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anti-christianisme

Et l’impuissance qui n’use pas de représailles devient, par un mensonge, la "bonté" ; la craintive bassesse, "humilité" ; la soumission à ceux qu’on hait, "obéissance" (c’est-à-dire l’obéissance à quelqu’un dont ils disent qu’il ordonne cette soumission, — ils l’appellent Dieu). Ce qu’il y a d’inoffensif chez l’être faible, sa lâcheté, cette lâcheté dont il est riche et qui chez lui fait antichambre, et attend à la porte, inévitablement, cette lâcheté se pare ici d’un nom bien sonnant et s’appelle "patience", parfois même "vertu", sans plus ; "ne pas pouvoir se venger" devient "ne pas vouloir se venger" et parfois même le pardon des offenses ("car ils ne savent pas ce qu’ils font — nous seuls savons ce qu’ils font !"). On parle aussi de "l’amour de ses ennemis" — et l’on sue à grosses gouttes.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Généalogie de la morale, §14

[ hypocrisie ] [ dévitalisés ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dynastie

Suis-moi donc au vieux château de la Pétardière, longtemps habité par une race de preux dont le plus anciennement connu mourut de peur du bruit qu'il fit lui-même, en s'asseyant, à Roncevaux, sur le cor de Roland ; dont le plus célèbre perdit glorieusement à Pavie, en prenant le premier la poudre d'escampette, ce que François Ier y avait gardé (*) ; sans omettre le fameux Gontran Pétaud de la Pétardière, grand oyseleur de Louis XI, spécialement préposé à la cage du cardinal La Balue (**), et Bernard Leloup de la Pétardière, nourrice sèche des petits chiens de Charles IX, et Guy Lechat de la Pétardière, qui rapporta de Palestine une gale dont trois femmes, les siennes, moururent successivement en se gratant. Cette suite non interrompue de héros avait porté très haut, dans les fastes nobiliaires, le nom des Pétaud de la Pétardière.

Auteur: Silvestre Armand

Info: "Histoire incongrue", dans "Histoires réjouissantes", éd. "A la librairie illustrée", p.244 - (*) François Ier, après avoir perdu la bataille de Pavie, écrivit : "Tout est perdu, fors l'honneur" (**) Jean de La Balue (1421-1491) : accusé de trahison, et emprisonné pendant 11 ans

[ généalogie ] [ hauts faits ] [ dérision ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

superficialité

Notre époque nihiliste se caractérise, entre autres choses, par une défaite de la réflexion et un triomphe de la moraline. La moraline est cette substance toxique des gens qui n’abordent plus le monde qu'en pantins manichéens tout juste capables de dire : je like ou je nique...

On ne se pose plus la question du pourquoi et du comment des choses, autrement dit de leur généalogie, mais on martèle qu'on adore ou qu'on vomit, disons-le dans le sabir du jour : qu'on kiffe ou qu'on invite à "manger ses morts".

C'est le degré zéro de l'humanité, le temps du cerveau reptilien qui décide de l’action binaire : on bave d’amour ou on bave de haine. Dans les deux cas, dépourvu de cerveau, on n’est plus qu’une bouche qui bave. Un ver annelé qui mange et qui défèque. Darwin n’avait pas prévu que l’évolution conduirait à cette transformation de l'homme en ténia.

Auteur: Onfray Michel

Info: Foutriquet

[ internet ] [ irréflexion ] [ PNL ] [ culture de la pulsion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophe-sur-philosophe

N’oublions surtout pas que Schopenhauer, qui a traité la sexualité en ennemie personnelle (la sexualité, et aussi son instrument, la femme, cet "instrumentum diaboli") avait besoin d’ennemis pour rester de bonne humeur ; n’oublions pas qu’il avait une prédilection pour les paroles de colère, pour les paroles hargneuses, haineuses et bilieuse ; qu’il se fâchait pour se fâcher, par passion ; qu’il serait tombé malade, devenu pessimiste (— car il ne l’était pas, quoique ce fût là son plus chaud désir) sans ses ennemis, sans Hegel, sans la femme, sans la sensualité, sans la volonté de vivre, de rester en ce monde. Il y a à parier gros que sans tout cela Schopenhauer n’y serait pas resté, il se serait enfui : mais ses ennemis le tenaient, ses ennemis lui offraient toujours de nouvelles séductions dans l’existence, sa colère était, tout comme pour les cyniques de l’Antiquité, un baume, un délassement, sa rançon et son remède contre le dégoût, son bonheur.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Généalogie de la morale

