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souffrance

De même que ce que nous appelons faim ne correspond en rien à la sensation qu'on peut avoir quand on a sauté un repas, de même notre façon d'avoir froid mériterait un nom particulier. Nous disons "faim", nous disons "fatigue", "peur" et "douleur", nous disons "hiver", et en disant cela nous disons autre chose, des choses que ne peuvent exprimer les mots livres, créés par et pour des hommes livres qui vivent dans leurs maisons et connaissent la joie et la peine.

Auteur: Levi Primo

Info: Si c'est un homme

[ indicible ] [ famine ] [ langage ] [ limitation ]

 

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solidarité

Oui, des camarades, il y en a eu,
On partageait le dernier bout de pain misérable,
la dernière bouffée de gros gris.
On croyait à la force,
à la témérité.
On ne croyait pas aux rumeurs délirantes,
on était capable de serrer les dents,
de sortir du jeu.
Il y avait même des amis, et ce n'était pas chose facile
que de trouver une goutte d'amitié - une seule -
dans l'océan d'hostilité.
Accroché à une paille, le corps contrariait l'esprit
mais refusait de sombrer.
Certains n'étaient plus que des cabans
- pas des hommes, des ombres
indifférentes à tout sauf à la bouffe.

Auteur: Baldaev Danzig

Info: Gardien de Camp, Tatouages et dessins du goulag

[ goulag ] [ camp de concentration ] [ famine ]

 

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aliment

Les glands ont été prisés comme source de nourriture pour leur abondance et leur valeur nutritionnelle. Dans l’Ouest américain, par exemple, plusieurs variétés de chêne appréciées par les tribus indiennes pouvaient donner entre 227 et 450 kilos de glands par arbre et par an. Bien que la saison de production des glands ne dure que quelques semaines, il a été estimé qu’un ouvrier assidu et travaillant huit heures par jour, est capable de ramasser plus de quatre tonnes de fruits. Une telle récolte pourrait nourrir une famille de cinq personnes pendant plus d’un an, fournissant plus de 5000 kilocalories et 50 grammes de protéines par jour par personne.

Auteur: Hegland Jean

Info: Dans "Dans la forêt", page 222

[ famine ] [ solution ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Usa

Coney Island, il n'y avait rien de beau. La foule y était souveraine et le travail harassant. La nuit, je me jetai sur mon lit trempé de sueur, malade, fatigué, fatigué d'être fatigué, un misérable, pauvre hère égaré dans la crasse et la misère d'un travail infect. Je dormais trop peu et trop mal, pourtant chaque matin, j'arrivais à me baigner dans la mer. Tel fut mon grand mariage avec la misère et le résultat de cet accouplement fut la faim. C'était une lutte maudite, une lutte désespérée pour garder en vie mon corps qui ne valait sûrement pas un tel combat. J'étais le capitaine du navire de la Misère Américaine.

Auteur: Carnevali Emanuel

Info: Le premier dieu

[ immigration ] [ pauvreté ] [ famine ]

 

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dernières paroles

Longue et brune, la taille bien prise dans un tailleur noir de bonne coupe : Madame Pichon, à soixante-quatre ans, avait de l'allure et du charme. Il y a quelques mois, elle avait acheté un minuscule logement dans une cité du dix-huitième arrondissement de Paris. Elle y vivait seule. Deux fois divorcée, elle ne recevait pas de visite et ses deux enfants l'avaient semble-t-il oubliée. Ses voisins la connaissaient peu. Au début, on la voyait parfois faire ses courses. Puis plus rien. Elle était partie, peut-être. Personne ne s'est ému lorsque, répondant à une petite annonce, elle avait participé à une émission d'Anne Gaillard consacrée à la solitude et diffusée le 27 septembre 1984. 

Ancien mannequin du couturier Jacques Fath, Marcelle Pichon avait été heureuse sans doute, il y bien longtemps. Mais elle crevait de solitude. Avec pudeur, elle l'avait dit devant les caméras de FR 3 : Le pire c'est de devoir rentrer chez moi et de ne pas m’entendre "Bonsoir chérie."

Personne ne dira plus jamais bonsoir a Marcelle Pichon. En septembre 1984, l'électricité de son studio est coupée. Les factures s’accumulent. Dans un cahier d'écolière, elle note : "J’ai de graves difficultés financières. Je suis lasse de la vie."  Elle ne s'alimente plus. Et du 23 septembre au 6 novembre, elle note les phases de son agonie : "Le jeûne, c’est la mort la plus horrible qui soit (...) Pour un bol de bouillon, une tranche de melon, une orange, on vendrait son âme. Une voisine, une fois, sonne à sa porte. Elle répond : "Fichez-moi la paix." Le mardi 6 novembre, une dernière annotation :

"Je ne peux plus me lever. Mes urines sont rouge sang. J’ai très mai aux reins." 

Auteur: Pichon Marcelle

Info: In Le Monde 27 août 1985. 10 mois plus tard on trouvera son corps momifié

[ suicide par inanition ] [ mourir de faim ] [ famine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel