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menace

Il se reprit, lâcha la poignée et se retourna avec précaution. Ses articulations craquaient, il avait des jambes de plomb. Lentement, il revint sur ses pas jusqu'à la porte de la salle de bains.
Le rideau de douche, qu'il avait repoussé pour examiner la baignoire, était de nouveau tiré. C'étaient les anneaux qui en glissant sur la tringle d'acier avaient provoqué ce bruit métallique qui avait résonné à ses oreilles comme des ossements se tassant dans un caveau. Il regarda le rideau, bouche bée.
Quelque chose se dissimulait derrière, dans la baignoire.
C'était une forme indistincte, aux contours flous, qu'il devinait à travers le plastique. Ça pouvait être n'importe quoi. Peut-être n'était-ce qu'une illusion d'optique, provoquée par un jeu de lumière, ou l'ombre de la pomme de douche. Ou même une femme morte depuis longtemps, étendue dans son bain, une savonnette Lowila dans une de ses mains raidies, attendant la visite de son prochain amant.

Auteur: King Stephen

Info: Shining

[ rencontre ] [ peur ]

 

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femmes-hommes

Plus le bruit de l'époque se fait assourdissant, plus j'ai la certitude que ma vie est ailleurs, glissant le long de mon amour dont les figures ensevelissent le temps qui passe. Je te regarde. Nous allons nous rencontrer sur le pont de la transparence avant de plonger dans la nuit de nos différences. Nous nagerons, proches ou lointains, distraits ou tendus, remontant le courant de notre énigme pour nous retrouver dans l'embrassement incertain de nos ombres fuyantes. Nous ne sommes pas les seuls à nous être un jour élevés du plus profond de nos solitudes pour partir au-devant de nos fantômes, sans nous soucier qu'ils soient mâles ou femelles. Et s'il est seulement quelques hommes à n'avoir pas grande peine à se reconnaître dans cet aveu de Picabia : "Les femmes sort les dépositaires de ma liberté", c'est peut-être qu'il y va de la conquête d’un merveilleux que les femmes et les hommes ont encore a découvrir.

Auteur: Le Brun Annie

Info: Lâchez tout

[ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

eau

L'eau. Si on se glisse en elle sans la déranger, elle approuve, elle aime, elle s'enroule au corps, l'emporte et sourit avec lui.
Pour peu qu'on la frappe, qu'on la force, elle réplique immédiatement avec une énergie incroyable.
Au jeu de la violence, c'est elle qui l'emporte.
L'eau surenchérit.
Elle ne cède qu'à l'effusion onctueuse.

Et d'ailleurs, son nom le disait déjà, mais c'était de façon si discrète qu'on n'entendait pas.

Je dis bien, je répète: Eau. A-t-on jamais vu, lu, manipulé un mot semblable? un mot juste fait de son eau. Un mot d'eau imprenable, impossible à mordre, à cogner contre les dents, inodore et sans saveur, glissant entre les doigts.
J'écris _eau_. E. A. U.
Oh, ça alors...

Nulle consonne où agripper le mot, pas plus que la chose. (...)

Eau sans prise aucune.
Eau qui ne connaît que la déprise. De soi en elle, au travers d'elle.
Eau qui ne commence ni ne finit, me révélant mon indéfinité accordée à la sienne.

Auteur: Leclerc Annie

Info: Eloge de la nage

[ aqua simplex ]

 

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métropole

Les gens se massaient comme des insectes sur les trottoirs considérablement élargis, se pressant aux entrées des passages souterrains et aux bouches de métro. Sur la voie centrale de la rue, réservée aux seules voitures officielles, des voitures de police circulaient ou stationnaient, s’écartant parfois pour laisser passer une ambulance ou des voitures de pompiers. De chaque côté de la voie centrale, de gros autobus bourdonnants – ils n’avaient pas de moteur, mais un volant qui était lancé à fond à chaque terminus – charriaient leurs deux cents passagers, glissant d’arrêt en arrêt à deux blocs d’intervalle, se laissant alors doubler par les taxis à piles. Depuis la pose du dôme, tous les moteurs à combustion étaient interdits par la loi. Le système de ventilation pouvait tout juste évacuer l’oxyde carbonique et les anthropotoxines produits par l’homme, et, les jours de grande chaleur, l’humidité produite par la transpiration humaine excédait la capacité des systèmes de conditionnement. Il tombait alors, sous le dôme, une sorte de bruine.
Comment faisons-nous pour le supporter ?

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, page 84

[ description ] [ pollution ] [ entassement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

amitié

5 janvier 1940
Me suis découvert des affinités avec un jeune catalan, Jordi de son prénom, militant du POUM, sur le front de Madrid. Nous parlons Garcia Lorca, parlons Lope de Vega, jouons aux échecs. Il est polyglotte, d'une exquise finesse et lettré.
(...)
16 janvier 1940
Nous marchions lentement, en silence, sur la route glissante, sombre malgré la neige fraîchement tombée. En me laissant, il dit : "Je crois savoir que nous, les Espagnols, on nous fera quitter Mittersheim demain ..." Je sens que, tout comme moi, il regrette que notre amitié naissante doive être coupée si tôt. Je le suis des yeux, fine silhouette fantomatique bientôt dissoute dans la nuit où pas une lueur ne brille, lorsque je l'entends qui revient sur ses pas.
- Adios, companero, dit-il. Ah, tu connais ce vers de Byron ?
Let me, or happy or unhappy,
Learn to anticipate my immortality.
Nous nous sommes longuement étreints.
En notant ceci, je me rends soudain compte que je ne connais pas son nom de famille.

Auteur: Malaquais Jean

Info: Journal de guerre suivi de Journal du métèque 1939-1942

[ rencontre ] [ complicité ] [ séparation ]

 

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cunnilingus

Toi sous moi, dans une chambre volée, ta tête entre mes cuisses et ta langue glissant en moi, lapant ma vulve, accélérant ton rythme avec l'expérience de tes années passées, mais peut-être était-ce déjà un adieu, tant pis, il était bon, tu me léchais et je fondais longuement dans ta bouche, la honte d'imaginer ton visage devant mon sexe disparaissait, la fougue que tu mettais à m'embrasser avait fait tomber d'un coup mes réticences, j'écarte davantage encore mes jambes pour que tu puisses en moi t'enfoncer plus avant, me dévorer l'intérieur des cuisses, les embrasser, promener ta langue à la jointure de mes fesses, la faire glisser vers les lèvres, et m'embrasser aussi profondément que si mon sexe avait été ma bouche pour te répondre. Plus ta langue excitait mon clitoris, dont je ne savais plus s'il était encore caché à l'intérieur de mes lèvres tant il me brûlait, plus l'impression que cela te plaisait faisait s'évanouir mes hésitations et toute timidité. À force de ne plus me demander si tu aimais vraiment, toi aussi, je découvris ce que voulait dire s'abandonner...

Auteur: Filippetti Aurélie

Info: Un homme dans la poche

[ pensée-de-femme ] [ érotisme ]

 

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résignation

Et Jérôme Calvière, glissant les feuillets dans l'enveloppe, comprenait ce que jusqu'ici il n'avait jamais entrevu. Il devinait avec lenteur que la terre dont parlait Max Leblond n'était pas le sol qui s'étendait, au matin de chaque jour, devant lui et sur lequel il marchait. Elle ne se découvrait plus comme une étendue qu'on domine mais comme une substance pâteuse, tantôt active, tantôt souffrante, intime quoique impersonnelle, dans laquelle on s'abrite avant de se fondre.
Soldat ou terrassier, mais homme, Max Leblond l'avait abordée à la pelle et à la pioche. Il avait perpétré cet inceste et la guerre l'avait ramené à ce sein et à ce ventre, pour s'y enfouir.
Entre ces lèvres, encore une fois réceptrices avant d'être parturientes, il avait connu dans l'obscurité de la nuit la souveraine indifférence de ceux qui sont parvenus au port qu'ils avaient depuis si longtemps quitté. Et il avait accepté de penser que sa chair était faite de cette matière qui était aussi celle du monde. Il était juste que le flot rouge teinté de ce pigment de fer à elle emprunté lui retournât.

Auteur: Chauviré Jacques

Info: La Terre et la Guerre

[ conflit ] [ littérature ]

 

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transport

De nombreux manuels soulignent qu'aucun animal n'a développé de roues et citent ce fait comme un exemple d'une évolution souvent incapable de trouver la solution optimale à un problème d'ingénierie. Ce n'est pas un bon exemple. Même si la nature pouvait avoir fait évoluer un orignal sur des roues, elle aurait sûrement choisi de ne pas le faire. Les roues sont bonnes dans un monde avec des routes et des rails. Elles s'enlisent dans les terrains doux, glissants, raides, ou inégaux. Les jambes sont mieux. Les roues doivent pouvoir rouler le long d'un support ininterrompu et régulier, alors que les jambes peuvent se placer sur une série de points d'ancrage distincts, l'exemple extrême étant une échelle. Les jambes peuvent également être placées afin de minimiser les embardées ou pour passer les obstacles. Même aujourd'hui, alors que le monde est devenu un terrain de stationnement, seule une moitié environ des terres sur le globe est accessible aux véhicules à roues ou à chenilles, alors que la plupart des terres sont accessible aux véhicules avec des pieds: les animaux, véhicules conçus par la sélection naturelle.

Auteur: Pinker Steven

Info: Comment fonctionne l'esprit

[ évolution ]

 

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froidure

En l'espace d'une nuit, l'hiver répandit sa blancheur sur les pentes des collines.
L'eau dans les seaux gela jusqu'au fond, des tonneaux éclatèrent, une couche de glace se forma sur la rivière et dans les puits de mine, la terre devint dure comme de la pierre.
Le vent d'Est plongeait des sommets des Tobacco Roots dans la vallée de la Gulch, transperçant les manteaux, se glissant entre les planches disjointes des bâtiments et des cabanes.
C'était le premier signe annonciateur du long hiver à venir, voilà pourquoi les plus intrépides isolèrent leurs cabanes avec des vieux journaux, amoncelèrent de la terre autour de leurs tentes légères et se préparèrent en vue d'un interminable siège alors que les solitaires et les mineurs découragés se préparaient à partir.
Les diligences au départ de Virginia City étaient remplies, tandis que d'autres mineurs craignant, les attaques des hors-la-loi, commencèrent à former de larges groupes, afin de voyager en se sentant en sécurité.
Tous les prix s'envolèrent.
Les épaves humaines de Virginia, qui mangeaient les restes et dormaient à la belle étoile, tentaient maintenant de se faufiler à l'intérieur des écuries.

Auteur: Haycox Ernest

Info: Les fugitifs de l'Alder Gulch

[ saison ] [ arrivée ]

 

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enfance

Notre quartier était bruyant et surpeuplé ; les enfants, pieds nus et à peine vêtus, jouaient dans tous les coins, remplissant l'air de leur vacarme et couvrant le sol de leurs excréments. Les femmes s'agglutinaient sur le seuil des maisons, l'une hachant des feuilles de mouloukhiyya, l'autre pelant des oignons, une troisième allumant un brasero, toutes échangeant potins et plaisanteries, ou, au besoin injures et malédictions. De jour comme de nuit, c'était un fracas ininterrompu, soutenu par le rythme lancinant du tambourin à exorcismes : les chansons, les pleurs, les voitures à bras courant en tous sens, les engueulades, les rixes, le miaulement des chats et le grognement des chiens se disputant les tas d'ordures. Les rats grouillaient dans les cours des maisons et nichaient dans les murs, et il arrivait fréquemment qu'un groupe se rassemble à grands cris pour tuer un serpent venimeux ou un scorpion. Quant aux mouches, leur nombre n'avait d'égal que celui des poux : elles partageaient la vie des habitants avec une familiarité amicale, mangeant dans leurs assiettes, buvant dans leurs verres, jouant autour de leurs yeux et se glissant même parfois dans leur bouche.

Auteur: Mahfouz Naguib

Info: Les fils de la Médina

[ urbaine ] [ foisonnement ] [ brouhaha ]

 

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Ajouté à la BD par miguel