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flétrissement solipsiste

Si vieilles, si déchues qu’elles soient, les choses, elles trouvent encore, on ne sait où, la force de vieillir. Tout avait bien changé autour de nous. Pas les objets de place, bien sûr, mais les choses elles-mêmes, en profondeur. Elles sont autres quand on les retrouve les choses, elles possèdent, on dirait, plus de force pour aller en nous plus tristement, plus profondément encore, plus doucement qu’autrefois, se fondre dans cette espèce de mort qui se fait lentement en nous, gentiment, jour à jour, lâchement, devant laquelle chaque jour on s’entraîne à se défendre un peu moins que la veille.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info:

[ intensité ] [ fusion dans le monde ] [ perméabilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

étranglement

Ses mains dures, avec une force indomptable, saisirent Gudrun à la gorge. Et cette gorge était belle, et si merveilleusement douce, sauf qu’à l’intérieur, il sentait glisser sous ses doigts les cordes de sa vie. Et voilà ce qu’il allait écraser, ce qu’il pourrait écraser. Quelles délices ! Oh, quelles délices, quelle satisfaction enfin ! La joie pure de la satisfaction remplissait son âme. Il voyait ses yeux se révulser, observait sur son visage déjà gonflé la disparition de la conscience. Comme elle était laide ! Quelle réalisation de son espoir ! quelle satisfaction ! Comme c’était bon, oh ! comme c’était bon, quelle divine jouissance, enfin !

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, page 675

[ strangulation ] [ sensations ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclaration d'amour

D’elle, tout me manque : son rire son corps sa voix ses yeux ses mains son odeur sa douceur sa vitalité son amour... Son regard sur moi me rendait meilleur, je m’y voyais plus fort. J’ai même tellement cru l’être que je le suis réellement devenu. Et cela venait d’elle. De sa force à elle, de son amour. Je le savais déjà de son vivant, j’en ai eu la brutale confirmation depuis. Ainsi, il m’apparaît que si je parle aujourd’hui de Sophie, si je remplis ces pages, c’est autant par besoin de dire mon chagrin que par envie de raconter quelle belle personne elle était.

Auteur: Solo Bob

Info: La fée lumière. Pour son épouse Sophie Besse

[ deuil ] [ séparation deuil ] [ gratitude ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

langage

Sans choisir les mots figurent. Petits projectiles qui remuent dans les plis de la tête, qui échappent à la mort du dire, colliers de sons sans protection qui volent à la limite du vide. Les hommes les regardent et leur parlent des sources, des plantes, des fruits, des animaux, des doigts qui attrapent la robe, d'une main douce sur les jambes, des lèvres qui se caressent, des enfants qui poussent comme les ramures, des cailloux à surmonter et qui s'amoncellent sur le palier, de la force des rats qui trônent, des veilles devant les petits qui roulent la tête, le front ceint de lances, des efforts pour tenir debout.

Auteur: Sbrissa Isabelle

Info:

[ interprétation ]

 

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rapports humains

Oui au désir mais avec respect. Oui à la force mais avec douceur. Oui au corps, mais avec l'esprit. Oui à la prise, mais avec l'offrande, avec le partage. Oui à l'altérité, mais il faut un accord. Oui à la différence, mais il faut l'harmonie. Autrement c'est raté. Il faut avoir de la patience, accepter la longueur du travail que suppose l'approche de l'autre, qui est toujours très différent ou très différente. Être honnête, avoir de la probité, ne pas tricher, ne pas mentir. Être très attentif à l'autre. Se livrer au dialogue sans mensonge. Autrement c'est raté. Ne pas compter. S'ouvrir à l'autre. Souhaiter faire équipe avec l'autre. Autrement c'est raté.

Auteur: Serres Michel

Info: Petites chroniques du dimanche soir, L'amour, chronique du 14 février 2010

[ sagesse ] [ égalité ] [ honnête ] [ équilibre ]

 

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jalousie

La haine est le degré suprême de l'inhumanité transformée en passion, et heureux qui n'a pas éprouvé son voisinage attentif. Jessie aurait bien ri si on lui avait dit que Morgane la haïssait pour de bon et, dans sa haine, n'était pas loin de sangloter à ses pieds en implorant son pardon comme on aspire à du repos après un travail au-dessus de nos forces. Les autres femmes belles ou jolies n'éveillaient chez Morgane qu'une émotion amère et méchante, prête à se transformer en critique. Mais Jessie se situait à part comme le mot principal de la jeunesse et de la douceur. Pour Morgane, elle était, en une seule personne, tout un monde qui avait grandi à côté d'elle.

