Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 85
Temps de recherche: 0.061s

pulsion

Le terme de libido signifie pour moi : énergie psychique, ce qui lui permet de désigner l’intensité dont sont chargés les contenus psychiques. Freud identifie libido et Eros, conformément à ses hypothèses théoriques, et souligne qu’il distingue la libido de l’énergie psychique en général. C’est ainsi qu’il dit (Gesammelte Schriften, tome V, p.92) : "Nous avons établi la notion de libido en tant que force quantitativement variable et susceptible de mesurer les processus et les échanges dans le domaine de l’excitation sexuelle. Cette libido, nous la différencions de l’énergie qu’il faut supposer, en toute généralité, à la base des processus psychiques…" Dans un autre passage, Freud dit que, pour ce qui est de l’instinct de destruction, "un terme analogue à celui de libido lui fait défaut". Comme le prétendu instinct de destruction est aussi un phénomène énergétique, il me semble plus simple et préférable de définir la libido comme signifiant de façon générale des intensités psychiques, c’est-à-dire de faire du terme de libido un synonyme de l’énergie psychique en toute généralité. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Psychologie de l'inconscient", trad. Roland Cohen, Livre de Poche, Paris, 1993, pages 99-100

[ notion psychanalytique ] [ historique ] [ comparaison ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

stoïcisme

Se dire dès l'aurore : je vais rencontrer un indiscret, un ingrat, un violent, un perfide, un arrogant. Tous leurs défauts leur viennent de ce qu'ils ignorent les biens et les maux. Pour moi, je connais la nature du bien, c'est l'honnête, et celle du mal, c'est le vil ; je connais aussi la nature du pécheur : c'est un être de même race que moi, non pas de même sang ni de même père, mais participant à la raison et ayant une part de la divinité ; nul d'entre eux ne peut donc me nuire, car nul ne peut me faire faire une chose vile ; et je ne puis non plus m'irriter contre un être de ma race ni le laisser de côté. Nous sommes nés pour collaborer, comme les pieds, les mains, les paupières, ou les deux rangées de dents, celle du haut et celle du bas. Il est contre nature de s'opposer les uns aux autres : et c'est s'opposer à eux que de s'irriter ou se détourner d'eux.

Auteur: Marc-Aurèle

Info: Pensées, Les Stoïciens/la Pléiade, nrf Gallimard 1962, II, 1 p.1146

[ rapports humains ] [ sagesse ] [ tolérance ] [ discernement ]

 

Commentaires: 0

coopération scientifique

La partie de la Chimie qui porte le nom de Halotechnie, celle qui traite des Sels, est une des dernières qui semble avoir fixé l'attention des anciens Chimistes ; l'analyse des Eaux minérales, qui appartient essentiellement à cette partie, s'est ressentie de ce retard ; à peine y a-t-il cinquante que les Chimistes commencent à acquérir des idées nettes sur les différentes substances qui entrent dans leur composition, encore est-ce de nos jours que les progrès ont été les plus rapides.

Ceux qui se sont occupés particulièrement de cet objet, savent qu'il reste encore beaucoup à faire, & les différences énormes qui se trouvent dans les analyses d'une même eau, faites par différents chimistes, prouvent combien cet Art peut encore prêter à l'arbitraire, ou au moins combien est grande l'extension des erreurs qu'on peut connaître ; j'avoue que c'est quelquefois plutôt à l'Artiste qu'à l'Art qu'il faut imputer ce défaut de succès ; mais il n'en est pas moins vrai qu'en simplifiant l'Art, on le mettra à portée d'un plus grand nombre d'Artistes.

Auteur: Lavoisier Antoine-Laurent de

Info: In "L'usage de l'esprit-de-vin dans l'analyse des eaux minérales"

[ spécialisation ] [ discordances ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Benslama

hypocrites religieux

"Le désir de vaincre est si naturel que, quand il se couvre du désir de faire triompher la vérité, on prend souvent l’un pour l’autre et on croit rechercher la gloire de Dieu en cherchant en effet la sienne." [Blaise Pascal, Fragment d’une lettre à M. et Mme Périer, printemps 1957] Comment savoir si l’on se battait bien pour la vérité, ou si l’on n’était pas davantage soucieux de sa propre gloire ? La défaite offre au moins ce bénéfice qu’elle permet de lever toute ambiguïté. L’acceptation tranquille de l’échec est le symptôme que l’on ne se battait pas sous ses propres couleurs. Pascal n’abandonne pas la cause de la vérité. Il sait simplement qu’on peut se faire une idole de la vérité. Celui-là même qui s’est désigné comme la Vérité n’a-t-il pas accepté de n’être pas reconnu, et que la cause de la vérité soit ainsi temporairement mise en échec ? Un tel modèle autorise l’irritation de Pascal, qui s’exprime sans ménagement : "Je suis en colère contre ceux qui veulent absolument que l’on croie la vérité lorsqu’ils la démontrent, ce que Jésus-Christ n’a pas fait en son humanité créée." [ibid.]

Auteur: Thirouin Laurent

Info: "Pascal ou le défaut de la méthode", Honoré Champion Editeur, Paris, 2023, page 92

[ motifs ] [ charité ] [ intentions véritables ] [ déprise égotique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

distinguo sémantique

Les hommes politiques et les journalistes aiment les métaphores sportives. On dit qu’untel a botté en touche pour ne pas répondre à une question embarrassante, qu’un autre a taclé son adversaire, qu’une campagne électorale est un marathon (ou une course d’obstacles) et que celui qui a les meilleurs résultats dans les sondages fait la course en tête quand ses adversaires sont dans le peloton des lâchés. On rencontre également depuis quelque temps l’expression des trous dans la raquette, empruntée de l’anglais holes in the racket, employée pour signaler qu’un dispositif règlementaire ou législatif est trop peu précis pour toucher toutes les personnes ou les catégories qu’il vise.

Il conviendrait de ne pas faire de cette expression un tic de langage, d’autant plus que, à l’exception des raquettes de ping-pong ou de jokari, les raquettes sont en partie constituées d’un cadre tendu de cordes entrecroisées, et donc que la surface de la raquette compte essentiellement des trous.

L’expression plus ancienne passer entre les mailles du filet est séduisante pour rendre compte de cette idée, mais des trous dans la raquette pointe la faiblesse d’un système mis en place, alors que passer entre les mailles du filet signale l’habileté de celui qui réussit à échapper à un dispositif de contrôle.

Auteur: Internet

Info: https://www.academie-francaise.fr, Le 1 juillet 2021. Extensions de sens abusives

[ défaut dans un ensemble ] [ faille du dispositif ] [ lacune ] [ actions inverses ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

souverain

Les anciens princes, pour faire briller les vertus naturelles dans le cœur de tous les hommes, s’appliquaient auparavant à bien gouverner chacun sa principauté.

Pour bien gouverner leurs principautés, ils mettaient auparavant le bon ordre dans leurs familles.

Pour mettre le bon ordre dans leurs familles, ils travaillaient auparavant à se perfectionner eux-mêmes.

Pour se perfectionner eux-mêmes, ils réglaient auparavant les mouvements de leurs cœurs.

Pour régler les mouvements de leurs cœurs, ils rendaient auparavant leur volonté parfaite.

Pour rendre leur volonté parfaite, ils développaient leurs connaissances le plus possible.

On développe ses connaissances en scrutant la nature des choses.

La nature des choses une fois scrutée, les connaissances atteignent leur plus haut degré.

Les connaissances étant arrivées à leur plus haut degré, la volonté devient parfaite.

La volonté étant parfaite, les mouvements du cœur sont réglés.

Les mouvements du cœur étant réglés, tout l’homme est exempt de défauts.

Après s’être corrigé soi-même, on établit l’ordre dans la famille.

L’ordre régnant dans la famille, la principauté est bien gouvernée.

La principauté étant bien gouvernée, bientôt tout l’empire jouit de la paix.

Auteur: Confucius

Info: Ta-hio, 1re partie, traduction du P. Couvreur

[ récapitulation intégrative ] [ mandat du ciel ] [ droit divin ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

guerre

Le nerf de la guerre : Il n'y a pas d'opinion plus fausse que celle qui veut que l'argent soit le nerf de la guerre. Elle a été formulée par Quinte-Curce, à l'occasion de la guerre d'Antipater, roi de Macédoine, contre Lacédémone. Il raconte que par défaut d'argent, le roi de Sparte fut obligé de livrer bataille et fut vaincu ; que, s'il eût pu différer de quelques jours, la nouvelle de la mort d'Alexandre serait arrivée et qu'il eût été vainqueur sans coup férir : mais manquant d'argent, et craignant que son armée, faute de paye, ne l'abandonnât, il fut obligé de hasarder la bataille, et c'est là-dessus que l'historien se fonde pour écrire que l'argent est le nerf de la guerre. [...] Ce n'est pas l'or, ce sont les bons soldats qui sont le nerf de la guerre. L'or ne fait pas trouver de bonnes troupes, mais les bonnes troupes font trouver de l'or. Si les Romains avaient voulu faire la guerre avec de l'or plus qu'avec du fer, tous les trésors de l'univers ne leur auraient pas suffi, à en juger par la grandeur de leurs entreprises et par les difficultés qu'ils y rencontrèrent ; mais l'usage qu'ils faisaient du fer les empêchait de manquer d'or : les peuples qui les redoutaient leur apportaient leurs richesses jusque dans leur camp.

