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être humain

Fonte de la civilisation. - La civilisation est née comme une cloche, à l'intérieur d'un moule de matière plus grossière, plus commune : fausseté, violence, extension illimitée de tous les individus, de tous les peuples, formaient ce moule. Est-il temps de l'ôter aujourd'hui ? La coulée s'est-elle figée, les bons instincts utiles, les habitudes de la conscience noble sont-ils devenus si assurés et si généraux qu'on n'ait plus besoin d'aucun emprunt à la métaphysique et aux erreurs des religions, d'aucunes duretés ni violences comme des plus puissants liens entre homme et homme, peuple et peuple ? - Pour répondre à cette question, aucun signe de tête d'un dieu ne peut nous servir : c'est notre propre discernement qui doit en décider. Le gouvernement de la terre en somme doit être pris en main par l'homme lui-même, c'est son "omniscience" qui doit veiller d'un oeil pénétrant sur la destinée ultérieure de la civilisation.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain, Oeuvres I, Robert Laffont, Bouquins 1990, 245 p.572

[ responsable ] [ libre ]

 

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décor

Pourpres ou azurés, passés au lavis ou nimbés d'un halo lumineux, brumes et nuages ont leur palette en accord avec celle des rochers et de la végétation. On les voit monter de la vallée vers le sommet et évoluer d'un mont à l'autre, les entraînant dans un processus de métamorphoses perpétuelles. Comme pour accomplir un rituel sacré, avant l'aube on se rend sur la haute terrasse ou sur le mont Lion-accroupi pour voir les flots de nuages déchirés par le soleil levant, et le soir, irrésistiblement, on se dirige vers l'ouest, jusqu'au belvédère Nuages-déferlants pour voir les marées de nuages emporter le soleil couchant. A ces heures la nature même, avec ses monts, ses pins, ses rochers, le Singe-contemplant-l'océan, la Déesse-offrant-des-fleurs, l'Immortel-séchant-ses-bottes, silhouettes soudain figées là, au premier plan, semble frappée de stupeur. Spectacle grandiose auquel on ne se lasse pas de participer, tant il change de lumière et d'aspect à chaque instant.

Auteur: Riboud Marc

Info: Huang Shan

[ crépuscule ] [ nébulosité ]

 

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science-fiction

Par une après-midi brûlante et figée, il l'emmena voir le planétoport, juste derrière l'horizon. Leur plus long trajet maritime à ce jour. Le vent gonflait les voiles et l'océan virait presque au noir sous la coque, sans rien perdre pourtant de sa transparence. Les yeux baissés, Jalila s'imaginait capable de distinguer les formes blanches fuyantes des grands léviathans des mers qui, s'il fallait en croire les légendes régionales, avaient autrefois occupé les qasrs, ces palais rocheux en ruines qu'elle avait longés en descendant de Tabuthal. Lassés du soleil, ils avaient regagné l'océan qui leur avait donné naissance, y précipitant toutes leurs richesses. Les joyaux brillaient au fond de l'eau puis remontaient en surface sous les lunes jumelles d'Habara, transformés en parterres de fleurs des marées. C'était Kalal qui avait raconté à Jalila cette partie de l'histoire. Contrairement à la plupart des habitantes de la côte, il s'intéressait à la vie qu'elle avait menée dans l'obscurité étoilée de Tabuthal et lui parlait en échange de l'océan.

Auteur: MacLeod Ian R.

Info: Poumon vert

[ décor ] [ dialogue ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

synchronicité

Mais il me semble que le concept "acausal" devrait être davantage précisé dans votre théorie, de même qu’il serait souhaitable d’expliquer plus en détail l’utilisation particulière du concept de temps. Pour le physicien, les mots "causal" et "causalité" ont une signification beaucoup moins figée que le terme de "déterminisme". Le mot "acausal" en particulier a un sens différent chez plusieurs auteurs. D’après votre propre théorie des phénomènes "synchronistiques" […], leur apparition s’explique par la duplicatio ou multiplicatio d’un ordonnateur invisible dont l’apparence est justement double ou multiple. En ce sens, on pourrait également qualifier l’ordonnateur de cause du phénomène synchronistique. Cette cause ne devrait cependant pas être comprise comme située dans le temps et l’espace. Si à l’inverse on ne peut appeler causes que des objets fixés dans le temps et l’espace, les phénomènes synchronistiques sont effectivement "acausaux". De même qu’en microphysique, la situation est caractérisée par l’impossibilité d’utiliser le principe de causalité et de situer en même temps les phénomènes dans le temps et l’espace.

