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écriture

Pour pouvoir écrire un roman, pour endurer les très longues et fastidieuses séances de travail assis que ça implique, mois après mois, année après année, il faut que l’histoire garde des bulles de lumière dans votre tête. Des scènes qui sont des îles d’émotion brûlante. Et c’est à cause du désir d’en arriver à l’une de ces scènes qui, vous ne savez pas pourquoi, vous couvrent de frissons, que vous traversez peut-être des mois d’ennui royal et insoutenable au clavier. De sorte que le paysage que vous entrevoyez quand vous commencez une œuvre de fiction est pareil à un long collier d’obscurité éclairé de temps à autre par une grosse perle iridescente. Et vous avancez laborieusement sur ce fil d’ombres, d’une perle à l’autre, attiré comme les mites par leur éclat, jusqu’à atteindre la scène finale, qui est pour moi la dernière de ces îles de lumière, une explosion irradiante.


Auteur: Montero Rosa

Info: L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir

[ motivation ] [ émoi ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cruauté

Joseph est chargé de tuer les poulets, les lapins, les canards. Il tue les canards, selon une antique méthode normande, en leur enfonçant une épingle dans la tête… Il pourrait les tuer, d’un coup, sans les faire souffrir. Mais il aime à prolonger leur supplice par de savants raffinements de torture ; il aime à sentir leur chair frissonner, leur cœur battre dans ses mains ; il aime à suivre, à compter, à recueillir dans ses mains leur souffrance, leurs frissons d’agonie, leur mort… Une fois, j’ai assisté à la mort d’un canard tué par Joseph… Il le tenait entre ses genoux. D’une main il lui serrait le col, de l’autre il lui enfonçait une épingle dans le crâne, puis tournait, tournait l’épingle dans le crâne, d’un mouvement lent et régulier… Il semblait moudre du café… Et en tournant l’épingle, Joseph disait avec une joie sauvage :
- Faut qu’il souffre… tant plus qu’il souffre, tant plus que le sang est bon au goût…

Auteur: Mirbeau Octave

Info: Le journal d'une femme de chambre

[ sadisme ]

 

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déclaration d'amour

Nous nous étions connus tout petits à l'école.
Comme son père était de mon père voisin,
Nous partions tous les deux sac au dos le matin
Nos têtes s'encadraient d'une même auréole.

Dans la rose candeur du sourire enfantin,
Nous étions bons amis. Quand les flots du Pactole
Roulaient chez l'un de nous, par hasard, une obole,
Nous divisions toujours en deux parts le festin.

Souvent, aux lendemains de mes fainéantises,
Me laissant consulter en route son devoir,
Elle sut m'épargner l'horreur du cachot noir.

Moi, je grimpais pour elle à l'arbre des cerises,
Pour elle je pillais la vigne et le pommier,
Et je la défendais comme un bon chevalier.

II
Plus tard, à l'âge d'or où dans notre poitrine
Vibre l'enchantement des frissons amoureux,
A l'âge où l'on s'égare au fond des rêves bleus,
Sans songer à demain et ce qu'il nous destine,

Sous les érables du grand parc, à la sourdine,
Nous nous cachions, loin des oreilles et des yeux,
Et, son front virginal penché sur mes cheveux,
Ensemble nous lisions le divin.

Auteur: Lamartine Alphonse de

Info: Premier amour I

[ poème ]

 

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pornographie

...Elle possédait d'autres trésors plus intimes mais aussi surprenants. Par exemple, si je la regardais d'un oeil distrait, je lui trouvais, pardonnez le détail, la fente discrète, timide comme si elle avait voulu en cacher l'impudeur en la dissimulant dans les replis du ventre. Mais dès les premières caresses, ce petit animal s'étirait, étirait le berceau d'herbes où il dormait, redressait la tête, devenait une fleur gourmande, une bouche de bébé glouton qui tétait moi doigt. J'adorais taquiner de ma langue le museau du clitoris, l'exciter puis l'abandonner humide et luisant à son irritation, petit canard barbotant dans une vague de chair rose. J'aimais lisser mes joues contre la lingerie précieuse de son ventre, plonger le nez dans ses bourrelets onctueux, parfois tendus, parfois relâchés comme des focs par le vent, friper du doigt cette immense draperie habitée de frissons et de soupirs. D'autres fois j'aurais voulu m'asseoir, les jambes ballantes au bord de cet orifice et observer minute par minute l'évolution de ce madrépore géant, enregistrer chaque palpitation, chaque respiration de ses pétales inondés d'un nectar irrésistible.

Auteur: Bruckner Pascal

Info: Lune de fiel

[ littérature ]

 

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couchant

Kasser fit alors remarquer qu'il n'existait rien de plus beau qu'un coucher de soleil sur les montagnes et la mer, le coucher de soleil, ce merveilleux jeu de lumières dans le ciel s'assombrissant, cette somptueuse incarnation de la transition et de la permanence, la sublime tragédie, poursuivit Falke, de toute transition et de toute permanence, un spectacle grandiose, une merveilleuse fresque représentant quelque chose qui n'existait pas mais illustrait à sa façon l'évanescence, la finitude, la disparition, l'extinction, et l'entrée en scène solennelle des couleurs, intervint Kasser, cette époustouflante célébration du rouge, du lilas, du jaune, du brun, du bleu, du blanc, l'aspect démoniaque de ce ciel peint, c'était tout cela, tout cela, et bien d'autres choses encore, reprit Falke, car il fallait aussi évoquer les milliers de frissons que le spectacle évoquait chez celui qui le contemplait, l'émotion intense qui le saisissait immanquablement, un crépuscule, dit Kasser, incarnait la beauté emplie d'espoir des adieux, l'image éblouissante du départ, de l'éloignement, de l'entrée dans l'obscurité, mais aussi la promesse assurée du calme, du repos, et du sommeil imminent, c'était tout cela à la fois, et combien d'autres choses encore, remarqua Falke, oui, combien d'autres choses encore, renchérit Kasser (...)

Auteur: Krasznahorkai Laszlo

Info: Tango de Satan, p 111

[ crépuscule ] [ symbolisme cyclique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nudité

Elle me présenta les agrandissements photographiques ornant les murs, puis elle s’assit sur le lit. Je la rejoignis.

— Comment trouvez-vous ma chambre ?

— Très bien.

Subitement, comme pour l’empêcher de tomber, je l’étreignis. Elle ne se défendit pas. Encouragé par cette attitude, je l’embrassai mille fois, tout en la déshabillant d’une main. J’aurais voulu, à l’instar des grands amoureux, arracher les boutonnières, déchirer son linge, mais la crainte qu’elle me fît une observation me retint.

Bientôt, elle se trouva en corset. Les buscs en étaient tordus. Un lacet liait son dos. Les seins se touchaient.

Je dégrafai ce corset en tremblant. La chemise adhéra un instant à la taille, puis tomba.

Je l’ôtai avec difficulté, car le col étroit ne passait pas aux épaules. Je ne lui laissai que les bas, parce qu’à mon avis c’est plus joli. D’ailleurs, sur les journaux, les femmes déshabillées ont toutes des bas.

Enfin, elle apparut nue. Ses cuisses débordaient au-dessus des jarretières. La colonne vertébrale bosselait la peau, aux reins. Elle était vaccinée sur les bras.

Je perdis la tête. Des frissons, semblables à ceux qui secouent les jambes des chevaux, me coururent le long du corps.

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Mes amis

[ déshabillage ] [ femme-par-homme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ufo

Ovni ou pas ?

En juin 1974 en début de nuit ; Je m’étais arrêté au bord d’une route et marchais vers une petite clairière d’un bois tout proche afin d’écouter si les chouettes hulottes se signalaient par leurs cris caractéristiques, (je suis ornithologue amateur).
Après quelques minutes mon attention fut attirée par une "lumière" bleutée dans le ciel et une sorte de sifflement très faible qui provenait de cet "objet".
J’oubliais les rapaces et j’observais ce disque qui restait totalement immobile, à une distance d’une centaine de mètres, mais difficile à évaluer. Une variation de couleurs, accompagnée du sifflement se produisait par intervalles.
Je ressentais un malaise indéfinissable, comme face à une menace ! ( je ne peux réellement pas définir cette peur, une sorte d’alerte accompagnée de frissons )
Après quelques minutes je retournais vers la voiture et aussitôt le disque s’est déplacé avec une accélération étonnante, et a disparu...
Je ne peux en dire plus sauf que l’angoisse a perduré pendant une dizaine de minutes et puis plus rien !
Je ne sais pas ce que j’ai vu et je n’essaye pas de convaincre... J'y suis retourné évidemment de nombreuse fois, pour les chouettes et autres nocturnes, mais le fameux disque n'a plus montré le bout de son nez. ;-)

Auteur: Jipi pseudo

Info: Compte-rendu exclusif pour FLP, 44 ans après l’événement. Merci à son auteur.

[ témoignage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

J'ignore ce qu'il veut dire, jusqu'à ce que je sente quelque chose de chaud, humide et collant sur mes seins. Puis le doigt de Damien revient dans ma bouche et je lèche de nouveau le chocolat. Mais cette fois, il en fait autant. Sa bouche s'acharne sur mon sein enduit de chocolat. Il lèche, il suce, mon téton se raidit et mon aréole frissonne. Mon sexe se crispe aussi, brûlant et suppliant, cruellement stimulé par la cordelette avec laquelle Damien joue, tirant dessus au même rythme qu'il joue de ses lèvres sur mes seins. La cordelette glisse et frotte inlassablement, menaçant de me faire perdre la tête. Et tout aussi inlassablement, sa bouche m'agace et me taquine. Elle suce, tire et mordille délicatement, suffisamment pour que je la sente, assez pour que cette vive et suave sensation me parcoure de la tête aux pieds, jusqu'à la cordelette qui continue de me tourmenter si délicieusement.
Inlassablement, jusqu'à ce que les frissons qui me parcourent forment une vague qui me secoue tout entière.
Je me laisse emporter, ondulant des hanches pour glisser sur la cordelette tout en me concentrant sur la sensation de la bouche de Damien qui se referme sur mon sein. C'est une explosion brutale, et je pousse un cri avant de retomber, épuisée, quand l'orgasme décroît, me laissant hébétée et enivrée.

Auteur: Kenner Julie

Info: Possède-moi

[ sexe ] [ érotisme ]

 

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french kiss

Nous ne nous sommes même pas embrassés ni regardés dans les yeux. Nos lèvres se sont juste introduites par effraction dans des labyrinthes intérieurs profondément enchâssés entre nos oreilles, les ont remplis de la musique secrète des mots vicieux, les siens dans de nombreuses langues, les miens dans le goût douteux de ma seule langue, jusqu'à ce que nos langues remuent, et nos consonnes ont tourné et crissé, cliqueté plus fort, hésité, foncé plus vite, les syllabes se sont bientôt mêlées aux grognements, ou les grognements ont trouvé une prise dans des mots nouveaux, ou des mots anciens, ou des mots inventés, jusqu'à ce que nous mélangions nos chaleurs et refusions de les libérer, goûtant trop le sombre langage sur lequel nous venions de trébucher, désirant et sidérant, pas vraiment une communication, plutôt une canalisation de nos désirs balbutiés, les siens pour ce que j'en sais partis vers les Forêts Noires et les loups, les miens réintégrant brutalement une forme familière, ce grand mystère spectral dont je ne pouvais qu'entendre la forme, qui en dépit de nos désirs distincts et cris individuels continuait à nous entrainer dans des tonalités plus étrangères, notre désir commun de continuer à étreindre la brûlure alimentée par le bruit, ses hurlements stridents, les miens - je ne les entendais pas - seulement les siens, probablement en contrepoint des miens, un cri haut perché, puis un murmure chutant de manière imprévue et se changeant presque en jappement, en grognement, je ne sais pas trop, et soudain plus la moindre courbe, juste la fuite en avant, une ligne franchie où tous les sons fracturés déjà prononcés finissent par se condenser en un long mot agonisant, qui excède aisément la centaine de lettres, même le tonnerre, et anticipe l'inévitable relâchement, quand la chaleur devient enfin trop pesante, et menace de brûler, marquer, déchirer, mais suffisamment tentante pour qu'on s'y raccroche encore ne serait-ce qu'une seconde, afin d'étirer le tout, si nous le pouvons, comme si en s'approchant autant de la chaleur, en s'en enveloppant à ce point, allait se révéler... ce qui, lorsque nous nous sommes étreints, tenus, retenus, s'était finalement révélé trop, trop de quelques secondes, et impossible à refuser, et donc faisant tout exploser, frissons et tremblements, et donc tout au fond de sa gorge un millier de lettres s'écrasant en une longue chute non modulée, résonnant profondément dans mon oreille et le long du nerf auditif, un dernier sursaut de rage décrivant en détails durables la forme de choses déjà survenues.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles

[ pelle roulée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lectures

Je lus tous les livres de D.H. Lawrence. Cela m'amena à d'autres. Cela m'amena à H.D. la poétesse. Et puis à Huxley - le plus jeune, l'ami de Lawrence. Tous ces livres qui m'arrivaient dessus ! Un livre conduisait à un autre. Arriva Dos Passos. Pas très bon, non, vraiment, mais assez bon quand même. Il me fallut plus d'une journée pour avaler sa trilogie sur les U.S.A. Dreiser ne me fit rien. Mais Sherwood Anderson, alors là, si ! Et puis ce fut Hemingway. Quels frissons ! En voilà un qui savait pondre ses lignes. Quel plaisir ! Les mots n'étaient plus ternes, les mots étaient des choses qui pouvaient vous faire chantonner l'esprit. Il suffisait de les lire et de se laisser aller à leur magie pour pouvoir vivre sans douleur et garder l'espoir, quoi qu'il arrive.

Mais retour à la maison

"EXTINCTIONS DES FEUX ! " hurlait mon père.

C'était les Russes que je lisais maintenant, Gorki et Tourgueniev. Mon père avait pour règle que toutes les lumières devaient être éteintes à huit heures du soir : il voulait pouvoir dormir pour être frais et dispo au boulot le lendemain. A la maison il ne parlait que de ça. Il en causait à ma mère dès l'instant où il franchissait la porte et jusqu'au moment où ils s'endormaient enfin. Il était fermement décidé à monter dans la hiérarchie.

"Bon alors, maintenant, ça suffit, ces putains de bouquins ! Extinction des feux !"

Pour moi, tous ces types qui débarquaient dans ma vie du fin fond de nulle part étaient la seule chance que j'avais d'en sortir. C'étaient les seuls qui savaient me parler.

"D'accord ! D'accord !" lui répondais-je.

Après quoi, je prenais la lampe de chevet, me faufilait sous la couverture, y ramenais l'oreiller et continuais de lire mes dernières acquisitions en les appuyant contre l'oreiller, là, en plein sous la couvrante. Au bout d'un moment, la lampe se mettait à chauffer, ça devenait étouffant et j'avais du mal à respirer. Je soulevais la couverture pour reprendre un bol d'air.

"Mais qu'est-ce qui se passe ? Ca serait-y que je verrais de la lumière ? Henry, tu m'éteins tout ça !"

Je rabaissais la couverture à toute vitesse et attendais le moment où mon père se mettait à ronfler.

Tourgueniev était un mec très sérieux mais qui arrivait à me faire rire parce qu'une vérité sur laquelle on tombe pour la première fois, c'est souvent très amusant. Quand en plus la vérité du monsieur est la même que la vôtre et qu'il vous donne l'impression d'être en train de la dire à votre place, ça devient génial.

Je lisais mes livres la nuit, comme ça, sous la couverture et à la lumière d'une lampe qui chauffait. Tous ces bons passages, je les lisais en suffoquant. Pure magie.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Souvenirs d'un pas grand-chose

[ enfance ] [ hiérarchie ] [ réflexivité ] [ littérature ] [ écrivains ]

 

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