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déclaration d'amour

D'une que jour et nuit j'invoque et je réclame.

C'est Le feu, c'est Le noeud, qui lie ainsi mon âme,
Qui embrase mon coeur, et le tient garotté
D'un lien si serré de ferme loyauté,
Qu'il ne sauroit aimer ni servir autre Dame.

Voilà le Feu, le Noeud, qui me brûle, et étreint:
Voilà ce qui si fort à aimer me contraint
Celle à qui j'ai voué amitié éternelle,

Telle que ni le temps ni la mort ne sauroit
Consommer ni dissoudre un lien si étroit
De la sainte union de mon amour fidèle.

Auteur: Jodelle Étienne

Info:

[ poème ]

 

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personnage

Marés était un homme de cinquante-deux ans, mais il faisait moins, grâce à la caresse du feu, depuis qu'un groupe de nationalistes catalans exaltés qui parcouraient les Ramblas, lors d'une manifestation, trois ans plus tôt, alors que lui-même était assis à ce même coin de la rue Sant Pau, avaient si malencontreusement lancé un cocktail Molotov fabriqué avec une bouteille de Tio Pepe qui avait explosé sur le trottoir devant lui et lui avait laissé un visage et des mains de soie. Le feu avait dessiné sur la peau de ses joues un sourire éternel et moqueur, une ironie rêveuse.

Auteur: Marsé Juan

Info: L'amant bilingue

[ grand brûlé ]

 
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nourriture

- Tu t'es encore une fois surpassé. Tu as d'abord plongé dans un bain d'huile brûlante les morceaux d'un lapin, prêtant des tons dorés à sa chair cuisse de nymphe, sa chair fine et fragile, terrestre et périssable. Puis tu l'as déposée pour lui flatter le teint dans le lit écarlate d'un coulis de tomate, un lit chaud et humide où pendant près d'une heure elle s'est alanguie. Enfin tu l'as couchée, attendrie et offerte, dans le creux de l'assiette. Et escortée d'oignons, d'amours d'oignons tout ronds, de graines de paradis, de cannelle, de girofle et de feuilles de laurier, elle s'est laissé conduire jusqu'aux cieux éternels de l'estomac.

Auteur: Staïkos Andreas

Info: Les liaisons culinaires

[ cuisine ] [ recette ]

 

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traditions

Quoi qu'il en soit, je suis, à jeun, avec une nécessité de destruction de santons. Mais pas une nécessité physique : je ne veux pas acheter des santons (car je n'en ai pas chez moi), et jeter des santons ; je ne veux pas les casser en petits morceaux ou les défigurer ; je ne veux pas leur couper la tête ou que sais-je, non, ça ne suffirait pas. Parce qu'une fois que vous avez coupé la tête à un santon, ou que vous l'avez définitivement défiguré, que vous avez barbouillé au feutre vert lou pistachié, que vous avez cassé les bras au tambourinaïre, ils reviennent sous la même forme. C'est à ça qu'on les reconnaît : ils reviennent toujours, et sous la même forme.

Auteur: Quintane Nathalie

Info: In "Les années 10", éd. La Fabrique, p. 83-84

[ crèche ] [ rage ] [ éternel retour ] [ représentation ] [ rejet ] [ figurines ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

analogie

L'univers est une forêt obscure. Chaque civilisation est un chasseur armé qui se faufile dans les arbres comme un fantôme, repoussant doucement les branches qui bloquent le chemin en essayant de progresser sans bruit. Même sa respiration est retenue. Le chasseur doit être prudent, car partout dans la forêt se trouvent d'autres furtifs chasseurs tels que lui. S'il rencontre une autre vie - un autre pisteur, ange ou démon, nourrisson délicat ou vieillard chancelant, fée ou demi-dieu - il ne peut faire qu'une seule chose : ouvrir le feu et les éliminer. Dans cette forêt, l'enfer, c'est les autres. Une menace éternelle : toute vie qui expose sa propre existence sera rapidement anéantie. Voilà l'image de la civilisation cosmique. Voilà l'explication du paradoxe de Fermi.

Auteur: Liu Cixin

Info: The Dark Forest

[ extraterrestres ] [ peur animale ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

La machine rôdait, inlassable. Le vent inclinait les antennes, le soleil jaunissait les feuilles des arbres, mangeait la peinture des volets, le temps ridait les hommes et endormait la ville, mais la Machine rôdait, éternelle. Elle parcourait, jour après jour, nuit après nuit, les rues larges et sèches, elle interrogeait les rares passants : "Qui êtes-vous ? Votre nom ? Votre adresse ? Que faites-vous ici ? A cette heure ?"
Elle saluait les habitants. Elle s'introduisait dans les maisons, silencieuse, indécelable, et fouillait. Elle gardait et protégeait la ville. Elle désinfectait minutieusement et détruisait avec un air de fatalité tout ce qui n'était pas de la ville. Elle errait et cherchait, entre les carrés d'herbe et les marronniers calmes, dans les cours fraîches et dans les petites forteresses tièdes et closes, les espions venus des autres Villes, les étrangers...

