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aliments

Après la plage, nous raccompagnions les filles jusqu'à la ferme, Mme Le Dour avait préparé un goûter de crêpes - non pas les crêpes fines ou les galettes de sarrasin fourrées de choses salées comme on les trouve maintenant, mais de vraies krampouzen de froment épaisses et lourdes, sans sucre ni beurre, et les bolées de cidre tiède (le cidre glacé doit être une invention américaine). Comme de toutes les nourritures d'enfance (les gnocchis cuisinés par la bonne Maria chez ma grand-mère, ou le foufou et la soupe de cacahuètes d'Ogoja au Nigéria), j'ai gardé le goût de ces crêpes, l'épaisseur chaude, le tanin du cidre dans les bols de grès, quelque chose de doux et de sauvage à la fois, dans la pénombre enfumée de la ferme, avec l'odeur des vaches, la lueur du jour par la porte ouverte, les reflets du quinquet sur la vaisselle des étagères et sur les clous des lits-clos formant des losanges et des rosaces, et aussi le rire niais des deux filles qui les vengeait de la violence des arrosages et des poignées de sable dans leurs cheveux.

Auteur: Le Clézio Jean-Marie

Info: Chanson bretonne - L'enfant et la guerre : Deux contes

[ manger ] [ jeunesse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

manger

La Catherine s'en allait dans la chambre à four attenante à la maison et qui servait de réduit aux débarras ; elle prenait dans une vieille boutasse poussiéreuse une ou deux de ces petites pommes recroquevillées et les offrait au pauvre Médor qui s'en allait les déchiqueter dans la cour, sur les plantes de jonc où il avait l'habitude de dormir. A ce régime, il était efflanqué et de poil rude, on peut le croire ; il eût été facile de lui compter toutes les côtes.
Notre nourriture, à nous, n'était guère plus fameuse, à la vérité. Nous mangions du pain de seigle moulu brut, du pain couleur de suie et graveleux comme s'il eût contenu une bonne dose de gros sable de rivière. C'était plus nourrissant, disait-on, de laisser l'écorce mêlée à la farine.
La farine des quelques mesures de froment qu'on faisait moudre aussi était réservée pour les beignets et les pâtisseries - tourtons et galettes - qu'on cuisait avec le pain.
Cependant, l'habitude était de pétrir avec cette farine-là une petite miche ou ribate d'odeur agréable - mie blanche et croûte dorée - réservée pour la soupe de ma petite soeur Marinette, la dernière venue, et pour ma grand-mère, les jours où sa maladie d'estomac la faisait trop souffrir. Maman, à de certains jours, m'en taillait un petit morceau que je dévorais avec autant de plaisir que j'eusse pu faire du meilleur des gâteaux. Régal d'ailleurs bien rare, car la pauvre femme en était avare de sa bonne miche de froment !
La soupe était notre pitance principale ; soupe à l'oignon le matin et le soir, et, dans le jour, soupe aux pommes de terre, aux haricots ou à la citrouille, avec gros comme rien de beurre. Le lard était réservé pour l'été et les jours de fête. Avec cela des beignets indigestes et pâteux d'où les dents s'arrachaient difficilement, des pommes de terre sous la cendre et des haricots cuits à l'eau, à peine blanchis d'un peu de lait. On se régalait les jours de cuisson à cause du tourton et de la galette, mais ces hors-d'oeuvre étaient vite épuisés. Ah ! les bonnes choses n'abondaient guère !

Auteur: Guillaumin Emile

Info: La vie d'un simple

[ campagne ] [ simplicité ]

 

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