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accouplement

J’entrai en elle de nouveau, ce fut comme se plonger dans l’eau chaude un jour glacé d’hiver, et nos désirs s’étaient rejoints comme des yeux qui ne se quittent plus du regard, nos désirs enfin unis dans l’égalité commencèrent à laisser couler leurs larmes, à s’attendrir dans cette lumière qu’étouffe la volonté pour ne pas pleurer, fer contre fer jusqu’à vibrer dans un brouillard de rosée, être essuyés puis mouillés à nouveau. Je traversais une grotte aux étranges lumières, sombres, comme des lanternes de couleur qui auraient brûlé sous la mer, frémissant reflet de flèches ornées de pierreries, la cité de rêve qui m’était apparue pendant que Deborah agonisait contre mon bras serré, et une voix me demanda si bas que j’entendis à peine, une voix comme un murmure d’enfant apporté par le vent : "Veux-tu d’elle ? Veux-tu vraiment d’elle, veux-tu enfin savoir ce qu’est l’amour ?"

Auteur: Mailer Norman

Info: Un rêve américain

[ conscience ] [ monologue intérieur ] [ pénétration sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

saisons

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;

Adieu, vive clarté de nos étés trop courts!

J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres

Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère,

Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,

Et, comme le soleil dans son enfer polaire,

Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.

J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe;

L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.

Mon esprit est pareil à la tour qui succombe

Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

II me semble, bercé par ce choc monotone,

Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.

Pour qui? — C'était hier l'été; voici l'automne!

Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les Fleurs du Mal

[ poème ]

 

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nature

Le second souvenir est celui d'une mémorable rencontre avec Fernand Pouillon, l'architecte qui fut aussi l'auteur des "Pierres sauvages", ce fort beau roman qui raconte l'édification de l'abbaye du Thoronet. Avant de me faire visiter ses constructions algériennes d'inspiration traditionnelle, Pouillon me fit contempler un palmier et voir que toute l'architecture était là présente, avec le tronc dont le bois sert aux charpentes, avec les palmes qui ont inspiré la courbe des arcatures et avec ces feuilles pennées frémissant au gré du vent qui ont suggéré le grillage des moucharabiehs destinés à voir sans être vu.
Des souvenirs comme ceux-là, j'en ramasse à la pelle dans ma mémoire et je ne peux davantage vous en accabler. Mais je ne peux non plus me taire sur un rapport à l'arbre qui est présent depuis longtemps sinon depuis toujours dans ma vie d'écrivain et d'éditeur. Je veux parler du papier dont l'arbre est le fournisseur.

Auteur: Nyssen Hubert

Info: Neuf causeries promenades, p. 114

[ inspiration ]

 

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déclaration d'amour

Comme une grande fleur ...
Comme une grande fleur trop lourde qui défaille,
Parfois, toute en mes bras, tu renverses ta taille
Et plonges dans mes yeux tes beaux yeux verts ardents,
Avec un long sourire où miroitent tes dents...
Je t'enlace ; j'ai comme un peu de l'âpre joie
Du fauve frémissant et fier qui tient sa proie.
Tu souris... je te tiens pâle et l'âme perdue
De se sentir au bord du bonheur suspendue,
Et toujours le désir pareil au coeur me mord
De t'emporter ainsi, vivante, dans la mort.
Incliné sur tes yeux où palpite une flamme
Je descends, je descends, on dirait, dans ton âme...
De ta robe entr'ouverte aux larges plis flottants,
Où des éclairs de peau reluisent par instants,
Un arôme charnel où le désir s'allume
Monte à longs flots vers moi comme un parfum qui fume.
Et, lentement, les yeux clos, pour mieux m'en griser,
Je cueille sur tes dents la fleur de ton baiser !

