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résumé

Sa carrière, parmi celle des conducteurs spirituels, est unique. Salué dans sa jeunesse comme le sauveur qui devait venir, Krishnamurti a renoncé au rôle qu’on lui offrait, écarté tous les disciples, rejeté tous guides et précepteurs. Il n’a été le fondateur d’aucune foi nouvelle, n’a proposé aucun dogme nouveau, remettant tout en question, cultivant le doute (surtout dans les moments d’exaltation), il s’est libéré par un effort et une persévérance héroïques de l’illusion et de l’enchantement, de l’orgueil, de la vanité, et de toute forme subtile de domination exercée sur autrui. Il est remonté à la source même de la vie pour y puiser son inspiration et sa force. Pour résister aux pièges de ceux qui voulaient l’asservir et l’exploiter, il a dû faire appel à l’éternelle vigilance.

Auteur: Miller Henry

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[ trajectoire ] [ à revers ] [ lucidité ] [ dégoût ] [ fascination ] [ gourou ]

 

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ensorcelant

L’amour est en dépit de la violence, de la bêtise, du style, de l’envie, du rêve, il est constamment à contre-temps. Il est dans le ravissement et le dégoût, une désappropriation de soi, un désaveu. On ignore ce qui chimériquement s’imprime en nous dès les premières heures de la vie et qui resurgira dans tel ou tel attachement à une certaine couleur de peau, une certaine odeur, vers ce geste-là, cette désinvolture, cet accent, ce mouvement de hanche à peine maqué, cet espacement entre les mots. On ignore presque tout. Mais, dans cette ignorance, il y a un génie. Il y a de l’outre-tombe, de l’entre-rêve, c’est-à-dire un rivage qui s’étend bien plus loin que "moi-même" et anticipe pour nous les batailles à venir, se rend avant d’avoir combattu.

Auteur: Dufourmantelle Anne

Info: Dans "En cas d'amour", pages 193-194

[ inconscient ] [ fascination ] [ fatalité ] [ attirance ]

 
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homme-par-femme

"Il y a un homme dans la maison", me dis-je avec satisfaction. Qu’il est petit quand il est assis. Je le dépasserais si je m’agenouillais derrière lui. J’empoignerais ses cheveux, je renverserais son visage, je verrais sa grimace d’homme, d’homme que j’aurais dérangé. Il a beau être assis avec ses mille métiers qui se débinent. Du haut de sa tour, il boit et il regarde les chariots d’étoiles. Il prend son temps. C’est un homme, c’est un fournisseur. Il a le passé et l’avenir à lui. Le ciel semble plus inquiet que lui. Même plié en deux sur la pierre, il est svelte et fluet. Une taille de jeune fille. Une vraie taille de jeune fille. Des mains romantiques d’adolescent. Ce n’est pas une bête, ce n’est pas un objet. C’est un homme dont je veux disposer. 

Auteur: Leduc Violette

Info: Dans "Ravages", éd. Gallimard, Paris, 1955, page 162

[ fascination ] [ bête étrange ] [ androgyne ] [ possession ]

 

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éloge

Une fois le silène ouvert, avez-vous une idée de toute la sagesse dont il regorge, ô buveurs mes amis ? Sachez-le : qu’on soit beau ne l’intéresse pas, il méprise cela à un point incroyable, comme aussi de savoir si l’on est riche ou si l’on possède tel avantage que la plupart jugent enviable. Pour lui, tous ces biens n’ont aucune valeur, et nous ne sommes rien à ses yeux, je vous l’assure. Il passe toute sa vie à faire le naïf, à plaisanter avec les gens. Mais quand il est sérieux et que le silène s’ouvre, je ne sais si quelqu’un a vu les images fascinantes qu’il contient. Moi, je les ai vues déjà, et elles m’ont paru si divines, et précieuses, et parfaitement belles, et extraordinaires, qu’il me fallait en un mot exécuter toutes les volontés de Socrate.

Auteur: Platon

Info: Discours d'Alcibiade à propos de Soscrate dans "Le Banquet" de Platon, trad. Paul Vicaire, Les Belles-Lettres, Paris, 1989, 216 e

[ portrait ] [ fascination ] [ détachement matériel ] [ pouvoir ]

 

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femme idéale

Je vous ai déjà dit que les femmes sont légion sur cette terre, hein ? La plupart sont acceptables. Et les baisables ne se comptent pas. Mais il arrive que la nature accouche, par un coup de baguette magique, d’une femme exceptionnelle, d’une femme après quoi rien n’a plus de valeur. Vous savez bien, une anatomie à couper le souffle. Chez elle, tout n’est que mouvement, tout bouge divinement, du vif argent, un serpent caché sous les fleurs. Elle dévoile une cheville, une épaule, un genou, un sein, et vous voici lié à elle comme par un invisible aimant. Mais elle vous nargue de ses yeux rieurs et sublimes. Sa bouche esquisse une moue diabolique. Qu’importe, vous êtes suspendu à ses lèvres qui sont pourtant prêtes à se moquer de votre impuissance. De surcroît, cette femme s’habille à merveille et ses longs cheveux électrisent l’atmosphère. On se damnerait pour moins.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Pulp", trad. Gérard Guégan, éd. Grasset & Fasquelle, 1995, pages 66-67

[ fascination ] [ description ] [ modèle escort girl ]

 
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plastination

La nécrophilie est rare, compliquée à satisfaire et plutôt répugnante. Alors que le procédé technique mis au point par notre "artiste" [Gunter von Hagens] autorise en toute impunité et pour les meilleurs motifs, dans la convivialité, une jouissance scopique de la mort, franchissement de ce qui était hier aussi bien interdit qu’impossible. L’authenticité, dans cette affaire, est le bon argument de vente. L’exposition, en effet, n’est pas celle de représentations, mais d’une présentation de l’objet même : il est la limite de ce qui, à la vue, peut être offert. Même exhibé, en effet, le sexe n’est jamais que représentation de l’instance psychique – le phallus, dans la conceptualisation de Lacan – qu’il évoque mais dont se dérobe toute saisie. Le cadavre, en revanche, en est ici la présentification aboutie et enfin manipulable, rendue ici permise par l’honorabilité et les alibis de la procédure. Thanatos n’a jamais été que la limite d’Eros, le réel auquel inéluctablement celui-ci mène et qui, au terme de la répétition des représentations désirables qu’il agence, offre le seul corps "authentique" qui s’expose à la saisie, au moment où celle-ci vient à défaillir. Faute de pouvoir jouir de l’authenticité du sexe, comment ne pas être fasciné par le réel de la mort, qui en est le couronnement ?

Auteur: Melman Charles

Info: Article paru dans Art Press, numéro spécial "Représenter l’horreur", mai 2001, à propos de l'exposition "Les mondes du corps, regards dans le corps humain" au Musée de la technique et du travail à Mannheim

[ fascination ] [ perversion ] [ nouvelle économie psychique ]

 
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énigme

On l’amène au plus proche commissariat où elle doit attendre elle ne sait pas quoi. Elle est assise sur une chaise. Tout à coup lui vient en tête un vers d’un poème qu’elle a lu des années auparavant et qui se change pour elle en une irrésistible injonction : "Plante l’arbre à pain."
Ces mots qui l’avaient surprise à l’époque se répètent sans cesse en elle comme un appel pathétique, jusqu’à ce qu’elle décide "d’y répondre" et de tenter l’impossible : la plantation de l’arbre à pain. Mais c’est un problème !
Et qui parmi les hommes a jamais réussi à planter l’arbre à pain ? La terreur de la famine serait vaincue. La phrase se tord en elle comme un serpent et elle ne peut lui résister. Elle regarde autour d’elle, cherchant de la terre. Elle aperçoit sur le bureau d’un policier un pot de fleurs et quand l’homme a quitté la pièce pour un instant elle vole un peu de terre qu’elle cache dans sa main lorsqu’il revient. Mais où trouver la graine qui donnera l’arbre à pain ? Une graine, une poignée de terre, c’est tout ce dont elle a besoin. Avec la certitude qu’elle va accomplir ce miracle elle cherche et découvre sur le plancher un minuscule objet d’origine inconnue et l’enfouit dans la poignée de terre. D’un geste solennel elle pose terre et graine au milieu du bureau et se rassoit, très fière, le cœur rempli d’une foi enfantine.

Auteur: Unica Zürn Nora Berta Ruth

Info: Dans "L'homme-jasmin", pages 136-137

[ piège ] [ fascination ]

 

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ensorceleuse

Dans une jambe de danseuse le monde, ses ondes, tous ses rythmes, ses folies, ses vœux sont inscrits !... Jamais écrits !... Le plus nuancé poème du monde !... émouvant ! Gutman ! Tout ! Le poème inouï, chaud et fragile comme une jambe de danseuse en mouvant équilibre est en ligne, Gutman mon ami, aux écoutes du plus grand secret, c'est Dieu ! C'est Dieu lui-même ! Tout simplement ! Voilà le fond de ma pensée ! À partir de la semaine prochaine, Gutman, après le terme... je ne veux plus travailler que pour les danseuses... Tout pour la danse ! Rien que pour la danse ! La vie les saisit, pures... les emporte... au moindre élan, je veux aller me perdre avec elles... toute la vie... frémissante... onduleuse... Gutman ! Elles m'appellent !... Je ne suis plus moi-même... Je me rends... Je veux pas qu'on me bascule dans l'infini !... à la source de tout... de toutes les ondes... La raison du monde est là... Pas ailleurs... Périr par la danseuse !... Je suis vieux, je vais crever bientôt... Je veux m'écrouler, m'effondrer, me dissiper, me vaporiser, tendre nuage... en arabesques... dans le néant... dans les fontaines du mirage... je veux périr par la plus belle... je veux qu'elle souffle sur mon cœur... il s'arrêtera de battre... Je te promets ! Fais en sorte Gutman que je me rapproche des danseuses !... Je veux bien calancher, tu sais, comme tout le monde... mais pas dans un vase de nuit... par une onde... par une belle onde... la plus dansante... la plus émue ...

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info:

[ artiste ] [ fascination ]

 

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