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tumulte urbain

Je ne veux plus du splendide soleil silencieux,

Je ne veux plus, Nature, de tes bois ni la lisière paisible de tes bois,

Je ne veux plus du trèfle dans tes champs, de la fléole dans tes prés, de tes maïs ni tes vergers,

Je ne veux plus de ton épeautre épanoui où butinent en essaim les abeilles du neuvième Mois,

Je veux les visages et les rues – je veux l’incessante cohue de ces fantômes sur leurs kilomètres de trottoir !

Je veux interminablement les yeux – je veux les femmes – je veux les camarades les amants par milliers !

Je veux qu’il en vienne de nouveaux tous les jours – je veux tenir des mains différentes dans ma main tous les jours !

Je veux tous les spectacles – je veux les rues de Manhattan !

Je veux Broadway, les soldats qui défilent – je veux le chant de la trompette, le tambour !

(Par compagnies par régiments les soldats – il y a ceux qui partent, les intrépides, ils claquent le feu,

Il y a ceux qui, service fini, rentrent, ils sont jeunes et cependant très vieux, usés, rangs décimés ils marchent regard absent.)

Je veux les rives les quais franges encombrées de coques de navires noirs !

Je les veux toutes ! Je veux une vie intense, pleine à satiété mais multiple !

La vie théâtrale, les salons du bar, les grands hôtels, oui, je veux ça !

La salle des alcools à bord du vapeur, la sortie en mer à plusieurs, la procession aux flambeaux, oui oui !

La brigade en partance pour le front, chariots militaires provisions en piles l’accompagnant ;

Les gens, cela ne finira jamais, ils vont en foule, ils ont des voix fortes, leurs passions, leurs parades,

Les rues de Manhattan comme des artères qui battent, on y entend à l’instant le tambour,

Le chœur, le concert des bruits, cela n’en finit pas, le cliquetis du maniement des mousquets (je n’oublie pas le spectacle des blessés),

Ah ! les foules manhattaniennes, ah ! leur turbulence musicale tous ensemble !

Les visages, les yeux des Manhattaniens, je les veux pour toujours !

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Je demande le splendide soleil silencieux, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 425-426

[ réjouissant ] [ ville ] [ citadin ] [ animation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Abraham, juif religieux, se demande un jour si les relations sexuelles sont vraiment compatibles avec le shabbat. Comme il n'est pas absolument sûr que ce soit un jeu et non un travail, il a peur que ce ne soit un pêché.

Son voisin de palier est un prêtre catholique, et il va lui demander ce qu'il en pense. Le prêtre réfléchit quelques instants, consulte plusieurs ouvrages aussi poussiéreux que volumineux et finit par lui répondre : "Mon fils, tout ce que j'ai trouvé concorde à laisser penser que l’œuvre de chair étant un devoir, c'est assimilé à un travail. J'ai bien peur que vous ne puissiez donc la pratiquer durant le sabbat."

Un peu refroidit, Abraham se dit in petto : "Pfff... Je suis bête d'être allé poser cette question à un prêtre catholique. Qu'est-ce qu'il sait sur le sexe, après tout ?"

Il décide donc d'aller demander à un pasteur de ses amis ce qu'il en pense. Après tout, le pasteur est marié, et en sait certainement plus qu'un prêtre voué au célibat. Il va donc le voir et lui demande son avis. Après mûre réflexion et force de recherches dans de vénérables in-folios, le pasteur lui répond : "Malgré quelques références contradictoires, je crains que les relations sexuelles ne relèvent du travail, les rendant par-là même incompatibles avec shabbat."

De plus en plus agité, Abraham entreprend ce qu'il aurait dû faire depuis le début : interroger le rabbin. Après tout, c'est lui le spécialiste du shabbat. Il prend donc son courage à deux mains, traverse la moitié de la ville et va poser la question au rabbin.

Ce dernier n'a nul besoin de consulter quelque ouvrage que ce soit. Il lui répond immédiatement : "Ne t'inquiète pas, il n'y a aucun doute : les relations sexuelles sont un jeu, pas un travail." Soulagé Abraham est tout de même curieux de la raison qui donne une telle certitude au rabbin.

- Mais, rabbin, pourquoi êtes-vous sûr que c'est un jeu et non un travail, alors que beaucoup d'autres soutiennent le contraire ?

Le rabbin répond doucement :

- Si c'était un travail, ma femme demanderait à la bonne de s'en occuper...

Auteur: Ouaknin Marc-Alain

Info: Tout l'humour juif

[ libido ] [ monopole ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

islam

On peut aisément arguer et comprendre que le voile musulman, surtout intégral, fut instauré afin de protéger les femmes, et accessoirement leur assurer une forme de tranquillité. On pourrait faire la mauvaise langue et annoncer que l'homme musulman a plus de difficultés à se contrôler avec l'autre sexe... alors que ce n'est que la conséquence de quelque chose de beaucoup plus profond. La volonté d'emprise sur l'esprit, de formatage (c'est comme ça et pas autrement, si tu n'est pas d'accord tu es un renégat, un mécréant). Plus avant encore et plus grave je pense : on déresponsabilise le mâle en lui inculquant que la femme est une mère - la sienne bien sûr pour commencer, et une femme-épouse, reproductrice au premier chef. Le tout bien évidemment sans possibilité de remise en question : contrôle total du dogme.
Beau travail ma foi, surtout lorsqu'on constate que les femmes musulmanes bien endoctrinées (verrouillées ai-je envie de dire) sont les plus efficaces en terme de prosélytisme. Tout simplement parce que ce sexe a été, est, et sera, au centre du jeu de la vie humaine. Ce qui fait penser, par parenthèse, au système judaïque, où la confession passe par la mère. Certains systèmes dogmatiques religieux ont développé de redoutables artifices pour la conservation de leur pouvoir. C'est à se demander si toute les réflexions de ces coteries ne portent pas principalement sur ce point.
Résultat : les musulmans se reproduisent beaucoup et vite, ce qui peut être vu comme inquiétant, que ce soit pour la surpopulation, ou pour l'avenir de la civilisation occidentale.
Le langage est la drogue des hommes, ils s'y raccrochent, plus encore lorsqu'il correspond à des habitudes communautaires ancrées. Réconfort. La crédulité de l'humain est si invraisemblable, sa curiosité et son imagination si grandes, que ce pouvoir des mots est devenu l'arme principale des dirigeants dans le grand jeu du monde des idées. C'est par lui que tout se passe et se passera désormais. La profusion des images qui l'accompagne - le politiquement correct - n'étant là que pour programmer un peu plus le quidam par le biais de l'émotion. L'image vous absorbe, l'émotion vous submerge... SIdération, itération du message - donc programmation inconsciente-, aveuglement et manque de recul de votre discernement, vous voilà acquis.

Auteur: Mg

Info: 21 sept. 2019

[ nickab ] [ doctrine ] [ religions ] [ pouvoir écrit ] [ propagande ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transgenre

Le hasard m’avait fait perdre mon chemin, au milieu d’un bois aux rameaux touffus ; j’entendis retentir un cri perçant à mes côtés, comme celui d’une femme qui implorait de l’aide. J’accourus et sur un lac limpide comme le cristal j’aperçus un faune qui avait pris dans ses filets au milieu de l’onde une jeune fille nue : le barbare voulait la dévorer.
Je m’élance, l’épée en main, ne pouvant la sauver autrement, et j’ôte la vie à ce pêcheur barbare. À l’instant elle saute dans le lac : "Tu ne m’auras pas défendu en vain, dit-elle, et tu en seras magnifiquement récompensé : tu obtiendras tout ce que tu demanderas, car je suis une nymphe qui habite cette onde pure. Mon pouvoir t’étonnera : je suis maîtresse des éléments de la nature ; tout ce que tu désires, ma puissance peut te l’accorder ; laisse-moi le soin de te satisfaire. Grâce à mon art, la lune descend des cieux, le feu se glace et l’air devient solide ; avec quelques paroles seulement je fais trembler la terre et arrêter le soleil ".
Je ne demandais point, devant ces propositions à obtenir des trésors, à dominer les peuples et les États, d’être plus puissante ni plus valeureuse, de triompher dans toutes les guerres, mais je la suppliais seulement de m’accorder, de m’enseigner les moyens de contenter vos désirs, par quelque manière que ce fut, m’en rapportant à son jugement. Je lui avais à peine exposé mes vœux, que je la vis se plonger une seconde fois dans l’onde : elle ne fit d’autre réponse à mon discours que de me lancer quelques gouttes de l’eau enchantée : cette goutte ne m’eut pas plus tôt touché le visage que, sans savoir comment, je me trouvais toute changée. Je le vois, je le sens et je puis le croire à peine, je sens que de femme je suis devenue homme.
Et, si vous ne pouviez le vérifier à l’instant, vous eussiez eu peine à le croire. Mais dans ce sexe comme dans l’autre, je suis encore prête à obéir à vos volontés. Commandez et vous me verrez sans relâche et sans trêve à vos ordres. À ces mots, je fis en sorte qu’en avançant la main elle put se convaincre de la vérité.