Auteur: Collectif

Info: Fiction n° 30, extrait de :Les Villes, nouvelle du Fiction, éditions Opta, mai 1956

[ robot ] [ automate ] [ canevas ]

 

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aube

Toute la nuit, au septentrion, une aurore rouge sang, inouïe, empourpra l'univers entier. L'eau était rouge, lilas, noire, verte. Puis, en une journée et une nuit, elle évoqua tour à tour le verre des bouteilles, le feuillage de printemps, les feuilles tombées; elle passa par toutes les nuances de mauve, fut tour à tour brune et d'un bleu profond. Le ciel était tout à la fois rouge, cuivré comme le cuivre porté à l'incandescence, bleu d'acier oxydé, blanc de neige, rose comme les roses, et à la minuit, le ciel nocturne, au sud, était obscur. Une terre chagrine s'étendait, toute proche - montagnes, neige, glaciers -, sur les falaises les cris de la Foire-aux-oiseaux rompaient l'éternel silence, on eût dit que pleurait, gémissait, bramait la terre, qu'une douleur, une amertume inhumaines déchiraient ses entrailles, qu'un hurlement montait de son ventre - mauvais, ça !...

Auteur: Pilniak Boris

Info: Le Pays d'Outre-Passe

[ couleurs ]

 

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double

Soudain, d’entre les araignées noires et les blanches, un nuage de feu éclata et roula dans les profondeurs de l’abîme, obscurcissant toutes choses. Les régions inférieures devinrent noires comme un océan et soudain explosèrent en un terrible bruit. […]
Mon ami l’Ange remonta vers le moulin. Je restai seule et cette apparition se dissipa. Je me retrouvai assis au bord d’une plaisante rivière, au clair de lune, écoutant le chant d’un harpiste : "Celui qui jamais ne change d’opinion est pareil à l’eau stagnante : il engendre les serpents de l’Esprit."
Je me levai et cherchai le moulin. J’aperçus l’Ange qui, surpris, me demanda comment j’avais pu m’échapper.
Je répondis : "Tout ce que nous avons vu n’était dû qu’à ta métaphysique. Car, lorsque tu as fui, je n’ai plus vu qu’un joueur de harpe sur une rive, au clair de lune. A présent que nous avons vu mon destin dans l’éternité, me laisseras-tu te montrer le tien ?"

Auteur: Blake William

Info: Le Mariage du Ciel et de l'Enfer ; Le Livre de Thel ; L'Évangile Éternel

[ inconscient ]

 

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loi supérieure

Nous grandissons tous avec l’idée que la loi est sacrée. Ils ont demandé à la mère de Daniel Berrigan ce qu’elle pensait du fait que son fils violait la loi. Après avoir mis le feu à des registres du bureau de conscription, probablement un des actes les plus violents de ce siècle, pour protester contre la guerre, il avait été condamné à la prison, comme il se doit pour un criminel. Ils ont demandé à sa mère âgée de plus de 80 ans ce qu’elle pensait du fait que son fils avait violé la loi. Elle a regardé le journaliste droit dans les yeux et lui a répondu : "Ce n’est pas la loi de Dieu". Et ça, on l’oublie. La loi n’a rien de sacré. Pensez à qui fait les lois. La loi n’est pas faite par Dieu, elle est faite par Strom Thurmond. Si on a le moindre sentiment de ce qui est saint, beau et révérencieux dans la loi, il suffit de bien regarder les élus du pays, ceux et celles qui font les lois.

Auteur: Zinn Howard

Info: Introduction au débat à l’université Johns Hopkins prononcée en mai 1970

[ éternelle-temporelle ] [ désobéissance civile ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

au-delà

S’il existe un "paradis", au sens d’un état d’esprit post-mortem de bonheur complet définitif destiné aux personnes bienveillantes, et si ce paradis n’est pas vide, alors il me semble qu’on peut démontrer simplement que l’"enfer", défini comme le contraire du paradis (c’est-à-dire un état d’esprit post mortem de malheur complet définitif destiné aux personnes malveillantes) ne peut pas exister ; ou alors, s’il existe, il est vide. En effet une personne bienveillante ne peut pas être pleinement heureuse en sachant que d’autres personnes (dont certaines peuvent être des proches) expérimentent un état de malheur complet définitif. Supposons qu’une personne au paradis s’accommode sans aucune souffrance de la présence d’un enfer. Cette personne ne peut pas être bienveillante (ou alors je ne sais pas ce qu’est la bienveillance…). Par définition de l’enfer, elle devrait donc être en enfer, ce qui est incompatible avec l’hypothèse de sa présence au paradis. Quant aux personnes bienveillantes admises à séjourner au paradis, elles ne peuvent pas être pleinement heureuses s’il existe un enfer peuplé, ce qui est incompatible avec la définition du paradis.

Auteur: Santarini Gérard

Info: Extrait de "Croire ou savoir ? Petites graines de réflexion pour un monde meilleur", Librinova, 2019

[ feu éternel ] [ Eden ] [ paradoxe ]

 

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Ajouté à la BD par SANTARINI