Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 57
Temps de recherche: 0.0561s

décor

On amarra le navire à un vieux quai de pierre avant de descendre la passerelle. L'endroit était désolé, traversé par des rafales de vent hurlantes. Quatre soldats débarquèrent et attendirent au garde-à-vous sous l'orage qui éclaboussait leurs casques et leurs plastrons d'armure damasquinés. Un jeune homme les rejoignit. Il avait l'épée au côté, portait un large manteau dont la capuche dissimulait son visage. Suivi de son escorte, il alla jusqu'à la falaise d'un pas pressé et, par un escalier creusé dans la roche, entreprit de monter vers la forteresse qui coiffait l'île.
Ses sinistres remparts prolongeant la falaise contre lesquelles se fracassaient les vagues, Dalroth se dressait, massive et menaçante dans la tourmente des vents hurlants et des pluies diluviennes, illuminée et comme surgie du néant chaque fois que la foudre ouvrait une saignée écarlate dans le ciel nocturne.

Auteur: Pevel Pierre

Info: Haut-Royaume, tome 1 : Le Chevalier

[ obscurité ] [ citadelle ]

 

Commentaires: 0

dévouement

Marguerite était alors sur le point d'accoucher. Elle vivait des journées d'angoisse terribles et des nuits pleines de cauchemars, que Joinville nous raconte de manière pathétique. Un pieux chevalier commis à sa garde, qui couchait au pied de son lit, la rassurait : " Madame, n'ayez pas peur, car je suis ici ". Avant d'accoucher, elle fit sortir tout le monde de sa chambre, sauf ce chevalier, et lui fit prêter le serment " que si les Sarrasins prennent cette ville, vous me coupiez la tête avant qu'ils ne me prennent " ; et le chevalier répondit : " Soyez certaine que je le ferai volontiers, car je l'avais déjà bien pensé que je vous occirais avant qu'ils nous eussent pris ". Un historien, Paul Deschamps, grand spécialistes des expéditions au Proche-Orient et des forteresses construites par les Croisés, a pu identifier le vieux chevalier. Sa promesse a servi de devise à sa famille depuis l'époque des Croisades : il s'appelait d'Escayrac et la devise est 《Y pensais》.

Auteur: Pernoud Régine

Info: La femme au temps des Croisades

[ fidèle féal ] [ langage armoirie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

anecdote

Marguerite était alors sur le point d'accoucher. Elle vivait des journées d'angoisse terribles et des nuits pleines de cauchemars, que Joinville nous raconte de manière pathétique. Un pieux chevalier commis à sa garde, qui couchait au pied de son lit, la rassurait : "Madame, n'ayez pas peur, car je suis ici". Avant d'accoucher, elle fit sortir tout le monde de sa chambre, sauf ce chevalier, et lui fit prêter le serment "que si les Sarrasins prennent cette ville, vous me coupiez la tête avant qu'ils ne me prennent" ; et le chevalier répondit : "Soyez certaine que je le ferai volontiers, car je l'avais déjà bien pensé que je vous occirais avant qu'ils nous eussent pris". Un historien, Paul Deschamps, grand spécialistes des expéditions au Proche-Orient et des forteresses construites par les Croisés, a pu identifier le vieux chevalier. Sa promesse a servi de devise à sa famille depuis l'époque des Croisades : il s'appelait d'Escayrac et la devise est "Y pensais".

Auteur: Pernoud Régine

Info: La femme au temps des croisades

[ guerre des religions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

traite des noirs

Un jour, j'ai visité le fort aux esclaves de Cape Coast, au Ghana. L'architecture m'a laissé une impression durable. Le bâtiment comptait trois niveaux. Les niveaux supérieurs abritaient le palais du gouverneur et la chapelle. Il y avait suffisamment de place pour une salle de bal et des réceptions de mariage. Les niveaux inférieurs de la même forteresse étaient l'endroit où les esclaves captifs attendaient d'être embarqués vers l'Amérique. Le palais et l'église étaient bâtis sur les tombes des esclaves. Ainsi, tandis qu'ils esclavageaient, les riches chantaient leur gratitude au Tout-Puissant, puis, tandis qu'ils gémissaient de la joie de l'amour charnel au lit, les esclaves gémissaient en attendant la délivrance. Les cris de plaisir en haut contrastaient avec les cris de douleur en bas, mais les deux n'étaient pas sans rapport. La splendeur d'en haut était bâtie sur la misère d'en bas. Aujourd'hui, le palais mondial est bâti sur une prison mondiale. La splendeur dans la misère - voilà la base de l'instabilité mondiale.

