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tableau

Un autre four fermé, lui, plissé serré, une des plus belles œuvres de Courbet, qu’on appelle pudiquement Torse, ou occulto-socialistement L’Origine du monde, et qui n’est ni un torse, ni rien du tout d’allégorique ni d’originaire puisque c’est un ventre de femme. Auquel il manque tout ce qu’il faut pour faire un être homologué : une tête, des bras et des jambes. Un ventre ouvert ? Non, ce sont les cuisses qui sont ouvertes. Sur un trou fermé. Trompeuses apparences des dédales… Cette œuvre presque clandestine de Courbet est en elle-même comme une contestation de ses propres positions politico-mystiques puisqu’il montre qu’une ouverture (celle des cuisses) ne conduit pas comme les initiations de tous genres veulent nous le faire croire à un débouché panoramique sur un océan de lumière mais sur rien d’autre qu’un trou clos. Deux lèvres bien charnues mais fort pincées. Babines verticales qui ne se desserrent pas sous le crêpelage roux descendant en charmilles de frisettes. Trois tronçons, celui du ventre et ceux des cuisses, emboîtés par le joint d’étanchéité du système de sécurité féminin, son jointoyage saillant et savant. Ce qui est peint, ce qui est exposé là en très, très gros plan, vraiment, c’est ce qui ne l’a jamais été jusqu’ici dans la peinture. Pour que l’éthique occultiste de l’Eros et tout le reste puissent continuer. L’occulte, comme généralement toutes les visions d’avenir radieux, vous dit que le trou est ouvert et vous mène à un monde. Courbet peint le contraire : le monde sous sa forme de corps de femme est ouvert mais mène à une fermeture de trou. C’est exactement l’inverse du message de tous les arcanes.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 296-297

[ interprétation ] [ description ]

 
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crispation vitale

Le ciel est occupé par une Aurore boréale. Il ne fait pas trop froid dehors. Soleil brille plusieurs heures par jour en ce moment, bientôt elle éclipsera complètement les Aurores. Je sors marcher sur la banquise et quand la ville n'est plus qu'un tout petit globe lumineux à l'horizon, je m'étends. Terre plate et glace lisse effacent les limites du Ciel. On dit que le temps est relatif. C'est vrai. Les humains n'ont rien compris au temps. Le temps ne se hâte jamais. Le temps n'écoute pas les horloges. Le temps obéit aux lois de la physique, tout comme la matière, mais peut aussi la contrôler. Le temps est Matière. Le temps est vivant. Le temps à un poids. Le temps s'accouple avec la gravité pour nous ramener sur terre. On ne voyage pas dans le temps, c'est lui qui passe à travers nous et nous mène devant lui. Le temps nous dirige à la baguette ; il nous envoie au tombeau. Endormi près de mon corps allongé sur la surface gelée, le temps aide mon cœur à battre moins vite et ma température à baisser.

La Paix me pénètre. À l'instant où le Corps entre en dormance, l'Âme s'éveille. Le Corps est tellement brut, visqueux, mal dégrossi. L'Âme a appris à hiberner dans son cachot de morve et de tendons. Notre viande distrait l'Âme et la tient occupée. Notre électricité prend l'Âme dans ses filets, et notre chair, dans son piège. On a beau passer notre vie à tenter de contempler et de canaliser la divinité de notre Âme, on chemine à pas hésitants sans jamais se déraidir suffisamment pour la laisser la Communication s'établir.

Auteur: Tagaq Tanya

Info: Croc fendu

[ raideur ] [ fermeture ] [ chronos ]

 

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qualifications mondaines

On peut s’expliquer facilement par là un fait que nous avons eu fréquemment l’occasion de constater en ce qui concerne les gens dits "cultivés" ; on sait ce qui est entendu communément par ce mot : il ne s’agit même pas là d’une instruction tant soit peu solide, si limitée et si inférieure qu’en soit la portée, mais d’une "teinture" superficielle de toute sorte de choses, d’une éducation surtout "littéraire", en tout cas purement livresque et verbale, permettant de parler avec assurance de tout, y compris ce qu’on ignore le plus complètement, et susceptible de faire illusion à ceux qui, séduits par ces brillantes apparences, ne s’aperçoivent pas qu’elles ne recouvrent que le néant. Cette "culture" produit généralement, à un autre niveau, des effets assez comparables. À ceux que nous rappelions tout à l’heure au sujet de l’instruction· primaire ; il y a certes des exceptions, car il peut arriver que celui qui a reçu une telle "culture" soit doué d’assez heureuses dispositions naturelles pour ne l’apprécier qu’à sa juste valeur et ne point en être dupe lui-même ; mais nous n’exagérons rien en disant que, en dehors de ces exceptions, la grande majorité des gens "cultivés" doivent être comptés parmi ceux dont l’état mental est le plus défavorable à la réception de la véritable connaissance. Il y a chez eux, vis-à-vis de celle-ci, une sorte de résistance souvent inconsciente, parfois aussi voulue ; ceux mêmes qui ne nient pas formellement, de parti pris et a priori, tout ce qui est d’ordre ésotérique ou initiatique, témoignent du moins à cet égard d’un manque d’intérêt complet, et il arrive même qu’ils affectent de faire étalage de leur ignorance de ces choses, comme si elle était à leurs propres yeux une des marques de la supériorité que la "culture" est censée leur conférer !

