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enfance

Je me souviens de la buée sur les carreaux de la fenêtre de la cuisine, du froid dehors, de la neige et des odeurs du repas en train de se faire. De la purée dans laquelle je faisais un petit puits pour que ma mère y fasse couler une ou deux cuillerées de sauce et que mon père y laisse tomber un peu de l’échalote crue qu’il éminçait dans sa propre assiette. La maison, le feu de la cuisinière était un brasier dans la petit pièce – dehors était l’hiver, dedans, quelque chose qui ressemblait, peut-être, au bonheur.

Auteur: Onfray Michel

Info: La raison gourmande

[ nostalgie ] [ simplicité ]

 

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femmes-par-hommes

Elle se couche et ouvre les cuisses en V, jambes levées au plafond parce que cette position lui semble d'extrême vulgarité et qu'elle aime dans l'amour devenir cible offerte. David s'agenouille, s'abat... Maude crie sans pudeur. Elle sait se faire grossière dans la joute, haleter sa gourmandise en la ponctuant d'invites obscènes dont elle a généralement honte une fois la fièvre retombée. Elle se veut femelle et bestiale, primitive préoccupée de satisfactions primordiales. Crier, suer, déborder, se répandre, oublier le vernis de la civilisation... Elle goûte par-dessus tout ce trajet à rebours, ce décapage mental qui ramène à l'animal.

Auteur: Brussolo Serge

Info: Le rire du lance-flammes

[ sexe ] [ abandon ] [ baise ]

 

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parole jargonnante

Rien ne m’a jamais paru plus comique que ces citations de poètes modernes genre René Char qui parsèment comme des pilules de n’importe quoi concentré tant de textes philosophiques d’une obscurité appliquée, au moins aussi obscurs en tout cas, mais d’une autre façon, que les fragments dits poétiques qui viennent là pour les décorer. La passion des philosophes pour la poésie a des motivations qui sont extrêmement claires, en revanche. S’ils aiment tant la poésie, s’ils en font une consommation aussi gourmande, c’est qu’elle représente justement l’exténuation rassurante de toute littérature ; ou encore, pour parler comme Hegel, parce que la poésie est l’art de la sortie de l’art.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 299

[ incompréhensible ] [ sentimentalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

corpulence

La critique du gros change avec la Renaissance, centrée d'avantage sur la lenteur, la fainéantise, voire l'inintelligence des choses et des gens. [...]
L'épaississement devient "retard", inadaptation à un monde où l'activité prendrait une nouvelle valeur. Non que la faiblesse ait été jusque-là négligée, non que la lenteur ait été ignorée. Mais la vigilance médiévale retient d'abord la gourmandise, la gloutonnerie. Elle se fixe aux péchés capitaux. La modernité s'attache plutôt aux mollesses, aux efficacités. La belette de La Fontaine, banquetant dans son grenier, devenue "mafflue et rebondie" au point d'être incapable d'emprunter le trou par où elle est entrée, focalise à elle seule l'absence de ressort, l'inhabilité condamnant la grosseur.

Auteur: Vigarello Georges

Info: Les métamorphoses du gras : Histoire de l'obésité du Moyen Age au XXe siècle

[ graisse ] [ pansu ]

 

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rapports humains

Quand j'étais tout enfant, nous habitions à la campagne. La maison qui nous abritait n'était qu'une petite métairie isolée au milieu des champs. Là nous vivions en paix. Mes parents gardaient avec eux une grand-tante paternelle, Tante Martine.
C'était une femme à l'antique avec la coiffe de piqué, la robe à plis et les ciseaux d'argent pendus à la ceinture. Elle régentait tout le monde : les gens, le chien, les canards et les poules. Quant à moi, j'étais gourmandé du matin au soir. Je suis doux cependant et bien facile à conduire. N'importe! Elle grondait.
C'est que, m'adorant en secret, elle croyait cacher ainsi ce sentiment d'adoration qui jaillissait, à la moindre occasion, de toute sa personne.

Auteur: Bosco Henri

Info: L'enfant et la rivière

[ dissimulation ]

 

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vacherie

Qu'incarne Jean d'Ormesson ? Tout compte fait, presque rien. Ce qu'il a produit n'est qu'un incessant bavardage dénué du moindre style mais glaviotant avec gourmandise une érudition de surface, n'ayant d'autre effet que de se donner un air philosophe et charmant à l'heure du thé, entouré de trois vieilles filles du centre-droit, sans s'apercevoir, ravi de gloussements divers, qu'à l'extérieur le monde s'écroule. Surtout cette littérature tapisserie, dont les motifs se trouvent si mal à propos, se tisse à partir des pelotes les plus tièdes. Dès qu'il est question de gouffre ou de points fondamentaux, Jean d'O s'éclipse, sceptique, avec un sourire poli et va prendre le thé ailleurs. S'il s'agissait d'insouciance… mais dans les circonstances qui sont les nôtres, ça confinerait presque à la lâcheté. Et nous crevons de cette lâcheté.

Auteur: Sangars Romaric

Info: Suffirait-il d'aller gifler Jean d'Ormesson pour arranger un peu la gueule de la littérature française ? : Suivi de Pneuma

[ extrémités ]

 

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colonialisme

Le Blanc veut toujours expliquer les choses. Le Fouyoughé vit sans se poser de question, avec un sentiment de merveilleux sacré. La vie est un miracle permanent. Mais le Blanc, ce fanatique du pourquoi, comment, a une âme pleine de goudron, à l'image de la nature disciplinée autour de lui.
Avec lui, la vie cesse d'être magique. Mitsinari croit nous sauver en nous proposant un ordre nouveau, avec un dieu comptable de nos péchés, son escouade de saints paludéens, souffrant de diarrhées, son cortège d'anges et de missionnaires très sûrs d'eux : ils sont la vérité et nous les sauvages à baptiser. Mitsinari parle tout le temps d'amour ! Ce mot qu'il roule avec gourmandise sous la langue et qu'il nous sert rôti, bouilli, braisé. Même s'il ignore ce qu'il signifie.

Auteur: Derey Jean-Claude

Info: Papoua

[ christianisme ] [ nord-sud ]

 
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adolescence

On lisait parfois mes rédactions en classe, car j'avais vite appris le mensonge et la nécessité d'une rouerie intelligente... "Et le soleil se jouait dans les grands arbres roux". De ces phrases entières - les pompeuses métaphores dont ils semblaient friands - je chargeai ma mémoire pour une heure afin de flatter la gourmandise qu'ils avaient d'eux-mêmes. J'écrivais exactement comme on avait envie que j'écrive.

Mais un jour j'osai écrire à propose du lavoir de village qu'il régnait autour de lui une "certaine" odeur de lessive... Je savais pour ma part très exactement ce que portait "certaine", un trouble, c'était déjà la sensation d'une odeur qui vous renverse érotiquement, le mélange des brumes froides de l'Est et d'une tiédeur ensavonnée, dont l'institutrice immédiatement me castra en m'accusant d'incorrection. Anodin-vitriol. Je m'étranglai sous leur désir.

Auteur: Bing Élisabeth

Info: Et je nageai jusqu'à la page : Vers un atelier d'écriture

[ sexualité ] [ éveil ] [ écriture ] [ normalisation ]

 

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baise

Au lit j’avais quelque chose devant moi mais je pouvais rien faire avec. J’ahanais et ahanais comme une baleine. Vi était très patiente. Je continuais à me donner comme un beau diable mais j’avais trop bu.
"Désolé, baby", j’ai fait. Après ça j’ai roulé sur le côté. Et j’ai roupillé. Plus tard quelque chose m’a réveillé. C’était Vi. Elle m’avait ranimé la flamme et me chevauchait.
"Vas-y baby, vas-y !" je lui ai dit.
J’arquais le dos de temps en temps. Elle m’a regardé avec des petits yeux gourmands. J’étais en train de me faire violer par une enchanteresse café au fait ! Pendant une seconde ça m’a excité.
Ensuite je lui ai dit : "Merde, baby, descends. La journée a été longue et rude. Ça sera mieux la prochaine fois."
Elle est descendue. Mon truc a piqué du nez comme un ascenseur express.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le Postier", page 135

[ impuissance ] [ comique ] [ alcool ] [ débander ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

scrutateur

Je suis un observateur assidu des gens, un voyeur de l’humanité, si vous préférez. Parfois, je me dis que je dois être un peu excessif, parce que je ne me contente pas d’observer, je me goberge des gens. Certains voyageurs sont totalement absorbés par leurs journaux, d’autres se replient illico sur eux-mêmes, ou s’endorment. Très peu observent. Et personne n’observe de façon aussi gourmande que moi. C’est comme s’il y avait un grand secret que je me devais de percer. Mes observations sont en général d’ordre fantasmatique. Pour ce qui est des femmes, je les déshabille et j’étudie leur potentiel sensuel. Quelle peut être la taille de leurs aréoles, par exemple, ou l’épaisseur de leur toison pubienne. Mon regard transperce les vêtements et j’en tire des conclusions. Quant aux hommes, il s’agit surtout de comparaisons. Leur assurance est-elle supérieure à la mienne, ont-ils plus de succès en amour, sont-ils plus impressionnants que moi ?

Auteur: Kenneth Bernard

Info: La femme qui pensait être belle

[ femmes-hommes ] [ spectateur ]

 

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