Auteur: L'Arioste Ludovico Ariosto

Info: Roland furieux (Fleur-d’Épine et Richardet)

[ magie ] [ confirmation ] [ baptême ] [ femmes-hommes ] [ inversion ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

femmes-par-hommes

L'enseignement de l'improvisation chez les jeunes, disons entre 10 et 20 ans, a fait partie des principales compétences et centres d'intérêt de ma profession de musicien de jazz. (Le jazz est la musique des musiciens, ces derniers étant en principe beaucoup plus ouverts que ce mot implique. En fait dans le jazz on s'amuse, on mélange un peu tout, les styles, les tonalités, signatures rythmiques, timbres... souvent avec bcp de notes... ce qui génère souvent un résultat désagréables pour un public habitué à des choses plus simples.).
Educateur durant près de 25 ans, puis directeur quelques années d'une institution de près de 1000 élèves, mon expérience est aussi nourrie de nombreuses discussions avec les enseignants d'ici ou d'ailleurs. Pour en sortir avec un poncif, qui résume un point de vue bien sûr subjectif. Subjectif puisque, probablement par crainte de certaines tensions, je n'ai jamais poussé plus que ça le dialogue sur ce sujet avec mes collègues enseignantes.
Bref voilà la parole d'un gars qui a principalement discuté avec d'autres gars sur le sujet.
Ce poncif le voilà.
Dans le cadre d'un cours de musique, d'un cours d'instrument, les filles aiment coller à la partition, elles préfèrent un cadre précis, qu'on leur dise quoi faire, de A à Z, le demandent en quelque sorte, se rassurent.
Les mecs auront eux beaucoup plus tendance à vouloir s'amuser - parfois très longtemps. Par exemple en jouant et improvisant avec deux accords posés sur un motif rythmique simple, en explorant les variations... en se mettant en transe, ai-je envie d'écrire ici.
Fin du poncif.
Les quelques extraits de cette chaîne ont donc été retenus au cours du temps parce qu'ils me paraissent expliciter cette idée d'une "différence" fondamentale entre les genres sexuels dans le monde animal et donc humain. Différences ayant pour roche-mère le "rôle", la fonction nidificatrice, reproductrice... de la femelle. Rôle bien différent de celui du mâle, plutôt vagabond polygame, destiné à exister à tout prix devant elle jusqu'à ce que cette dernière, (devenue compagne chez certaines espèces au fonctionnement moins "mécanique"), accepte de se faire parasiter par d'autres gènes.
Parce que : une fois cette mission menée à bien, il y a pas mal de races où on a l'impression que le rôle de l'inséminateur s'arrête.