Auteur: Pauli Wolfgang

Info: Lettre à C. G. Jung du 28 juin 1949

[ critique ] [ précision conceptuelle ] [ hyper-complexité ] [ projectionniste(s) ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Afrique

Les griots connaissent l'histoire des rois et des royaumes, c'est pourquoi ils sont les meilleurs conseillers des rois. Tout grand roi veut avoir un chantre pour perpétuer sa mémoire, car c'est le griot qui sauve la mémoire des rois, les hommes ont la mémoire courte.
Les royaumes ont leur destin tracé comme les hommes; les devins le savent qui scrutent l'avenir; ils ont, eux, la science de l'avenir; nous autres griots nous sommes les dépositaires de la science du passé, mais qui connaît l'histoire d'un pays peut lire dans son avenir.
D'autres peuples se servent de l'écriture pour fixer le passé; mais cette invention a tué la mémoire chez eux; ils ne sentent plus le passé car l'écriture n'a pas la chaleur de la voix humaine. Chez eux tout le monde croit connaître alors que le savoir doit être un secret * ; les prophètes n'ont pas écrit et leur parole n'en a été que plus vivante. Quelle piètre connaissance que la connaissance qui est figée dans les livres muets.

Auteur: Djibril Tamsir Niane

Info: Soundjata, ou, L'épopée mandingue, * Formule qui vient souvent dans la bouche des griots traditionalistes. Qui explique la parcimonie avec laquelle ces détenteurs des traditions historiques dispensent leur savoir. Selon eux les Blancs ont rendu la science vulgaire; quand un Blanc sait quelque chose tout le monde le sait. Il faudrait que nous arrivions à faire changer cet état d'esprit si nous voulons un jours savoir tout ce que les griots ne veulent pas livrer.

[ oralité ] [ tradition ]

 

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septénaire

La double causalité en 7 points clefs

1 Notre destin est déjà réalisé sous la forme d'une ligne temporelle.

2 Notre ligne temporelle n'est pas figée: elle peut être remplacée par une autre ligne qui lui est parallèle dans le présent (au sein du multivers),

3 TOUT CE QUI N'EST PAS DETERMINE PAR LE PASSÉ EST DETERMINE PAR LE FUTUR,

4 La fonction du temps présent n'est pas de créer la réalité (déjà créée) mais de choisir notre futur commun par l'effet cumulé de toutes nos consciences,

5 Ce choix est difficile car notre libre-arbitre est généralement illusoire: la liberté authentique nécessite un déconditionnement mental et un éveil spirituel,

6 Tout changement de ligne temporelle se fait par glissement ou déplacement le long des dimensions supplémentaires intérieures de l'univers,

7 L'amour (au sens du don de soi) est l'essence de ce déplacement dans l'espace intérieur (7D?), comme la gravitation dans l'espace extérieur (3D): nous attirons et sommes attirés par ce que nous aimons.

Auteur: Guillemant Philippe

Info:

[ corps-esprit ] [ spéculation ] [ extraterrestres ] [ unicité ] [ simultanéité ] [ psy ] [ quantique ] [ prédestination ]

 
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existence

Les gouttes de pluie sur la vitre ont un bombement argenté et une bordure laiteuse. La pluie s'arrête. Les gouttelettes ne partent pas tout de suite. Elles forment une voix lactée cloutée. Elles semblent figée comme parfois nos vies. Puis l'une se met en route. Il est difficile de ne pas penser qu'elle va vers sa mort. La jeune élue, poussée par le vent, s'éloigne de ses sœurs idolâtres, crispées dans une fausse immortalité. La petite vivante avec sa joie muette glisse en oblique vers l'abîme, dans l'angle de la vitre encadrée d'acier froid. Voilà. C'est fini. Vivre n'est rien d'autre que donner sa lumière, traverser la voie lactée des épreuves, disparaître - et continuer, car telle était la parole qui se matin se fracassait en dizaines de gouttes d'eau sur la vitre insensible d'un train entre Paris et Genève : aucune lumière ne se perd. Nous sommes des paillettes d'or détachées d'une statue vivante. Nous sommes des instants de son souffle, des pollens de sa voix, des petites gouttes de pluie qui prennent le train sans billet jusqu'à l'éternel qui est ceci, ici, maintenant.

Auteur: Bobin Christian

Info: Un bruit de balançoire

[ éphémère ] [ instant présent ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

cunnilingus

Je me réveillai au son du premier coup de tonnerre ; dans un éclair de lumière blanche, aux côtés d'un homme qui embrassait et suçait mes tétons, une main fourrée entre mes cuisses. Écartant les replis de ma chair pour me pénétrer.

Alors que je gisais là, figée, incrédule, n'osant ni bouger ni respirer, l'homme cessa d'embrasser mes seins et descendit le long de mon ventre nu pour commencer à me lécher doucement, ses mains puissantes soulevant mes fesses pour me livrer à sa bouche. Un mélange féroce de souvenirs s'écoula en moi comme de l'acide : un grand bijou insectoïde dévorant une femme ; des rais de lumière se brisant sur du lichen jaunâtre, clip, clip, le vieux couteau laissant ses indentations dans le ciel de lit en bois. Sentir une langue en moi m'amena au bord de la frénésie ; je ne pouvais le supporter, non, pas cette nuit-là, il y avait si longtemps ; et pourtant, cela se reproduisit une fois de plus, je ne m'en étais pas sortie, non, et...

Ai-je hurlé lorsqu'un autre éclair déchira les ténèbres, me permettant de voir de qui il s'agissait?

Auteur: Joolz Denby Julianne Mumford

Info: Billie Morgan

[ gêne ]

 

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hiver

le vent est si violent qu’il arrache les toits
il fait tomber les tours
les gens se défendent du froid comme ils peuvent
avec des peaux de bêtes et des braies mal cousues
on ne voit plus que leur visage
leurs cheveux tintent quand ils les secouent
c’est le bruit des glaçons
et leur barbe blanchie de gel scintille
même purs les vins sont durs comme la pierre
ils gardent la forme du pot
les gens ne les boivent pas
ils sucent des morceaux passés de main en main
et les ruisseaux s’arrêtent
contractés par le gel
c’est à la hache qu’on puise l’eau des lacs
le Danube lui-même
large comme le Nil
et qui mange la mer de ses sept embouchures
le Danube lui-même voit durcir ses eaux bleues
elles glissent à la mer par des chemins secrets
on peut passer à pied où voguaient les bateaux
les sabots des chevaux cognent les eaux gelées
et par ces ponts nouveaux les chariots sarmates
attelés à des bœufs avancent pesamment
je sais qu’on ne me croira pas
pourtant je suis témoin de ces prodiges
j’ai vu l’immense mer arrêtée sous la glace
j’ai vu les eaux figées sous sa croûte glissante
on marche sur les flots sans se mouiller les pieds
les dauphins pris dessous se meurtrissent le dos
aucun remous

Auteur: Ovide Publius Ovidius Naso

Info: Tristes Pontiques

[ grand froid ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

éducation

une ado. Un jour, maman m'a énervée, je voulais porter à l'école un vêtement qui était dans la corbeille de linge sale, et j'ai commencé à brailler qu'elle n'avait pas fait son boulot. [...] Elle a répondu que si je n'étais pas satisfaite de sa façon de s'occuper de mon linge, je savais où se trouvait la machine. Alors j'ai ouvert le lecteur de cassettes qui était dans la cuisine, arraché celle qui était dedans, et je l'ai jetée par terre. La cassette a éclaté en deux, le ruban s'est dévidé, et ce n'était pas récupérable. Je suis restée figée, horrifiée d'avoir fait une chose pareille. J'ai pensé qu'elle allait me tuer. Au lieu de quoi, elle a laissé tomber ce qu'elle était en train de faire, elle est venue ramasser la cassette, terriblement calme, a regardé laquelle c'était, et a dit : "James Taylor. C'est celle avec 'Your smiling face', ma préférée. Tu sais pourquoi je l'aime autant ? Parce que ça commence par 'Dès que je vois ton sourire, je souris aussi, car je t'aime.' [...]" Et elle a ajouté : "C'est ma chanson préférée parce que, chaque fois que je l'entends, elle me fait penser à toi, combien je t'aime. Et là, après ce que tu viens de faire, il faudrait plus que jamais que j'écoute cette chanson."

Auteur: Barclay Linwood

Info: Cette nuit-là, p. 170-171

[ enfance ] [ amour ] [ musique ] [ colère ]

 

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