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hommes-par-hommes

Jamais pu sentir les chasseurs.
Le gros, l'adipeux, le gras du bide avec une tronche de poivrot, la moustache poivre et sel, trois poils sur le caillou, qui roule dans une voiturette sans permis.
Le sec, le nerveux qui tourne en rond, le fort en gueule marié avec une grosse vache, qui tire à l'aveuglette en se prenant pour John Wayne.
Le benêt, le suiveur, qui obéit aux ordres, qui boit tous les matins son Benco préparé par Maman, le sourire ravi de celui qui ne comprend rien mais qui acquiesce quoi qu'il arrive, bon soldat entièrement recouvert de kaki.
Le jeune, tout fier de son fusil neuf, encore plus con que son père, qui laisse sa femme seule le dimanche devant Drucker, sa petite femme toute mignonne qui ne tardera pas à se trouver un autre mec, disponible et sexuellement performant.
Le vieux, nostalgique du casse-pipe, qui voudrait qu'on lâche du fellaga dans la forêt, le vieux encarté chez Nonoeil, bleu marine jusqu'au slip, spécialiste du retour au pays dans un bateau, réformé pour ses pieds plats, qui enrage de ne pas avoir eu vingt ans dans les Aurès pour tourner la manivelle de la gégène.

Auteur: Marcel Jean

Info: Du sang dans le pain

 

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question

Et quand un arbre est coupé ? Meurt-il ?
Qu’en est-il par exemple, de cette souche multicentenaire évoquée au tout début du livre, que ses congénères maintiennent sous perfusion pour qu’elle ne meure pas ? Est-ce un arbre ? Si ce n’en est pas un, qu’est-ce que c’est ? L’affaire se complique quand la souche forme un rejet. Et cela est d’autant plus fréquent que, dans de nombreuses forêts, les feuillus ont longtemps été exploités par les charbonniers qui les coupaient pour fabriquer du charbon de bois.

Les souches ont formé des rejets qui constituent aujourd'hui, des siècles plus tard, la base d'une majorité de nos forêts de feuillus, notamment de chênes et de charmes. La méthode consistait à couper et à laisser repousser les rejets une quinzaine d'années environ avant de les couper à nouveau, de sorte que jamais les arbres n'atteignaient une grande ampleur.

À l'époque,cette pratique du taillis était dictée par la pauvreté des populations qui ne pouvaient se permettre d'attendre que les arbres grossissent. Les formes en cépées, que vous pouvez rencontrer aujourd'hui en forêt, en sont des vestiges, de même que les renflements globuleux à la base des pieds-mères, signe d'une prolifération des tissus due à l'abattage régulier des rejets.

Auteur: Wohlleben Peter

Info: La vie secrète des arbres, Page 94. *repousse

[ végétaux ] [ mort ] [ ancrage ] [ sociologie ] [ forêt ] [ socle ]

 

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extraterrestre

- Je vais vous le dire, prononça Valentin. Imaginez un pique-nique...
Nounane sursauta.
- Comment avez-vous dit ?
- Un pique-nique. Imaginez : une forêt, un chemin, une clairière. Une voiture passe du chemin dans la clairière, apparaissent des jeunes gens, des paniers à provisions, des jeunes filles, des transistors, des appareils photo et des caméras... On allume un feu, on dresse des tentes, on branche la musique. Et le lendemain matin, ils repartent. Les animaux, les oiseaux et les insectes qui la nuit, épouvantés, avaient observé le cours des événements, sortent de leurs abris. Que voient-ils ? Sur l'herbe tachée d'huile traînent de vieilles bougies, un filtre à huile, des chiffons, des ampoules grillées, quelqu'un a laissé tomber une clé à molette... Les garde-boue ont laissé des saletés ramenées d'un marécage... et, évidemment, les traces du feu de bois, des morceaux de pommes, les papiers de bonbons, les boîtes de conserve, les bouteilles vides, un mouchoir, un couteau de poche, des journaux déchirés, de la petite monnaie, des fleurs fanées venues des autres clairières...
- J'ai compris. Un pique-nique au bord du chemin.
- Exactement. Un pique-nique au bord de je ne sais quel chemin cosmique. Et vous me demandez : reviendront-ils ou non ?