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 217

[ savoir profane ] [ lavage de cerveaux ] [ critique ] [ fermeture ] [ salonnards ]

 

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contact xénolinguistique

Si traduire est la façon la plus profonde de lire, se faire idée des potentialités d'une transposition exolinguistique - sans en avoir aucun exemple - nous met face à nous-mêmes, infimes émergences (vivantes?), membres d'une civilisation-espèce qui a su, après x milliards d'années d'évolution, générer des langages écrits, symboles-codages consensuels, transmissibles et transposables entre humains de générations différentes. Développement d'un univers-monde anthropique qui, à l'usage et à la réflexion, peut aussi ressembler à une fermeture. Mais oublions cette dernière phrase. 

Quels pourraient être les points d'accroches pour aborder une communication pas trop déséquilibrée, avec quelque inconnue entité civilisationnelle, au vu de nos difficultés en la matière pour ce qui est de nos propres performances quant au développement de codes-symboles interfaces susceptibles de nous permettre un réel échange avec nos coéquipiers terrestres, les animaux ? 

Ainsi - un cran plus loin au moins - pour ce qui concernerait une communication avec une vie extraterrestre, on a de la peine à imaginer la chose sans que les deux parties en contact soient chacunes très au courant de leurs mondes sources respectifs (priméités planétaires) - ceci en passant par quelque processus capable de faire passer l'information dans les deux sens - toutes choses faites en respectant un minimum d'égalité, de pondération au moins -, nécessaire semble-t'il pour un tel dialogue. 

Mais est-ce imaginable ? 

Ce point, celui du décalage évident entre deux civilisations-planètes-espèces, donne un aperçu de la coincidence extrême qui sera nécessaire avant d'imaginer raisonnablement les modalités d'un contact "équilibré" entre une civilisation primitive telle que la notre, et une autre. 

Posé ainsi le possible ressemble - pour un humain de 2022 déjà bien en difficulté pour communiquer avec ses semblables - à de l'impossible.

Et il n'est nullement question ici de technologie.


Auteur: Mg

Info: 1 octobre 2022

[ astrolinguistique ] [ exolinguistique ]

 
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érotisme

Que le pied, le doigt, le nez ou quelque autre partie du corps puissent jouer comme métaphore du pénis, ce n’est pas en vertu de leur forme saillante (selon un schème d’analogie entre ces divers signifiants et le pénis réel) : ils n’ont de valence phallique que sur la base de cette coupure phantasmatique qui les érige – pénis châtrés, pénis parce que châtrés. [...] Le corps ne se distribue pas en "symboles" masculins ou féminins : il est bien plus profondément le lieu de ce jeu et de ce déni de la castration, illustré par l’usage chinois (cité par Freud dans Le fétichisme) de commencer par mutiler le pied de la femme, puis de vénérer comme un fétiche ce pied mutilé. Le corps tout entier est disponible, sous des formes innombrables, pour ce marquage/mutilation suivi de vénération phallique (exaltation érotique). C’est là son secret, et non pas du tout dans l’anamorphose des organes génitaux. 

Ainsi la bouche fardée est phallique (fard et maquillage font éminemment partie de l’arsenal de mise en valeur structurale du corps). Une bouche maquillée ne parle plus : lèvres béates, mi-ouvertes, mi-fermées, elles n’ont plus pour fonction de parler, ni de manger, ni de vomir, ni de baiser. [...] la bouche maquillée, objectivée comme bijou, dont l’intense valeur érotique ne vient pas du tout, comme on l’imagine, de son soulignement comme orifice érogène, mais, à l’inverse, de sa fermeture – le fard étant en quelque sorte le trait phallique, la marque qui l’institue en valeur d’échange phallique – bouche érectile, tumescence sexuelle par où la femme s’érige, et où le désir de l’homme viendra se prendre à sa propre image.

