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pensée-de-mort

C’est à cette époque, l’an dernier, que je mourus.
Je sais que j’entendais le Maïs,
Comme on me transportait le long des Fermes –
Il avait mis ses Glands –

Je songeais combien il serait doré –
Quand Richard irait au moulin –
Et alors, je voulus sortir,
Mais quelque chose me retint.

Je songeais au Rouge – des Pommes tassées
Entre les rangs d’Eteules –
Aux Charrettes allant penchées dans les champs
Pour charger les Citrouilles –

Je me demandais qui me regretterait, le moins,
Et lorsque viendrait Thanksgiving,
Si Père multiplierait les couverts –
Pour faire une Somme égale –

Et cela troublerait-il la joie de Noël,
Que mon Bas soit suspendu trop haut
Pour qu’un Santa Claus puisse atteindre
L’Altitude de ma personne –

Mais ces pensées, me chagrinaient,
Alors, j’ai songé à l’inverse,
Qu’à pareille époque, en une année parfaite –
Eux-mêmes, viendraient à moi –

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 16, 445, trad Claire Malroux

[ morts-vivants ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage

Tibère était gros, robuste, et d'une taille dépassant la moyenne ; large d'épaules et de poitrine, il avait, de la tête aux pieds, tous les membres bien faits et heureusement proportionnés ; sa main gauche était plus souple et plus forte que l'autre ; les articulations en étaient si fermes, qu'il pouvait percer du doigt une pomme récemment cueillie et sans tare, et d'une chiquenaude blesser la tête d'un enfant ou même d'un adolescent. Il avait le teint blanc, les cheveux plantés assez bas derrière la tête, de sorte qu'ils lui couvraient même la nuque, ce qui paraissait être chez lui un trait de famille ; un visage noble, quoique souvent parsemé tout à coup de boutons ; des yeux très grands, qui, chose extraordinaire, voyaient même la nuit et dans les ténèbres. [...] Il marchait le cou raide et dressé fièrement, le visage d'ordinaire contracté, en général sans rien dire ou en n'adressant que de très rares paroles même à ceux qui l'entouraient.

Auteur: Suétone

Info: Vies des douze Césars, tome 2, Tibère, Caligula, Claude, Néron, livre 3 Tibère, LXVIII

[ historique ]

 

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exode

Cette image Migrant Mother (1936) de Dorothea Lange est devenue une icône de l’histoire de la photographie moderne, comme de l’histoire des Etats-Unis, de ce moment de la Grande dépression. En 1933, une des premières lois décidée par Theodore Roosevelt juste après son élection est l’Agriculture Adjustment Act qui vise à inciter les agriculteurs à produire moins de façon à permettre une remontée des prix des denrées alimentaires. En effet, à cause de la crise économique, les Etats-Unis produisent trop au regard d’une consommation très faible. Entre 1910 et 1950, des états comme le Colorado, le Texas, l’Oklahoma ou l’Arkansas vont perdre ainsi un quart de leur population : les fermiers en quête de travail se déplacent massivement vers les vallées fertiles de Californie où se créent les premières fermes industrielles. Florence Owens Thompson, originaire de l’Oklahoma, incarne à elle seule les conditions de cette migration économique qui a concerné des milliers de personnes arrivées en Californie tout au long des années 1930.

Auteur: Viewing Pia

Info: https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/france-culture-passe-le-bac-13-reviser-lepreuve-dhistoire-avec-la-fabrique?

[ contextualisation ] [ pression économique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

adipeux

J'en ai eu une qui avait un drôle de truc... Tous les matins, avant de passer sa chemise, tous les soirs, après l'avoir retirée, elle restait nue, à s'examiner des quarts d'heure, minutieusement, devant la psyché... Puis, elle tendait sa poitrine en avant, se renversait la nuque en arrière, levait d'un mouvement brusque ses bras en l'air, de façon que ses seins qui pendaient, pauvres loques de chair, remontassent un peu... Et elle me disait :
- Célestine... regardez donc !... N'est-ce pas qu'ils sont encore fermes ?
C'était à pouffer... D'autant que le corps de Madame... oh ! quelle ruine lamentable !... Quand, de la chemise tombée, il sortait débarrassé de ses blindages et de ses soutiens, on eût dit qu'il allait se répandre sur le tapis en liquide visqueux... Le ventre, la croupe, les seins, des outres dégonflées, des poches qui se vidaient et dont il ne restait plus que des plis gras et flottants... Ses fesses avaient l'inconsistance molle, la surface trouée des vieilles éponges...

Auteur: Mirbeau Octave

Info: Le journal d'une femme de chambre

[ obèse ] [ flasque ] [ littérature ]

 

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pornographie

Une serviette autour des épaules, dégoulinant, il emprunta l’étroit couloir jusqu’à sa chambre, un minuscule espace triangulaire tout au bout de l’appartement. Sa console d’holoporn s’alluma à son arrivée et une demi-douzaine de filles souriantes le regardèrent avec une joie non dissimulée. Elles semblaient situées par-delà les murs, dans des panoramas brumeux d’espace bleu pâle, leurs dents blanches et leurs jeunes corps fermes brillant comme des néons. Deux d’entre elles s’avancèrent et commencèrent à se toucher.

"Arrêtez", dit-il.

La console de projection s’éteignit aussitôt ; les filles fantasmes disparurent. L’appareil avait autrefois appartenu au grand frère de Ling Warren ; les cheveux et les vêtements des femmes étaient datés et plutôt ridicules. On pouvait leur parler et leur demander de se faire des choses toutes seules ou bien à plusieurs. Bobby se rappelait qu’à treize ans, il était amoureux de Brandi, celle avec le pantalon de latex bleu. Désormais, il aimait surtout les projections pour la sensation illusoire d’espace qu’elles offraient dans la chambre de fortune.

Auteur: Gibson William

Info: Dans "Comte zéro", trad. Laurent Queyssi, éd. Au diable vauvert, 2022, page 60

[ futuriste ] [ virtuelle ] [ hologramme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

obsolescence programmée

Ce n’est pas la nouveauté qui nous désenchante, c’est au contraire le règne fastidieux de l’innovation, de la confusion incessamment renouvelée, c’est ce kaléidoscope tournant d’instantanéités universelles qui nous fait vivre sans perspectives de temps ou d’espace comme dans les rêves ; c’est l’autoritarisme du changement qui s’étonne de nous voir encore attachés à la nouveauté qu’il recommandait hier, quand il en a une autre à nous imposer et qui empile à la va-vite ses progrès techniques les uns sur les autres sans faire attention que nous sommes là-dessous.

De ces marchandises il n’est pas entendu qu’elles puissent vieillir, ce qui marque la camelote ; elles doivent être neuves puis disparaître sous peine de se métamorphoser en encombrants et ridicules détritus. Tout doit être si bien récent et provisoire qu’on ne puisse concevoir un après, à ce qui est ainsi dépourvu de maintenant. Ce sont dans ce chaos les objets inexplicablement épargnés, les fermes attachements, tel usage ou manière tout simplement laissés à eux-mêmes et vivants, des répits imprévus, le coassement des grenouilles, qui font figure insolite de nouveauté

Auteur: Bodinat Baudouin de pseudo

Info: La vie sur terre. Paris : Éditions de l’Encyclopédie des nuisances

[ remplacement ] [ choses ] [ jetables ] [ non durabilité consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-femmes

[Elle a] feuilleté les journaux en pile que Claudine lisait. Consternation. Sur un ton de connivence amusée, foison de petits conseils pour être une putain à la page. Et se mêlant de tout, que tout rentre dans des cases, et comment il faut jouir, et comment il faut rompre, et comment se tailler, se teindre jusqu'aux poils de la chatte, et comment on doit être du dedans au dehors. Ton faussement débonnaire, propagande imbécile pour être comme il faut.
Après des siècles d'interdiction de montrer, femmes sommées d'exhiber qu'elles ont bien tout aux normes, qu'elles se sont calibrées : voilà mes jambes interminables, glabres et hâlées, mon derrière correctement musclé, mon ventre plat nombril percé, mes seins énormes fermes et moulés, ma belle peau saine et pas vieillie, mes cils sont longs, mes cheveux brillants.
Contrairement à ce qu'elle croyait auparavant, il ne s'agit pas d'une soumission aux désirs des hommes. C'est une obéissance aux annonceurs, il faudra que tout le monde y passe. Ils régissent le truc, au fil des pages : voilà ce qu'on vend, alors voilà ce qu'il faut être.

Auteur: Despentes Virginie

Info: Les jolies choses, p. 82-83

[ consumérisme ] [ standardisation ]

 

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lecture

Lorsque tu commences à lire, au début, ce n'est pas le texte qui dirige tes pensées, mais les pensées elles-mêmes qui gouvernent le texte. D'ailleurs, celui-ci est toujours déchiré à l'endroit le plus intéressant. [...] Lorsqu'un vrai livre te tombe entre les mains, quelle sensation incomparable ! Peu importe lequel. Il y en a très peu, ici, juste cinq ou six, et on les lit plusieurs fois. Cela n'a pas d'importance parce qu'à chaque fois on les lit différemment. D'abord, ce sont les mots qui sont importants. Soit chacun d'eux s'illumine aussitôt de ce qu'il signifie ("botte", "seau à déjections", "veste ouatinée"), soit il bée d'une obscurité insensée ("ontologie", "intellectuel") et il faut alors aller voir l'un des adultes, ce que l'on préfère toujours éviter. Par conséquent, l'ontologie devient une lampe de poche et l'intellectuel une longue clé à douille interchangeable. La fois suivante, ce sont les situations qui comptent le plus : comment un homme aux pas lourds pénètre dans une cuisine étriquée et puante et, de ses poings fermes d'ouvrier, réduit en bouillie la gueule grimaçante et odieuse du serveur Prochka.

Auteur: Pelevine Viktor

Info: Ontologie de l'Enfance

[ enfance ] [ approfondir ]

 

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animal

CHINE : UNE MERE OURS EMPRISONNEE A VIE TUE SON FILS ET SE SUICIDE
Une mère ours a agi de manière héroïque : emprisonnée tout comme son fils dans des cages où on leur extrait la bile, en Chine, elle a tué celui-ci et s'est suicidée.
Cela s'est passé dans l'une de ces fermes où les ours sont enfermés dans de toutes petites cages, isolés, avec un cathéter enfoncé dans leur vésicule biliaire, ou bien encore un tube de latex maintenu par un corset de fer, et ce durant toute la vie (soit à peu près 20 ans, l'ours étant tué par la suite).
Il s'agit d'une pratique de la médecine chinoise qui a été généralisée avec des fermes durant les années 1980.
Lorsque son enfant a été agressé pour la mise en place de l'appareil métallique perçant son estomac l'enserrant afin d'extraire sa bile, la mère ourse a réussi à sortir de sa cage et se précipiter pour tenter de le libérer.
N'arrivant pas à ouvrir la cage, elle a alors étranglé son enfant, puis a couru afin de se suicider en s'écrasant contre le mur.

Auteur: Internet

Info: Tanka 17 aout 2011, repris par La Terre d'abord

[ conscience ] [ autodestruction ]

 

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décalage générationnel

Dans les fermes où on se fait la guerre entre vieux et jeunes, c'est dur pour l'ouvrier qui se trouve sans savoir de quel côté se tourner quand l'un a dit blanc et l'autre noir. Joseph en a séparé des pères et des fils, ou des frères, ça s'empoignait au fond de l'étable ou à la grange, juste à côté de la trappe ouverte sur un escalier bien raide, il a reçu des coups perdus et ensuite on l'a regardé de travers parce qu'il avait vu ce qui doit rester caché dans le secret des familles. C'est la boisson qui est le pire. Tant que les parents sont là et en bonne santé pour aider, ils ont leur mot à dire et le fils continuera le fromage, le saint-nectaire, parce que la ferme est dans la zone d'appellation contrôlée, juste à la limite mais encore dans la zone ; dans une ferme organisée comme celle-là, on a besoin d'un ouvrier comme lui pour aider et on peut le payer uniquement si on transforme le lait ; mais tout le monde sait ce que le fils pense ; le fils pense qu'ils travaillent pour payer l'ouvrier, à cause des charges, et que c'est un système périmé.

Auteur: Lafon Marie-Hélène

Info: Joseph

[ campagne ] [ paysan ] [ rapports humains ] [ tensions ]

 

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