Auteur: Mg

Info: 23 août 2017

[ mâles-femelles ]

 
Mis dans la chaine

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obsédés

Le créateur de Maigret était un "sex addict" qui devait faire l'amour plusieurs fois par jour, obsession qui le mènera de prostituées en maîtresses pour "connaître la vérité" (Simenon comme beaucoup mélangeait jouissance physique et illumination mystique), mais aussi celle qui fait la matière de son oeuvre et qui s'est aussi matérialisée par l'expression "l'homme aux dix mille femmes", fanfaronnade enregistrée lors d'un entretien croisé avec Federico Fellini. Même si Simenon a ensuite parlé de "boutade", cette étiquette lui resta, marque d'une sexualité exposée dans ses Mémoires intimes et ses Dictées. Bref il expérimentera beaucoup en ce domaine : maîtresses multiples, partouzes, échangisme... Il lui fallait trois rapports sexuels par jour, disait-il. Les anecdotes pleuvent sur son goût pour le sexe brut, cru, animal. Les femmes l'attirèrent tôt. A 7 ans, il se régalait l'oeil et la narine aux nudités dévoilées et aux odeurs fortes charriées par les jeunes pensionnaires de sa mère. Son premier amour l'éblouit à 11 ans, à l'église où il est enfant de choeur, et son dépucelage par une fille plus âgée que lui, un an plus tard, lui laisse un souvenir à la fois douloureux et fasciné. A moins de 17 ans, il est embauché à la très catholique Gazette de Liège. Il y rencontre un marlou qui lui fait découvrir le monde de la prostitution. C'est une révélation. Sa vie durant il aimera plus que tout celles qu'il appelle les "professionnelles", refusant les mots de "pute" ou "putain", dédaignant les mauvais gags qui entourent leur métier. "Jamais je ne les ai considérées comme ça, dira-t-il un jour... Je les ai toujours étreintes avec la même tendresse humaine... Ce sont des femmes avides d'un contact humain. Quand elles le trouvent, je vous assure que vous vous trouvez devant de vraies femmes, et presque de petites filles. Elles retrouvent toutes leur joie innocente".

L'auteur de ces lignes compilées logea quelques mois dans un petit immeuble de Lausanne, propriété d'un gendarme vaudois pour l'anecdote. Y étant l'unique locataire à gagner sa vie hors du "pain de fesse" il verra ainsi défiler tout un inventaire de mâles en quête de décompression. Parmi eux, une unique fois, "calure d'écrivain la pipe au groin", un peu gêné : Simenon.

Auteur: Mg

Info: 16 mai 2020

[ éléments biographiques ] [ littérature ] [ femmes-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rêve

Une certaine nuit d'été, après matines, ma mère, ayant reposé ses membres sur un banc excessivement étroit, fut bientôt accablée par le sommeil, et il lui sembla qu'elle sentait son âme sortir de son corps. Son âme, après avoir été conduite comme à travers une galerie, se trouva transportée au bord d'un puits. Lorsqu'elle s'en fut bien rapprochée, il sortit, du fond de ce puits, des ombres d'hommes, dont la chevelure paraissait rongée de teigne, et qui voulaient la saisir de leurs mains et l'entraîner dans le gouffre. Mais voici qu'une voix, se faisant entendre derrière cette femme toute tremblante et misérablement agitée par leur attaque, s'adressa à eux et leur cria: "Gardez-vous de toucher à cette femme." Chassées par cette voix, les ombres se replongèrent dans le puits. Ainsi délivrée, elle s'arrêta sur le bord, et tout à coup elle vit apparaître mon père devant elle, avec la figure qu'il avait dans sa jeunesse. L'ayant regardé bien attentivement, elle lui demanda d'une voix suppliante s'il était, en effet, cet homme qu'on appelait Everard (car c'est ainsi qu'il se nommait jadis); et celui-ci lui répondit négativement. Il n'est pas étonnant que l'esprit ait nié d'être distingué par le nom qu'il portait autrefois, quand il était homme; car un esprit ne doit faire à un esprit d'autre réponse que celle qui convient aux choses spirituelles. Or, il serait complètement absurde de croire que les esprits puissent réciproquement avoir connaissance de leurs noms, puisque dans ce cas nous ne devrions, dans la vie à venir, connaître que ceux qui ont été des nôtres. D'ailleurs, il n'est nullement nécessaire que les esprits aient des noms, eux pour qui toute vision, toute science même de vision est intérieure. Celui qui apparaissait à ma mère, ayant donc nié qu'il s'appelât ainsi qu'elle disait, et ma mère cependant n'en ayant pas moins la conviction que c'était lui-même, lui demanda en quel lieu il séjournait: il lui indiqua une place non loin de celle où ils étaient. Elle lui demanda encore comment il se trouvait. Lui alors, découvrant son bras et son flanc, lui montra l'un et l'autre tellement meurtris, tellement déchirés de nombreuses blessures, que celle qui le vit en éprouva une grande horreur et un violent ébranlement dans tout son corps.

Auteur: Guibert de Nogent

Info:

[ songe ]

 

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femmes-par-hommes

Maintenant, réfléchissant dans le noir à leur passé, il s'apercevait qu'il ne pouvait y avoir qu'une raison à la façon acrobatique et distante que Nora avait de faire l'amour : comme les prostituées qui vendent leur corps, mais non leur plaisir, Nora, simplement, ne l'aimait pas. Toutefois cette explication ne lui sembla pas satisfaisante : Nora répétait constamment qu'elle l'aimait dans les occasions les plus intimes et les plus désintéressées et il n'avait pas de raison d'en douter. Mais alors ? Il se dit que son manque de participation à l'amour ne pouvait s'expliquer que s'il l'entendait au-delà des limites du rapport sexuel. En réalité, pensa-t-il, la manière qu'avait Nora de faire l'amour sous-entendait une attitude psychologique analogue : aux démonstrations amoureuses de Lorenzo elle répondait, en fait, par l'immobilité, l'indifférence, carrément par l'agacement et la répulsion. Maintenant, à y bien repenser, il se rappela que Nora n'aimait pas être caressée sur le visage, alors que c'est une des caresses les plus affectueuses ; dès qu'il ébauchait ce geste, elle ne pouvait s'empêcher de détourner la tête. Qu'est-ce que cela signifiait ? Comment cela pouvait-il être compatible avec l'affirmation obstinée et sincère de Nora qui prétendait l'aimer ? Lorenzo se souvint du comportement analogue d'un de ses chats, chez ses parents, sauvage et méfiant, habitué à vivre à la maison le jour et sur les toits la nuit, il se dérobait à la caresse ou se retournait et faisait mine de le griffer. Lorenzo avait demandé à sa mère pourquoi l'animal ne voulait pas être caressé. Elle avait répondu :
- Parce que tu ne lui plais pas.
- Mais nous lui donnons une maison, de la nourriture, il devrait au moins se laisser caresser.
- Il est égoïste, il veut recevoir et non pas donner. Ou plutôt, si tu réfléchis un peu, il y a quelque chose qu'il nous donne.
- Quoi ?
- Sa beauté. Il est beau. Il se laisse contempler, il ne veut pas donner davantage.
Maintenant, en repensant aux mots de sa mère, il crut pouvoir expliquer l'attitude de Nora dans l'amour. Comme le chat de sa mère, Nora était simplement égoïste : tout en acceptant son amour, elle ne ressentait pas le besoin d'y répondre, elle se contentait de vivre sous ses yeux, de se laisser regarder.

Auteur: Moravia Alberto

Info: La femme léopard

[ distantes ] [ froides ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

roman familial des névrosés

Louis Destouches n’a pas pris comme pseudonyme le prénom de sa mère mais celui de sa grand-mère, Céline Guillou. Qu’on ait bâti des quantités de thèses sur l’inverse en dit long concernant les obsessions de nos contemporains. […] Il ne peut s’agir d'une légitimation par la mère : celle-ci s’appelait Marguerite ; et Céline n’était que son troisième prénom, celui qu’on n’utilise jamais. Il s’agit au contraire d'une remontée à la mère de sa mère, d'une remontée de la fille à la mère, d'une effectuation de ce parcours spécialement interdit qui consiste à traverser l’intimité de ce qui peut, aux yeux d’un fils, se nouer comme reproches étouffés entre une matrice et une plus-que-matrice, une grand-matrice, une outre-mère. […] Ce détail prend toute son importance quand on sait les sentiments de tendresse qu’il avait pour sa grand-mère, des sentiments qui résistent même à la transposition dans la fiction de Mort à crédit, alors que l’amour pour la mère y est considérablement abîmé. […] Qu’il se soit assuré par ce pseudonyme d’être lui-même "bien venu", "réussi", c’est-à-dire moins raté que dans son engendrement officiel et maternel, cela ne fait aucun doute. D’ailleurs, qu’a donc pensé Marguerite Destouches du premier livre de son fils ? "Elle a trouvé ça dangereux et méchant et que ça faisait des histoires", dira-t-il. […]