Médiatisé par ce travail structural, le désir, d’irréductible qu’il est lorsqu’il se fonde sur la perte, sur la béance de l’un à l’autre, devient négociable, en termes de signes et de valeurs phalliques échangées, indexées sur une équivalence phallique générale – chacun jouant contractuellement et monnayant sa jouissance propre en termes d’accumulation phallique – situation parfaite d’une économie politique du désir.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 167-168

[ interdit ] [ manque ] [ artifices ]

 

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énonciation

[...] partons de l’opposition que met un RUSSELL à marquer quelque chose qui serait contradiction dans la formule qui s’énoncerait ainsi : B < A / (S) W (S). D’un sous ensemble B dont il serait impossible d’assurer le statut, à partir de ceci qu’il serait spécifié dans un autre ensemble A par une caractéristique telle qu’un élément de A ne se contiendrait pas lui-même. Y a-t-il quelque sous-ensemble, défini par cette proposition de l’existence des éléments qui ne se contiennent pas eux-mêmes ?

Il est assurément facile, dans cette condition, de montrer la contradiction qui existe dans ceci puisque nous n’avons qu’à prendre un élément y comme faisant partie de B, comme élément de B : y  B [ : appartient à...,  : n’appartient pas à...] pour nous apercevoir des conséquences qu’il y a dès lors à le faire à la fois, comme tel :

— faire partie, comme élément, de A : y  B, y  A,

— et n’étant pas élément de lui–même : y  y. 

La contradiction se révèle à mettre B à la place de y : B  B, B  A, B  B, et à voir que la formule joue en ceci que chaque fois que nous faisons B élément de B, il en résulte, en raison de la solidarité de la formule, que puisque B fait partie de A, il ne doit pas faire partie de lui-même, si d’autre part - B étant mis, substitué, à la place de cet y - si d’autre part il ne fait pas partie de lui-même, satisfaisant à la parenthèse de droite de la formule, il fait donc partie de lui-même étant un de ces y qui sont éléments de B.

Telle est la contradiction devant quoi nous met le paradoxe de Russell.

La contradiction dont il s’agit à ce niveau où s’articule le paradoxe de Russell, tient précisément, comme le seul usage des mots nous le livre, à ceci que je le dis. Car si je ne le dis pas, rien n’empêche cette formule - très précisément la seconde - de tenir comme telle, écrite, et rien ne dit que son usage s’arrêtera là.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 23 novembre 1966, Logique du fantasme

[ écriture ] [ fermeture ]

 

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littérature

- Miguel.
- Quoi ?
- Je ne vais pas coucher avec toi aujourd'hui.
Elle regretta d'avoir ajouté ce 'aujourd'hui', comme si elle devait se faire pardonner ce refus ou le modérer.
- Qu'est-ce que tu as, Carmen ?
Sa surprise était authentique, il avait du mal à la croire. Son ton était celui qu'il aurait employé si, au bureau de tabac, on lui avait dit : aujourd'hui on ne vend pas de cigarettes.
- J'ai eu une journée difficile, j'ai besoin de dormir, je ne peux pas, dit-elle - et elle le regretta aussi.
Pourquoi est-ce qu'elle n'était pas capable de dire : je ne veux pas ?
- Je comprends.
Son ton était lugubre, sa mine offensée, presque méridionale pour un scandinave.
- Je te branle ?
- Qu'est-ce que tu dis ?
- Si tu veux, je te branle et tu t'en vas.
Pour une fois, elle avait réussi à dire ce qu'elle voulait dire.
Elle s'attendait à une réaction offusquée, peut-être une gifle, n'importe quoi pourvu qu'il parte en claquant la porte, persuadé de son bon droit, indigné par cette pute discutailleuse qu'il avait là, mais hors de chez elle, sous la pluie, avec ses chaussures aux pieds et sa cravate dans la poche de son blazer, à retourner vers sa femme et ses deux enfants.
Miguel fit une moue d'abnégation étonnée, comme s'il était confronté aux caprices d'un malade qui perd la boule.
- C'est d'accord, fit-il, condescendant.
C'était d'accord ? Carmen pouvait à peine le croire. Est-ce qu'il ne se sentait pas humilié ? Est-ce qu'il ne se rendait pas compte de ses sentiments pour lui ou est-ce que ça lui était égal, pourvu qu'il prenne son pied ? Qu'au bureau de tabac on refuse de lui vendre des cigarettes, c'était inacceptable, mais que le buraliste lui dise : aujourd'hui on n'a que des brunes, ça oui, il était prêt à le tolérer. Il ferait avec. La pute se rendait finalement à la raison.
C'était d'accord, il n'y avait aucun doute, car Miguel s'était mis à l'aise, la tête appuyée sur le dossier du canapé. L'abnégation avait cédé la place à un enthousiasme presque juvénile, comme si c'était là l'accomplissement reporté d'un fantasme persistant et tenu secret. Elle était sa pute, pour finir, c'était pour ça qu'elle allait le branler pendant que lui, affalé sur le canapé, terminerait son whisky.
D'accord. Le plus tôt serait le mieux. Si c'était ce qu'il fallait faire pour qu'il s'en aille, en avant. Elle défit sa ceinture et le bouton de son pantalon, puis elle baissa sa fermeture-éclair. Elle glissa sa main sous l'élastique de son slip et elle sortit sa queue.
- Attends, attends, l'interrompit-il.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Miguel laissa son verre sur la table et il baissa à la fois son pantalon et son slip jusqu'à ses chevilles.
- Mon costume, il est pratiquement neuf. Je n'ai pas envie de devoir l'apporter au pressing.
Il défit ses trois derniers boutons et écarta les pans de sa chemise pour éviter qu'elle soit tâchée.
- Ca y est ?
- Oui, ça y est.
Il revint se caler sur le canapé, son whisky une nouvelle fois à la main.
Le gland était à nu, humide et de couleur pourpre. La queue décrivait une légère courbe caténaire vers le haut et elle avait les veines enflées, comme une main serrée pour donner un coup de poing. Carmen était assise de côté sur le canapé, tournée vers lui. Elle commença à la masturber. Miguel regardait la main de Carmen et il cherchait parfois ses yeux, mais elle évitait son regard. Elle serrait avec force et, quand elle arrêtait, elle lui frottait le gland avec la pulpe de son pouce. Ça avait l'air de lui plaire. Elle voulait terminer le plus tôt possible et elle accéléra le rythme. Quand Miguel essaya d'approcher ses mains de ses seins, elle se rejeta en arrière.
- Laisse-moi les voir, demanda-t-il.
- Quoi ?
- Tes seins. Juste les voir. Sans toucher. Promis.
Elle défit la fermeture éclair de son jogging. Miguel regardait avec des yeux troubles. Carmen se caressa un sein avec la main qui lui restait de libre, elle le souleva sur sa paume et le pressa. Ca réussite à hâter le dénouement. Miguel se mit à pousser avec ses hanches au rythme de sa main, jusqu'à ce qu'il jouisse sans prévenir.
Ce fut une éjaculation douce, de jet d'eau de bassin municipal, qui ne projeta pas vers le haut, mais déborda sur la main de Carmen.
Elle frotta sa main sur son pantalon et elle referma la veste de son jogging.
- Merci. Je ne voulais pas que tu te sentes mal de ne pas baiser, dit Miguel.
Il ne manquait plus que ça : en plus il avait fait ça pour elle, cette espèce de Scandinave.
- Je veux me coucher maintenant.
Miguel termina son verre d'un trait, alla dans la salle de bain en tenant son pantalon avec ses mains, mit ses mocassins, sa veste Armani, glissa sa cravate dans sa poche et s'en alla par où il était venu, tout content, non sans promettre de l'appeler le lendemain.
Dès qu'elle referma la porte, Carmen décida de ne pas se laver les mains, c'était sa façon de s'imposer une punition.
Elle avait peur, elle avait envie de vomir, elle avait la certitude qu'il était en train d'arriver quelque chose à son fils.

Auteur: Reig Rafael

Info: Ce qui n'est pas écrit

[ scène ] [ couple ] [ sexe ] [ onanisme ]

 

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final sans fin

Mesdames et messieurs nous avons été absolument ravis de passer ce bon moment avec vous et j'ai donc le plaisir de vous présenter à la guitare : Monsieur Piotr Idriss Lee... Au saxophone nous avons Mme Franzisca Brel. Les arrangement sont de Jean-Philippe Erbien (qui a remplacé au pied levé Jacques Edouard de la Petite Bouillotte, qui s'est fracturé le poignet et à qui nous souhautons un prompt rétablissement... )

À la section rythmique vous aurez reconnu notre bassiste aimé l'inspecteur Missaire... ainsi que notre batteur le comissaire Pecteur. Merci mille fois d'être venu si nombreux... toute notre reconnaissance aussi au staff technique, au personnel du bar, de la billetterie et des vestiaires... bon retour à la maison à tous.... portez-vous bien... soyez prudent sur la route... que la paix soit avec vous... et à bientôt allez ciao tout le monde...

C'est fini, on arrive au bout... oui, c'est l'épilogue... le point final... la conclusion... le terme. Oui, nous touchons au but... c'est le dénouement, la mort du spectacle... nous sommes à destination... voici la chute, la clôture, la coda, le couronnement, l'ultime déclin, le crépuscule, le terminus, l'extinction, c'est une cessation, une finition, c'est l'accomplissement, l'arrêt, la dernière borne, il nous faut clore, clôturer, conclure, couronner ce sujet, dénouer cette affaire, ce thème est épuisé, il faut l'expédier, le mener à bien, fignoler cette fermeture, y mettre la dernière main... la dernière main... 

C'est la fin, il nous faut conclure C'est fini, on arrive au bout... ça va s'interrompre.... On y est c'est vraiment fini oui, c'est l'épilogue le point final la conclusion le terme enfin... On y arrive nous touchons au but, c'est l'aboutissement... le dénouement, la fin du voyage, l'extrémité finale, l'ultime frontière, l'issue, la résolution, c'est là que tout va se terminer, s'arrêter, cesser.... couper, stopper, s'achever, s'éteindre, se tarir, s'estomper, s'escamoter... nous allons partir, nous tirer, caleter, nous carapater, appareiller, battre en retraite, vous brûler la politesse, débarrasser le plancher, décamper, décaniller, décarrer, dégager, déguerpir, déménager, déserter le paysage, détaler, émigrer, foutre le camps, filer à l'anglaise, lever le siège, mettre les bouts, mettre les voiles, prendre congé, prendre la poudre d'escampette, prendre le large, prendre nos cliques et nos claques, prendre nos jambes à notre cou, nous barrer, nous casser, nous cavaler, nous débiner, nous défiler, nous dérober, nous mettre en route, nous tailler, nous trisser, tirer notre révérence....

Tout va maintenant se dénouer, se régler, finir, finir, finir, finir, se dissiper, Nous allons compléter la chose, définitivement, y mettre la dernière main, couper court... tout est consommé ! ...... nous avons couronné le tout, cette pièce va décéder, disparaître, nous allons entonner son chant du départ, elle a épuisé ses dernières ressources, il faut expédier les ultimes affaires courantes, fermer ce dossier définitivement, tout sera mort, nous aurons parachevé cette oeuvre, nous allons la parfaire, nous allons partir, nous ne faisions que passer, comme toute chose il faut disparaître, périr, il faut rompre le cycle...........

En musique .......... voilà, voilà, voilà...

Maintenant que les musiciens s'en sont donné à coeur joie nous allons enfin pouvoir conclure cette magnifique fin différée.... qui va maintenant gentiment s'amenuiser, s'arrêter petit à petit, s'éteindre, s'évanouir, s'interrompre, se dénouer pour finalement passer, succomber de sa belle mort, se tarir, trépasser.... Elle va atteindre sa dernière borne, son aboutissement, voici venir le bout du bout, le confins des confins, l'extrême, frontière finale, l'ultime lisière, le jour dernier, le dernier sommeil, son dernier soupir, dernier souffle, sa disparition, la cessation du grand voyage, le plongeon définitif, nous voilà rendu, c'est le repos éternel, voici son tombeau, l'extrémité finale, Quel bilan, quel couronnement, quelle apothéose.....

Il faut que ça cesse, que ça cesse, que ça cesse, que ça cesse, que ça cesse, que ça cesse... allez COUCHé !... qu'on stoppe qu'on en finisse, allez, partez !, dégagez ! disparaissez, foutez le camp, caletez, dépeuplez moi ces notes, détruisez les, que cela se dissolve, allez, vite, et non pas une éclipse mais une disparition pure et simple, un effacement, un effondrement, allez, stop... et vite allez, stop, je vous en prie, je vous en supplie... bououhhhh oiiinnn... j'ai promis au public que c'était fini, qu'on était au bout du tunnel... s'il vous plait... que tout s'arrête, finisse pour de bon, qu'on ne laisse pas ceci décliner, agoniser tout ceci trop longtemps, il faut liquider le problème, prendre une décision, lui donner le coup de grâce... trouver son bourreau, c'est fastidieux, assommant, ennuyeux, lassant, moribond... mon Dieu, quelle décadence, quelle décomposition, décrépitude,... quelle détresse d'en arriver à ce pareille extrémités, quel sinistre râle... je suis fatigué... ah, enfin.... Cela semble s'arrêter pour de bon... chhuuuut, taisez-vous, je n'ai pas envie de post scriptum, de complément, addenda, apostille, postface et autres explications complémentaires... Je suis usé, vidé, vide, essoré mais tranquille, enfin dans la vacuité désertique du néant, détruit mais enfin tout s'est arrêté, le spectacle est complet, achevé... Nous en voici débarrassés, tout s'est dégarni, démeublé, dénudé, dépeuplé, dépouillé, désempli, quelle heureuse solitude, joie de l'inanimé, l'infréquenté, l'inhabité, l'inoccupé....

Voici le silence infini, perpétuel... le vide intégral, la parfaite vacuité, l'insondable perfection cosmique, le plein, désert, le rien dans sa plénitude, la profonde perpétuité, un espace complètement pur et vacant, ouvert.. ah quel souverain vacuum, le zéro à son summum, la nudité suprême, insondable abîme, pleine inconsistance, totale inexistence.... non-être.