[ détestations ] [ tempérament ] [ force vitale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe-sur-philosophe

Alors qu'il [Spinoza] se frottait à je ne sais quel souvenir, il se mit à réfléchir à la question de savoir ce qui était demeuré en lui du fameux morsus conscientiæ* — en lui qui avait rangé le bien et le mal parmi les imaginations de l’homme et avait défendu avec colère son Dieu "libre" contre ces blasphémateurs qui prétendaient que Dieu n’agit que sub ratione boni ("ce qui s’appellerait assujettir Dieu au destin et serait la plus étrange des absurdités" — ). Le monde, pour Spinoza, était revenu à cet état d’innocence où il se trouvait avant l’invention de la mauvaise conscience : que devenait alors le morsus conscientiæ ? "L’antithèse du gaudium, se dit-il enfin, — une tristesse accompagnée de l’image d’une chose passée dont l’événement a trompé toute attente." (Eth., III, propos. XVIII, schol. I. II.) Des milliers d’années durant les malfaiteurs n’ont eu, au sujet de leur "méfait", d’autre impression que celle dont parle Spinoza, comme d’une impression non personnelle : "ici il y a eu un accident imprévu", et non : "je n’aurais pas dû faire cela."

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Généalogie de la morale, §15. *douleur de conscience

[ culpabilité ] [ moralité ] [ anthropocentrisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mythologie

Mais un "ethos" n'est pas un "genos", une éthique n'est pas une généalogie. La référence antique racialisée offre aux nazis l'opportunité de fabuler un discours des origines, la biographie d'un Urvolk ennobli par le prestige d'Auguste et de Périclès.
Car la référence proprement et purement germaniques est trop bute. Les archétypes de cette histoire souffrent d'un vice inamendable : le manque patent de prestige culturel dont la fruste germanité des origines est passablement dépourvue. Sur l'échelle de civilité de la culture humaniste occidentale, la rudesse germanique manque d'urbanité historique. Or le but répété d'Hitler était de retremper la fierté d'une nation humiliée par le Diktat de Versailles. Cette thérapie nationale ne passait pas seulement par le réarmement et par une politique architecturale mégalomaniaque, ou par les bruits de botte en Sarre, en Autriche ou en Moravie : la géographie de l'Europe devait certes sentir la dextre du Führer, mais son histoire pas moins. Le présent et l'espace ne suffisaient pas : le passé et le temps devaient aussi contribuer à rehausser une fierté mise à mal en 1918 et 1919. L'annexion du passé antique, de ses œuvres, de ses États, revêtait dès lors une importance idéologique cruciale.

Auteur: Chapoutot Johann

Info: Le nazisme et l'antiquité

[ pouvoir ] [ mensonge ]

 

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religion

Mais cette généalogie n'épuise pas, loin s'en faut, le fait religieux : si les religions du Livre ont en effet produit une part des discours totalitaires, elles ont aussi produit quelques-uns des plus beaux discours de rébellion, sans que l'on puisse se satisfaire d'en déduire un simple rapport de cause à effet ! De ces discours de rébellion aux pensées modernes de la révolte, nous devons aussi nous efforcer de tracer des filiations. Autrement dit, encore, l'affrontement de l'ordre et de la rébellion, de l'orthodoxie et de la dissidence, du dogme et de la fiction est d'abord intérieur au fait religieux lui-même. Dire simplement que religion égale superstition, sinon Inquisition, est une sottise. D'autant que ceux qui reprennent généralement ce grief au nom de l'idéal des Lumières, opposé à "l'obscurantisme" de la "croyance", en imaginant qu'ils se débarrassent ainsi à peu de frais des gêneurs qui remettent aujourd'hui en cause la "religions des Lumières" - mais en ignorant que l'Inquisition fut l'oeuvre des Dominicains, introducteurs d'Aristote et d'Averroes, militants actifs d'une "religion rationnelle". En finir avec les guerres de religion, cela ne consiste certainement pas à en finir avec les religions, sous peine de laisser se déployer la religion de la guerre....

Auteur: Le Bris Michel

Info: René Guénon

[ ouverture ] [ éclairée ] [ utile ] [ miroir ] [ polémique ]

 

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exactitude

Deux courants d'idées sont très importants dans la pensée et la culture modernes. D'une part, il y a un engagement intense en faveur de la véracité - ou, en tout cas, une méfiance généralisée, une volonté de ne pas se laisser berner, un empressement à voir à travers les apparences les structures et les motivations réelles qui se cachent derrière elles. Depuis toujours liée à la politique, elle s'étend à la compréhension historique, aux sciences sociales et même à l'interprétation des découvertes et à la recherche en sciences. Parallèlement à cette exigence de véracité, ou (pour le dire de manière moins positive) ce réflexe contre la tromperie, il y a une suspicion tout aussi répandue quant à la vérité elle-même : pour autant qu'elle existe, si elle peut être plus que relative ou subjective ou quelque chose de ce genre ; si nous devons nous en préoccuper, en menant nos activités voire en en rendant compte. Ces deux choses, la dévotion à la vérité et la suspicion dirigée vers l'idée de vérité, sont liées l'une à l'autre. Le désir de vérité conduit à un processus critique qui affaiblit la garantie de l'existence d'une vérité sûre ou non, ou d'une vérité qui puisse être déclarée sans réserve.

Auteur: Williams Bernard Arthur Owen Sir

Info: Vérité et Véracité : Un essai en généalogie. Princeton University Press, 2002 ; 2010. p. 1 ; Chapitre 1 : Le problème

[ doute ] [ dubitation ] [ continue mise en question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

émasculé

Pendant des dynastie, notre ville a fourni aux familles impériales leurs plus dévoués serviteurs. Des eunuques, c'est ainsi qu'on les appelle, bien que, par respect, nous leur donnions le titre de Grands-Papas. Aucun de nous ne descend directement d'un Grand-Papa, mais, en remontant dans notre généalogie, nous trouvons des oncles, des frères ou des cousins qui ont renoncé à leur virilité afin que notre nom de n'efface pas de l'histoire. Des générations de garçons, à l'âge de sept ou huit ans, étaient choisis et castrés - purifiés, disait-on - et envoyés au palais comme apprentis, remplissant diverses tâches domestiques pour 'empereur et sa famille. A treize ou quatorze ans, ils commençaient à toucher leurs appointements, des pièces d'argent qu'ils mettaient de côté et envoyaient à leurs parents. Ces pièces étaient rangées dans un coffre, avec un petit sachet de soie contenant la racine mâle, conservée au moyen d'herbes aromatiques. Quand les frères des Grands-Papas atteignaient l'âge de se marier, leurs parents ouvraient le coffre et sortaient les pièces d'argent. Ce pécule permettait aux frères de prendre épouse ; leurs épouses donnaient naissance à des fils ; les fils perpétuaient le nom de la famille, soit en engendrant d'autres fils, soit en allant au palais après avoir été purifiés.

Auteur: Yiyun Li

Info: Un millier d'années de bonnes prières

[ CHine ]

 

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célébrité

C'est un des privilèges des hommes de génie de faire participer leurs ancêtres et leurs descendants à l'intérêt qu'ils inspirent ; on aime à remonter aux sources de ces grandes intelligences et à pressentir leur venue. On se plaît à en suivre le courant, à savoir si les fils ont dignement continué le père, ou si rien de vivant n'est resté de ces races fameuses. La famille contemporaine des hommes illustres éveille toujours notre curiosité ; nous voulons connaître le père et la mère de l'enfant prédestiné ;il nous est doux de nous initier aux scènes de sa jeunesse, de le voir aimé par une soeur ou par un frère, et nous donnons nous-mêmes aux parents qui le chérissent une part de notre admiration et de notre sympathie. En offrant à nos lecteurs certains traits dramatiques ou touchants de l'enfance de quelques hommes célèbres, il nous a semblé que nous éveillerons dans de jeunes esprits le désir de connaître les travaux ou les nobles actions de ces vies glorieuses, d'en rechercher les détails dans l'histoire et d'étendre la connaissance d'un fait isolé à l'ensemble d'une carrière. Une lecture amusante deviendrait ainsi pour les enfants le début d'une instruction solide et variée, où ils trouveraient à la fois des exemples et un attrait.

Auteur: Colet Louise

Info: Enfances célèbres

[ commérage ] [ médias ] [ généalogie ]

 

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