Auteur: Grine Alexandre

Info: Jessie et Morgane

[ amitié ] [ proximité ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

imagination

Oh! c'est elle, la bête qui n'existe pas.
Eux, ils n'en savaient rien, et de toute façon
- son allure et son port, son col et même la lumière
calme de son regard - ils l'ont aimée.

Elle, c'est vrai, n'existait point. Mais parce qu'ils l'aimaient
bête pure, elle fut. Toujours ils lui laissaient l'espace.
Et dans ce clair d'espace épargné, doucement,
elle leva la tête, ayant à peine besoin d'être.

Ce ne fut pas de grain qu'ils la nourrirent, mais
rien que, toujours, de la possibilité d'être.
Et cela lui donna, à elle, tant de force.

qu'elle s'en fit une corne à son front. L'unicorne.
Et puis s'en vint de là, blanche, vers une vierge,
et fut dans le miroir d'argent et puis en elle.

Auteur: Rilke Rainer Maria

Info: les Sonnets à Orphée

[ création ] [ poème ]

 

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spiritualité

Le Lakota était empli de compassion et d'amour pour la nature, et son attachement grandissait avec l'âge. (...) C'est pourquoi les vieux Indiens se tenaient à même le sol plutôt que de rester séparés des forces de vie. S'asseoir ou s'allonger ainsi leur permettait de penser plus profondément, de sentir plus vivement. Ils contemplaient alors avec une plus grande clarté les mystères de la vie et se sentaient plus proches de toutes les forces vivantes qui les entouraient.
Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le coeur de l'homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l'oubli du respect dû à tout ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l'homme. Aussi maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature.

Auteur: Standing Bear

Info: sagesse amérindienne

[ nature ] [ colonialisme ]

 

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épouse

"Cinq heures... Il va bientôt rentrer..." se dit Elisa. Et voilà qu’à cette idée elle ne peut plus rien faire. Elle a frotté, lavé, fourbi durant toute la journée, elle a préparé une soupe épaisse pour le dîner – ce n’est pas la coutume du pays de manger lourdement le soir, mais c’est nécessaire pour lui qui, à l’usine, ne déjeune que de tartines aux oeufs. Et maintenant, ne fût-ce que pour mettre le couvert, ses bras s’engourdissent et retombent inertes le long de son corps. Un vertige de tendresse la fige, immobile et haletante, accrochée des deux mains à la barre de nickel du fourneau. C’est chaque jour la même chose. Gilles sera là dans quelques minutes : Elisa n’est plus qu’un corps sans force, anéanti de douceur, fondu de langueur. Elisa n’est plus qu’attente.

Auteur: Bourdouxhe Madeleine

Info: La femme de Gilles, Incipit.

[ prolétaire ] [ assujettie ]

 
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pensée-de-femme

L'amour maternel est le plus indépendant de tous les amours ; nous aimons notre enfant quel qu'il soit, quoi qu'il fasse, qu'il afflige ou contente notre amour-propre ; qu'il réponde à notre tendresse ou qu'il la souffre comme une gêne pour sa liberté ; qu'un fils écoute ou repousse sa mère. Grâce à lui, elle regarde haut et loin sans embarras : son âme, qui n'est jamais agitée, ne cesse point d'être émue ; la confiance qui s'établit entre eux devient la plus douce des relations. Elle ne ressemble à nulle autre, toute composée qu'elle est de l'autorité et de la faiblesse, de la condescendance et de la force, qui dénoncent à la fois et la femme et la mère, et l'homme et le fils. Oui, heureuse, cent fois heureuse, celle qui en a connu le charme !

Auteur: Rémusat Mme de Claire-Élisabeth Gravier de Vergennes

Info: Essai sur l'éducation des femmes 1824

[ maman ]

 

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