Grèce antique
En voyant la façon dont étaient exprimées, en ce début de notre culture, ces idées que les Grecs découvraient alors et qu’ils développaient avec une merveilleuse clarté, j’ai très souvent éprouvé cette espèce de saisissement qu’apporte la présence de la beauté. Je ne veux pas dire par là que les Grecs étaient des optimistes béats, peignant la vie sous des couleurs absolument charmantes et douces ! Ils sont les inventeurs de la tragédie, ils connaissent la violence, la guerre, la mort ; mais ils ont eu conscience de tout ce qu’il y a d’émouvant, de magnifique, de stimulant même dans la vie humaine, et ils ont su le dire de manière incomparable.
Auteur:
Romilly Jacqueline de
Années: 1913 - 2010
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: F
Profession et précisions: philologue, linguiste, essayiste, traductrice et helléniste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Une certaine idée de la Grèce, 2003, Éditions de Fallois, 2006
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fondation occidentale
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émotion
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ego
Nous ne pouvons pas, théoriquement, fixer le début de la formation du moi avant le début de la trouvaille de l’objet (Objekt-findung). La trouvaille de l’objet suit la voie de la satisfaction pulsionnelle et du refus du plaisir et crée la prise de conscience de l’existence d’un monde extérieur, qui se comporte d’une façon très indépendante des désirs du sujet. Je ne peux pas admettre que la sexualité joue au départ une part plus importante que l’instinct de nutrition dans la création de cette prise de conscience, mais il lui sera bientôt attribué un rôle très particulier, que nous aurons à apprécier. Pour le moment nous constatons qu’il existe une période durant laquelle il n’y a pour l’homme pas d’objet du monde extérieur, c’est-à-dire ni monde extérieur, ni objet, et par conséquent il n’existe ni moi ni conscience du sujet.
Auteur:
Tausk Victor
Années: 1879 - 1919
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: médecin, considéré comme l'un des pionniers de la psychanalyse, se suicide
Continent – Pays: Europe - Autriche
Info:
Oeuvres psychanalytiques
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fondation du je
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confiance
Il y a en métaphysique un principe du "point de repère suffisant", et c’est la conscience de la limite qui sépare la pensée suffisante et utile, de la pensée abusive et inutile ; la première est celle qui précisément nous fournit des points de repère susceptibles de nous faire dépasser le plan indéfini de la pensée comme telle. Il est naturel que l’homme qui est insensible au caractère provisoire des concepts demande à la pensée ce qu’elle ne saurait fournir, et aboutisse à la conviction que la pensée est vaine et que l’homme ne peut rien connaître ; mais il n’est pas normal que l’homme prenne la pensée pour une fin en soi.
Toutes ces considérations peuvent préciser l’image de la certitude ; mais on peut préciser cette image également par l’évocation de son contraire, qui est le doute : "pour l’homme livré au doute", dit en substance la Bhagavadgîta, "il n’y a aucun salut ni dans ce monde ni dans l’autre". Douter de l’ontologiquement certain, c’est ne pas vouloir être ; c’est par conséquent une sorte de suicide, celui de l’esprit ; et douter de la divine Miséricorde est une disgrâce aussi grande que douter de Dieu. La certitude spirituelle comporte le "oui" libérateur à ce qui nous dépasse, et qui en fin de compte est notre propre essence ; d’où le rapport entre la connaissance de soi et la connaissance de Dieu, et aussi, entre la connaissance de Dieu et l’action de la Miséricorde.
Auteur:
Schuon Frithjof
Années: 1907 - 1998
Epoque – Courant religieux: industriel - islam
Sexe: H
Profession et précisions: métaphysicien, ésotériste, écrivain pérennialiste
Continent – Pays: Europe - Suisse - Allemagne
Info:
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fondations
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assise
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chair-esprit
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