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stupidité

Il existe ainsi une espèce de nombreux faux sages qui n'accèdent à la paix de l'âme que par le fait d'une sorte d'anesthésie générale à l'égard de la réalité, d'une insensibilité au réel qui les rend incapables de craindre comme de désirer ; tel par exemple Paul Valéry, qui en convient lui-même : "Je confesse que j'ai fait une idole de mon esprit, mais je n'en ai point trouvé d'autre." On ne saurait mieux dire que l'intérêt porté à la seule intelligence est la traduction d'une incapacité à s'intéresser à quoi que ce soit, - incapacité dont Bouvard et Pécuchet font, avant Valéry, la dure expérience, propre à rappeler, encore une fois, le lien subtil mais tenace, qui rapproche, bon gré mal gré, l'intelligence pure de la bêtise absolue.

Auteur: Rosset Clément

Info:

[ discernement ] [ égoïsme ]

 

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autodestruction

On ne peut apporter à l'encontre du suicide que ce type d'argument : il n'est pas naturel de mettre fin à ses jours avant d'avoir montré jusqu'où l'on peut aller, jusqu'où l'on peut s'accomplir. Bien que les suicidés croient en leur précocité, ils consument un acte avant d'avoir atteint la maturité, avant d'être mûrs pour une destruction voulue. On comprend aisément qu'un homme souhaite en finir avec la vie. Mais que ne choisit-il le sommet, le moment le plus faste de sa croissance ? Les suicides sont horribles pour ce qu'ils ne sont pas faits à temps ; ils interrompent un destin au lieu de le couronner. L'on doit cultiver sa fin. Pour les Anciens, le suicide était une pédagogie ; la fin germait et fleurissait en eux. Et lorsqu'ils s'éteignaient de bon gré, la mort était une fin sans crépuscule.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Le crépuscule des pensées 1940/OEuvres/Quarto Gallimard, p.392

[ initiatique ]

 

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éducation

De même que l’on place les malades dans des "sana" pour qu’un air sain soutienne leurs forces, pour que la vigueur des montagnes ou de la mer les fortifie, pour qu’ils rejettent les miasmes de la ville, de même le genre humain, malade du péché originel et de tant de péchés actuels, a droit non à une "liberté religieuse" illimitée, mais au contraire à ce que sa "liberté religieuse" soit restreinte de telle manière qu’il fasse usage de la liberté pour embrasser la vérité. Cela n’est en aucune manière forcer les hommes à embrasser la foi contre leur gré, mais placer les débiles et les faibles dans des conditions telles qu’ils discernent et choisissent plus facilement la vérité. La "liberté religieuse" illimitée, outre qu’elle est mauvaise en soi, ouvre la porte à l’erreur, au grand détriment des droits des faibles et des ignorants.

Auteur: Berto Victor-Alain

Info: Travail sur la liberté religieuse rédigé en 1964 pour le Coetus internationalis Patrum

[ limites ] [ guides ] [ protection ] [ religion ]

 
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homme-animal

Le cheval occupe la plus haute position dans la hiérarchie des animaux domestiques. Son statut culturel privilégié qui en résulte dans la société occidentale (de même que dans beaucoup d’autres civilisations), ainsi que, on le verra, une étrange faculté de « déchaîner les passions », il les doit à la nature des services qu’il rend à l’homme - sans équivalent dans la société européenne - et surtout du type de rapport à l’animal que ces services impliquent « Gibier, animal d’élevage, monture pour le jeu, la chasse, le transport et la guerre, attelé au char ou à la charrue, conduit à des surprenantes performances dans les épreuves sportives contemporaines, l’ Equus a hissé son maître sur un piédestal en lui apportant parfois de son plein gré, mais souvent durement contraint, vitesse, puissance et endurance pour la réalisation d’entreprises audacieuses auxquelles l’homme ne pouvait guère aspirer sans sa collaboration.

Auteur: Digard Jean-pierre

Info: Les Français et leurs animaux : Ethnologie d'un phénomène de société

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

vêtement

Ensemble, on avait aimé, fait l'amour, pris des cuites, des gifles, appris la magie et porté le cercueil de Rustrelle. Parfois, on n'avait plus faim l'un de l'autre et il restait six mois dans la penderie. Jusqu'à ce que tout me paraisse fadasse. Sans lui sur le dos, je n'attirais que la compagnie des mous et des coeurs tièdes. Si je n'avais jamais souhaité le réparer, c'était pour ne rien oublier. Ses cicatrices étaient les mienne et qui sait, peut-être un peu aussi celles de Kurt Cobain. Adolescent, après l'explosion du groupe Nirvana, j'imaginais qu'il l'avait réellement porté. Ce qui finalement ne m'attira que des ennuis ; entre ceux qui tentaient de me dépouiller et les autres qui me présentaient comme le plus gros mytho de la terre... En décidant de lui faire peau neuve, contre mon gré, le Vieux avait senti que je devais tourner la page. Il avait eu du nez.

Auteur: Blondelot Cédric

Info: La fenêtre de Dieu

[ habit ]

 

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transmission

Parmi les choses que les gens n'ont pas envie d'entendre, qu'ils ne veulent pas voir alors même qu'elles s'étalent sous leurs yeux, il y a celles-ci : que tous ces perfectionnements techniques, qui leur ont si bien simplifié la vie qu'il n'y reste presque plus rien de vivant, agencent quelque chose qui n'est déjà plus une civilisation ; que la barbarie jaillit comme de source de cette vie simplifiée, mécanisée, sans esprit ; et que parmi tous les résultats terrifiants de cette expérience de déshumanisation à laquelle ils se sont prêtés de si bon gré, le plus terrifiant est encore leur progéniture, parce que c'est celui qui en somme ratifie tous les autres. C'est pourquoi, quand le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant : "Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ?" il évite de poser cette autre question, réellement inquiétante : "À quels enfants allons-nous laisser le monde ?"

Auteur: Semprun Jaime

Info: Dans "L'abîme se repeuple"

[ avenir ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

république française

L’infâme Monarchie renversée par l’héroïsme populaire était une femme de mauvaise vie avec laquelle on pouvait rire et banqueter ; mais la Patrie est une épouse acariâtre et vertueuse dont il nous faut accepter, bon gré, mal gré, les caresses compassées. Or donc, le pouvoir s’est transporté, comme tu sais, des Tuileries chez les journalistes, de même que le budget a changé de quartier, en passant du faubourg Saint-Germain à la Chaussée-d’Antin. Mais voici ce que tu ne sais peut-être pas ! Le gouvernement, c’est-à-dire l’aristocratie de banquiers et d’avocats, qui font aujourd’hui de la patrie comme les prêtres faisaient jadis de la monarchie, a senti la nécessité de mystifier le bon peuple de France avec des mots nouveaux et de vieilles idées, à l’instar des philosophes de toutes les écoles et des hommes forts de tous les temps. Il s’agit donc de nous inculquer une opinion royalement nationale, en nous prouvant qu’il est bien plus heureux de payer douze cents millions trente-trois centimes à la patrie représentée par messieurs tels et tels, que onze cents millions neuf centimes à un roi qui disait moi au lieu de dire nous.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 65

[ imposture ] [ critique ] [ hypocrisie ]

 

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isolement

La solitude est parfois dure à supporter ; elle comporte des coups de cafard, à l'heure où le soleil se couche et où commence une soirée vide. Mais elle dispense tant de joies ! Se lever très tôt à l'aurore et s'en aller, à son gré, à son heure, c'est déjà une joie. Sentir avec intensité tout ce que l'on ressent, parce que l'on s'y donne en entier, c'est une richesse de plus. Poursuivre un même problème, âprement, de toute son attention, et déjeuner à trois heures s'il le faut, c'est une force. Aussi ai-je parfois tendance à penser que - sauf exceptions, naturellement - dans nos vies d'ici-bas, tous les lots sont équivalents. Je veux dire par là qu'un mari, un amant, des enfants sont des sources de hautes joies, mais entraînent aussi des soucis, des inquiétudes pour eux ou à cause d'eux, des espoirs parfois trompés, des déceptions, des absences. Celui qui n'a pas les joies n'a pas non plus les soucis. et, libres d'eux, il peut découvrir, s'il sait y parvenir, d'autres plaisirs sans prix, qui n'appartiennent qu'à lui. La solitude, on peut aussi l'appeler liberté : il faut seulement, comme pour la liberté en général, savoir la vivre et en vivre.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Sur les chemins de Sainte-Victoire

[ outil ]

 

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caste

Ce qui permet le mieux de le comprendre, c’est la notion de ce que la doctrine hindoue appelle swadharma, notion toute qualitative elle-même, puisqu’elle est celle de l’accomplissement par chaque être d’une activité conforme à son essence ou à sa nature propre, et par là même éminemment conforme à l’"ordre" (rita) au sens que nous avons déjà expliqué ; et c’est aussi par cette même notion, ou plutôt par son absence, que se marque nettement le défaut de la conception profane et moderne. Dans celle-ci, en effet, un homme peut adopter une profession quelconque, et il peut même en changer à son gré, comme si cette profession était quelque chose de purement extérieur à lui, sans aucun lien réel avec ce qu’il est vraiment, avec ce qui fait qu’il est lui-même et non pas un autre. Dans la conception traditionnelle, au contraire, chacun doit normalement remplir la fonction à laquelle il est destiné par sa nature même, avec les aptitudes déterminées qu’elle implique essentiellement ; et il ne peut en remplir une autre sans qu’il y ait là un grave désordre, qui aura sa répercussion sur toute l’organisation sociale dont il fait partie ; bien plus, si un tel désordre vient à se généraliser, il en arrivera à avoir des effets sur le milieu cosmique lui-même, toutes choses étant liées entre elles par de rigoureuses correspondances.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" page 61

[ vocation ] [ individu-collectif ] [ errance moderne ]

 

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épuration littéraire

J'ai le souvenir, pour ma part, d'avoir eu connaissance du passé collaborationniste de Duras par une note en bas de page figurant dans la biographie de Gaston Gallimard, due à Pierre Assouline. C'était en 1984. Il y était fait allusion à l'existence de cette commission de la Propaganda Staffel où avait officié la jeune Marguerite Donnadieu, épouse Antelme, commission mise en place par un décret du maréchal, après la préalable aryanisation des maisons d'édition juives (Nathan, Calmann-Levy), puis prise en mains par les nazis. Son attribution : le contrôle du papier d'édition. Elle constituait ainsi un véritable organisme de censure qui épluchait les manuscrits reçus et avait la charge de distribuer le papier aux seuls "bons" éditeurs (entendons ceux qui avaient accepté, de leur plein gré, de retirer de la vente et ne plus publier les auteurs inscrits sur les listes dites "Otto" et "Bernhard", à savoir les auteurs juifs, communistes, ou ceux ayant eu par le passé une attitude critique à l'égard de l'Allemagne et de sa culture). " Marguerite, écrit Laure Adler dans la biographie qu'elle lui a consacrée, ne pouvait ignorer le degré de collaboration de cet organisme constamment surveillé par la Propaganda ". Paul Morand eut des responsabilités dans cette commission dirigée par un collaborateur notoire. Les noms de Ramon Fernandez, Brice Parain, Dionys Mascolo figurent dans la liste de la quarantaine de lecteurs accrédités par ladite commission. Quand à la secrétaire de celle-ci, c'était notre Marguerite Donnadieu-Antelme, qui deviendra plus tard l'intraitable résistante Marguerite Duras, l'impitoyable tortionnaire de collabos, puis la militante communiste (stalinienne, forcément stalinienne ?) pure et dure. Ne manquant pas d'aplomb, à la Libération, l'incorruptible communiste s'en prendra avec une farouche énergie à tous ces veaux de Français qui n'avaient pas ouvertement pris parti contre Pétain (...).

Auteur: Henric Jacques

Info: Politique

[ opportunisme ] [ vacherie ] [ ww2 ]

 

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