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flemme

Ah ! Sainte paresse ! Salutaire indolence ! Si vous étiez restées mes gouvernantes, je n'aurais pas vraisemblablement écrit tant de néants plus ou moins spirituels, mais j'aurais eu plus de jours heureux que je n'ai eu d'instants supportables. Mon ami, le repos ne vous rend pas plus riche que vous ne l'êtes ; mais il ne vous rend pas plus pauvre : avec lui vous conservez ce que vous n'augmentez pas, encore ne sais-je pas si l'augmentation ne vient pas quelquefois récompenser la vertueuse insensibilité pour la fortune.

Auteur: Marivaux Pierre Carlet de Chamblain de

Info: Lettre sur la paresse 1740, Journaux et Oeuvres diverses, Classiques Garnier 1988, p.443

[ éloge ]

 

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flemme

J'ai toujours ressenti une impression étrange en entendant ou en lisant des propos réprobateurs sur la paresse avérée de tel ou tel, membre du gouvernement ou simple parent. " La paresse est la mère de tous les vices " - c'est ainsi qu'on a stigmatisé, que l'humanité entière, toutes nations confondues, a stigmatisé cette activité particulière de l'homme. Cette accusation portée contre la paresse m'a toujours semblé injuste. Pourquoi le travail est-il à ce point exalté, porté sur le trône de la gloire et des louanges, quand la paresse est clouée au pilori, pourquoi les paresseux dans leur ensemble sont-ils couverts d'opprobre, marqué du sceau de l'infamie, du sceau de la mère paresse, quand le moindre travailleur est voué à la gloire.

Auteur: Malevitch Kazimir

Info: La Paresse comme vérité effective de l'homme

[ question ]

 

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flemme

Chez la plupart des hommes, l'intelligence est un terrain qui demeure en friche presque toute la vie. On a droit de s'étonner, en voyant la multitude de gens stupides ou au moins médiocres, qui ne semblent vivre que pour végéter, que Dieu ait donné à ses créatures la raison, la faculté d'imaginer, de comparer, de combiner, etc., pour produire si peu de fruits. La paresse, l'ignorance, la situation où le hasard les jette, changent presque tous les hommes en instruments passifs des circonstances. Nous ne connaissons jamais ce que nous pouvons obtenir de nous-mêmes. La paresse est sans doute le plus grand ennemi du développement de nos facultés. Le Connais-toi toi-même serait donc l'axiome fondamental de toute société, où chacun de ses membres ferait exactement son rôle et le remplirait dans toute son étendue.

Auteur: Delacroix Eugène

Info: Journal 1822-1863, Plon 1980 <9 juin 1847 p.158>

 

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flemme

De toutes les passions celle qui est la plus inconnue à nous-mêmes, c'est la paresse ; elle est la plus ardente et la plus maligne de toutes, quoique sa violence soit insensible, et que les dommages qu'elle cause soient très cachés ; si nous considérons attentivement son pouvoir, nous verrons qu'elle se rend en toutes rencontres maîtresse de nos sentiments, de nos intérêts et de nos plaisirs ; c'est la rémore qui a la force d'arrêter les plus grands vaisseaux, c'est une bonace plus dangereuse aux plus importantes affaires que les écueils, et que les plus grandes tempêtes ; le repos de la paresse est un charme secret de l'âme qui suspend soudainement les plus ardentes poursuites et les plus opiniâtres résolutions ; pour donner enfin la véritable idée de cette passion, il faut dire que la paresse est comme une béatitude de l'âme, qui console de toutes ses pertes, et qui lui tient lieu de tous les biens.

Auteur: La Rochefoucauld François de

Info: Maximes, Garnier 1967, MS 54 p.147

[ éloge ]

 

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flemme

Il est peu d'hommes qui aient poussé plus loin que M. du Hellain, ancien juge de paix près de Caen, mort en 1828, l'amour du repos et presque de l'immobilité ; et comme le lit est le meuble le plus propre à favoriser ce genre de quiétisme physique, M. du Hellain le quittait rarement. On prétend même que lorsqu'il exerçait les fonctions de juge de paix, sa chambre à coucher devenait salle d'audience, et il rendait ses arrêts la tête sur l'oreiller et le corps mollement étendu, dans la position horizontale, si favorable à son goût pour ce que l'on appelle la paresse. Son acte de dernière volonté a porté la clause expresse qu'il voulait être enterré la nuit dans le lit et dans la position où la mort l'aurait surpris, c'est-à dire avec sa couche, son matelas, ses draps, son oreiller et tout ce qui compose son lit. Rien ne s'opposant à l'exécution d'une pareille clause, une fosse énorme a été creusée, et le défunt a été descendu dans sa dernière demeure sans qu'on l'ait dérangé en rien de l'attitude où il se trouvait quand il a rendu le dernier soupir. On a placé des planches au-dessus du lit pour que la terre en tombant ne troublât pas le repos de cet imperturbable quiétiste.

Auteur: Peignot Étienne-Gabriel

Info: Testaments remarquables

[ tranquillité ]

 

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flemme

La paresse est une valeur humaine qui est en train de disparaître. C'est fou ce qu'à notre époque les gens peuvent être actifs. Que quelques amis se réunissent le dimanche pour un bon déjeuner, à peine la dernière bouche avalée, il se trouve toujours quelqu'un pour demander: "Alors, qu'est-ce qu'on fait?" Une espèce d'angoisse bouleverse ses traits, tant est grand son désir de faire quelque chose. Et il insiste: "Qu'est-ce qu'on fait? - Mais rien!", ai-je toujours envie de répondre. Pour l'amour de Dieu, ne faisons rien. Restons un bon après-midi sans rien faire du tout. Çà ne suffit donc pas d'être avec de bons amis, de jouer à sentir cet invisible courant qui, dans le silence, règle les cœurs à la même cadence, de regarder le jour décroître sur les toits, sur la rivière, ou plus simplement sur le coin du trottoir?

J'exagère sans doute. C'est que j'aime tant la paresse, mais la vraie paresse, consciente, intégrale, que je voudrais bien lui trouver toutes les bonnes vertus. Bien sûr elle est comme toutes les bonnes choses, comme le vin, comme l'amour; il faut la pratiquer avec modération. Mais croyez-moi, la terre ne tournerait pas moins rond si ses habitants avaient le courage de se forcer chaque semaine à rester quelques heures bien tranquilles, sans occupation apparente, à guetter les signaux invisibles et puissants que vous adresse le monde vaste et généreux.

Auteur: Renoir Jean

Info:

[ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel