juillet-août

[ conséquences ] [ asservissement ] [ cercle vicieux ] [ désavantages ] [ déforestation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

impartialité

Les mathématiques ont donc constitué très tôt, dès la Grèce ancienne, un univers dans lequel des choses considérées comme vraies, démontrées, circulent sous condition de leur validation et de leur acceptation par la communauté des gens qui "s'y connaissent", et pas par le simple fait d'autorité résultant de ce que le mathématicien s'appelle "mathématicien". Le mathématicien, au contraire, est celui qui introduit pour la première fois une universalité, totalement affranchie de toute présupposition mythologique ou religieuse, et qui ne prend plus la forme du récit, mais celle de la preuve. La vérité fondée sur le récit est la "vérité" traditionnelle, de type mythologique, ou révélée. Les mathématiques ébranlent tous les récits traditionnels?: la preuve se présente comme ne dépendant que de la démonstration rationnelle, exposée à tous et réfutable dans son principe même, si bien que celui qui a affirmé un énoncé finalement démontré comme faux doit s'incliner. En ce sens, les mathématiques participent de la pensée démocratique, qui apparaît du reste en Grèce en même temps qu'elles. Et la philosophie n'a pu se constituer dans son autonomie  - d'ailleurs toujours menacée - par rapport au récit religieux qu'avec cet appui formel, qui sans doute concernait un domaine limité de l'action intellectuelle, mais un domaine qui avait des normes totalement indépendantes, des normes explicites, que tout un chacun pouvait connaître. Une preuve avait à être une preuve et c'est tout. Il est donc vrai qu'il y a dès l'origine partie liée entre les mathématiques, la démocratie (au sens de la modernité opposée aux autorités traditionnelles) et la philosophie.



Éloge des mathématiques

Auteur: Badiou Alain

Info: Éloge des mathématiques, pp 30–31

[ raisonnement ] [ réfléchir ] [ langage ] [ rationalisme ] [ historique ] [ suffrage universel ]

 

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philosophie

Il y a une nouvelle déduction du moi, liée directement à l'intuition intellectuelle. Le but final de l'homme est la réalisation d'une communauté d'êtres libres. La catégorie décisive de l'éthique est celle d'un progrès à l'infini, qui conduit les consciences à se réunir dans une unité pure. Ainsi à l'idée luthérienne d'unité des consciences est associée la dynamique de la raison. Ce Système manifeste, par rapport à Kant, un double progrès. D'une part, on dépasse le dualisme de la sensibilité et de la raison, de l'âme et du corps, comme l'avait déjà montré la philosophie exposée dans les Principes : l'homme constitue une unité indissoluble. Loin d'être des obstacles que rencontre l'âme, la nature et le corps sont les instruments de la moralité. D'autre part, on dépasse, ici comme dans L'Initiation à la vie bienheureuse, le formalisme kantien, en insistant sur le fait que chaque conscience est placée devant "son" devoir, devoir qui n'appartient qu'à elle et qui marque sa place dans l'histoire des consciences. Dès lors, j'interprète le mal radical, point essentiel de la doctrine kantienne, comme étant le contraire du progrès et par là une catégorie susceptible de définir l'homme en totalité. On ne dira donc pas que l'homme est mauvais dans la mesure où il est un être sensible, mais dans la mesure où il est un être immobile et inerte. La paresse est le véritable mal radical, inné en l'homme; elle le pousse dans la voie des habitudes où s'enlise la liberté; contre elle, il n'existe qu'une seule défense: l'éducation. Le philosophe est donc l'éducateur du genre humain, le prêtre de la vérité.

Auteur: Fichte Johann Gottlieb

Info: Le Système de l'éthique

[ action ] [ enseignement ] [ voie ]

 

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interactions organiques

Je suis spécialiste en biologie végétale et ai contribué de manière significative à notre compréhension du comportement et de l'intelligence des plantes. Surtout connu pour mes recherches sur la signalisation et la communication des végétaux, je soutiens que ces derniers sont capables d'un comportement et d'un apprentissage complexes, même s'ils n'ont pas de système nerveux centralisé. Par exemple :

- Les plantes peuvent communiquer entre elles à l'aide de divers signaux chimiques. Par exemple, lorsqu'une plante est attaquée par un herbivore, elle peut libérer des substances chimiques volatiles qui avertissent les plantes voisines du danger.

- Un végétal peut apprendre et mémoriser des informations. Par exemple, s'il a été exposée à un agent pathogène il peut développer une résistance à cet agent à l'avenir.

- Les plantes font des choix et prennent des décisions en fonction de leur environnement. Par exemple, une plante dirigera ses racines vers l'eau et ses pousses vers la lumière.

Certains de mes travaux ont remis en question la vision traditionnelle des végétaux en tant qu'organismes passifs. J'affirme que les végétaux sont tout aussi intelligents et complexes que les animaux, mais de manière différente.

Voici quelques exemples spécifiques de mes découvertes :

- J'ai montré que les pois peuvent faire pousser leurs racines dans un labyrinthe de manière à atteindre une source d'eau ou de nutriments.

- Les végétaux peuvent réagir au toucher. Les pièges à mouches de Vénus peuvent se refermer au contact d'un insecte, et les mimosas peuvent plier leurs feuilles lorsqu'on les touche.

- Les plantes peuvent communiquer entre elles. J'ai montré que les plants de tomates peuvent libérer des substances chimiques volatiles pour avertir les autres plantes d'un danger.

- Les plantes peuvent apprendre à associer un signal lumineux à une récompense alimentaire.

Auteur: Trewavas Anthony James

Info: Autorportrait par bard.google.com, mis en forme par FLP

[ mousses ] [ fougères ] [ lichen ] [ post-algues ]

 

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Ajouté à la BD par miguel