Auteur: MG

Info: 2008, texte d'une création humoristico-musicale, non aboutie, qui consistait à extendre la plus possible la fin d'un spectacle sur scène. Le lien en début de texte conduit vers une pré-maquette musicale de la chose qui avec ce texte et les images peut être appréhendée comme un triple codage

[ excipit ] [ exagération ] [ synonymes ]

 

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éloge funèbre

Roland Jaccard a mis fin à ses jours hier, lundi 20 septembre. Nombre de ses amis ont reçu un courriel matinal indiquant qu’il était sur le point de partir, qu’il tirait sa révérence. Pour moi, c’était à 8h09. Avec pour objet "Une leçon de dandysme helvétique" et les phrases suivantes dans le corps du texte : "Tu es un des seuls à m’avoir compris! Amitiés vives !"

Roland m’a fait beaucoup d’honneur. Nous n’étions peut-être pas beaucoup à l’avoir compris, mais il y en avait tout de même quelques-uns. À l’avoir compris et à l’avoir aimé. J’ai trainé un vilain pressentiment, toute la matinée, mais j’étais face à des étudiants et je me suis promis de l’appeler dès la pause de midi. Deux coups de téléphone de Gil Mihaely puis d’Elisabeth Lévy m’ont indiqué que c’était devenu inutile.

J’ai été sidéré mais pas surpris. Sidéré parce que, tout de même, la mort d’un ami, d’une de ces amitiés littéraires transformée en affection réciproque avec le temps, c’est une espèce de bloc d’abîme au creux de l’âme et des tripes, un bloc d’abîme que connaissent tous ceux qui apprennent la disparition brutale d’un être cher. 

Mais je n’ai pas été surpris : qui connaissait Roland savait que le suicide était chez lui un thème récurrent, une obsession, une porte de sortie presque rassurante. Le suicide est cette liberté terrible des stoïciens, et il y avait du stoïcien chez Roland au-delà de son hédonisme élégant, résumé ainsi par Marc-Aurèle dans Pensées pour moi-même : "Il y a trop de fumée ici, je m’en vais". Le suicide, Roland connaissait : en leur temps son père et son grand-père avaient eux aussi choisi la nuit. Il écrivait dans "Les Carnets de mon père", un de ses "Billets du vaurien" qu’il donnait chaque semaine à Causeur : "Soyons francs : nous avons aimé vivre une fois, mais nous n’aimerions pas recommencer. C’était aussi l’opinion de mon père." C’est à 80 ans que son père avait tiré sa révérence. Roland a écrit et dit, souvent, qu’il n’avait pas l’intention de le dépasser en âge. Et de fait, il allait avoir 80 ans, le 22 septembre. Quand vous aimez quelqu’un, vous ne l’écoutez pas, ou vous ne voulez pas le croire. C’est oublier que derrière la désinvolture de Roland, derrière son élégante et éternelle dégaine d’adolescent filiforme, il était d’une terrible rigueur. Il n’épargnait personne de ses sarcasmes et surtout pas lui-même. Mais on se rassure comme on peut, quand on aime. Après tout, un de ses maîtres et amis, Cioran, n’avait-il pas dans toute son œuvre parlé du suicide comme seule solution rationnelle à l’horreur du monde sans jamais passer à l’acte ? 

Non, décidément, malheureux comme les pierres mais pas surpris : lundi 13 septembre, après des mois d’absence puisqu’il avait décidé de revenir vivre dans sa ville natale, à Lausanne, depuis le début de la crise sanitaire, il était apparu à une réunion de rédaction suivie d’un pot célébrant le départ d’un des nôtres. Il paraît évident, maintenant, qu’il était venu nous dire au revoir ou plus précisément, car là encore on méconnait trop souvent à quel point celui qui faisait profession de cynisme aimait l’amitié, il avait voulu passer un peu de temps avec nous une dernière fois. De quoi ai-je parlé avec Roland pour ce qui était, sans que je le sache, une ultime rencontre ? Je ne sais pas pourquoi, j’ai du mal à m’en souvenir. Je voudrais vous dire qu’il avait donné des indices implicites, ce ne serait pas vrai. Il avait son flegme habituel, son sourire oriental, son exquise courtoisie d’homme qui a perdu depuis longtemps toute illusion mais qui n’en fait pas un drame, courtoisie héritée de cette civilisation naufragée de la Mitteleuropa à laquelle avait appartenu sa mère autrichienne.