Auteur: Strougatski Arcadi et Strougatski Boris

Info: Stalker : Pique-nique au bord du chemin

[ science-fiction ] [ visite ]

 

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écriture

Quand vous commencez à écrire une histoire, vous êtes comme un voyageur qui a vu de très loin un château. Dans l'espoir de l'atteindre, vous suivez un petit chemin qui descend au flanc d'une colline vers une vallée couverte de forêt. Le chemin se rétrécit et devient un sentier qui s'efface par endroits, et vous ne savez plus très bien où vous êtes rendus; vous avez l'impression de tourner en rond.
De temps en temps, vous traversez une clairière inondée de soleil, ou vous franchissez une rivière à la nage. Au sortir de la forêt, vous escaladez une petite montagne. Parvenu au sommet, vous apercevez le château, mais c'est sur la colline suivante qu'il se trouve, et il est moins beau que vous ne l'aviez cru: il fait penser à manoir ou à une grande villa.
Sans perdre courage, vous descendez encore une fois dans une vallée, vous traversez une forêt obscure en suivant un sentier presque invisible, puis vous grimpez au sommet de la colline et, à bout de force, vous arrivez enfin devant le château.
En réalité ce n'est pas un château, ni un manoir, ni même une villa: c'est plutôt une vieille maison délabrée et, curieusement, elle ressemble beaucoup à celle où vous avez passé votre enfance.

Auteur: Poulin Jacques

Info: Le vieux chagrin

[ miroir ] [ littérature ]

 

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blague

"Tu connais la blague du lapin ?" Je fis signe que non. "La CIA, le FBI et la police de Los Angeles se disputent pour savoir qui est le plus fort pour attraper les criminels. Alors le président décide de les tester en lâchant un lapin dans une forêt... [...] - Les types du FBI y vont. Deux semaines de recherches, aucune piste : ils brulent la forêt, massacrent tout ce qui bouge et ne s'excusent même pas. Ils expliquent au président que le lapin n'a eu que ce qu'il méritait. Ensuite, la police de Los Angeles se lance. [...] - Trois heures plus tard, ils ramènent un ours. Il s'est bien fait tabasser, il sort de là les mains sur la tête en criant "D'accord, d'accord ! Je suis un lapin ! Je suis un lapin !" Après, le président envoie les mecs de la CIA. - Ils installent des animaux indics dans toute la forêt. Ils interrogent tous les témoins végétaux et minéraux. Trois semaines plus tard, après avoir déployé onze cent agents et dépensé 4.5 millions de dollars, ils pondent un rapport de 755 pages, avec la preuve concluante et définitive que non seulement le lapin n'existait pas mais que cette espèce n'a jamais existé". Je riais avant même qu'elle ait terminé, non parce c'était drôle mais parce que c'était vrai.

Auteur: Ellory RJ Roger Jon

Info: Les anonymes

[ triade ] [ triptyque ]

 

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littérature

Ici on n'a pas de grands commerces, d'usines, de manufactures, on n'a que ce qu'on gagne de la terre, autant dire rien. Ce n'est pas une vie. On est même si pauvres qu'on vend nos vaches pour la viande aux bouchers des grandes villes, on se contente du cochon et on en mange tellement sous toutes ses formes, fumé, écouenné, haché, salé, qu'on finit par lui ressembler, figure rose hure rougie, loin du monde, par combes noires et forêts. (...) La misère sexuelle, comme on la nommera plus tard, s'ajoute aux rôderies de la peur et de l'imagination du mal. Solitaire, on surveille la nuit, ébats d'amour de quelques nantis et de leur râlante complice, frôlement du diable, culpabilité vrillée dans quatre siècles de calvinisme imposé. Sans répit déchiffrer la menace venue du fond de soi et du dehors, de la forêt, du toit qui craque, du vent qui pleure ; de l'au-delà, d'en haut, de dessous, d'en bas : la menace venue d'ailleurs. On se barricade dans son crâne, son sommeil, son coeur, ses sens, on se verrouille dans sa ferme, le fusil prêt, l'âme hantée et affamée. L'hiver attise ces violences sous la longue neige amie des fous, les ciels rouges et bistre entre aube et nuit déshéritée, le froid et la mélancolie qui tend et ronge les nerfs. Ah j'oubliais l'effarante beauté des lieux.

Auteur: Chessex Jacques

Info: Le vampire de Ropraz

[ Vaud ]

 

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intériorisation

L'enfant compose avec la peur comme il compose avec la nuit, avec les ombres, avec l'insuffisance des parents, comme il compose avec tout. La peur est une donnée matérielle du monde, parmi des dizaines d'autres. Il faut savoir que la nuit noire accélère les battements du coeur rouge. Etre seul dans un chagrin ou dans le vert d'une forêt, c'est effrayant. Il faut le savoir mais cela ne concerne pas l'esprit, le dedans, cela donne une information susr le monde - comme de savoir que le vent du nord est glacé, que la neige reste toujours en altitude sur les montagnes. Alors tu l'apprends et puis tu l'oublies, comme dans l'enfance on oublie aussitôt ce qu'on sait pour aller jouer un peu plus loin, pour continuer de perdre son temps, de jouir du grand bonheur de perdre son temps. C'est une chose que les parents ont du mal à comprendre, cette jouissance-là. Ne reste pas désoeuvré, fais quelque chose, prends un livre. Même le jeu ils voudraient que ce soit éducatif - pas que pour jouer, pas que pour rien. C'est que les parents sont des adultes et que les adultes sont des gens qui ont peur, qui se soumettent à leur peur, qui la connaissent d'une connaissance servile, sombre. La peur n'est plus comme hier dans le monde, à certains endroits du monde, dans les dorures d'une légende ou dans les recoins d'une rue. Elle est maintenant dans l'esprit des adultes.

Auteur: Bobin Christian

Info: in "L'inespérée", éd. Gallimard, p.80-81

[ gratuité ] [ âge ] [ générations ] [ apprentissage ] [ inquiétude ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

existence

Ce n'est pas de la maîtrise, ma petite, c'est une lutte à mort, quotidienne. La vie est une guerre. Non, la vie, c'est comme avancer dans un pays inconnu. Il faut que tu sois sans arrêt sur tes gardes et à l'affût... Et chaque jour qui passe, les choses empirent, parce que tu pénètres de plus en plus dans le pays des méchants, de plus en plus seul, de plus en plus cerné. Et toi, tu essaies de te battre ici ou là, à l'intérieur de la forêt, comme Rambo, l'armoire à glace des films. Regarde ma maison, je viens de la repeindre. Je l'ai peinte moi-même, avec un rouleau, et les portes avec de la laque. Eh bien ça, c'est lutter comme un brave au milieu de la forêt. Parce que ce qui te vient tout de suite à l'esprit, c'est de tout envoyer au diable. Que le plafond s'écroule et que la cuisine se remplisse de merde. Des fois, il te faut beaucoup de courage rien que pour remonter la fermeture Eclair de tes chaussures. Pourquoi nettoyer, pourquoi se laver? Pourquoi faire l'horrible effort de vivre... pour aller passer dix heures au Hawaï? Et demain je n'y serai plus, je serai dans un autre club, encore plus minable. Puis dans la rue. Ensuite, avec de la chance, une institution de charité. Mais je suis là, tu vois. En train de peindre la maison. Parce que, malgré tout, nous ne sommes pas des animaux.

Auteur: Montero Rosa

Info: Le Territoire des Barbares

[ combat ] [ pensée-de-femme ]

 

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épave

Ici, dans la forêt, je me trouve enfin à la place qui me convient. Je n’en veux plus aux fabricants d’autos, ils ont depuis longtemps perdu tout intérêt. Mais comme ils m’ont torturée avec des choses qui me répugnaient ! je n’avais que cette petite vie et ils ne m’ont pas laissé vivre en paix. Maintenant que les hommes n’existent plus, les conduites de gaz, les centrales électriques et les oléoducs montrent leur vrai visage lamentable. On en avait fait des dieux au lieu de s’en servir comme objets d’usage. Moi aussi je possède un objet de ce genre au milieu de la forêt : la Mercedes noire de Hugo. Quand nous sommes arrivés avec, elle était presque neuve. Aujourd’hui, recouverte d’herbe, elle sert de nids aux souris et aux oiseaux. Quand la clématite fleurit au mois de juin, elle devient très belle et se met à ressembler à un gigantesque bouquet de mariée. Elle est belle aussi en hiver lorsqu’elle est brillante de givre ou se couronne d’une coiffe blanche. Au printemps et à l’automne, je distingue entre les tiges brunes le jaune passé de ses coussins jonchés de feuilles de hêtre, mêlées à des petits morceaux de caoutchouc mousse et de crin, arraché et déchiqueté par des dents minuscules. La Mercedes d’Hugo est devenue un foyer confortable, chaud et abrité du vent. On devrait placer des voitures dans les forêts, elles font de bons nichoirs. Sur les routes, à travers tout le pays, il doit y en avoir des milliers recouvertes de lierre, d’orties et de buissons. Mais celle-là sont entièrement vide et sans habitants.

Auteur: Haushofer Marlen

Info: Le Mur invisible, p. 258

[ automobile ] [ nature ]

 

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homme-animal

- À l'instant, quand vous avez dit à la serveuse que vous étiez une autorité en matière de langage des mouettes, dis-je en changeant de sujet, vous parliez sérieusement ?
Le visage de Gould s'éclaira.
- Quand j'étais petit, je passais l'été avec ma mère dans une station balnéaire de Nouvelle-Écosse du nom de Clementsport, et tous les étés un vieux monsieur m'attrapait une mouette que j'apprivoisais, et parfois j'avais l'impression que ma mouette me parlait, ou du moins qu'elle essayait. Plus tard, quand j'étais à Harvard, je passais souvent le samedi après-midi sur le quai terminal de Boston à écouter attentivement les mouettes, jusqu'au jour où elles ont réussi à se faire comprendre, et peu à peu j'ai appris le langage des mouettes. Je le comprends mieux que je ne le parle, mais je le parle mieux qu'on pourrait le croire. En fait, j'ai traduit un certain nombre de grands poèmes américains en mouette. Écoutez bien !
Il rejeta la tête en arrière et commença à glapir, gazouiller, criailler, piailler, glousser, jacasser, croasser, ponctuant çà et là ses cris de postillons. Ce vacarme avait des accents psalmodiés et sonores qui m'étaient vaguement familiers.
- Vous ne reconnaissez pas ? s'écria Gould d'une voix surexcitée. C'est "Hiawatha" ! C'est un extrait de la partie intitulée "L'enfance de Hiawatha". Écoutez ! Je vais vous le retraduire :

Sur les rives du Gitche Gumee
Sur les rives de la Grande-Eau-Marine scintillante
Se dressait le wigwam de Nokomis,
Fille de la lune, Nokomis.
Sombre au-delà s'élevait la forêt,
S'élevaient les pins noirs et funestes,
S'élevaient les sapins couverts de cônes...

Gould ricana ; dès l'instant où il s'était mis à parler des mouettes, son humeur était devenue allègre.
- Henry Wadsworth Longfellow se traduit parfaitement en mouette, dit-il. Dans l'ensemble, pour être franc, je trouve que ça rend bien mieux en mouette qu'en anglais.

Auteur: Mitchell Joseph

Info: Le secret de Joe Gould, pp. 79-80

[ transposition ] [ humour ]

 

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