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progressisme éclairé

La tradition représente la façon dont notre culture se constitue. Comme je l'explique dans les pages qui suivent, nous sommes issus d'une tradition de "culture libre" - non pas "libre" comme dans "free beer" (pour emprunter une phrase du fondateur du mouvement des logiciels libres), mais "libre" comme dans "liberté d'expression", "marchés libres", "libre-échange", "libre entreprise", "libre arbitre" et "élections libres". Une culture libre soutient et protège les créateurs et les innovateurs. Elle le fait directement en accordant des droits de propriété intellectuelle. Mais elle le fait indirectement en garantissant la portée de ces droits, afin que les créateurs et innovateurs qui suivent puissent demeurer pareillement libres du contrôle du passé. Une culture libre n'est pas une culture sans propriété, tout comme un marché libre n'est pas un marché où on peut faire n'importe quoi. L'opposé d'une culture libre est une "culture de ce qui est permis" au sein de laquelle les créateurs ne peuvent créer qu'avec l'autorisation  des puissants ou autres créateurs du passé. 

Auteur: Lessig Lawrence

Info: Free Culture: The Nature and Future of Creativity The Nature and Future of Creativity

[ législation culturelle ] [ droits d'auteurs ] [ propriété intellectuelle ] [ conservatisme carcan ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

relativisme

Pour lui [l’homme sécularisé], au contraire, le vrai, le bon et le juste sont là constamment comme des problèmes urgents et des questions brûlantes. Existe-t-il un principe supérieur garantissant que le vrai ne devienne pas le mensonge, que le bien ne devienne pas le mal, que le juste ne devienne pas l’injuste et que la vie humaine ne tourne pas au chaos ?

Certes on ne conteste pas dans notre monde sécularisé qu’il existe des affirmations vraies et fausses, mais ce qu’on désigne comme vrai n’est pas pour autant reconnu comme quelque chose d’absolument valable. La conception dominante est que la vérité est relative et que "chacun se sauve à sa façon", que ce qui est vérité à Halle et Iéna est une mauvaise plaisanterie à Heidelberg. Car tout est instable au Royaume de l’homme. Tout se tranche selon ce qui est momentanément considéré comme "scientifiquement établi" ou en vertu de ce qui est enregistré comme expression de la Volonté populaire souveraine sous forme de suffrage ou de sondage d’opinion.

Auteur: Lindbom Tage

Info: Dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, pages 33-34

[ indifférence ] [ incertaine ] [ immanente ] [ singularité limitante ] [ points de vue relatifs ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

société industrielle

C’est donc une des plus importantes affaires du gouvernement, de prévenir l’extrême inégalité des fortunes, non en enlevant les trésors à leurs possesseurs, mais en ôtant à tous les moyens d’en accumuler, ni en bâtissant des hôpitaux pour les pauvres, mais en garantissant les citoyens de le devenir. Les hommes inégalement distribués sur le territoire, & entassés dans un lieu tandis que les autres se dépeuplent ; les arts d’agrément & de pure industrie favorisés aux dépens des métiers utiles & pénibles ; l’agriculture sacrifiée au commerce ; le publicain rendu nécessaire par la mauvaise administration des deniers de l’état ; enfin la vénalité poussée à tel excès, que la considération se compte avec les pistoles, & que les vertus mêmes se vendent à prix d’argent : telles sont les causes les plus sensibles de l’opulence & de la misère, de l’intérêt particulier substitué à l’intérêt public, de la haine mutuelle des citoyens, de leur indifférence pour la cause commune, de la corruption du peuple, & de l’affaiblissement de tous les ressorts du gouvernement

Auteur: Rousseau Jean-Jacques

Info: Article "Économie ou Œconomie (Morale & Politique)", dans L’Encyclopédie, 1751

[ description ] [ déséquilibres ] [ régulation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaule

Le royaume de France est un des mieux gouvernés de notre temps ; on y trouve de nombreuses et excellentes institutions qui garantissent au roi liberté d'action et sécurité. La première est le parlement et ses prérogatives. L'ordonnateur de ce royaume, connaissant l'ambition et l'insolence des puissants, jugea bon de leur mettre dans la bouche quelque frein qui les bridât. D'autre part, sachant bien quelle crainte le peuple nourrissait contre les seigneurs féodaux et voulant le rassurer, il prit soin que cette besogne n'incombât pas au roi : il lui épargnait ainsi la rancune des grands. Il institua donc un tiers juge afin que, sans l'intervention du souverain, fussent frappés les orgueilleux et soutenus les humbles. Aucune mesure ne pouvait être plus sage, aucune ne pouvait mieux soutenir la cause du roi et du royaume. On en peut tirer une autre maxime : les princes doivent mettre sur le dos des autres les besognes désagréables, et se réserver à eux-mêmes les agréables. Et j'en conclus de nouveau qu'il doit certes faire cas des puissants, mais gagner la sympathie des faibles.

Auteur: Machiavel Nicolas

Info: Le Prince

[ éloge ]

 

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illusion du contrôle

"Donner vie" à un enfant fabriqué, à l’inverse de "donner la vie", est un abus de pouvoir. Si mon concepteur choisit mes caractères génétiques selon son propre désir, il détermine en partie ma personne physique et ma personnalité morale et devient pour moi la figure du destin. D’autant plus que je suis censé être en dette envers lui pour ses choix, forcément les meilleurs pour moi. Y compris s’il m’a programmé sourd (ou nain) pour lui ressembler, à l’image de ce couple de lesbiennes canadiennes qui a utilisé le sperme d’un ami sourd congénital pour produire deux enfants également sourds (les banques de sperme refusant les gamètes des handicapés). D’où les relations despotiques entre programmeur et programmé : des liens de subordination implacables.

Certes nous dépendons d’autrui pour devenir un humain, un animal social, dans un monde façonné par d’autres avant nous. Mais tout homme reçoit sa liberté d’action avec sa naissance. L’humanité renaît avec chaque homme. Par le seul fait de sa naissance, chacun peut créer un "commencement" (Arendt), c’est-à-dire agir en étant davantage que le produit d’une socialisation.

En éliminant le hasard, le design de l’enfant détruit les fondements de cette liberté. Mais pour les transhumanistes ennemis de l’imprévu, la liberté est un choix de consommateur entre des modèles plus ou moins interchangeables, en libre-service, et garantis sur facture.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Alertez les bébés ! ", éditions Service compris, 2020, pages 54-55

[ pseudo-démiurge ] [ procréation médicalement assistée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sexualité

N'en déplaise aux nouveaux beaufs qui s'imaginent être subversifs là où ils ne font qu'apporter leur écot à un marché de dupes, le joug de la censure ne s'est desserré, semble-t-il, que pour céder la place à la loi du marché, dont les tenailles garantissent, bien plus sûrement que la morale n'a su le faire, le maintien d'un certain ordre social, celui d'un sexe normé et formaté. Car le porno n'a de cesse de nous montrer comment (on doit) faire l'amour et s'acharne à nous dire que le sexe n'est que déballage, tripotage de chair plus ou moins fraîche, mais n'est surtout pas affaire de désir, encore moins de liberté. Prenez n'importe quel film X, au hasard, Niqueurs-nés de Fred Coppula, diffusé à la fin de cette soirée. On est dans la mécanique combinatoire des corps interchangeables, où les notions de subjectivité, de goût, de choix, n'ont pas cours. La virilité y est fantasmée, la féminité instrumentalisée, et la métonymie à l'oeuvre - les acteurs se réduisent à leur queue, les actrices à des trous. S'astiquant la nouille avec une touchante énergie, les hommes ont toujours envie et les filles n'offrent jamais de résistance. Le désir ne pose pas de problème, il n'existe plus. La liberté non plus. On pourrait, comme Houellebecq, s'en réjouir, mais il est difficile de ne pas y voir une nouvelle forme de totalitarisme.

Auteur: Dray Nathalie

Info: à propos des Hot d'or sur Ciné Cinémas, Les Inrockuptibles, 16 mai 2000

 

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individu-société

C’est le manque de liberté individuelle qui caractérise l’opposition entre la société médiévale et la société moderne. Au cours de la période antérieure, l’individu était enchaîné à son rôle dans l’échelle sociale. Un homme avait très peu de chance de passer d’une classe sociale à une autre, de même était-il difficilement envisageable de se déplacer géographiquement, de changer de ville ou de pays. […]
Cependant, même si une personne n’était pas libre dans le sens moderne du terme, elle n’était pas non plus seule et isolée. En ayant dès sa naissance une place distincte, incontestable et immuable au sein du monde social, l’homme était enraciné dans un tout structuré, et cette vie avait un sens qui ne laissait aucune place, aucune nécessité, pour le doute. Une personne était définie par son rôle dans la société : c’était un paysan, un artisan, un chevalier, mais en aucun cas un individu qui avait par hasard telle ou telle occupation. […] Il y avait en comparaison peu de compétition. On naissait sous un certain statut économique qui garantissait un gagne-pain déterminé par la tradition, de la même façon qu’une position plus élevée dans l’échelle sociale impliquait des obligations économiques. Toutefois, dans les limites de sa sphère sociale, l’individu avait en réalité une certaine liberté de s’exprimer dans son travail et dans sa vie émotionnelle. Bien qu’il n’y eût pas d’individualisme – au sens moderne du choix sans restriction entre différentes manières de vivre (une liberté de choix qui est largement abstraite) – l’individualisme existait concrètement dans de nombreux domaines de la vie réelle.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", pages 46-47

[ évolution historique ] [ castes sociales ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

USA

Tout le monde sait que l'égoïsme de chaque individu, du premier au dernier, dont les droits à l'égoïsme sont garantis par notre Constitution américaine, contient la ruine de notre pays, du monde, de la Terre elle-même. Notre Constitution affirme le droit de détruire le monde, et le monde sera détruit, complètement détruit, et ceux qui resteront dans les ruines seront dévoués, du premier au dernier individu, à eux-mêmes seulement, ne s'inquiéteront que de leur propre survie et, en toute légalité constitutionnelle, ils couperont le dernier arbre restant qui pourrait, si on le sauvait, produire assez de semences pour replanter les forêts du monde entier, ils tueront le dernier couple d'oiseaux qui pourrait, si on l'épargnait, se reproduire en masse pour remplacer tous les oiseaux du monde. La Société, à son apogée dans les inaliénables droits américains à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur, a évolué dans un sens intrinsèquement néfaste à la survie du monde. Tout à fait néfaste, mais telle est la vérité américaine fondamentale universelle: tu es toi et je suis moi, et je suis content que ta pauvreté ne signifie pas que je doive être pauvre, que ta maladie ne signifie pas que je doive être malade, que ta souffrance ne signifie pas que je doive souffrir, que le fait que tu sois noir ou juif ou homo ne signifie pas que je doive être noir ou juif ou homo, que ta mort ne signifie pas que je doive mourir. Je suis très content qu'aux Etats-Unis nous vivions individuellement et mourions individuellement. Si néfaste que ce soit, si destructeur de cette terre sur laquelle nous vivons telle qu'elle est, je suis content que la seule personne dont j'aie à m'inquiéter soit moi. Et cela fait de moi un Américain.

Auteur: Plante David

Info: Le Temps de la terreur

 

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vaccination covid-19

Il faut d’ordinaire une décennie pour produire un vaccin, depuis les essais précliniques jusqu’à la pharmacovigilance. Miracle du Sars-Cov2 : dix mois ont suffi aux labos pour aboutir. Cette accélération sans précédent tient d’abord au financement hors normes des laboratoires de biotechnologies. Time is money. On compte en général un milliard d’euros pour développer un vaccin, de la recherche aux lignes de production. Cette fois, l’administration Trump a mis 11 milliards de dollars pour la R&D et le préachat de doses (dont 2,5 milliards pour Moderna, 2 milliards pour Pfizer, 1,2 pour AstraZeneca, 2 milliards pour Sanofi & GSK). La Commission européenne a versé 2 milliards d’euros pour des précommandes, le chiffre devrait grimper. Le Canada, Israël, le Royaume-Uni ont financé les labos de leur côté. S’ajoutent les financements privés de la fondation Gates (150 millions de dollars), de Nestlé ou du réseau social chinois Tik Tok (10 millions). [...]

La "régulation" : voici l’autre explication de cette innovation à marche forcée. Les industriels ont lancé la production avant d’avoir les autorisations de mise sur le marché. Un risque pour eux sans doute, mais aussi une pression sur les administrations : on ne pouvait tout-de-même pas avoir englouti tous ces milliards pour rien. Coup de pot, les vaccins sont efficaces, sûrs, garantis sans effets secondaires individuels ou collectifs à long terme. Croisons les doigts et oublions le vaccin contre la dengue, retiré de la circulation en urgence après de graves emballements immunitaires. La dengue est un virus à ARN, comme le Sars-Cov2. Bref. Félicitons la fructueuse collaboration des "Big pharmas" et des start up, de l’intelligence artificielle, des big data, des financeurs et des chercheurs. Et des "régulateurs", donc. Le Parlement européen a fait un effort de simplification administrative inédit :

"Pour développer, autoriser et rendre disponibles facilement des vaccins sûrs contre le Covid-19, le Parlement a adopté une dérogation temporaire à certaines règles sur les essais cliniques. […] Certains vaccins ou traitements contre le Covid-19 déjà en cours de développement peuvent être définis comme des organismes génétiquement modifiés (OGM) et sont donc couverts par les directives européennes pertinentes sur les OGM. […] une dérogation à ces règles est nécessaire pour éviter des retards importants dans la mise au point de vaccins et de traitements susceptibles de sauver des vies."

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Le règne machinal", éditions Service compris, 2021, pages 83 à 85, https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/mutation.pdf

[ coûts ] [ accélération ]

 
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géopolitique

Aux termes des accords conclus entre la Mongolie, la Chine et la Russie le 21 octobre 1912, le 23 octobre 1913 et le 7 juin 1915, la Mongolie extérieure a obtenu son indépendance. Le souverain pontife de notre religion jaune, Sa Sainteté le Bouddha vivant, est devenu le suzerain des Khalkhas, de tout le peuple mongol de la Mongolie extérieure, avec le titre de Bogdo Djebtsung Damba Houtouktou Khan. Tant que la puissance russe s’étendait sur l’Asie et garantissait le respect de ces décisions politiques, le gouvernement de Pékin a observé le traité ; mais quand, au début de la guerre avec l’Allemagne, la Russie a dû retirer ses troupes de Sibérie, Pékin a voulu revendiquer ses anciens droits sur la Mongolie. C’est pour cela que les deux premiers traités de 1912 et 1913 ont été complétés par la convention de 1915. A partir de 1916 cependant, lorsque toutes les forces de la Russie se sont trouvées concentrées dans une guerre malheureuse, puis quand quelques mois plus tard a éclaté la première Révolution russe de février 1917, renversant la dynastie des Romanoff, le gouvernement chinois a récupéré la Mongolie sans autre forme de procès. Les ministres et les saïts mongols ont été révoqués et remplacés par des personnalités acquises à la Chine ; de nombreux Mongols partisans de l’autonomie ont été arrêtés et emprisonnés à Pékin ; les Chinois ont établi leur propre administration à Ourga et dans d’autres villes mongoles, retirant à Sa Sainteté le Bogdo Khan la gestion des affaires administratives et les réduisant à n’être plus qu’une machine à signer leurs propres décrets ; l’arrivée des troupes sur le territoire a couronné l’entreprise. Elle a amené dans son sillage un flot de marchands et de coolies chinois qui ont déferlé sur le pays. Les Chinois ont exigé le paiement des impôts, des taxes et des arriérés depuis 1912. La population mongole a été promptement dépouillée de tous ses biens : aujourd’hui, aux abords des villes et des monastères, ce sont des colonies entières de Mongols, ruinés, qui vivent dans des abris souterrains. Tous nos arsenaux, tous nos trésors ont été réquisitionnés ; tous les monastères soumis à l’impôt. Les Mongols œuvrant pour la liberté de leur pays ont été persécutés ; en les achetant avec de l’argent, des décorations et des titres, les Chinois ont fait de certains princes sans fortune des partisans de leur cause.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, pages 112-113

[ historique ]

 

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