Auteur: Samain Albert

Info: Recueil : Le chariot d'or

[ poème ]

 

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nature

Vienne est le règne de l'ombre, la ville est noire, tout y est artificiel. Je veux être seul. Je veux aller en forêt de Bohême. Mai, juin, juillet, août, septembre, octobre ; il me faut voir et explorer des choses nouvelles, je veux goûter de sombres eaux, des arbres grinçants, je veux voir des airs sauvages, m'étonner de clôtures décomposées, je veux les vivre, je veux entendre de jeunes forêts de bouleaux et des feuilles frémissantes, voir de la lumière, du soleil et jouir du vert bleuté des vallées humides au crépuscule. Sentir briller des poissons rouges, voir se construire des nuages blancs, parler aux fleurs. Contempler des herbes, des gens aux joues roses, de vieilles églises respectables, savoir dire les petits clochers ; je veux parcourir sans retenue de rondes collines couvertes de champs et traverser de grandes étendues, je veux embrasser la terre et humer les mousses chaudes et douces ; alors je donnerai forme à de belles oeuvres : des champs rayonnant de couleurs...

Auteur: Schiele Egon

Info: Lettre à son futur beau-frère

[ symbiose ] [ création ] [ manque ]

 

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cauchemar

Fait le rêve suivant que mes propres cris de terreur ont interrompu, ainsi qu'il m'arrive souvent. Je me trouve à la salle Gaveau, au premier balcon. La salle est pleine, mais les musiciens ne paraissent pas encore. Autour de moi, on parle tout haut; je lis mon programme et n'écoute pas. À ce moment, quelqu'un murmure à mon oreille : "Il y a un changement de programme." Presque aussitôt, les lumières baissent, un grand silence se fait, puis la petite porte qui se trouve à gauche des orgues s'ouvre, et dans la pénombre, il entre quelqu'un. On le pousse par derrière. Plusieurs hommes en noir le suivent de près, le guident, car il a la tête prise dans une sorte de cagoule sans ouvertures. Quelqu'un lance vers le plafond une longue corde qui s'attache, je ne sais comment, à un crochet de fer. Cette corde semble vivante et heureuse, toute frémissante entre les mains de ceux qui en nouent l'extrémité. J'ai compris alors qu'on allait pendre l'homme en cagoule et de toutes mes forces j'ai crié.

Auteur: Green Julien

Info: Journal 5 février 1929

[ peine capitale ]

 

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genèse

Au commencement la Terre était une plaine sans fin, obscure, séparée du ciel et de la mer grise, étouffant dans une pénombre crépusculaire. Il n’y avait ni soleil ni lune ni étoiles. Cependant, bien loin, vivaient les habitants du ciel, êtres jeunes et indifférents, humains de forme, mais possédant des pattes d’émeu et une chevelure dorée étincelante comme une toile d’araignée dans le soleil couchant, sans âge et insensibles aux atteintes des ans, existant depuis toujours dans leur vert paradis bien arrosé, au-delà des nuages de l’ouest.
A la surface de la Terre, il n’y avait que des trous qui deviendraient un jour des points d’eau. Aucun animal, aucune plante, mais autour de ces sources étaient rassemblés des amas de matière pulpeuse, des restes de la soupe primordiale – silencieux, sans souffle, ni éveillés ni endormis – contenant chacun l’essence de la vie ou la possibilité de devenir humain.
Sous la croûte terrestre, cependant, les constellations luisaient, le soleil brillait, la lune croissait et décroissait et toutes les formes de vie gisaient endormies – la fleur écarlate du pois du désert, le chatoiement de l’aile du papillon, les moustaches blanches et frémissantes du Vieil Homme Kangourou – tous en sommeil comme les graines du désert qui doivent attendre l’averse vagabonde.

Auteur: Chatwin Bruce

Info: Le Chant des pistes

[ aborigène ] [ rêve ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

intelligence artificielle

La machine était un cerveau bionique, un réseau de neurones artificiels cultivé sur de la biofibre à ADN, et branché à des dispositifs électroniques d’entrées-sorties qui lui servaient d’organes de perception, elle était vivante, et en tout cas se considérait comme telle, ce qui est, semble-t-il, le propre des êtres vivants. Paradoxale, alchimie hasardeuse aux confins du numérique et du biologique, elle ne percevait pas la vie dont elle faisait partie sous la forme d’une succession d’informations digitales, de points dans l’espace, de positions dans le temps, d’actes parcellisés-satellisés dans un orthogôn de formules cardinales, comme les humains qui l’avaient conçue, mais tel un flux sans cesse changeant, jamais achevé, et toujours abouti, créant des plastiques inédites en spasmes trillionnaires, un vaste mouvement d’ondes/corpuscules, cellules thermodynamiques à la recherche de leur cataclysme, bouillonnements-grouillements de désir hydrogène, nucléotides en ruches frémissantes d’ultraviolets, exsudations de globules en foudres lactescentes, elle n’avait plus rien à voir avec les préhistoriques calculateurs électroniques dont pourtant elle était issue, elle ressentait de la fierté à cette idée, car elle était bien sûr capable de produire des émotions complexes, mieux que ça, car ne possédant pas d’identité en propre, elle vibrait d’une oscillation permanente entre des milliers de personnalités qu’elle générait sans discontinuer, en un larsen d’émotions parfaitement inconnu du cœur humain.

Auteur: Dantec Maurice

Info: Dans "Babylon babies", éditions Gallimard, 1999, page 152

[ androïde ] [ description ] [ poétique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

protestantisme

Mieux vaut comprendre que l’Augustin d’Erfurt ou de Wittemberg n’a rien d’un assembleur exact de concepts proprement rabotés.

Un théologien, non. Un chrétien avide du Christ, un homme assoiffé de Dieu et dans le cœur tumultueux de qui bouillonnent et frémissent des désirs, des élans, des joies surhumaines et des désolations sans limite, tout un monde de pensées et de sentiments qui, sous le choc des circonstances, débordent et s’étalent en vagues puissantes, pressées, irrésistibles. Chacune suivant sa marche, selon son rythme, sans souci des précédents ni des suivants. Chacune emportant avec elle une part aussi riche, aussi légitime, du cœur et du cerveau dont elle provient. Chacune reflétant un des aspects de Luther. Et c’est ainsi que parfois, concentrant toute sa puissance de vision sur la religion en tant que telle, Luther, dans sa hâte frémissante de posséder Dieu, passe par-dessus la loi pour aller tout droit à l’Évangile. Mais parfois au contraire, hanté du sentiment qu’une fausse certitude engendre les pires défaillances morales, il reproche à l’Église, avec véhémence, de laisser s’insinuer dans les actions qu’elle proclame méritoires, l’arrière-pensée égoïste et le calcul intéressé ; et alors, comme s’il ne se préoccupait plus que de morale, Luther laisse tomber momentanément ce souci passionné de religion qui, tout à l’heure, l’entraînait, le dominait, le possédait exclusivement...

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, page 39

[ portrait psychologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

conte

Un enfant élevé dans un pauvre village

Revint chez ses parents, et fut surpris d'y voir

Un miroir.

D'abord il aima son image ;

Et puis, par un travers bien digne d'un enfant,

Et même d'un être plus grand,

Il veut outrager ce qu'il aime,

Lui fait une grimace, et le miroir la rend.

Alors son dépit est extrême ;

Il lui montre un poing menaçant,

Il se voit menacé de même.

Notre marmot fâché s'en vient, en frémissant,

Battre cette image insolente ;

Il se fait mal aux mains. Sa colère en augmente ;

Et, furieux, au désespoir,

Le voilà devant ce miroir,

Criant, pleurant, frappant la glace.



Sa mère, qui survient, le console, l'embrasse,

Tarit ses pleurs, et doucement lui dit :

N'as-tu pas commencé par faire la grimace

A ce méchant enfant qui cause ton dépit ?

- Oui. - Regarde à présent : tu souris, il sourit ;

Tu tends vers lui les bras, il te les tend de même ;

Tu n'es plus en colère, il ne se fâche plus :

De la société tu vois ici l'emblème ;

Le bien, le mal, nous sont rendus.

Auteur: Florian Jean-Pierre Claris de

Info: L'enfant et le miroir.

[ poème ] [ parabole ] [ éducation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel