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dégoût

Si jamais je me tire vivant de cette guerre dont je n’ai encore rien vu, je voudrais que mon témoignage ait le goût du sang vomi sur une feuille vierge que l’on donnerait à mâcher au lecteur.

Auteur: Malaquais Jean

Info: 2 décembre 1939, "Journal de guerre"

[ répulsion ] [ communication ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Le désir fait brûler mon sang,
d'amour tu m'as l'âme blessée.
Donne tes lèvres : tes baisers
me valent la myrrhe et le vin.
Penche sur moi ta tête tendrement
que je goûte un sommeil sans trouble
jusqu'au souffle joyeux du jour
qui chassera l'ombre nocturne.

Auteur: Pouchkine Alexandre

Info: Poésies

[ prière ]

 

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conscience

Je sais le poids des morts. Et je sais le mauvais sort. Je sais la perte et le saccage, le goût du sang, les années perdues et celles qui coulent entre les doigts. Je connais la profondeur des sables, j'en ai éprouvé la résistance, la matière meuble, équivoque. Je sais que rien n'est fiable, que tout se défait, se fissure et se brise, que tout fane et que tout meurt. La vie abîme les vivants et personne, jamais, ne recolle les morceaux, ni ne les ramasse.

Auteur: Adam Olivier

Info: Falaises

[ fragilité ] [ éphémère ] [ expérience ]

 

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introspection

Je n'ai pas le droit de m'appeler celui qui sait. J'étais un chercheur, et je le suis toujours, mais je ne cherche plus dans les étoiles ou dans les livres ; je commence à entendre les enseignements de mon sang qui palpitent en moi. Mon histoire n'est pas agréable, elle n'est pas douce et harmonieuse comme les histoires inventées, elle a le goût de la folie et de l'égarement, de la déraison et du rêve, comme la vie de tous les hommes qui ne veulent plus se mentir à eux-mêmes.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Demian

[ grandir ] [ quête ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

toute-puissance philosophique

Le Dieu de Spinoza pourrait donc n’être qu’une immense et fabuleuse araignée qui tisse la toile de l’univers dont il est à la fois le centre et la circonférence, infiniment multipliés, ce qui donnerait une dimension bien étrange à la fascination que Spinoza éprouvait pour la gent arachnéenne. Il y a plus encore. Par une contamination que permettent la langue allemande et le goût nietzschéen pour les calembours, c’est Spinoza lui-même qui devient une araignée (die Spinne) et qui suce le sang du monde réel pour en faire cette coquille vide qu’est l’Ethique sous la solidité apparente de son amure géométrique. Spinoza et Dieu ne font qu’un : "le Dieu occidental est devenu araignée (Spinne) sub specie Spinozae."» L’œuvre de Spinoza qui nous donne l’épure de la totalité se réduit à son tour à une toile d’araignée, et Spinoza rit.

Auteur: Rödel Patrick

Info: Dans "Spinoza, le masque de la sagesse", pages 54-55

[ performatif ] [ spéculations ] [ vision du monde ] [ mise en abyme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

média

Je n'ai pas de poste de télévision. La voix polyphonique de la radio, provenant de tous les horizons, de tous les milieux, me suffit. Elle tisse sur divers tons la rumeur mouvante du temps qui passe. ( .... )
Ceux qui sont quotidiennement gavés d'images télévisuelles en savent-ils plus, en apprennent et comprennent-ils plus que moi ? J'en doute. Ils les regardent sans les voir, les voient sans les regarder, ces images des guerres, des tragédies, des désastres. Elles se mêlent à celles de films de crimes et de catastrophes, à celles des publicités, elles s'y confondent, s'y diluent. Et quand elles sont trop violentes, effroyables, elles plongent leurs spectateurs dans un état de fascination. Une fascination morbide au sortir de laquelle ils émergent mi-hébétés, mi-incrédules. El la grande foire sanglante continue, le mal se rit de son public, il renouvelle ses coups d'esbroufe en surenchérissant dans l'outrance, le mauvais goût.

Auteur: Germain Sylvie

Info: Chanson des mal-aimants, Gallimard 2002, p. 238 et suivantes

[ vingtième siècle ] [ abrutissement ]

 

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anti-français

Autre chose... je hais ces Français jacasseurs, avec leurs petites manières affectées & leur attitude mielleuse, et je défendrais la culture et la tradition anglaises jusqu'à la dernière goutte de mon sang. Mais de la même façon, je peux clairement voir que les Français ont une culture plus riche que la nôtre... que leur perspective intellectuelle est infiniment plus claire que la nôtre, et que leurs goûts sont infiniment plus éloignées de la simplicité animale. Quel Anglo-Saxon aurait pu écrire "La comédie humaine" de Balzac ou les "Fleurs du mal" de Baudelaire ? Ce n'est que dans le domaine des sentiments POETIQUES généraux que nous pouvons surpasser les Français, si bien qu'en termes de civilisation, il n'y a que des figures comme Shakespeare, Milton & Coleridge, Byron, Shelley & Keats que nous pouvons honnêtement placer au-dessus d'eux. Ils sont les Grecs du monde occidental moderne, de la même façon que nous en sommes les Romains.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Lettres de 1929 - Juillet à Décembre, à Woodburn Harris, novembre 1929

[ littérature occidentale ] [ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

folie

Du temps que Lée le poète était renfermé à Bedlarn un de ses amis alla le voir et comme le nourrisson du Pinde avait des moments lucides, l'autre s'imagina qu'il était absolument guéri, et se promena avec lui dans l'enceinte de cette maison. Ils montèrent même ensemble jusqu'à la coupole du bâtiment. Comme ils en regardaient tous les deux la hauteur prodigieuse, Lée saisit son ami par le bras, et lui dit : immortalisons... et sautons du parapet à terre. - Tout le monde peut sauter en bas, et nous ne nous immortaliserons pas par-là, reprit celui-ci, d'un grand sang-froid, mais descendons et essayons de sauter de bas en haut. Le fou, flatté d'une idée qui lui présentait un saut plus étonnant que celui qu'il avait proposé, accepta la proposition et son ami, en le voyant descendre l'escalier, s'applaudit du nouveau projet qui roulait dans la tête du malheureux, auquel le goût de l'immortalité avait fait perdre l'esprit.

Auteur: Internet

Info: in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard

[ anecdote ] [ autodéfense ]

 

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immersion

Etre dans la nature ainsi qu'un arbre humain,

Etendre ses désirs comme un profond feuillage,

Et sentir, par la nuit paisible  et par l'orage,

La sève universelle affluer dans ses mains.

vivre,.avoir les rayons du soleil sur la face,

boire le sel ardent des embruns et des pleurs, 

Et goûter chaudement la joie et la douleur 

Qui font une bouée humaine dans l'espace.

sentir dans son coeur vif l'air, le feu et le sang

Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre :

- S'élever au réel et pencher au mystère,

Etre le jour qui monte et l'ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise

Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l'eau,

Et comme l'aube claire appuyée au coteau

Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ appartenance ] [ poème ]

 
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Ajouté à la BD par GAIOTTINO

cruauté

Joseph est chargé de tuer les poulets, les lapins, les canards. Il tue les canards, selon une antique méthode normande, en leur enfonçant une épingle dans la tête… Il pourrait les tuer, d’un coup, sans les faire souffrir. Mais il aime à prolonger leur supplice par de savants raffinements de torture ; il aime à sentir leur chair frissonner, leur cœur battre dans ses mains ; il aime à suivre, à compter, à recueillir dans ses mains leur souffrance, leurs frissons d’agonie, leur mort… Une fois, j’ai assisté à la mort d’un canard tué par Joseph… Il le tenait entre ses genoux. D’une main il lui serrait le col, de l’autre il lui enfonçait une épingle dans le crâne, puis tournait, tournait l’épingle dans le crâne, d’un mouvement lent et régulier… Il semblait moudre du café… Et en tournant l’épingle, Joseph disait avec une joie sauvage :
- Faut qu’il souffre… tant plus qu’il souffre, tant plus que le sang est bon au goût…

Auteur: Mirbeau Octave

Info: Le journal d'une femme de chambre

[ sadisme ]

 

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