Auteur: Machiavel Nicolas

Info: Discours sur la première Décade de Tite-Live II x p.538

[ force ] [ pouvoir ] [ historique ] [ fric ]

 

Commentaires: 0

wu-wei

Entre toutes les choses plus ou moins incohérentes qui s’agitent et se heurtent présentement, entre tous les “mouvements” extérieurs de quelque genre que ce soit, il n’y a donc nullement, au point de vue traditionnel ou même simplement “traditionaliste”, à “prendre parti”, suivant l’expression employée communément, car ce serait être dupe, et, les mêmes influences s’exerçant en réalité derrière tout cela, ce serait proprement faire leur jeu que de se mêler aux luttes voulues et dirigées invisiblement par elles ; le seul fait de “prendre parti” dans ces conditions constituerait donc déjà en définitive, si inconsciemment que ce fût, une attitude véritablement antitraditionnelle. Nous ne voulons faire ici aucune application particulière, ce qui serait en somme assez peu utile après tout ce que nous avons déjà dit, et d’ailleurs tout à fait hors de propos ; il nous paraît seulement nécessaire, pour couper court aux prétentions de tout faux “traditionalisme”, de préciser que, notamment, aucune tendance politique existant dans l’Europe actuelle ne peut valablement se recommander de l’autorité d’idées ou de doctrines traditionnelles, les principes faisant également défaut partout, bien qu’on n’ait assurément jamais tant parlé de “principes” qu’on le fait aujourd’hui de tous les côtés, appliquant à peu près indistinctement cette désignation à tout ce qui la mérite le moins, et parfois même à ce qui implique au contraire la négation de tout véritable principe. 

Auteur: Guénon René

Info: "Tradition et traditionalisme", Etudes traditionnelles, 1936

[ temporel ] [ bonne volonté malfaisante ] [ compromission ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

personnalité

Avoir du caractère n'est point le même qu'avoir un caractère. Mais le double sens du mot doit nous avertir. Avoir du caractère, c'est accepter sa propre apparence et s'en faire une arme. Comme de bégayer, ou d'avoir la vue basse, ou d'un grand nez faire commandement ; aussi bien d'un petit. On fait autorité d'une voix forte, mais d'une voix faible aussi, d'un nasillement. Un boiteux peut être péremptoire ; on attend qu'il le soit. Le ridicule n'est que l'absence d'une pensée derrière ces signes impérieux. Toutefois si l'on se trouvait pourvu d'équilibre, et de bel aspect, sans aucun ridicule, il ne faudrait pas encore désespérer. Socrate usait indiscrètement de ce nez camus ; le beau Platon dut chercher d'autres moyens. Un orateur ne cache point ses défauts ; il les jette devant lui. J'ai souvenir d'un avocat sifflotant, et tout à fait ridicule ; mais il était redouté. Ses adversaires se moquaient de lui, et, par cela même, l'admiraient. On ne cite guère d'hommes puissants et libres qui n'aient conservé et composé ces mouvements de nature, de façon à s'ouvrir d'abord un chemin parmi les sots. Il n'y a qu'affectation au monde ; et cela est ridicule si l'on imite ; puissant au contraire, et respecté, et redouté, celui qui affecte selon sa nature. "Il t'est naturel d'être simple, disait quelqu'un, et tu affectes d'être simple. C'est très fort."

Auteur: Alain

Info: Les idées et les âges/Les Passions et la Sagesse/la Pléiade/Gallimard 1960<p.269>

 

Commentaires: 0

noyade

Je ne sais pas combien de temps je restai à l'eau ce matin-là. Je me rappelle la force du courant glacial de la fin d'automne, et la lumière grise. Je me souviens d'avoir été frôlé par quelque chose d'immense et de froid, sans doute s'agissait-il d'un tronc immergé, mais, à ce jour, un doute enfantin subsiste encore en moi. Je n'eus pas la force d'avoir peur. Je m'enlisai peu à peu dans un état second, entre la poigne engourdissante du froid et le rythme lent mais répété de mes brasses, et même les histoires terrifiantes des vieux pêcheurs quittèrent rapidement mon esprit. Les brumes m'environnaient, j'étais seul, perdu sur le flot incertain de limbes blanc. L'aube devait poindre, mais la lumière, au lieu de lever le voile, ne faisait que l'épaissir. Ma petite réserve d'énergie ne tarda pas à faire défaut. Je dérivais davantage que je ne nageais, crachotant parfois. Le froid et la fatigue anesthésiaient, nourrissaient une indifférence croissante et dangereuse. Envolées les pensées de loyauté envers Brindille et la colère revêche à l'intention de Hesse. Il n'y avait plus que l'abîme liquide, un gouffre glacial et sans fond au bord duquel je me tenais en équilibre précaire, quelque part entre la chaleur palpitante de ma propre chair et l'appel pressant de la fosse. C'était un combat inégal, je savais que je le perdais, et cela m'était de plus en plus égal.

Auteur: Dewdney Patrick

Info: L'enfant de poussière

[ agonie ] [ lutte ]

 

Commentaires: 0