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grandiose

Point n’est besoin de faire de longues observations pour constater que lorsque je parle du sublime, j’innerve ma voix autrement, je fais d’autres mines et je cherche à mettre tout mon corps dans une posture qui soit, en quelque sorte, en harmonie avec la dignité de ce que je suis en train de figurer. Je m’impose une contrainte de solennité, prenant une attitude qui n’est guère différente de celle que j’adopte quand je dois être mis en présence d’une personnalité éminente, d’un monarque, d’un prince de la science.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Le Mot d'esprit et sa relation à l'inconscient", éditions Gallimard, Paris, 1988, page 353

[ thématique ] [ évocation ]

 
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métaphysique

Certains semblent se figurer que la science a rendu surannées les "idées religieuses". Mais je crois qu'elle réserve aux sceptiques une réelle surprise. Elle nous affirme, par exemple, que rien dans la nature, fût-ce la plus infime particule ne peut disparaître sans laisser de trace. Rien ne se perd. Tout se transforme.
Or, si Dieu a appliqué ce principe fondamental aux minuscules, aux plus insignifiants éléments de Sa création, n'est-il pas logique d'admettre qu'Il l'applique également à l'âme humaine? Pour ma part, je le crois, et tout ce que la science m'a appris (et ne cesse de m'apprendre) confirme ma croyance en la continuité de notre existence spirituelle après la mort.

Auteur: Braun Werner von

Info:

[ réincarnation ] [ croyance ] [ foi ]

 

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élocution

Il parlait avec volubilité, mais en même temps avec une grande assurance et sans chercher ses mots. Malgré sa précipitation, ses idées étaient nettes, précises et bien définies, et ce trait frappait particulièrement ses auditeurs. Sa prononciation était extraordinairement claire, ses paroles tombaient comme de gros grains uniformes, toujours soigneusement choisies et préparées d’avance pour toutes les occasions. Au début, cela plaisait, mais ensuite on se sentait agacé, et précisément par cette articulation trop nette, par ce débit rapide et régulier. On finissait par se figurer qu’il devait avoir une langue d’une forme toute particulière, une langue extraordinairement mince et longue, munie d’une pointe effilée, d’un rouge vif et toujours en mouvement.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "Les démons", trauction de Boris de Schloezer, éditions Gallimard, 1955, page 279

[ énonciation ] [ éloquence ] [ serpent ] [ description ]

 

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visionnaires

Il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas. Et pour dix mille qui ne savent pas, il y en a un seulement qui sait. C'est le miracle de tous les temps...le fait que ces millions savent tant de choses mais ne savent pas ça. C'est comme au XVe siècle quand tout le monde croyait que la terre était plate et seuls Colomb et quelques autres connaissaient la vérité. Mais c'est différent tout de même car il fallait du talent pour se figurer que la terre était ronde. Tandis que cette vérité saute tellement aux yeux que c'est le miracle de toute l'histoire, que les gens ne sachent pas. Vous savez ?

Auteur: McCullers Carson

Info: Le Coeur est un chasseur solitaire, p 38

[ historique ] [ paliers ]

 

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transgenre

C'est un juge qui accorde à Jeanne son nouveau nom, sur témoignage de son psy et de l'ASB et après l'avoir auditionnée. Son nom, certes, mais pas son changement de sexe. En effet, tant que Jeanne n'est pas opérée, la lettre F ne peut figurer sur son passeport. Mais il s'agit pour elle d'un premier pas officiel, sur une longue route. Elle est désormais Jeanne Victoire B.
Quand je lui demande si le lien familial a changé avec son nouvel état civil, sa réponse fuse, aussi limpide que paradoxale. Elle est le fils de ses parents, leur fils Jeanne. Tout comme elle est Jeanne, le père de ses enfants. Elle est donc mon neveu Jeanne.

Auteur: Bard Patrick

Info: Mon neveu Jeanne

[ confusion ]

 

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curiosité

Balzac pensait sans doute qu'il n'est pas pour l'homme de plus grande honte ni de plus vive souffrance que l'abdication de sa volonté. Je l'ai vu une fois, dans une réunion où il était question des effets prodigieux du haschisch. Il écoutait et questionnait avec une attention et une vivacité amusantes. Les personnes qui l'ont connu devinent qu'il devait être intéressé. Mais l'idée de penser malgré lui-même le choquait vivement. On lui présenta du dawamesk ; il l'examina, le flaira et le rendit sans y toucher. La lutte entre sa curiosité presque enfantine et sa répugnance pour l'abdication se trahissait sur son visage expressif d'une manière frappante. L'amour de la dignité l'emporta. En effet, il est difficile de se figurer le théoricien de la volonté, ce jumeau spirituel de Louis Lambert, consentant à perdre une parcelle de cette précieuse substance.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les Paradis artificiels, oeuvres complètes I, la Pléiade, Gallimard 1975 <p.438>

[ self-contrôle ]

 

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cohérence

Le Tiers Livre est peut-être encore plus empreint de stoïcisme chrétien que de cynisme chrétien, bien que ces deux philosophies aient leur place dans cet ouvrage éclectique. Diogène n’est pas déplacé dans un tel livre : depuis longtemps, il était considéré un héros par les stoïciens presque autant que par les cyniques ; il est tout désigné pour figurer en tête d’un livre dont le héros associe la philosophie du Christ à une sagesse fortement inspirée de l’Antiquité. Un respect éclectique pour les Anciens conduisait Érasme à voir en Socrate, Diogène et Épictète non pas les maîtres d’écoles philosophiques rivales mais un groupe de "silènes" qui, d’une certaine manière, préfiguraient le Christ, en qui "il n’y a ne façon ne beauté" (Isaïe, LIII,2), mais dont l’humanité, pendant sa vie terrestre, cachait la sagesse divine, qui fut révélée en sa résurrection.

Auteur: Screech Michael Andrew

Info: Dans "Rabelais", page 285

[ inspiration philosophique ] [ convergence ] [ historique ] [ littérature ]

 

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dépression

[...] le dépressif a l’impression d’être déshérité d’un suprême bien innommable, de quelque chose d’irreprésentable, que seule peut-être une dévoration pourrait figurer, une invocation pourrait indiquer, mais qu’aucun mot ne saurait signifier. Aussi, aucun objet érotique ne saura-t-il remplacer pour lui l’irremplaçable aperception d’un lieu ou d’un pré-objet emprisonnant la libido et coupant les liens du désir. De se savoir déshérité de sa Chose, le dépressif fugue à la poursuite d’aventures et d’amours toujours décevants, ou bien s’enferme, inconsolable et aphasique, en tête à tête avec la Chose innommée. L’ "identification primaire" avec le "père de la préhistoire personnelle" serait le moyen, le trait d’union qui lui permettrait de faire le deuil de la Chose. L’identification primaire amorce la compensation de la Chose, en même temps que l’arrimage du sujet à une autre dimension, celle de l’adhésion imaginaire, qui n’est pas sans rappeler le lien de la foi, lequel précisément s’écroule chez le dépressif.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 23

[ manque ] [ indicible ] [ asymbolie ] [ nom-du-père ]

 

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professeurs

Les enseignants, quant à eux, constitueraient groupés les statistiques navrantes d’une perte de romantisme éperdu. Armés du maigre prestige de la réussite au concours, ils tenteraient avant tout d’embrasser le confort. Ils parleraient très souvent de leurs vacances et se marieraient entre eux. Ils frémiraient toujours au contact d’Alfred de Musset sous la forme d’une dissertation, s’agripperaient à la sécurité grammaticale et au cahier de présence. Leurs élèves ne sauraient pas parler le français et ils étudieraient pourtant L’Île des esclaves de Marivaux en seconde générale. On les instruirait de liberté alors qu’ils seraient en cage, avec leurs soixante mots de vocabulaire. Mais les Lumières figureraient au programme, on s’inclinerait. Les profs, ceux d’entre eux qui le deviendraient, ouvriraient via ShowYou des groupes de réflexion sur le décloisonnement du savoir, arboreraient barbes et jupes longues, et des colliers ethniques imitant à merveille l’ambre de Saint-Domingue. Ils seraient des fonctionnaires de la littérature et iraient muséifier leur passion en visitant la maison de Victor Hugo accompagnés d’un groupe scolaire en survêtement de sport.

Auteur: Bied-Charreton Solange

Info: Dans "Enjoy", éditions Stock, 2012, pages 174-175

[ portrait ironique ] [ déconnectés de la réalité ] [ égoïstes ]

 
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culte de la performance

Dans les années 1960, les étudiants usaient de certaines substances pour planer, aujourd’hui ils ont recours à l’Adderall (un psychostimulant) et à la Ritaline pour améliorer leurs capacités d’apprentissage et de mémorisation, obtenir de meilleures notes et prendre l’avantage sur leurs condisciples. Contrairement à leurs prédecesseurs en quête de nouvelles expériences, les étudiants d’aujourd’hui ne cherchent qu’à mieux figurer dans la compétition générale. Ce faisant, ils trahissent moins leurs aînés libertaires, qu’ils ne subissent ce que ceux-ci ont préparé pour eux : quand la contestation des années 1960-1970 a fait voler en éclats ce qui subsistait des anciens cadres, ce qui en a résulté n’est pas un monde débarrassé de la compétition, mais une compétition débarrassée de ce qui pouvait encore la limiter – une extension et une intensification de la lutte. La décence voudrait qu’à tout le moins, on cesse de nous présenter le dopage cognitif comme un moyen d’épanouissement et d’émancipation de la personne, quand il ne s’agit que de mieux répondre aux exigences qu’un système emballé fait peser sur les individus.

Auteur: Rey Olivier

Info: Dans "Leurre et malheur du transhumanisme", page 44

[ conformation individuelle ]

 

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