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mythe

Les obsèques du Maréchal Joffre, comme celles du même genre, cette glorification, cette apothéose, ce transport solennel d'un corps mort, cette sorte de déification de ce qui n'est plus rien, au fond c'est encore un reste des vieilles superstitions, c'est tout près des idolâtries des peuplades sauvages, cela n'a absolument rien de très relevé, au contraire. Le tombeau de Napoléon, le corps de Lénine, conservé dans un cercueil de verre et exposé à la vénération du peuple, l'exposition du corps du maréchal Joffre, la conservation de l'épée de celui-ci ou du chapeau de celui-là, tout cela se tient : c'est un mysticisme extrêmement primitif qui survit.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Mercure de France 1986 <13 janvier 1931 II p.669>

[ cadavre ] [ deuil ]

 

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écriture

La littérature en prose, telle que nous la connaissons, est un produit du rationalisme, de plusieurs siècles de protestantisme et de l’autonomie individuelle. Et la suppression de la liberté intellectuelle paralyse successivement le journaliste, le sociologue, l’historien, le romancier, le critique et enfin le poète. Dans l’avenir, il se peut qu’un nouveau genre de littérature ne faisant appel ni à la sensibilité individuelle, ni à l’acuité de l’observation puisse voir le jour, mais une telle éventualité est inimaginable à l’heure actuelle. Il semble beaucoup plus probable que, si la culture libérale qui a été la nôtre depuis la Renaissance venait réellement à disparaître, l’art littéraire périrait avec elle.

Auteur: Orwell George

Info: "Où meurt la littérature" (1946), EAL-4, p. 88.

[ diachronie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Le roman est un jeu de hasard. Il est de l’ordre de l’accidentel, du particulier et du singulier. Et de l’ordre de la règle. Il invente son jeu et ses règles et on ne peut pas plus changer celles-ci que celui-là du moment que l’on a résolu d’entrer dedans. Lire ou écrire un roman, c’est accepter de descendre d’une position mystique, et même religieuse (mais aussi libertaire, bien entendu), et "se résigner" aux limites d’une anecdote, de cette anecdote-ci, et pas une autre. Contre Barthes qui reprochait au fond au roman d’être particulariste, local, régional, limité, contre ce qu’il lui opposait, cette utopie mortifère (mais apparemment libératrice) de l’universel poétique, rien n’est plus efficace que la lecture de Simenon.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1475

[ genre littéraire ] [ caractéristiques ] [ anti-globalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

temps

A bien y penser, les horloges sont un genre littéraire. Elles portent sur elles les signes écrits du possible qu'on peut lire aussi dans les vieux édifices désertés. Elles feuillettent notre vie, où elles marquent avec la même indifférence tranquille l'heure de notre naissance, de nos premières amours, de la guerre et de la mort. Mais s'il est vrai que les horloges appartiennent à la littérature, il est tout aussi vrai que nous sommes la littérature des horloges. Je les soupçonne de ne pas croire à notre existence, de nous prendre pour de simples "personnages", dont peut-être elles parlent, la nuit ; pour des livres dont elles se font les unes aux autres des comptes rendus, que l'une conseille parfois à l'autre de lire.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Discours de l'ombre et du blason", éd. du Seuil, p. 11

[ fiction ] [ renversement de perspectives ] [ cadrans ] [ marqueurs ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

étymologie

NAVIRE.s.m. Originairement féminin, comme navis, puis devenu masculin par esprit d'analogie avec d'autres mots françois de cette terminaison. Voyez ETUDES.

Malherbe a dit :

"Car aux flots de la peur sa navire qui tremble..."

Ce qu'il y a de remarquable, c'est que l'Académie approuvoit ce changement de genre quand il étoit question du vaisseau des Argonautes, comme dans cet autre vers de Malherbe :

"En la navire qui parloit"

Ménage qui n'étoit pas de l'Académie, et c'est un bien grand malheur, car le Dictionnaire vaudroit beaucoup mieux, trouve le féminin plus poétique. Il devoit être en effet plus poétique de son temps, puisque Malherbe l'avoit employé. Ce sont les poètes qui font les mots poétiques. Ce ne sont pas le grammairiens.

Auteur: Nodier Charles

Info: in "Examen critique des dictionnaires de la langue françoise" - consultable sur Gallica

[ critique littéraire ] [ critique institutionnelle ] [ citations ] [ transgenre ] [ bateau ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

récit mythique

A mon avis voilà comment s'explique l'origine des épopées populaires : il existe une période d'histoire ancienne qui immédiatement après sa fin semble importante, grandiose, toute emplie de faits remarquables et sans doute toujours héroïque. Toutefois cette époque se situe dans des temps si éloignés, si reculés que seule une obscure et incomplète tradition en conserve les traces aux futures générations. On s'est étonné de constater que l'épopée, en tant que genre littéraire, ait disparu au cours des siècles, peut-être est-ce parce que les conditions nécessaires à son éclosion ne se présentent plus. Le vieux matériel a été épuisé et, pour tous les événements ultérieurs, l'histoire a pris la place de la tradition. De nos jours, les actes les plus héroïques ne sauraient inspirer d'épopée ; Alexandre le Grand ne se plaignait-il pas déjà de ne pouvoir trouver d'Homère capable de le célébrer.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, page 97

[ transmissibilité ] [ intégration ] [ souvenir-écran ] [ légendes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation

On peut mesurer, à cette simple évocation, l’erreur aujourd'hui si répandue qui voudrait assigner, pour tous les individus humains, un même degré de formation et de culture. Une sorte de nivellement, qui ne serait d'ailleurs point toujours par en haut, mais plutôt par en bas, puisque aussi bien ce qui excelle ou est éminent se trouve, par définition, émerger au-dessus de l'ordinaire, ferait que nul être humain ne devrait s'élever au-dessus des autres par le degré de sa perfection intellectuelle, ou littéraire, ou scientifique, ou artistique, comme si, dans le genre humain, tous les individus qui le composent étaient appelés, par cela même qui constitue leur personnalité ou leur nature individuelle, aux mêmes fonctions, au même genre de vie, au même déploiement d'activité. Il n'est point, on peut le dire, d'erreur théorique et pratique, qui soit plus anti-humaine. Elle est, appelée de son vrai nom, la méconnaissance ou la négation du genre humain.

Auteur: Pègues Thomas

Info: Dans "Aperçus de philosophie thomiste et de propédeutique", pages 287-288

[ uniformisation ] [ égalitarisme ] [ inconvénients ] [ swadharma ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Plusieurs orientations littéraires du I er siècle s'expliquent par la pression que le pouvoir impérial a exercée sur les écrivains. Nous avons pu en effet noter que la censure impériale touche tous les genres littéraires : la philosophie, la poésie, le théâtre et, dans un registre différent, l'éloquence. Les empereurs ressentent comme une atteinte personnelle toute allusion délibérée ou fortuite. N'importe quel personnage mythologique ou historique, une situation fictive ou réelle, tout peut prêter à des interprétations dangereuses pour les écrivains. L'histoire se trouve en première ligne dans le combat et il devient de plus en plus difficile de traiter de sujets contemporains ou peu éloignés dans le temps. Non seulement les empereurs, mais tous ceux qui sont mêlés de près aux intrigues de la cour se méfient de toute relation ou commentaire d'événements proches. Tacite se plaint des contraintes que font peser sur la rédaction des Annales les menaces de gens haut placés.

Auteur: Salles Catherine

Info: Lire à Rome, p. 77

[ parano ] [ historique ] [ influence ]

 

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intellectuels

Quand ils se réunissent pour protester contre la hausse des taxes, les chauffeurs routiers, les petits patrons artisans et commerçants, les retraités, les chômeurs, les salariés pauvres, etc., qui forment les rangs des gilets jaunes, mettent en sourdine leur détestation réciproque le temps de la reporter sur la figure du pouvoir. Il suffit de les observer, de prêter attention à leurs discours, pour comprendre que dans ces bacchanales de la frustration et de la revendication où personne ne sait rester sobre, s’exprime une méfiance de tous à l’égard de tous. Entre eux surgissent des querelles de ronds-points comme on parle de querelles de clochers. Dans leurs élans de fraternité, ces rebelles citoyens se menacent même de mort. Mais, pour Michel Onfray, Jean-Claude Michéa, Alain Finkielkraut, Frédéric Lordon, Emmanuel Todd, qu’importe la fiction sociologique du peuple dès lors qu’elle leur permet de s’adonner, en dehors de leur magistère grassement rémunéré par d’injustes taxes, à la critique sociale — genre littéraire prisé par les cadres semi-cultivés, mais dont les subtilités théoriques demeurent inaccessibles aux mal-lotis du concept.

Auteur: Schiffter Frédéric

Info: https://lephilosophesansqualits.blogspot.com/2018/12/la-bandaison-des-clercs.html?m=1&fbclid=IwAR2gZXy3HHHPXkpgbRkM5gkeGc839sI73LupmbKw6-CrCy_SihshrZzED2I

[ appropriation ] [ démagogie ] [ révolte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

désordre

Parfois les livres étaient rangés sous le panneau correspondant à leur genre, mais il n'était pas rare qu'ils atterrissent un peu n'importe où. Au fur et à mesure que j'apprenais à connaître les humains, je me suis aperçu que les gens aimaient "Pembroke Books" justement à cause de ce capharnaüm. Ils ne venaient pas que pour faire de la gratte sur quelques livres. Ils venaient là pour se perdre dans les allées. Ils appelaient ça fouiner, mais leurs regards s'apparentaient davantage à de l'excavation ou à de l'exploitation minière. J'étais toujours étonné qu'ils n'entrent pas équipés de pelles. Ils creusaient à mains nues, parfois jusqu'aux aisselles, dans l'espoir de déterrer un trésor, et lorsqu'ils extrayaient une pépite littéraire d'une montagne de déchets, ils étaient encore plus ravis que s'ils l'avaient trouvée et achetée directement après avoir franchi la porte. De ce point de vue, faire ses emplettes chez "Pembroke" ressemblait à la lecture : impossible de deviner ce que vous réserve la page suivante - l'étagère, le carton ou la pile d'à côté -, tout le plaisir tient dans la surprise.

Auteur: Savage Sam

Info: Firmin

[ chiner ] [ littérature ] [ librairie ] [ brocante ]

 

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