Je voudrais tout de même souligner, maintenant, son importance dans le paysage intellectuel français. Il a écrit des livres essentiels sur la psychanalyse avec laquelle il entretenait des rapports ambigus comme avec tout le reste, notamment L’exil intérieur en 1975. Il y disait d’une autre manière, ce que Debord avait cerné dans La Société du Spectacle : l’impossibilité dans le monde moderne pour les êtres de rencontrer d’autres êtres, et pire encore l’impossibilité pour l’homme de coïncider avec lui-même. Il a été aussi une des plus belles plumes du Monde comme critique des essais et surtout un éditeur hors pair aux PUF où sa collection, "Perspectives critiques", présente un catalogue de rêve. On lui doit la découverte d’André Comte-Sponville mais il a aussi publié Clément Rosset ou Marcel Conche et a assuré, à travers plusieurs autres auteurs, les noces de la philosophie et de la littérature : on y trouve ainsi les inclassables et tellement talentueux Romain Slocombe et Frédéric Pajak.

Après, d’autres le réduiront sans doute à une légende qu’il a malicieusement entretenue dans ses journaux intimes dont le monumental Le Monde d’avant (1983-1988) paru au début de l’année dont nous avons rendu compte dans Causeur. Son amitié, jamais reniée, avec Matzneff malgré les brouilles, son goût pour les jeunes filles qui ressemblaient à son idole, Louise Brooks, ou qui venait de l’Empire du Levant. Sa manière de jauger et de juger les hommes à la manière dont ils jouaient au ping-pong et aux échecs. Une de ses grandes tristesses fut d’ailleurs la fermeture pour rénovation du Lutétia, où on pouvait le trouver tous les dimanches dans les salons où il vous mettait très rapidement échec et mat. 

Au-delà de son refus de la postérité, celle qui consiste à avoir des enfants comme celle qui nous fait survivre à notre propre mort en étant encore lu dans vingt ou trente ans, le nihiliste Roland était un homme étonnamment soucieux de transmettre. Il refusait de l’admettre, il disait que je le taquinais, mais pourtant il suffit d’ouvrir un de ses livres pour avoir envie de lire les auteurs dont il parle : Cioran, bien sûr mais aussi son cher Amiel ou encore Paul Nizon. J’en oublie, forcément.

Je ne sais pas où est Roland désormais. Il se riait de mon communisme comme de mon catholicisme qui revient avec l’âge. Il n’empêche, je suis content d’avoir ses livres dans ma bibliothèque. Je vais le relire. C’est encore la meilleure des prières en même temps que le plus beau des hommages que je peux lui rendre. Le plus consolant aussi, car nous allons être un certain nombre, à Causeur et ailleurs, à avoir besoin d’être consolé.

Auteur: Leroy Jérôme

Info: Causeur, 21 sept 2021

[ eulogie ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

léviathan

Le calamar géant qui a fait trembler les mers

Il a fallu plusieurs siècles aux savants pour donner crédit aux récits des marins attaqués par un terrifiant monstre marin. Le calamar géant devint un personnage littéraire à part entière au travers d’œuvres telles que Les Travailleurs de la mer de Victor Hugo ou Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne.

Les chroniques et les sagas nordiques du Moyen-Âge décrivent un terrifiant monstre marin qui faisait la taille d’une île et se déplaçait dans les mers séparant la Norvège de l’Islande. Au XIIIe siècle, la saga islandaise Örvar-Oddr parle du "monstre le plus grand de la mer", capable d’avaler "des hommes, des bateaux et même des baleines". 

Cette intrigante apparition revient dans des textes ultérieurs, comme la chronique du Suédois Olaus Magnus, qui décrit au XVIe siècle de colossales créatures, capables de couler un bateau. Ce type de récits continue de circuler au XVIIIe siècle, époque à laquelle ce monstre commence à être connu sous le nom de kraken (littéralement “arbre déraciné”), un terme norvégien désignant une réalité pour le moins fantasque. Dans son Histoire naturelle de la Norvège (1752), Erik Ludvigsen Pontoppidan, évêque de Bergen, décrit en effet le kraken comme "une bête d’un mille et demi de long qui, si elle s’accroche au plus grand navire de guerre, le fait couler jusqu’au fond" et précise qu’il "vit dans les fonds marins, dont il ne remonte qu’une fois réchauffé par les feux de l’enfer".

Pourtant, ces descriptions ne sortaient pas totalement de l’imagination de leurs auteurs. Erik Ludvigsen Pontoppidan nota par exemple que "les décharges de l’animal troublaient l’eau" ; il pourrait donc s’agir d’un calamar géant. L’histoire du kraken est liée aux péripéties vécues dans des mers inconnues par des marins qui les relataient à leur retour. Si les marins nordiques s’étaient limités à l’Atlantique Nord, l’entrée dans la modernité a toutefois étendu le champ d’observation à l’ensemble du Pacifique.

Certains marins ont parlé d’un "diable rouge", un calamar qui attrapait et dévorait des naufragés ; d’autres ont évoqué des animaux marins insatiables, mesurant de 12 à 13 m de longueur. La succession de témoignages d’officiers de marine racontant avoir été confrontés à ces créatures déconcertait les scientifiques. Si le célèbre naturaliste suédois Carl von Linné, le père de la taxonomie moderne, inclut le kraken dans son Systema naturae (1735), la plupart des scientifiques n’étaient pas prêts à assumer l’existence du terrible monstre nordique. Le sort injuste que subit le Français Pierre Denys de Montfort illustre cette fermeture d’esprit. Dans son Histoire naturelle générale et particulière des mollusques, le naturaliste consigna en 1801 l’existence des animaux "[les plus grands] de la Nature quant à notre planète" : le "poulpe colossal"et le "poulpe kraken". Il se fondait sur des récits nordiques et des témoignages de marins contemporains, qu’il mit en relation avec un animal similaire cité par le naturaliste romain Pline l’Ancien. Il inclut dans son oeuvre une illustration représentant l’attaque d’un navire par un poulpe géant au large de l’Angola, qui devint l’image emblématique du kraken, mais suscita le rejet unanime de la communauté scientifique et le discrédita à vie.

Or, les témoignages sur l’existence de cet animal légendaire continuaient à se succéder. Le capitaine de baleinier Frank Bullen raconta ainsi qu’il avait sans l’ombre d’un doute assisté au combat d’un "énorme cachalot" avec un "gigantesque calamar". Selon sa description, les yeux de l’animal étaient situés à la base de ses tentacules, corroborant l’idée qu’il s’agissait plutôt d’un calamar (pieuvre et poulpe possédant des bras, mais pas de tentacules).

L’épisode qui marqua un tournant dans l’histoire des calamars géants se produisit en 1861, lorsque le navire français Alecton se trouva confronté à un céphalopode de 6 m de long au nord-est de Ténériffe, dans l’Atlantique. Son commandant, le capitaine de frégate Frédéric Bouyer, relata cette rencontre dans un rapport qu’il soumit à l’Académie des sciences : l’animal "semblait vouloir éviter le navire", mais le capitaine se disposa à le chasser en lui lançant des harpons et en lui tirant des coups de fusil. Il ordonna même de le "garrotter […] et de l’amener le long du bord", mais la créature finit par s’enfoncer dans les profondeurs. Frédéric Bouyer conserva ainsi un morceau du calamar, qu’il fit parvenir au prestigieux biologiste Pierre Flourens. 

Le calamar géant devint un personnage littéraire à part entière au travers d’œuvres telles que Les Travailleurs de la mer de Victor Hugo ou Vingt Mille Lieues sous les mers de Jules Verne. Toujours avide de nouvelles découvertes scientifiques, Jules Verne décrivit dans son roman l’épisode de l’Alecton et toutes les références mythiques et historiques à l’animal ; il y inclut aussi l’attaque d’un calamar contre le Nautilus lui-même. Les scientifiques analysèrent pour leur part les témoignages de marins et les restes de calamars récupérés en mer ou échoués, et conclurent qu’il s’agissait d’une espèce particulière, qu’ils baptisèrent Architeuthis dux.

Le mystère continue de planer autour de cet animal. On ne sait presque rien de son cycle de vie ni de ses habitudes, ni même s’il s’agit d’une seule espèce de calamar. Seules une équipe de scientifiques japonais et une chaîne nord-américaine ont pu le filmer de manière brève respectivement en 2006 et 2012. On sait malgré tout que les mâles mesurent environ 10 m de long et les femelles 14. Son oeil, le plus grand du règne animal, peut mesurer jusqu’à 30 cm de diamètre. 

L’habitat de cet animal se situe dans des profondeurs extrêmes, surtout dans l’océan Pacifique, mais aussi dans l’Atlantique. Il trouve par exemple refuge dans le canyon d’Avilés, à 5 000 m de profondeur au large des Asturies. Habitués à en rencontrer lorsqu’ils partent en mer, les pêcheurs locaux n’ont guère accordé d’importance à la controverse autour de son existence. Cet animal leur est si familier qu’ils lui ont même donné un nom : le peludín ("petit velu") ; un musée, qui lui est consacré, a par ailleurs ouvert ses portes en 1997 à Luarca, sur la côte des Asturies. 

Qu’on l’appelle peludín ou Architeuthis dux, on sait désormais avec certitude que cet animal existe, même s’il n’est pas aussi sauvage que la créature sortie de l’imagination nordique et des bestiaires de la Renaissance. Il est désormais si réel que seuls notre abandon de l’exploration sous- marine et l’absence de progrès de la science entravent encore son étude et la connaissance que nous en avons. D’ici là, le mystère qui l’entoure continuera d’alimenter des légions de cryptozoologues résolus à ressusciter le kraken, mais aussi les créatures les plus romantiques de nos vieilles légendes marines.

Auteur: Armendariz Xabier

Info: sur https://www.nationalgeographic.fr/, 6 juillet 2021

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