Auteur: Ngugi wa Thiongo

Info: Pour une Afrique libre

[ domination ] [ impérialisme ] [ colonialisme ] [ extrêmes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Bandini

spiritisme

Je viens vous parler du rêve. Quand le vivant s'endort, il s'établit directement une communication entre son lit et sa tombe. L'endormi devient le réveillé de l'ombre; il n'est pas immobile, il vole dans l'immensité; il n'est pas aveugle, il voit dans l'infini; il n'est pas sourd, il entend dans l'espace; il n'est pas muet, il parle dans la mort; il n'est pas couché, il est ailé; il n'est pas étendu, il est planant; il n'est pas tombé, il est ressuscité; l'endormi est l'assaillant de la nuit; tout sommeil fait le siège du mystère; les rêves sont les projectiles des étoiles; le jour tu vis, la nuit tu meurs; les millions de soleils percent ton plafond et se mettent à éclairer ta chambre; ta veilleuse est éteinte, un astre s'y allume; ta lampe toute cette nuit va consumer une des gouttes de la Voie lactée; ô assiégeur de la forteresse obscure; mets, ô vivant, cette armure d'ivoire devant le donjon d'ébène et vois; rêves, venez, tombez sur l'endormi.

Auteur: Hugo Victor

Info: Procès-verbal de la séance de table tournante du dimanche 29 avril 1855, dix heures du soir, à Jersey

[ dormir ] [ littérature ] [ onirisme ]

 

Commentaires: 0

foyer

Oui, c'était bien là ma mère. Tout se déroulait comme si rien ne s'était passé, comme si je ne rentrais pas tout juste de la guerre, comme si le monde n'était pas en ruine, la monarchie détruite, comme si notre vieille patrie continuait d'exister avec ses lois multiples incompréhensibles, mais immuables, ses us et coutumes, ses tendances, ses habitudes, ses vertus et ses vices. Dans la maison maternelle, on se levait à sept heures même après quatre nuits blanches. J'étais arrivé aux environs de minuit, la pendule de la cheminée, avec son visage de jeune fille las et délicat, frappa trois coups. Trois heures de tendre épanchements suffisaient à ma mère. Lui suffisaient-elles ? En tout cas, elle ne s'accorda pas un quart d'heure de plus. Elle avait raison. Je m'endormis bientôt, dans la pensée consolante de me trouver chez nous. Au milieu d'une patrie détruite, je m'endormais dans une forteresse inexpugnable. De sa vieille canne noire, ma veille maman écartait de moi tout ce qui aurait pu me troubler.

Auteur: Roth Joseph

Info: La crypte des Capucins

[ refuge ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

labeur

L'Ordre bouleversa tout.
On apprit à connaître une activité d'un type nouveau, qui fut nommé travail. Jusqu'alors, on engageait une action par désir ; on la poursuivait par agrément ; on la menait à son terme pour le plaisir. On savourait la joie comme le repos, l'ouvrage exaltant comme l'oeuvre accomplie. Le travail, en revanche, s'avéra d'emblée marqué du sceau de l'effort, du pénible, du rebutant ; entamé dans le non-consentement, il se déployait en souffrance et s'achevait par dégoût. Ainsi s'érigea le joug. Ainsi, la geôle dont l'humanité domestique n'a jamais su se libérer.
Sous la férule du Chef Illimité, il fallût bâtir murailles et hautes tours, creuser fossés, faire forteresse de la Cité, édifier en son sein un aberrant palais de marbre.
... Les enfants ne jouaient plus. Ils n'avaient plus permission de rire. Ils ne furent plus voyants. Ni les amants ne se promenaient entre bois et jardins. Il était à toute occasion interdit de... Interdit de s'amuser, de plaisanter, de sourire, de s'embrasser dans les bosquets. Interdit, tout ce qui déplaisait au Grand Conquérant. Et ce qui déplaisait par-dessus tout au Guerrier Invincible, au Conquérant du Monde, au Chef illimité, c'étaient les rires et les jeux, les cris joyeux et libre des enfants, les chants des oiseaux, les baisers des amants.

Auteur: Majrouh Sayd Bahodine

Info: Le Voyageur de minuit

[ normalisation ] [ régression ]

 

Commentaires: 0

autodestruction

Oh que vous me direz... le gaz voyons ! vous vous plaignez du gaz ?... mais passez-vous vous-même au gaz !... hardi ! lisez votre "journal habituel"... les gens qui peuvent plus se passent au gaz !... la belle affaire ! pensez que j'en connais un petit bout, trente-cinq ans de pratique !... ils réussissent pas tous les coups, de loin ! de loin ! on les ranime !... plus grave : meurent pas mais souffrent énormément !... et pour partir et pour revenir !... mille morts, mille re-vies ! et l'odeur !... les voisins accourent !... ils foutent le bordel dans votre case ! s'ils ont trop volé... hop ! le feu !... le feu aux rideaux !... vous voilà encore à souffrir en plus d'asphyxie des brûlures !... un comble !... non ! le gaz est pas une bonne affaire !... le plus sûr moyen croyez-moi, j'ai été consulté cent fois : le fusil de chasse dans la bouche ! enfoncé, profond !... et pfang !... vous vous éclatez le cinéma !... un inconvénient : ces éclaboussures !... les meubles, le plafond ! cervelle et caillots... j'ai, je peux le dire, une belle expérience des suicides... suicides réussis et ratés... la prison peut vous aider ! vous biffer aussi l'existence !... certes ! forteresse à supprimer le Temps !... suicide petit à petit... mais tout le monde peut pas être prisonnier dans l'existence ordinaire...

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: D'un château l'autre 1957/Romans/la Pléiade/Gallimard996<p.29>

[ libération ]

 

Commentaires: 0

maman

Ma mère est la porte de notre espoir,

Ma mère est la chapelle de notre maison,

Ma mère est notre berceau,

Ma mère est la forteresse de notre maison,

Ma mère est notre père et mère,

Ma mère est notre vassale et notre maître,

Ma mère est la simple de notre maison,

Ma mère est la majestueuse de notre maison,

Ma mère est la sans domicile de notre maison,

Ma mère est notre nid d'aigle,

Ma mère est la servante de notre maison,

Ma mère est la souveraine de notre maison,

Ma mère est le petit de notre maison,

Ma mère est notre pain et notre eau,

Ma mère est l'incapable de notre maison,

Ma mère est notre médicament et notre remède,

Ma mère est la fontaine de notre maison,

Ma mère est notre soeur assoiffée,

Ma mère est l'insomniaque de notre maison,

Ma mère est notre doux sommeil,

Ma mère est la bougie de notre maison,

Ma mère est notre soleil resplendissant.

Ah ! ma mère est la Capitale de notre maison,



Elle est l'Ararat de notre maison, ma mère,

Ma mère, c'est notre pain, ma mère,

C'est le Dieu de notre maison, ma mère ...

Auteur: Shiraz Hovhannès

Info: Ma mère, Trad. L.Kiffer

[ poème ] [ gratitude ]

 

Commentaires: 0

couple

Le mariage est l’incarnation de l’amour : dans l’acte et son fruit, mais bien plus encore dans le quotidien de l’existence. Amour de chair dont la tiédeur s’émeut comme s’épanouit la fleur, et qu’une autre étreinte brise jusqu’au sang pour en délivrer une nouvelle vie. Mais surtout amour fidèle, qui confirme chaque jour la promesse une fois donnée, scellée sur les lèvres de l’adolescente comme elle le sera sur le front du mourant. Amour vivant, qui ne fuit pas la réalité mais l’affronte, sur lequel les ans passent en vain parce qu’il renaît à chaque heure. Un tel lien n’est pas servitude mais liberté. Il permet au jeune homme de dépasser le désir en le comblant, et de découvrir enfin, grâce à l’amour d’une femme, la camaraderie et l’amitié avec les femmes. Le vrai mariage n’absorbe pas l’homme dans la société, en en constituant une à sa mesure il l’aide à se maintenir seul en le sauvant du désespoir de l’être. Là est l’unique lieu humain où il puisse parler à autrui comme à soi-même, expliciter une solitude en termes de langage : du moins s’il le tente. Alors le foyer est celui qui ranime, la maison, la forteresse d’où repart l’assaut. La vie conjugale se fige vite en habitudes, mais s’il y a mariage elles sont détruites par le mouvement qui porte la personne vers la personne. Le bonheur est puissance de joie, et la joie éclate. Il n’est pas un terme, mais un départ pour un malheur plus haut.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 97

[ femme-homme ] [ éloge ] [ fidélité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson