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bluff

Quand, lors de la campagne de l’élection présidentielle, je voyais dans ses meetings Emmanuel Macron déclarer aux gens son amour, les encourager à devenir milliardaires, leur faire miroiter l’idéal d’une startupisation de la nation, quand je l’entendais tenir tant d’autres propos vulgaires, je me disais qu’il était le candidat idéal des bonnes femmes. Autour de moi, nombre de bonnes femmes, justement, le trouvaient exquisément atypique. Les bonnes femmes adorent tout ce qu’elles croient atypique. Ainsi s’imaginent-elles n’être pas des bonnes femmes. Et, bien sûr, leur vote a profité à Emmanuel Macron. Avec lui, ont-elles pensé, la France même deviendrait atypique. Ce que je n’anticipai pas c’était que les hommes allaient voter comme les ou leurs bonnes femmes. Complètement bonnefemmisés, ils ont eux aussi voté en masse pour le candidat atypique.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: http://lephilosophesansqualits.blogspot.com

[ politique ] [ panurgisme ] [ apparences ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

microcosme

La cellule vivante est le système le plus complexe de cette dimension connu de l'humanité. Sa multitude de molécules spécialisées, beaucoup ne se trouvant nulle part ailleurs qu'à l'intérieur de la matière vivante, sont déjà extrêmement complexes. Elles exécutent une danse d'une délicatesse exquise, orchestrée via des rythmes à couper le souffle de précision. Bien plus élaborée que le plus compliqué des ballets, la danse de la vie englobe d'innombrables acteurs moléculaires en coordination synergique. Pourtant, c'est une danse sans la moindre indication d'un chorégraphe. Pas de superviseur intelligent, pas de force mystique, aucun contrôle conscient ne fait se mettre en place les molécules au bon moment, désigne les acteurs appropriés, coupe les liens, détache les partenaires, les fait avancer. La danse de la vie est spontanée, autosuffisante et auto-créatrice.

Auteur: Davies Paul

Info: The Fifth Miracle: The Search for the Origin of Life Chapter 1 (p. 29) Simon & Schuster. New York, New York, USA. 1996 Delbrück, Max

[ nanomonde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sensations

Bobby versa à tout le monde un bourbon bien tassé. Pendant que nous buvions, Lewis alluma du feu à l’abri d’un tas de pierres qu’il avait déterrées sur place ou ramassées autour des tentes. Il avait apporté des steaks. Il fit une flambée, la laissa retomber un peu, puis y posa la viande dans une poêle beurrée.
Le fumet était exquis. Tout le monde se resservit à boire et s’assit sur la rive en regardant briller sur l’eau le feu incertain et têtu. La peur, le parfum d’aventure et la perspective du repas se confondaient en moi. Nous ressentions une sorte de bien-être à savoir que là où nous étions – quoi qu’il se passât ailleurs – personne ne pourrait nous trouver, que la nuit nous entourait et que nous ne pouvions rien y faire.

Auteur: Dickey James

Info: Délivrance

[ mélangées ]

 

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abdiquer

Quand tu entendras, à l’heure de minuit, une troupe invisible passer avec des musiques exquises et des voix, ne pleure pas vainement ta Fortune qui déserte enfin, tes œuvres échouées, tes projets qui tous s’avérèrent illusoires. Comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps, salue Alexandrie qui s’en va. Surtout ne commets pas cette faute : ne dis pas que ton ouïe t’a trompé ou que ce n’était qu’un songe. Dédaigne cette vaine espérance… Approche-toi de la fenêtre d’un pas ferme, comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps ; tu te le dois, ayant été jugé digne d’une telle ville… Ému, mais sans t’abandonner aux prières et aux supplications des lâches, prends un dernier plaisir à écouter les sons des instruments exquis de la troupe divine, et salue Alexandrie que tu perds.

Auteur: Cavafis Constantin

Info: Dans "Les dieux désertent Antoine", traduction de Yourcenar in Poèmes, Gallimard

[ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

obèse

Donna Toscana était devenue une femme imposante... Ses chevilles enflées ressemblaient à des goitres. Ses minuscules chaussures semblaient prêtes à éclater sous la pression de ses cent-vingt-cinq kilos. Une douzaine de seins superposés semblaient s'écraser sur sa poitrine. Elle était bâtie comme une pyramide, sans hanches. Ses bras étaient si charnus qu'ils ne tombaient pas à la verticale, mais faisaient un angle avec son corps ; ses doigts enrobés de graisse évoquaient des saucisses. Elle n'avait quasiment pas de cou. Quand elle tournait la tête, les bourrelets de chair se déplaçaient avec la lenteur mélancolique de la cire molle. On voyait son crâne rose à travers ses cheveux blancs clairsemés. Son nez était mince et exquis, mais ses yeux évoquaient deux raisins noirs écrasés. Dès qu'elle parlait, ses fausses dents jacassaient dans l'idiome qui leur était propre.

Auteur: Fante John

Info: Bandini

[ littérature ]

 

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vie

[...] La vie a pour chacun, une fois au moins dans son éternité de douleurs, l'heure exquise qui ferait accepter toutes les autres. Pour l'amant, c'est l'ivresse du premier aveu, du premier amour heureux et confiant, de la première tendresse sans larmes. Pour le poète ou l'artiste, c'est l'oeuvre qu'il rêve et qu'il va entreprendre, l'oeuvre dans laquelle il mettra tout son être. Pour le penseur, c'est une idée saisie ; pour le savant, c'est une vérité démontrée ; pour la femme triste, c'est un déshérité qu'elle console ; pour le malade d'amour, c'est une petite jouissance puérile et délicieuse, - une fleur tombée ou un gant jeté. Cela n'est rien, et toute la vie tient dans ce moment-là. Et, pour ce moment, pour ce moment seul, précédé de souffrances, suivi de souffrances, nous devrions bénir encore la vie, - la vie qui nous a donné ce qu'elle pouvait nous donner, une heure d'extase et d'oubli.

Auteur: Fuster Charles

Info: Essais de critique, p.61, Éd. Princepts, 1886

[ contraste ] [ illumination ]

 

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plénitude

Ils nagèrent tous les trois vers le large. Couchés au ras de l’eau, ils voyaient accourir de l’horizon le poids régulier des vagues, et dans un capiteux vertige il leur semblait qu’il tombât tout entier sur leurs épaules et dût les écraser, — avant de se faire au-dessous d’eux un flux de silence et de douceur qui les élevait paresseusement sur un dos liquide, avec une sensation exquise de légèreté. Tantôt la crête d’une vague projetait une ombre brusque sur le visage de Heide et tantôt reparaissait l’étincellement salin de ses joues lavées. Il leur sembla que leurs muscles participaient peu à peu du pouvoir dissolvant de l’élément qui les portait : leur chair parut perdre de sa densité et s’identifier par une osmose obscure aux filets liquides qui les enserraient. Ils sentaient naître en eux une pureté, une liberté sans égales — ils souriaient tous les trois d’un sourire inconnu aux hommes en affrontant l’horizon incalculable.

Auteur: Gracq Julien

Info: Au chateau d'Argol

[ proprioception ] [ sentiment océanique ] [ amnios ] [ nage symbiose ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

crépuscule

La voûte du ciel se mirait dans ce jardin prodigieux, dont l'ardeur du soleil n'embrasait pas les profondeurs, car l'astre du jour, épuisé par sa course, allait au fond de l'abîme chercher le repos et, dans ses forges marines, aiguiser ses rayons émoussés. La lune envoyait sa clarté d'argent jusqu'aux confins de cette immense étendue, et se baignait avec volupté dans ses courants. Les Pléiades, avec une exquise et virginale pudeur, scintillaient jusque dans ses gouffres inexplorés, qu'elles traversaient comme des sondes lancées pour en mesurer la profondeur, pour en toucher le fond.
On entendait mille bruits résonner dans les grottes et les rochers qui entouraient cette surface immaculée - des gémissement de plaisir amoureux aussi bien que des fracas guerriers amplifiés par l'écho. Des sensations suaves, des parfums légers s'exhalaient de toutes parts et embaumaient les brises. Les embruns, le feu du soleil, colorant et durcissant les chairs, hâlaient les visages et leur donnaient un air viril.

Auteur: Papadiamándis Aléxandros

Info: L'ile d'Ouranitsa

[ océan ]

 

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nature

Pour décrire notre enfance dans les basses terres de Caroline du Sud, il me faudrait vous emmener dans les marais, un jour de printemps, arracher le grand héron bleu à ses occupations silencieuses, disperser les poules d'eau en pataugeant dans la boue jusqu'aux genoux, vous ouvrir une huître de mon canif et vous la faire gober directement à la coquille en disant "Tenez. Ce goût-là, c'est toute la saveur de mon enfance." Je dirais: "Inspirez fort", et vous avaleriez cet air dont la saveur serait inscrite dans votre mémoire pour le reste de vos jours, arôme exquis et sensuel, impudent et fécond des marais, parfum de Sud caniculaire, du lait frais, du sperme et du vin répandus, avec, toujours, un relent d'eau de mer. Mon âme se repaît comme l'agneau de la beauté des terres baignées d'eau de mer.
J'ai le patriotisme d'une géographie singulière sur la planète; je parle de mon pays religieusement; je suis fier de ses paysages.

Auteur: Conroy Pat

Info: Le Prince des Marées

[ usa ] [ littérature ]

 

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amitié

5 janvier 1940
Me suis découvert des affinités avec un jeune catalan, Jordi de son prénom, militant du POUM, sur le front de Madrid. Nous parlons Garcia Lorca, parlons Lope de Vega, jouons aux échecs. Il est polyglotte, d'une exquise finesse et lettré.
(...)
16 janvier 1940
Nous marchions lentement, en silence, sur la route glissante, sombre malgré la neige fraîchement tombée. En me laissant, il dit : "Je crois savoir que nous, les Espagnols, on nous fera quitter Mittersheim demain ..." Je sens que, tout comme moi, il regrette que notre amitié naissante doive être coupée si tôt. Je le suis des yeux, fine silhouette fantomatique bientôt dissoute dans la nuit où pas une lueur ne brille, lorsque je l'entends qui revient sur ses pas.
- Adios, companero, dit-il. Ah, tu connais ce vers de Byron ?
Let me, or happy or unhappy,
Learn to anticipate my immortality.
Nous nous sommes longuement étreints.
En notant ceci, je me rends soudain compte que je ne connais pas son nom de famille.

Auteur: Malaquais Jean

Info: Journal de guerre suivi de Journal du métèque 1939-1942

[ rencontre ] [ complicité ] [ séparation ]

 

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