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femmes-par-hommes

Qu'avez-vous appris si ce n'est à manoeuvrer votre queue dans un trou en tout point semblable à celui dont vous êtes issu, avec toujours le même résultat, plus ou moins divertissant, et toujours dans l'illusion que l'applaudissement des muqueuses d'autrui va à votre seule personne, que les cris de jouissance vous sont adressés à vous, alors que vous n'êtes que le véhicule inanimé de la jouissance de la femme qui vous utilise, indifférent et tout à fait interchangeable, bouffon dérisoire de sa création. Vous le savez bien, pour une femme tout homme est un homme qui fait défaut. Et vous savez également ceci, Valmont: bien assez tôt le destin vous enjoindra de n'être même plus cela, un homme qui fait défaut. Au fossoyeur de trouver ensuite sa satisfaction.

Auteur: Müller Heiner

Info: Quartett, Précédé de La mission, Prométhée, Vie de Gundling...

[ supérieures ] [ sexe ]

 

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Femme, soeur, amie,
J'ai tourné autour de ton ventre plus de fois que je n'ai couru les bals.
Femme, soeur, amie, amante,
J'ai contemplé ton ventre plus souvent que les arts d'ici-bas, que les constellations là-haut.
Femme, soeur, amie, amante, prêtresse,
j'ai écouté ton ventre avec tant de croyance que ne m'en restait plus pour la croyance en l'homme.
Femme, soeur, amie, amante, prêtresse, pécheresse, j'ai appris de ton ventre plus que ne m'enseignèrent les livres.
Femme, soeur, amie, amante, prêtresse, pécheresse, agnelle, louve, succube, garce, grâce, FOLLE, j'ai noyé dans ton ventre plus de raison que ne s'en vidait mon esprit.
Mais , Femme unique, jamais, au grand jamais, je ne pourrai jurer, sur ton vente, à sa source, que je sais où je vais lorsque je vais en lui.

Auteur: Moreau Marcel

Info: Tectonique de la femme, Editions Cadex, 2006

[ poème ]

 

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Je pourrais jamais tout écrire combien qu'elle me dégoûtait. À travers le monde entier y a des camions chaque minute qui écrasent des gens sympathiques... La mère Vitruve elle émanait une odeur poivrée. C'est souvent le cas des rouquines. Elles ont je crois, les rousses, le destin des animaux, c'est brute, c'est tragique, c'est dans le poil. [...] Le feu au cul comme elle avait, ça lui était difficile de trouver assez d'amour. À moins d'un homme saoul. Et en plus qu'il fasse très nuit, elle avait pas de chance ! De ce côté-là je la plaignais. [...] Elle avait pas d'économies, tout ça se pressent très bien, y a pas besoin d'en causer. Pour croûter et jouir en plus il fallait qu'elle coince un client par la fatigue ou la surprise. C'était un enfer.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Mort à crédit

[ laideur ] [ rousse ]

 

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L'été, leurs corps prennent chaud. La chaleur s'infiltre par les pores de leur peau nue. La lumière brûlante pénètre leur intimité obscure ; je l'imagine glisser en elles et tourbillonner, les attiser. Tel un liquide noir luisant qui ondule sous leur peau. Elles se dévêtent, elles ôtent toutes leurs épaisseurs, les couches superposées qu'elles portent l'hiver, et laissent le soleil les toucher. Se poser sur leurs bras, leur effleurer la nuque. Il ruisselle entre leurs seins et elles renversent le tête en arrière pour le sentir sur leur visage. Elles ferment les yeux, elles ouvrent la bouche, une bouche peinte ou nue. La chaleur bouillonne sur les trottoirs à leur passage, leurs jambes nues s'entrouvrent, leurs jupes légères frémissent au rythme de leurs pas. Les femmes. L'été, je les regarde, je les hume, et je conserve leur souvenir.

Auteur: French Nicci

Info: Dans la peau

[ érotisme ] [ obsédé ]

 

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Karl n’y connaît rien aux femmes, du moins rien qui soit vrai ou utile. Il sait de quoi elles ont l’air et comment elles parlent, il en sait un peu sur leurs corps et les services qu’elles rendent, mais il ne sait plus rien d’autre. Il ne suffit pas d’être sorti d’elles pour connaître les femmes, pas plus qu’il ne suffit d’entrer dans leur corps. Un homme qui entre dans une femme peut ne jamais la connaître, car pour cela il faut beaucoup de temps et un désir qui ne s’éteigne pas avec le jour.
Chaque femme est une somme de parcelles innombrables, une pour chaque homme passé, pour chaque homme aimé, pour chaque douleur, pour chaque enfant. Certaines parcelles sommeillent jusqu’à ce qu’un effleurement les fasse tressaillir, d’autres brûlent d’un feu autonome, même si rien ne vient le nourrir.

Auteur: Camarneiro Nuno

Info: Les hommes n'appartiennent pas au ciel

[ mystère ]

 

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J’ai été extrêmement impressionné par la nature animale de l’inconscient de la femme, et j’ai des raisons de penser que sa relation à l’élément dionysiaque est très forte. […] Tout se passe comme si, chez l’homme, la composante animale s’arrêtait à la moelle épinière, alors que, chez les femmes, elle pénètre jusqu’à la base du cerveau ; on pourrait dire encore que l’homme maintient le royaume animal en lui en dessous de la ceinture, alors que, chez la femme, il imprègne tout son être. Lorsque l’homme s’en aperçoit chez la femme, il pense tout de suite que la nature animale de celle-ci est exactement comme la sienne, à la seule différence qu’elle en a davantage. Or, c’est complètement faux, car il y a de la spiritualité dans l’animalité de la femme ; tandis que, chez l’homme, il s’agit seulement de brutalité.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Introduction à la psychologie jungienne", page 223

[ vision du monde ] [ sauvage ] [ gaïa ] [ mammifère ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

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La rue ensoleillée se déroulait devant lui, les parfums colportés par les filles coulaient à flots dans le caniveau, les jambons suspendus aux devantures des épiceries et les tonneaux de tarama, de harengs fumés et de fromage dressaient le tableau de l'abondance et du bonheur universels comme le bruit de la rue, le bourdonnement des abeilles, les chevaux décharnés des cochers et même cette merveilleuse statue équestre de Matthias Corvin qui se trouvait juste là, bien installée sur son socle.
Il était adossé au cadre jaune d'une vitrine, en compagnie d'une bande d'amis, lorsqu'il la vit passer dans un groupe de filles. Le groupe des garçons salua avec de grands gestes, de sorte que toute la rue détourna le regard pour elle. Elle portait un tailleur bleu, aux lignes épurées, et un chapeau de velours noir aux larges bords. Elle s'avançait avec sa démarche royale, distribuant sans compter des fleurs de sourires. Elle réserva à Negrisor un sourire si particulier qu'ils se retournèrent tous pour le regarder.

Auteur: Mihaescu Gib I.

Info: La Femme chocolat

[ fascinante ]

 

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Comme ce matin-là, un samedi, dix heures. Juliane Bacardi, ma conseillère financière, voulait me voir. Le mot conseillère était en trop, dans l'intitulé de son poste. En tout cas pour moi. Le seul conseil qu'elle m'avait jamais donné c'était de fermer ma boutique et de trouver un vrai travail. Salope. Je pouvais pas la blairer. C'était une Française ultra Française, de bonne famille, bien élevée, le genre de meuf qui ne dit jamais par contre mais en revanche. Le genre de meuf qui, dans un bar, vous repère tout de suite et vous évite pour se blottir contre des Clément ou des Benoît, inoffensifs et pas drôles. Pas drôle non plus, la Juliane. Quand je l'ai rencontrée au tout début, pour lancer ma boutique, je l'ai joué mec enthousiaste et enjoué. Je lui ai dit que j'avais un nom de juif et une tête d'Arabe mais qu'en fait j'étais normal. Ce genre de vannes, aux Buers, ça faisait marrer tout le monde. Mais dans la presqu'île, pas du tout, et à la Banque Populaire encore moins.

Auteur: Schwartzmann Jacky

Info: Demain c'est loin. Page 13, Points, 2018.

[ rébarbative ] [ conventionnelle ] [ bourgeoise ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

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Quand elle était petite, j'avais toujours peur qu'elle ne meure. C'est une idée que j'avais, tu vois. Parce qu'elle avait l'air si fragile et que moi, je ne l'avais pas aimée d'un coup. Ça m'avait pris le temps.
C'est quand elle a commencé à parler. Elle était toujours dans mes jambes. Elle venait à l'atelier; tiens, justement là où tu es, devant l'étal, c'était sa place. Elle me causait sans arrêt. Pourquoi ceci, pourquoi ça. Elle m'attrapait par les doigts. Tu l'aurais vue, Thérèse, en ce temps-là ! Ça ne devrait pas grandir.
(...)
Ça ne devrait pas grandir, mais forcément, ça grandit. Tout d'un coup, elle est devenue une femme. On ne s'y attend pas. Y a tout pour faire une femme, là, à côté de toi. Mais tu ne fais pas attention.
Jusqu'à ce que ça éclate. Tu es là avec quelqu'un d'autre. Un temps, tu te rassures : le corps a changé, mais dedans, c'est toujours ta petite fille, que tu t'imagines.
Jusqu'au jour où la femme a bouffé la gamine, de l'intérieur.

Auteur: Job Armel

Info: Baigneuse nue sur un rocher

[ grandir ]

 

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Joséphine était plus âgée que lui (...). A la voir habillée et coiffée avec mesure, on ne devinait pas qu'elle était une personne ardente. Au départ, d'ailleurs, Narcisse, qui ne s'en doutait pas, s'était intéressé à elle presque par amusement. Au guichet de la banque où elle l'accueillait, il avait vite compris que " le coup était jouable " - je reprends son expression. Et dès leur première rencontre, Joséphine révéla une qualité qui euphorisait chaque fois Narcisse : elle gémissait. Elle s'exprimait, chuchotait, câlinait avec des mots qu'il importe peu de reproduire ici. Elle aimait susurrer le prénom de Narcisse. Cela électrisait Narcisse ; il se sentait alors puissant, efficace, performant. Oui, Joséphine avait l'expérience et le talent pour encourager un homme. Son corps était accueillant, et, à la différence de la plupart des femmes de notre pays - les lycéennes en particulier, qui faisaient l'ordinaire de la vie sexuelle de Narcisse -, elle prenait l'initiative, embrassait en retour. Dès la première étreinte, elle avait su découvrir les endroits les plus sensibles de Narcisse, et les exploitait calmement, habilement.

Auteur: Ananissoh Théo

Info: Un reptile par habitant

[ sensuelle ] [ habile ]

 

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