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être humain

Les grizzlis communiquent au moyen de leur taille, de leurs postures, de leur gueule, de leurs oreilles et de leurs yeux. Lorsqu'ils se dressent sur leurs pattes de derrière en balançant la tête, ils essaient simplement de mieux voir et de mieux sentir. Un grizzli qui souffle des whoosh est inquiet mais ne représente pas une menace pour l'homme. Par contre, s'il lance des woof tout en restant sur place, il peut être dangereux. Quand il ouvre et ferme ses mâchoires tout en bavant, il est temps de prendre la fuite. S'il baisse la tête vers l'une de ses pattes de devant tout en regardant sur le côté, il vous indique qu'il aimerait s'éloigner paisiblement si vous en faites autant. Si sa tête est tournée vers le côté, vous pouvez encore vous en aller. Si elle est basse, mais bien droite, et que ses oreilles sont rabattues vers l'arrière, il est sur le point de charger. Si, au dernier moment, ses yeux deviennent fixes et froids, vous êtes vraisemblablement dans un beau merdier.(...) C'est certainement l'ultime signal que vous recevrez avant de voir une masse de fourrure fondre sur vous.

Auteur: Peacock Doug

Info: Mes années grizzly

[ animal ] [ communication ]

 

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avril

Il y a quelque chose dans le mot printemps qui suggère non seulement la fragilité des pousses nouvelles, mais aussi ce monde humide, glacé, terreux, odorant de mousse, que les brins d'herbe couleur d'émeraude, les fourreaux et les dagues transparentes ont percé pour émerger enfin à l'air libre.

Le mot printemps, empreint comme il l'est du vert même des tiges de jacinthes, du bleu des œufs de fauvette, du reflet des pétales de chélidoines, est chargé d'une signification à la fois nostalgique et humaine : il oblige l'esprit à se replier, par-delà la supplication de chaque son et de chaque paysage printaniers, jusque dans l'obscure terre primordiale saturée de pluie d'où toute chose sont issues, jusque dans des lieux humides et froids où les baguettes cinglantes du coudrier frappent la peau, où le sol dissimule traitreusement ses marécages, où de jeunes oiseaux et de jeunes lapins sont dévorés par les faucons, où les effluves provoquent de dangereuses accalmies et le retour de douloureux souvenirs, où de noirs liquides empoisonnés suintent du tronc des hêtres, où les bourgeons des prunelliers sont autant de présages du destin, du malheur et de la mort subite.

Auteur: Powys John Cowper

Info: Givre et sang

[ clair-obscur ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

poème

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Nuit de neige,

[ obscurité ]

 

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rejetés

Rassemblez-vous des enfants dans un collège ? Cette image en raccourci de la société, mais image d’autant plus vraie qu’elle est plus naïve et plus franche, vous offre toujours de pauvres ilotes, créatures de souffrance et de douleur, incessamment placées entre le mépris et la pitié : l’Évangile leur promet le ciel.

Descendez-vous plus bas sur l’échelle des êtres organisés ? Si quelque volatile est endolori parmi ceux d’une basse-cour, les autres le poursuivent à coups de bec, le plument et l’assassinent.

Fidèle à cette charte de l’égoïsme, le monde prodigue ses rigueurs aux misères assez hardies pour venir affronter ses fêtes, pour chagriner ses plaisirs. Quiconque souffre de corps ou d’âme, manque d’argent ou de pouvoir, est un Paria. Qu’il reste dans son désert ; s’il en franchit les limites, il trouve partout l’hiver : froideur de regards, froideur de manières, de paroles, de cœur ; heureux, s’il ne récolte pas l’insulte là où pour lui devait éclore une consolation. Mourants, restez sur vos lits désertés. Vieillards, soyez seuls à vos froids foyers. Pauvres filles sans dot, gelez et brûlez dans vos greniers solitaires.

Si le monde tolère un malheur, n’est-ce pas pour le façonner à son usage, en tirer profit, le bâter, lui mettre un mors, une housse, le monter, en faire une joie ?

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 324

[ laissés-pour-compte ] [ forts-faibles ] [ acharnement ] [ endurance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

couple

Il avait connu Geraldine quand elle habitait au collectif sur Fourth Street. A l’époque, elle faisait des trucs sexuels en public et avait des bâtonnets de poisson pané dans son sac comme d’autres ont des paquets de chewing-gums, qu’elle offrait aux inconnus comme de précieux cadeaux. Et puis Del l’avait mise enceinte, et en un seul moment de bravoure et d’extase, Geraldine avait balancé tous ses médicaments dans les chiottes. Le lendemain, elle remplissait une demande d’emploi pour Del à l’usine de plastique, et sortait une vieille alliance d’on ne sait où. Maintenant il était coincé.
(...)
Del était avec une fille dont il n’arrivait pas à se débarrasser, quoi qu’il dise ou fasse. Chaque fois qu’il la larguait quelque part, elle arrivait la première chez lui avec des munitions fraîches dans son distributeur de pilules anti-conception et une nouvelle poignée de sous-vêtements propres. Pour arranger les choses, elle n’arrêtait pas de l’emmerder avec ces bâtonnets de poisson pané qu’elle remontait de la mare sans fond de son sac à main en plastique. Ils étaient froids et graisseux, pleins de peluches grises qui leur faisaient comme du duvet dessus. Et même si elle était probablement la meilleure femme avec qui Del était jamais sorti […], il était toujours gêné d’être vu avec elle en public. Quiconque est jamais sorti avec une demeurée mentale comprendra ce qu’il lui fallait endurer.

Auteur: Pollock Donald Ray

Info: Knockemstiff

[ quart-monde ] [ états-unis ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

portrait

C'était un de ces hommes qui n'ont rien de vibrant ni d'élastique, qui sont composés de molécules inertes, qui ne résonnent au choc d'aucune idée, au contact d'aucun sentiment, qui ont des colères glacées, des haines mornes, des emportements sans émotion, qui prennent feu sans s'échauffer, dont la capacité calorique est nulle, et qu'on dirait souvent faits de bois ; ils flambent par un bout et sont froids par l'autre. La ligne principale, la ligne diagonale du caractère de cet homme, c'était la ténacité. Il était fier d'être tenace, et se comparait à Napoléon. Ceci n'est qu'une illusion d'optique. Il y a nombre de gens qui en sont dupes et qui, à certaine distance, prennent la ténacité pour de la volonté, et une chandelle pour une étoile. Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu'il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu'au bout de la chose absurde. L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences.

Auteur: Hugo Victor

Info: extrait de Claude Gueux, 1824

[ vacherie ] [ ego trip ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

fantoche

C’était un de ces hommes qui n’ont rien de vibrant ni d’élastique, qui sont composés de molécules inertes, qui ne résonnent au choc d’aucune idée, au contact d’aucun sentiment, qui ont des colères glacées, des haines mornes, des emportements sans émotion, qui prennent feu sans s’échauffer, dont la capacité de calorique est nulle, et qu’on dirait souvent faits de bois ; ils flambent par un bout et sont froids par l’autre. La ligne principale, la ligne diagonale du caractère de cet homme, c’était la ténacité. Il était fier d’être tenace, et se comparait à Napoléon. Ceci n’est qu’une illusion d’optique. Il y a nombre de gens qui en sont dupes et qui, à certaine distance, prennent la ténacité pour de la volonté, et une chandelle pour une étoile. Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu’il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu’au bout de la chose absurde. L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a part le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences.

Auteur: Hugo Victor

Info: Claude Gueux

[ fanfaron ] [ portrait ] [ acharnement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

C'était un de ces hommes qui n'ont rien de vibrant ni d'élastique, qui sont composés de molécules inertes, qui ne résonnent au choc d'aucune idée, au contact d'aucun sentiment, qui ont des colères glacées, des haines mornes, des emportements sans émotion, qui prennent feu sans s'échauffer, dont la capacité calorique est nulle, et qu'on dirait souvent faits de bois ; ils flambent par un bout et sont froids par l'autre. La ligne principale, la ligne diagonale du caractère de cet homme, c'était la ténacité. Il était fier d'être tenace, et se comparait à Napoléon. Ceci n'est qu'une illusion d'optique. Il y a nombre de gens qui en sont dupes et qui, à certaine distance, prennent la ténacité pour de la volonté, et une chandelle pour une étoile. Quand cet homme donc avait une fois ajusté ce qu'il appelait sa volonté à une chose absurde, il allait tête haute et à travers toute broussaille jusqu'au bout de la chose absurde. L'entêtement sans l'intelligence, c'est la sottise soudée au bout de la bêtise et lui servant de rallonge. Cela va loin. En général, quand une catastrophe privée ou publique s'est écroulée sur nous, si nous examinons, d'après les décombres qui en gisent à terre, de quelle façon elle s'est échafaudée, nous trouvons presque toujours qu'elle a été aveuglément construite par un homme médiocre et obstiné qui avait foi en lui et qui s'admirait. Il y a par le monde beaucoup de ces petites fatalités têtues qui se croient des providences.

Auteur: Hugo Victor

Info: Extrait de "Claude Gueux" 1834. Trouvé sur internet pour illustrer Emmanuel Macron en tant que dédaigneux

[ stérile égoïsme ] [ insensibilité ] [ aveugle narcissisme ] [ tout à l'ego ] [   stérile égoïsme ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

désolation

La neige tombe, indiscontinûment,
Comme une lente et longue et pauvre laine,
Parmi la morne et longue et pauvre plaine,
Froide d'amour, chaude de haine.

La neige tombe, infiniment,
Comme un moment -
Monotone - dans un moment ;
La neige choit, la neige tombe,
Monotone, sur les maisons
Et les granges et leurs cloisons ;
La neige tombe et tombe
Myriadaire, au cimetière, au creux des tombes.

Le tablier des mauvaises saisons,
Violemment, là-haut, est dénoué ;
Le tablier des maux est secoué
A coups de vent, sur les hameaux des horizons.

Le gel descend, au fond des os,
Et la misère, au fond des clos,
La neige et la misère, au fond des âmes ;
La neige lourde et diaphane,
Au fond des âtres froids et des âmes sans flamme,
Qui se fanent, dans les cabanes.

Aux carrefours des chemins tors,
Les villages sont seuls, comme la mort ;
Les grands arbres, cristallisés de gel,
Au long de leur cortège par la neige,
Entrecroisent leurs branchages de sel.

Les vieux moulins, où la mousse blanche s'agrège,
Apparaissent, comme des pièges,
Tout à coup droits, sur une butte ;
En bas, les toits et les auvents
Dans la bourrasque, à contre vent,
Depuis novembre, luttent ;
Tandis qu'infiniment la neige lourde et pleine
Choit, par la morne et longue et pauvre plaine.

Ainsi s’en va la neige au loin,
En chaque sente, en chaque coin,
Toujours la neige et son suaire, la neige pâle et inféconde,
En folles loques vagabondes,
Par à travers l’hiver illimité du monde.

Auteur: Verhaeren Emile

Info: "La neige" dans les Villages Illusoires

[ homme-univers ] [ paysage ] [ poème ]

 

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couchant

Pirate et Osbie Feel sont étendus sur le toit de l'immeuble, un magnifique coucher de soleil traverse et dessine la rivière sinueuse, impérial serpent, une multitude d'usines, d'appartements, de parcs, de tours et de façades enfumées, un ciel incandescent qui se déverse sur les kilomètres de rues profondes, l'encombrement des toits et les ondulations de la Tamise, y mettant une tension drastique d'orange brûlée pour rappeler au visiteur sa fugacité mortelle, pour sceller ou cacher toutes portes et fenêtres visibles à ses yeux, qui ne cherchent qu'un peu de compagnie, un mot ou deux dans la rue avant de monter vers l'odeur de savon de la chambre louée et les carrés corail du coucher de soleil sur le plancher - une lumière antique, intériorisée, combustible consommé dans l'holocauste hivernal programmé, les formes plus lointaines parmi les brins ou les feuilles de fumée sont maintenant elles-mêmes de parfaites ruines carbonisées, les fenêtres plus proches, frappées un instant par le soleil, ne réfléchissent plus rien mais contiennent la même lumière destructrice,  intense décoloration qui ne permet aucune promesse de retour, une lumière qui rouille les voitures du gouvernement sur les trottoirs, qui vernit les derniers visages se pressant devant les magasins dans le froid comme si une vaste sirène avait finalement retenti,  une lumière qui fait que les innombrables rues se transforment en canaux froids déserts, et qui, avec les étourneaux de Londres, emplit tout, les oiseaux convergent par millions vers des piédestaux de pierre embrumés, vers les endroits qui se vident et vers un grand sommeil collectif. Ils convergent en anneaux, des anneaux concentriques sur les écrans radar. Les opérateurs les appellent des "anges".  

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Gravity's Rainbow, trad Mg

[ soir ] [ cépuscule ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel