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fabrication sérielle

Nous avons, dans ces derniers temps, beaucoup travaillé et étudié la grande invention de la civilisation : la division du travail ; seulement nous lui donnons un faux nom. A vrai dire, ce n'est pas le travail qui est divisé, ce sont les hommes ; divisés en portions d'hommes, en petits fragments, en miettes vivantes, de telle sorte que la parcelle d'intelligence qu'on leur laisse est insuffisante pour former une épingle ou un clou, et s'épuise à former la pointe d'une épingle ou la tête d'un clou. Fabriquer un grand nombre d'épingles en un jour est évidemment une chose bonne et désirable, mais si nous pouvions seulement voir avec quel sable cristallisé ou à la loupe pour pouvoir discerner ce qu'il est -nous comprendrions quel déchet il renferme ! Et le grand cri qui sort de nos villes manufacturières, dominant le souffle de la fournaise, vient vraiment de ceci : -que nous fabriquons de tout, excepté des hommes.

Auteur: Ruskin John

Info: La Nature du gothique, Pierre de Venise, trad. Mathilde Crémieux, Librairie Aillaud, 1907

[ à la chaîne ] [ ère industrielle ] [ critique ] [ productivisme compétitif ] [ déshumanisation ]

 
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architecture

Combien peu d'étrangers, combien peu de parisiens même, connaissent le splendide escalier du Palais-Royal, l'un des spécimens les plus parfaits de notre art décoratif ? Combien savent que la Banque de France possède une galerie de fêtes qui rivalise de splendeurs avec la galerie des Glaces de Versailles ou la galerie d'Apollon du Louvre ? Sont-ils nombreux ceux qui ont vu certain salon de Psyché qui se trouve aux Archives Nationales et qui n'a peut-être point d'égal en France ? Et l'on peut-être assuré que, dans la foule des plaideurs, d'avocats et de magistrats qui chaque jour emplit les galeries du Palais de Justice, beaucoup ne se doutent point que le sous-sol de ce même palais compose le plus important et le plus noble ensemble d'architecture gothique qui soit au monde. Ces choses ne sont pas interdites au public. On les visite à certaines époques, moyennant certaines autorisations et les fonctionnaires qui en ont la garde apportent à en faire les honneurs le plus affable empressement...

Auteur: Lenotre G. Louis Léon Théodore Gosselin

Info: Secrets du vieux Paris

[ à découvrir ]

 

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source d'inspiration

Non. Je n’ai pas eu de sœur, et même aucune parente consanguine. Il est néanmoins vrai que Le parapluie rouge est tissé de souvenirs de ma vie personnelle, de mon premier amour de jeunesse pour une amie d’enfance qui avait grandi dans une certaine intimité avec moi et qui est morte de phtisie à dix-huit ans ; et – bien des années plus tard – de la personne d’une jeune fille avec qui j’avais noué des rapports amicaux et qui fut également enlevée par une mort subite. Le "parapluie rouge" provient de cette dernière. Dans le poème, j’ai ressenti les deux figures, dans une certaine mesure, se fondre en une ; l’élément mystique, qui s’exprime principalement dans les poésies, a également son origine dans la seconde jeune fille. La nouvelle Rêves d’enfance [Jugendträume] de mon recueil Aus stiller Zeit [D’une époque calme], vol. II, repose sur le même fondement, mais se limite à la première. – Dans la maison gothique [Im gotischen Hause] est une invention parfaitement libre. 

Auteur: Jensen Wilhelm

Info: Réponse adressée à Freud, retranscrite dans une lettre à Jung du 22 décembre 1907

[ écrivain ] [ textes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

art roman

L'architecture, quoique ayant emprunté une forme à Rome, n'a aucun souci de la puissance ni de la force, mais uniquement de l'équilibre; au lieu qu'il y a quelque souillure de force et d'orgueil dans l'élan des flèches gothiques et la hauteur des voûtes ogivales. L'église romane est suspendue comme une balance autour de son point d'équilibre, un point d'équilibre qui ne repose que sur le vide et qui est sensible sans que rien en marque l'emplacement. C'est ce qu'il faut pour enclore cette croix qui fut une balance où le corps du Christ fut le contrepoids de l'univers. Les êtres sculptés ne sont jamais des personnages; ils ne semblent jamais représenter; ils ne savent pas qu'on les voit. Ils se tiennent d'une manière dictée seulement par le sentiment et par la proportion architecturale. Leur gaucherie est une nudité. Le chant grégorien monte lentement, et au moment qu'on croit qu'il va prendre de l'assurance, le mouvement montant est brisé et abaissé; le mouvement montant est continuellement soumis au mouvement descendant. La grâce est la source de tout cet art.

Auteur: Weil Simone

Info: Publié dans les Cahiers du Sud à Marseille durant la guerre.

[ religieux ]

 

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personnalité

Ce qui fait d'une bibliothèque un reflet de son propriétaire, c'est non seulement le choix des titres, mais aussi le réseau d'associations qu'implique ce choix. Notre expérience se construit sur l'expérience, nos souvenirs sur d'autres souvenirs. Nos livres se construisent sur d'autres livres qui les modifient ou les enrichissent, qui leur confèrent une chronologie différente de celle des dictionnaires de littérature. Je suis aujourd'hui, après tout ce temps, incapable de trouver seul la trace de ces connexions. J'oublie, ou je ne sais même pas, quelles sont les relations entre beaucoup de ces livres. Si je pars dans une direction - les récits africains de Margaret Laurence me remettent en mémoire La Ferme Africaine d'Isaac Dinesen, qui me fait à son tour penser à ses Sept contes gothiques, lesquels me ramènent à Edgardo Cozarinsky (qui m'a fait découvrir l'oeuvre de Dinesen) et à son livre et son film sur Borges et, plus loin encore, aux romans de Rose Macaulay, dont nous avons discuté un après-midi déjà lointain à Buenos Aires, surpris l'un et l'autre que quelqu'un d'autre les connût -, je perds alors les autres fils de cette toile complexe et je me demande comment, à la façon d'une araignée, j'ai réussi à en lancer un à travers la distance apparemment incommensurable qui sépare, par exemple, les Tristes d'Ovide des poèmes d'Abd Al-Rahman, exilé de son Espagne natale en Afrique du nord.

Auteur: Manguel Alberto

Info: La Bibliothèque, la nuit

[ littérature ] [ classification ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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voyage

Le train éveilla des gares suisses, de style gothique, dont les vitraux tremblèrent. Le Simplon, durant vingt-neuf minutes, donna l'audition d'une grande symphonie de fer, puis, sur des chaussées, on passa les rizières du Piémont jusqu'à une station qui finissait sur rien, sur une grande citerne d'ombre, de silence, et ce fut Venise. Au réveil, une bise de zinc faucha les maïs de la plaine croate. La Serbie s'annonçait par ses porcs, rayés noir et blanc comme des coureurs, et qui dévoraient, renversée dans le fossé, une carcasse de wagon dont ne restaient que les roues et le signal d'alarme. On échangea contre les fleuves d'autres fleuves passés sur des barrages flexibles comme un osier, tandis que, voisines, les piles de l'ancien pont décapité dans les retraites, émergeaient. A Vinkopje, les Roumains en velours furent détachés du train, dans la nuit glacée. Après Sofia, les maisons portèrent leurs piments qui séchaient, frères des vignes vierges. Éclairées par le soleil levant, labourées par les boeufs, les plaines bulgares affichaient une prospérité symbolique, comme sur les vignettes des timbres-poste ou au revers des monnaies. Enfin, après la traversée du désert de Thrace, sous un ciel d'étoiles mais où nos yeux, habitués aux constellations d'Occident, cherchaient en vain l'étoile polaire, ne reconnaissaient plus le Chariot qui au ras du sol prenait cette fois une route terrestre, dans une brèche de la muraille byzantine, la mer de Marmara s'élargit.

Auteur: Morand Paul

Info: Ouvert la nuit

[ Europe ] [ littérature ]

 

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occultisme

Comment ne pas songer non plus à l’artiste transsexuel Anna/Varney alias Sopor Aeternus, un(e) chanteu(se)r albinos et castra torturé(e) déclamant des lamentations maladives et plaintives sur une musique dark wave aux accents médiévaux et funèbres sortis tout droit d’un cimetière désolé ? Au début des années 1990, Sopor Aeternus s’était très vite fait remarquer au sein de la scène gothique à cause de son apparence de danseur de Buto qui aurait abusé du Nosferatu de Murnau, et dont certaines caractéristiques physiques ne sont pas sans résonner avec celle de Grosche/Gregor A. Gregorium/Gotos, le Grand Maître de la Fraternita Saturni. A ses débuts, la rumeur courait qu’il vivait en ermite dans la crypte d’une tour perdue au milieu des bois autrichiens. Les anciens se souviennent encore de l’époque où il déambulait tel un spectre, avec ses ongles démesurés, dans les caves des clubs dark wave de Nuremberg où, avec l’aide d’Holger, son valet bossu, il vendait sous le manteau ses premières démos. Nous n’irons pas jusqu’à affirmer que Sopor s’est directement inspiré d’Eugène Grosche/Gotos mais les ressemblances et les analogies sont frappantes et ne s’arrêtent pas là, Anna/Varney, qui prétend n’être qu’un "réceptacle pour la musique que les esprits des morts lui dévoilent et qu’il retranscrit", ayant développé tout un concept autour de l’influence de Saturne dont il utilise le sigle astrologique comme logo. Ses textes sont influencés par "les rêves, les planètes, les limbes, la numérologie et les dimensions parallèles".

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" pages 820-821

[ influences ] [ source d'inspiration ] [ marketing sépulcral ]

 

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protestantisme

Rappelons que Jean Calvin, s’appuyant sur une exégèse pour le moins étroite de l’Ancien Testament [...], réduit les préceptes bibliques concernant le statut des images à une condamnation pure et simple. Les statues, peintures et autres figures sont à évacuer "sans exception", dit-il dans L’Institution chrétienne. Parce que les images sont "les livres des idiots" et conduisent à de "sottes dévotions", elles seraient à évacuer définitivement. Le concept de "révolution symbolique" qu’utilise O. Christin pour désigner ce mouvement iconoclaste est donc pleinement justifié. Le désir "d’abolition des images ou des reliques" chez Calvin, souligné par cet historien, correspond non seulement à la négation de la tradition architecturale occidentale, tant romane que gothique, mais aussi à la mise en cause d’une fonction symbolique majeure du Temple sacré : être le lieu où se manifeste la Présence divine parmi les hommes. D’où l’opposition logique des Réformateurs vis à vis de l’Eglise romaine, à propos de l’Eucharistie et des Corps saints. Certes, l’Occident avait connu dès les VIIIe et IXe siècles plusieurs controverses autour du culte des images. Les Libri carolini, le synode de Paris (825), avaient bien adopté une position assez réservée quant à leur vénération, mais la situation du christianisme était à cette époque totalement différente. Le "paganisme" n’était pas encore éteint et véhiculait toujours, par voie de sorcellerie, la lèpre tant redoutée de l’idolâtrie. Peut-être les Carolingiens ont-ils, pour cette raison, pris leurs distances avec les images, jusqu’à réprouver leur adoration chez les Byzantins. Il n’est pas non plus impossible qu’une métaphysique de l’image ait fait défaut dans certains milieux ecclésiastiques, sous le règne de Charlemagne.

Auteur: Geay Patrick

Info: Dans "Hermès trahi", pages 112-113

[ représentations du divin ] [ historique ] [ réforme iconoclaste ]

 

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abrutissement

A cette heure, les gens sont chez eux dans ce coin de Bretagne, à regarder leur bonne télévision ruisselante de lots, de fric et de voyages autour du monde à gagner. De nos jours, c'est ça l'aventure, l'ultime : la téloche. Tu peux y décrocher du flouze, une chambre à coucher, une bagnole, des bijoux certifiés avec des rubis et des émeraudes pur fruit d'une valeur de deux mille balles ! Elle t'envoie en cure aux Antilles, à Dache ! On te fournit des fiancées d'un soir ! Des oeuvres d'art galvanisées !
Elle te prend en charge. Si t'es joueur, tu peux ramasser le pactole. Suffit que tu répondes bien à des questions perfides telles que "combien fait dix fois douze" ou "quelle est la capitale du Dannemark" et tu gagnes le canard, décroche la timbale. C'est la fée Marjolaine, la télé ; l'enchanteur Merlin ou Bouygues ; elle relègue lotto et tiercé, petit à petit. On vit d'elle, par elle, pour elle. L'ogresse nous a pris possession. Elle nous fait rêver avec ses ricaneries et bander avec ses films X. Nous enniaise, nous embobeline, bandelette, pétrifie.
Mais un jour viendra où l'homme sortira de l'asservissement. Il brisera les tubes cathodiques à coups de hache ! Il grimpera scier l'antenne de la tour Eiffel ! Les animateurs se laisseront pousser la barbe, pour ne pas être reconnus ; on les contraindra à porter une étoile rouge avec "T.V." écrit dessus en gothique ! Le sursaut se produira, j'annonce haut et fort. Juste les très vieillards et les grabataires auront encore droit à visionner un peu. On retrouvera la campagne, la pluie, les fleurs, la baise, bref, la liberté !

Auteur: Dard Frédéric

Info: Au bal des rombières

[ TV ]

 

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pessimisme

Il y a d'abord l'intuition de Baudrillard comme quoi le loft atteignit le comble de l'horreur en mettant le néant en exergue. Dans le loft c'est nul, il ne se passe rien, on dépasse les pires histoires de monstres. La véritable horreur.

Il y a cette belle citation de Walter Benjamin : "L'humanité, qui jadis avec Homère avait été objet de contemplation pour les dieux olympiens l'est maintenant devenue pour elle-même, son aliénation d'elle-même a atteint ce degré qui lui fait vivre sa propre destruction comme une sensation esthétique de premier ordre."

La disparition du carnavalesque représente donc l'univers qu'on a perdu, la diversité de la création, la grandeur... où il y avait tellement plus de choses... Alors que nous sommes parti dans une direction, celle de l'homme, qu'on aurait du abandonner dès le début. Nul, voie de garage, impasse...

Dans le Dogville de Lars Von Trier on est dans une situation où il n'y a rien à faire de l'humanité. Dans ce film les hommes de tous les jours, les petites gens, ne sont pas mieux que les personnages de pouvoir... Ils sont juste la préparation de ça, ils vont dans la même direction... Une direction avec laquelle on a rien à faire. Rien. La forme homme est maudite. Intégralement.

Zappa et son mouvement freaks se sont rendu compte que les films d'horreurs devaient être réinvestis de façon carnavalesque. Dimension totalement disparue au 18e siècle et remplacée alors par des romans gothiques, des romans effrayant, les monstres des romans effrayants... Ces freaks/monstres étant les anciens dieux, qu'on a abandonnés, et qui demandent à pouvoir exister dans ce monde qui est visiblement un monde fait pour les hommes...

Donc ils reviennent de façon effrayante.

Freaks parle de ce que le cinéma ne prend pas en charge, non seulement le cirque errant, la parade des singularités, mais aussi la disparition progressive du Carnaval comme réminiscence de l'âge d'Or.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: sur youtube, mis en texte par Mg

[ humanité ] [ télé-réalité ] [ TV ]

 

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Ajouté à la BD par miguel