Une ultime précision : comment Mme Destouches appelait son fils, le petit Louis-Ferdinand ? Simplement Louis, comme ses proches et ses amis le nommeront toute sa vie. Or, le personnage central de ses romans ne se prénomme jamais Louis. Toujours Ferdinand. C’est-à-dire que, prenant comme nom le prénom de sa grand-mère tout en faisant croire qu’il s’agit de celui de sa mère, il prend comme prénom de fiction le prénom que sa mère a laissé vacant, prénom si proche et en même temps si différent de celui du père. Ce qui fait que de toute façon, nom et prénom, nom d’une vieille femme morte, prénom jamais utilisé, excèdent radicalement le contrôle maternel, ce qui ne peut être sans rapport avec la décision d’écrire, c’est-à-dire plus généralement de consommer la rupture avec la grande bouche dentée de la matrice historique, avec l’oralité consommatrice qui fait enfler et danser l’hystérie. Céline n’a littéralement pas de nom : ce sont volontairement trois prénoms qui s’étalent sur les couvertures de ses livres.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, pages 81-83

[ remaniement ] [ généalogie ] [ signification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-homme

Combien d'hommes ai-je entendu dire qu'ils désiraient avoir une femme intelligente dans leur vie.

Je les encourage à y réfléchir.

Les femmes intelligentes prennent des décisions par elles-mêmes, ont des désirs propres et fixent des limites.

Tu ne seras jamais le centre de sa vie parce que celle-ci tourne autour d'elle-même.

Une femme intelligente ne va pas se laisser manipuler ou faire du chantage, elle ne culpabilise pas et assume ses responsabilités.

Les femmes intelligentes questionnent, analysent, disputent, elles ne se contentent pas, elles avancent.

Ces femmes ont eu une vie avant toi et elles savent qu'elles continueront à en avoir une une fois que tu seras parti.

Elle est là pour proposer, pas pour demander la permission.

Ces femmes ne cherchent pas dans le couple un leader à suivre, un papa qui résoudra leur vie ou un fils à sauver.

Elles ne veulent pas te suivre ni tracer la voie de qui que ce soit, elles veulent seulement marcher à tes côtés.

Elles savent que la vie sans violence est un droit, pas un luxe ni un privilège.

Elles expriment aussi bien la colère, la tristesse, la joie et la peur, parce qu’elles savent que la peur ne les rend pas faibles de la même façon que la colère ne les rend pas "masculines".

Ces deux émotions et les autres, toutes ensemble, les rendent humaines. Et c'est tout !

Une femme intelligente est libre parce qu'elle s'est battue pour sa liberté.

Mais ce n'est pas une victime, c'est une survivante.

N'essaie pas de l'enchaîner parce qu'elle saura comment s'échapper.

Souviens-toi qu’elle l'a déjà fait.

La femme intelligente sait que sa valeur ne réside pas dans l'apparence de son corps

ni ce qu’elle fais avec.

Réfléchissez à deux fois avant de la juger sur son âge, sa taille, sa corpulence ou sa sexualité, parce que c'est de la violence émotionnelle et elle le sait.

Donc... avant d'ouvrir la bouche pour dire que tu veux avoir une femme "intelligente" dans ta vie, demande-toi plutôt si toi, tu es vraiment fait pour rentrer dans la sienne."

Auteur: Internet

Info: Attribué à Gabriel Garcia Marquez

[ partenaire féminine ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste