Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 68
Temps de recherche: 0.05s

travail

De retour au travail, aujourd'hui. Dès l'instant où tante Janet et moi sommes entrées dans l'atelier de filature, ma tête s'est remise à faire mal à cause du bruit. Au premier fil que j'ai eu à rattacher, je ne voulais pas aller sous la machine. Elle me semblait vivante. Je en voulais plus rattacher les fils ni lever les bobines. Je voulais dévaler l'escalier, sortir par la grande porte, traverser le pont, courir dan la rue Mill en longeant le chemin de fer, puis franchir la clôture du jardin de la rue Edward où je serais restée cachée toute la journée dans les buissons, à jouer à faire semblant,
Mais je suis ouvrière de filature, alors de me suis forcée à aller sous la machine. La deuxième fois c'était moins dur.

Auteur: Ellis Sarah

Info: 27 Juin 1887, À la sueur de mon front

[ asservissement ]

 

Commentaires: 0

ennui

Qu'est-ce qui peut expliquer ce fléau proliférant de Noël ? Quand j'étais enfant, le jour de Noël et Boxing Day étaient des jours de fête et ensuite la vie reprenait son cours normal, mais maintenant Noël se poursuit sans relâche jusqu'au premier de l'an, fête plus stupide encore, de sorte que tout le pays est en fait paralysé pendant au moins dix jours, abruti d'avoir bu trop d'alcool, dyspeptique pour avoir trop mangé, fauché pour avoir acheté de cadeaux inutiles, lassé et irritable d'être resté confiné à la maison avec des membres de la famille casse-pieds et des enfants pleurnichards, les yeux au carré à force de regarder de vieux films à la télévision. C'est à n'en pas douter le pire moment de l'année pour prendre de longues vacances forcées puisque le temps est plus que jamais sinistre et que les heures d'ensoleillement sont les plus courtes.

Auteur: Lodge David

Info: La vie en sourdine

[ dénigrement ] [ nativité ] [ routine ]

 

Commentaires: 0

femmes-hommes

... à Rome la patria potestas, le pouvoir du père, était absolu, sur la famille et notamment sur les enfants à leur naissance ; tous les juristes ont relevé ce qu'on appelle la "disparition forcée des cadettes" ; en effet, si le père était tenu de conserver à la naissance les enfants mâles en raison des besoins militaires (sauf s'ils étaient mal formés ou jugés trop chétifs), il ne gardait en général qu'une seule fille, l'aînée ; c'est tout à fait exceptionnellement qu'on voit mention de deux filles dans une famille romaine. Et il est significatif que chacun des garçons reçoive un praenomen (prénom), tandis que la fille, l'aînée généralement, ne porte qu'un nom, celui de la famille paternelle ; ainsi, dans la gens Cornelia, la fille s'appelle Cornelia, ses frères sont Publius Cornelius, Gaïus Cornelius, tec. Pas de nom personnel donc pour la fille, mais seulement celui du père.

Auteur: Pernoud Régine

Info: La Femme au temps des cathédrales, Le Livre de Poche n° 5690, p. 23-24

[ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

historique

A Rome la patria potestas, le pouvoir du père, était absolu, sur la famille et notamment sur les enfants à leur naissance ; tous les juristes ont relevé ce qu'on appelle la "disparition forcée des cadettes" ; en effet, si le père était tenu de conserver à la naissance les enfants mâles en raison des besoins militaires (sauf s'ils étaient mal formés ou jugés trop chétifs), il ne gardait en général qu'une seule fille, l'aînée ; c'est tout à fait exceptionnellement qu'on voit mention de deux filles dans une famille romaine. Et il est significatif que chacun des garçons reçoive un praenomen (prénom), tandis que la fille, l'aînée généralement, ne porte qu'un nom, celui de la famille paternelle ; ainsi, dans la gens Cornelia, la fille s'appelle Cornelia, ses frères sont Publius Cornelius, Gaïus Cornelius, tec. Pas de nom personnel donc pour la fille, mais seulement celui du père.

Auteur: Pernoud Régine

Info: La Femme au temps des cathédrales

[ famille ]

 

Commentaires: 0

spéculation

Le consumérisme a utilisé la peur ancestrale de l'humain pour le convaincre que "ne pas consommer et être différent des autres" constitue une tare. La marchandisation et sa propagande intensive ont donc renforcé notre frousse atavique. Peur qui se porte maintenant sur la survie de la race via un réchauffement climatique réitéré ad infinitum. On en vient à se demander si cette angoisse/moteur, qui ne surgit que d'une unique certitude, celle de notre rationalité effective (ah bon, laquelle ?), n'est pas, à y réfléchir, totalement absurde. L'homme en sait si peu. Il pourrait s'agir ici d'un simple effet d'auto frousse - comme tout gamin aime à s'en inventer à partir d'un quelconque détail. Ici à l'échelle humano-planétaire. Gaïa, dont nous sommes l'infinitésimale émergence, en rigole grave. Elle survivra quoi qu'il arrive. Notre solipsisme anthropique - incapacité à réaliser que nous sommes trop nombreux et trop avides, inconscients de toutes les interdépendances qui nous constituent, nous conduira, quoi qu'il arrive, vers la sagesse forcée.

Auteur: Mg

Info: 5 mai 2019

[ à contre-courant ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

injustice

Au XVIIIe siècle, le philosophe Bernard Mandeville affirmait, dans sa "Fable des abeilles", qu’une société où les gens sont honnêtes finit par dépérir, car les citoyens y brident leurs appétits. C’est grâce au vice, à l’égoïsme effréné, à l’absence de scrupules que des entrepreneurs plus malins que les autres s’enrichissent et que, ruisselant sur l’ensemble de la société, leur prospérité finit par faire le bonheur de tous. "Les vices privés font la vertu publique", oui-da ! Guerre, armements, vol, prostitution, alcool, drogue, luxe, pollution : tout ça contribue au développement de la civilisation ?

C’est précisément cette logique que suivent les grands groupes de l’ère néolibérale, remarque Dany-Robert Dufour, dans "Le Monde diplomatique" (décembre). Abus de position dominante, dumping et ventes forcées, délits d’initié et spéculation, faux bilans, manipulations comptables, détournements de crédits publics et marchés truqués, etc. Quand Apple bride ses portables, quand Lafarge finance Daech, quand Uber espionne ses concurrents, quand des entreprises du CAC40 cachent des fortunes dans les paradis fiscaux. Au fond, c’est pour notre bien !

Auteur: Porquet Jean-Luc

Info: Le Canard enchaîné, Édition du mercredi 27 décembre 2017, p. 5.

[ inégalités ] [ ploutocrates ] [ fauteurs de guerre ] [ ironie ]

 

Commentaires: 0

propagande

Le Musée de la paix d'Hiroshima m'intéressait surtout pour comprendre la vie après la bombe. En 1955, les Américains prévoient d'y organiser leur exposition internationale "Atoms for Peace". A Hiroshima, tout est pacifiste, son maire, son musée et son jardin, sa Constitution nationale (qui interdit au pays d'entretenir une armée), alors pourquoi pas son atome ? Les archivistes me passent le journal de bord d'Abul Fazl Fotouhi, directeur du Centre culturel américain d'Hiroshima de 1953 à 1957 et organisateur de l'expo. Il raconte les interpellations des survivantes de la bombe opposées à son projet. Je comprends ensuite que son expo relève de la grosse artillerie idéologique : 9000 mètres carrés financés par les Etats-Unis avec le soutien du maire, du quotidien local, de l'université et de ses physiciens, et même de la Poste qui imprime des timbres à son effigie. Quand les Américains proposent par la même occasion d'installer une centrale à Hiroshima, le maire prétend que "le fait qu'Hiroshima devienne la première ville dotée de l'énergie nucléaire réconfortera les âmes des morts". Les tombes n'ont pas moufté.

Auteur: Tomjo

Info: Dans le journal "La Décroissance", n°158, page 12

[ résilience forcée ] [ dénégation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

séduction marchande

De plus, le produit se donne à voir, à manipuler : il s'érotise - non seulement par l'utilisation explicite de thèmes sexuels mais par le fait que l'achat, l'appropriation pure et simple y est transformée en un manège, en un scénario, en une danse complexe, ajoutant à la démarche pratique tous les éléments du jeu amoureux : avance, concurrence, obscénité, flirt et prostitution (même l'ironie) . Au mécanisme de l'achat (déjà investi d'une charge libidinale) est substituée toute une érotisation du choix et de la dépense. Notre ambiance moderne est ainsi sans trêve, dans les villes surtout, avec ses lumières et ses images, son chantage au prestige et au narcissisme, à l'affection et à la relation forcée, celle d'une espèce de fête à froid, de fête formelle, mais électrisante, de gratification sensuelle à vide, par où est illustré, illuminé, joué et déjoué le processus même de l'achat et de la consommation, comme la danse anticipe l'acte sexuel. Et par la publicité, comme par les fêtes de jadis, la société se donne à voir et à consommer sa propre image.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Le système des objets (1968, Gallimard, 288 p.)

[ manipulation ]

 

Commentaires: 0

Internet sémantique

C’est que le monde a profondément changé, mais les interprètes et les traducteurs ont encore du mal à suivre la marche forcée de la technologisation. La spécialisation est devenue reine (90 % des traductions) et la technologie a, en effet, tout chamboulé. Il n'y a plus que les passionnés du verbe pour traduire de la littérature à longueur de journée. Les champs d’intervention du traducteur ont considérablement évolué depuis les années 1990. Tout d’abord, les médias ont envahi l’espace culturel, à l’échelle nationale et internationale, transformant le traducteur en "médiateur" au sens propre. Ensuite, l’Internet a créé une révolution des mœurs et des usages langagiers qui a poussé le traducteur à chasser sur les terres des communicateurs, avant de se spécialiser dans la localisation et l’adaptation des sites web. Enfin, le flux permanent et incommensurable d’informations dans toutes les langues du monde a rendu indispensable la tâche de veille multilingue : le traducteur devient peu à peu l’œil et la main invisible de Big Brother. Plus que jamais, il doit contrôler sa "pulsion traductrice" et s’en tenir à une éthique positive.

Auteur: Berman Antoine

Info: In, Introduction à la traductologie. Penser la traduction : hier, aujourd'hui, demain de Mathieu Guidère, 2008

[ transpositions ] [ translangues ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

moralité

La question du vice ne m’a jamais en elle-même intéressée beaucoup. La question de l’inversion, oui, et de savoir dans quelle proportion l’inversion natale, ou plutôt congénitale et foncière, pouvait être incorporée au vice et considérée comme faisant partie de ces pratiques dites vicieuses ou encore mieux "infamantes". Pour qui, mon Dieu, si les deux parties sont consentantes, [...] je ne vois pas pourquoi cela devient plus une question sociale que de tirer la langue dans une glace ou prendre un lavement. [...] Il m’aura fallu plus de dix ans pour découvrir que cette inversion, en étant aussi naturelle que l’instinct sexuel des gens dits normaux [...] le vice serait exactement chez moi la recherche volontaire et forcée de la volupté en prenant un complice mâle, étant donné que je n’aime que les femmes [...] Entre amants véritables et sincères et jeunes, le vice, quels que soient leurs gestes et la puissance de leur désir et appétit mutuel et les extravagances charnelles par où il faut passer pour les satisfaire, ne peut exister et n’existe pas.

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal intime 3, 01.06.26, p. 201-202. Merci à Marthe Compain

[ sexualité ] [ éthique ] [ plaisir ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel