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roman familial des névrosés

Louis Destouches n’a pas pris comme pseudonyme le prénom de sa mère mais celui de sa grand-mère, Céline Guillou. Qu’on ait bâti des quantités de thèses sur l’inverse en dit long concernant les obsessions de nos contemporains. […] Il ne peut s’agir d'une légitimation par la mère : celle-ci s’appelait Marguerite ; et Céline n’était que son troisième prénom, celui qu’on n’utilise jamais. Il s’agit au contraire d'une remontée à la mère de sa mère, d'une remontée de la fille à la mère, d'une effectuation de ce parcours spécialement interdit qui consiste à traverser l’intimité de ce qui peut, aux yeux d’un fils, se nouer comme reproches étouffés entre une matrice et une plus-que-matrice, une grand-matrice, une outre-mère. […] Ce détail prend toute son importance quand on sait les sentiments de tendresse qu’il avait pour sa grand-mère, des sentiments qui résistent même à la transposition dans la fiction de Mort à crédit, alors que l’amour pour la mère y est considérablement abîmé. […] Qu’il se soit assuré par ce pseudonyme d’être lui-même "bien venu", "réussi", c’est-à-dire moins raté que dans son engendrement officiel et maternel, cela ne fait aucun doute. D’ailleurs, qu’a donc pensé Marguerite Destouches du premier livre de son fils ? "Elle a trouvé ça dangereux et méchant et que ça faisait des histoires", dira-t-il. […]

Une ultime précision : comment Mme Destouches appelait son fils, le petit Louis-Ferdinand ? Simplement Louis, comme ses proches et ses amis le nommeront toute sa vie. Or, le personnage central de ses romans ne se prénomme jamais Louis. Toujours Ferdinand. C’est-à-dire que, prenant comme nom le prénom de sa grand-mère tout en faisant croire qu’il s’agit de celui de sa mère, il prend comme prénom de fiction le prénom que sa mère a laissé vacant, prénom si proche et en même temps si différent de celui du père. Ce qui fait que de toute façon, nom et prénom, nom d’une vieille femme morte, prénom jamais utilisé, excèdent radicalement le contrôle maternel, ce qui ne peut être sans rapport avec la décision d’écrire, c’est-à-dire plus généralement de consommer la rupture avec la grande bouche dentée de la matrice historique, avec l’oralité consommatrice qui fait enfler et danser l’hystérie. Céline n’a littéralement pas de nom : ce sont volontairement trois prénoms qui s’étalent sur les couvertures de ses livres.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, pages 81-83

[ remaniement ] [ généalogie ] [ signification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

Contre-Intelligence Culturelle
Les Opérations Psychologiques font désormais partie de la large gamme des activités politiques, militaires, économiques et idéologiques qui visent à sécuriser les objectifs nationaux et les intérêts privés. Les Professionnels de l'Intelligence insistent sur l'efficacité des méthodes de manipulation : " Par l'application de techniques sonores PSYOP, dans la communication directe ou dans les communications utilisant les médias, il a été démontré maintes et maintes fois que la séduction de l'intelligence, de la raison et des émotions du public-cible le conduira à penser et à agir comme désiré."
L'Intelligence est le substitut virtuel à la violence dans la Société de l'Information. La Contre-Intelligence (CI) requiert l'investigation, l'examen systématique et détaillé, et concerne l'identification et la neutralisation de manipulations de l'intelligence par des services, des organisations ou des individus. Cibler l'environnement informationnel inclut l'influence sur la culture, l'industrie cognitive et le domaine artistique, ceci afin de manipuler l'émergence de formes esthétiques et gestuelles symboliques. Dans un conflit de résistance à la culture zombie, il est compréhensible que l'art traditionnel ne puisse plus longtemps se justifier comme une activité à laquelle un individu pourrait se consacrer en solitaire de manière honorable et utile. La morbidité croissante de ce champ de bataille culturel amplifiera l'importance de la ruse, de la mobilité, de la dispersion et de la poursuite d'un tempo opérationnel plus élevé. L'artiste en tant que hacker de la réalité est un opérateur d'intelligence et de contre-intelligence culturelle pour qui devraient être plus appropriées les définitions de cultures cachées ou parallèles que les termes communs de " marginalité " ou " d'underground ". Dans un monde où la propagande proclame son existence, les méthodes d'Intelligence Culturelle contre la monopolisation de la perception et l'homogénéisation des modèles culturels ont développé une grande variété de techniques. Des éléments préexistants dans la société peuvent être utilisés pour provoquer une signification qui ne leur était pas originelle ; et leur transformation débouche sur un message entièrement nouveau qui révèle l'absurdité sous-jacente du spectacle. La pratique de la subversion, mais également le brouillage culturel, le contre-terrorisme sémiotique, les fantômes collectifs, l'invasion des médias, l'exploration spatiale indépendante, et tous les moyens d'expression artistiques connus ont besoin de converger vers un mouvement général de contre-propagande qui doit englober tous les aspects perpétuellement interagissant de la réalité sociale.

Auteur: Becker Konrad

Info:

[ contre-pouvoir ]

 

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curiosité

Il est patent que toute vie - comme celle qui s'exprime par ces lignes ou celle qui les lira - ne peut se situer ailleurs qu'"au front exact" du grand processus auquel elle appartient et qui l'a faite émerger. Maintenant, crête du passé.
A partir de là, cette petite existence monade (moi, toi), s'essaye à comprendre, à sentir les choses. A les prévoir ensuite.
Pour ce qui est de l'immédiat ce peut être faisable - avec marge d'erreurs : unetelle, jolie, qui a bien fait ce qu'on lui demande à l'école et couronne ses études d'un doctorat à 26 ans, a de meilleures perspectives de vie qu'untel, 25 ans, paresseux et sans emploi, qui s'adonne compulsivement à l'héroïne depuis 3 ans.
Les prospectives au-delà, conditionnées et contingentées par d'infinis paramètres, sont de suite beaucoup plus aventurées.
On pourra néanmoins, pour ce qui est des vies et des sociétés humaines, déceler de nombreuses règles ponctuelles et autres analogies cycliques, très souvent formulées par dictons et proverbes.
En revanche, pour ce qui est d'une compréhension plus globale, d'un meilleur recul sur le phénomène de la vie, par exemple le développement de l'incroyable homéostasie de Gaïa, nous voilà pauvres aveugles tâtonnant péniblement dans l'obscurité, explorateurs spéléo qui auraient épuisé les piles de leurs lampes frontales. Pensez : nous ne savons pas même s'il existe d'autres formes de vie ailleurs, (ce qui semble plus que probable), et si oui, si elles ont quelque parenté avec la notre. Infimes bébés cosmiques que nous sommes...
L'univers n'est donc que la cellule miroir du moi de la conscience d'une race, plus ou moins détaillé en fonction de son niveau de développement collectif, ci-devant une intelligence communautaire avec supports de connaissances externes ce qui, à notre connaissance, n'existe pas chez les autres bestioles terrestres. Bref le miroir une civilisation de type I sur l'échelle de Kardachev. Nous.
Pour une civilisation de type II les univers sont infinis et se transvasent les uns dans les autres via des trous noirs de masses inégales. Tous diversement intriqués à l'instar des êtres multiples qui les peuplent et en sont les reflets.
Une représentation de ces enchevêtrements est impossible pour une émergence de niveau I comme la nôtre.
On ne sait ce qu'il y a au-delà.
Reste cette féroce envie de savoir.

Auteur: Mg

Info: 29 avril 2019

[ science-fiction ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Il est assez connu des gens du boulevard, ce grand bossu à la tête rentrée dans les épaules [Albert Wolff], comme une tumeur entre deux excroissances ; au déhanchement de balourd allemand, qu’aucune fréquentation parisienne n’a pu dégrossir depuis vingt-cinq ans, — dégaine goujate qui semble appeler les coups de souliers plus impérieusement que l’abîme n’invoque l’abîme !

Quand il daigne parler à quelque voisin, l’oscillation dextrale de son horrible chef ouvre un angle pénible de quarante-cinq degrés sur la vertèbre et force l’épaule à remonter un peu plus, ce qui donne l’impression quasi fantastique d’une gueule de raie émergeant derrière un écueil.

Alors, on croirait que toute la carcasse va se désassembler comme un mauvais meuble vendu à crédit par la maison Crépin, et la douce crainte devient une espérance, quand le monstre est secoué de cette hystérique combinaison du hennissement et du gloussement qui remplace pour lui la virilité du franc rire.

Planté sur d’immenses jambes qu’on dirait avoir appartenu à un autre personnage et qui ont l’air de vouloir se débarrasser à chaque pas de la dégoûtante boîte à ordures qu’elles ne supportent qu’à regret, maintenu en équilibre par de simiesques appendices latéraux qui semblent implorer la terre du Seigneur, — on s’interroge sur son passage pour arriver à comprendre le sot amour-propre qui l’empêche encore, à son âge, de se mettre franchement à quatre pattes sur le macadam !

Quant au visage, ou, du moins, ce qui en tient lieu, je ne sais quelles épithètes pourraient en exprimer la paradoxale, la ravageante dégoûtation !

[…]

En réalité, ce vomitif gredin est surtout lépreux. Il porte sur sa figure, — où tant de claques retentirent ! — la purulence infinie d’une âme récoltée pour lui dans l’égout, et il tient beaucoup plus de la charogne que du monstre.

Wolff est le monstre pur, le monstre essentiel, et il n’a besoin d’aucune sanie pour inspirer l’horreur. Il lui pousserait des champignons bleus sur le visage que cela ne le rendrait pas plus épouvantable. Peut-être même qu’il y gagnerait !…

L’aspect général rappelle immédiatement, mais d’une manière invincible, le fameux homme à la tête de veau, qu’on exhiba l’an passé, et dont l’affreuse image a souillé si longtemps nos murs.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 403-404

[ vacheries ] [ portrait ] [ métaphores ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

adaptation

Les yeux marrons des rennes deviennent bleus en hiver.
La vie d'un renne en Arctique n'est pas de tout repos. D'abord, il lui faut endurer des températures glaciales, inférieures à -40°C. Mais il doit aussi encaisser d'incroyables écarts de luminosité. Et pour cause. Durant les trois mois que dure l'été, les jours sont très longs et la luminosité est particulièrement importante, du fait de la réflexion des rayons du Soleil sur le sol recouvert de neige et de glace. En revanche, durant le long et rigoureux hiver polaire qui suit, la nuit est alors interminable. Ce qui facilite alors grandement le travail des prédateurs tels que les loups et les ours. C'est fortuitement que les scientifiques ont en effet remarqué que durant l'été, les yeux des rennes ont une belle couleur brun doré. Mais lorsque l'hiver arrive, ils se teintent d'un bleu profond.
Les chercheurs expliquent que le mécanisme qui régit ce changement de couleur est le fait d'un tissu de cellules réfléchissantes situé derrière la rétine, connu sous le nom de tapetum lucidum. Ce dernier, présent chez de nombreux vertébrés qui pratiquent la chasse de nuit, a pour fonction de réfléchir la lumière de manière à améliorer la vision nocturne. C'est cette couche de cellules qui fait briller les yeux des chats dans le noir lorsqu'une lampe torche est braquée sur eux. À l'aide d'électrodes les chercheurs ont mesuré la pression qui régnait dans le tapetum lucidum des rennes à différentes périodes de l'année. Ce qui leur a permis de constater que durant l'hiver, la pression augmentait considérablement dans l'oeil des animaux, du fait d'un ralentissement de certains mécanismes cellulaires de drainage des fluides oculaires. Sous cette augmentation de pression, les cellules qui composent le tapetum lucidum se rapprochent, ce qui modifie la longueur des ondes lumineuse qu'elles réfléchissent. Le tapis cellulaire réfléchit alors principalement de la lumière bleue.
D'après les chercheurs, cette lumière permettrait aux rennes de mieux percevoir les mouvements des prédateurs dans l'obscurité. Mais, en contrepartie, les images imprimées sur la rétine seraient moins nettes. Ce qui expliquerait l'intérêt évolutif pour l'animal de retrouver une vision plus nette durant les mois d'été à la forte luminosité. Actuellement on ne connait aucun autre mammifère capable de modifier ainsi la couleur de ses yeux suite à un changement de saison.

Auteur: Internet

Info: 24 12 2013

[ curiosité ] [ regard ] [ métamorphose ] [ sciences ]

 

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femmes-hommes

On ne pouvait m'accuser de pratiquer l'art de la conquête ; à l'encontre des moeurs du temps, c'était Rosa qui m'avait demandé une danse. Ce qui fit de moi le plus grand veinard de tout l'hémisphère Nord, au bas mot. Rosa : j'osais à peine la regarder mais, à un moment donné, je fus bel et bien avec elle sur la piste de danse. Ni dieu ni diable qui comprît comment j'avais mérité ça. Et moi encore moins. J'aurais voulu m'excuser auprès de tous ces garçons qui me regardaient avec envie à travers la fumée de leurs cigarettes Belga. [...] Ensuite, elle a eu chaud, elle a dit qu'elle voulait sortir prendre un peu d'air frais, et m'a demandé de l'accompagner. Jusque là, tous les préliminaires avaient été de son initiative. Le genre entreprenant. Mais à présent, c'était à moi de jouer. Pas besoin de faire le naïf, je savais ce que j'avais à faire. Pas une seule fille ne demande à un garçon d'aller prendre l'air pour des prunes. Et sûrement pas après avoir dansé avec lui. Mais je n'ai rien fait. Je suis resté planté à côté d'elle. Imaginant les questions les plus nulles qu'un garçon puisse imaginer dans des moments aussi cruciaux. Où elle allait à l'école, si elle aimait aller à l'école, quel métier elle pensait choisir et, merde alors, avait-elle la moindre idée si elle voulait avoir des enfants, et si oui, combien... c'était pour ainsi dire ma première soirée, j'avais voulu me montrer un gentleman, montrer que je ne recherchais pas un succès rapide auprès des filles. De tous les grands secrets propres à l'univers féminins de notre espèce souvent répugnante, je pensais en avoir dévoilé un, à savoir que les femmes détestent les types qui se jettent trop vite et de façon trop ciblée sur "la chose".
Rosa s'était bien entendu refroidie entre temps (fallait la réchauffer, imbécile), et a proposé de rentrer. J'ai aussitôt compris que j'avais fichu en l'air avec brio une chance qui m'était offerte sur un plateau d'argent. Elle, qu'a-t-elle bien pu penser ? Que j'aimais les garçons ? Que je ne la trouvais pas assez jolie ? Que j'allais sous peu choisir d'entrer au séminaire, j'étudiais déjà le latin, pas vrai ? Je n'en sais rien, mais l'oiseau s'est envolé et n'est jamais revenu.

Auteur: Verhulst Dimitri

Info: Comment ma femme m'a rendu fou, p. 30-31

[ occasion manquée ] [ séduction ]

 

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anti-capitalisme

"It's capitalism stupid !"

En lisant cet article du Guardian, je me suis vraiment dit que le mot "capitalisme" transpirait entre toutes les lignes, sans être prononcé :

Les entreprises de combustibles fossiles " prennent l’humanité à la gorge", déclare le chef de l’ONU dans une attaque virulente. (Climate crisis | The Guardian)

"Le Guardian comprend que M. Guterres est courroucé par le comportement récent des entreprises de combustibles fossiles, qui ont récolté une manne grâce aux prix de l’énergie ayant flambé en raison de la guerre en Ukraine. Une grande partie de ces bénéfices faramineux est susceptible d’être investie dans une nouvelle exploration et une nouvelle expansion des ressources en combustibles fossiles."

Profits, réinvestissement des profits dans l’investissement en capital, expansion, etc.

Il reste un problème de "framing" de la part de Guterres quant à la causalité des phénomènes. Il reste à la surface des choses. Ce n’est pas tellement l’industrie fossile ou du tabac ou de l’amiante le problème. Le fait que ces secteurs s’engagent dans des stratégies de lobbying dilatoires est contingent à leur cœur d’activité. En fait, n’importe quel actionnaire d’entreprise qui verrait ses profits menacés agirait strictement de la même manière, peu importe le cœur d’activité.

On doit remonter la chaîne causale pour pouvoir identifier, derrière le comportement de ces secteurs, le comportement général du capitalisme (néolibéral). Toute entrave à la maximisation du profit et à l’accumulation du capital est combattue avec les ressources disponibles : les profits et le capital, tant que la loi l’autorise ou qu’elle ne peut pas être appliquée.

Il n’y a donc pas que les problèmes contemporains et contingents du tabac, de l’amiante ou des fossiles, il y a aussi la déforestation, la surpêche, l’épuisement des sols, l’exploitation des travailleurs, la pollution de l’espace, la surconsommation des ressources naturelles, etc.

C’est un problème structurel systémique au capitalisme : il ne contient pas de boucle de feedback pour s’autoréguler dans de nombreux domaines existentiels.

Le problème ne sera donc pas réglé par la mise au pas des industries du tabac, de l’amiante et des fossiles, mais par l’abolition du capitalisme.

Comme l’affirment certains critiques : "il n’y a pas de solution dans le capitalisme".

Auteur: Terence Pseudo

Info: Sul le blog de Paul Jorion, le 19 juin 2022

[ manque de régulations ]

 

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complexe d'Œdipe

La découverte freudienne [...] nous montre la femme dans une position qui est, si l’on peut dire – puisque j’ai parlé d’ordonnance, d’ordre ou d’ordination symbolique – subordonnée. Le père est d’abord pour elle objet de son amour – c’est-à-dire objet du sentiment qui s’adresse à l’élément de manque dans l’objet, pour autant que c’est par la voie de ce manque qu’elle a été conduite à cet objet qui est le père. Cet objet d’amour devient ensuite celui qui donne l’objet de satisfaction, l’objet de la relation naturelle de l’enfantement. A partir de là, il ne s’en faut pour elle que d’un peu de patience pour qu’au père vienne enfin à se substituer celui qui remplira exactement le même rôle, le rôle du père, en lui donnant effectivement un enfant.

Ceci comporte un trait sur lequel nous reviendrons, et qui donne son style particulier au développement du surmoi féminin. Il y a chez elle une espèce de balance entre le renoncement au phallus et la prévalence de la relation narcissique, dont un Hanns Sachs a très bien vu l’importance dans le développement de la femme. En effet, ce renoncement une fois fait, le phallus est par elle abjuré comme appartenance, et devient de l’appartenance de celui auquel dès lors s’attache son amour, le père, dont elle attend effectivement l’enfant. Cette attente de ce qui dès lors n’est plus pour elle que ce qui doit lui être donné, la met dans une dépendance très particulière, qui fait naître paradoxalement à un moment donné [...] des fixations proprement narcissiques. Elle est en fait l’être le plus intolérant à une certaine frustration. [...]

La simple réduction de la situation à l’identification de l’objet de l’amour et de l’objet qui donne la satisfaction, explique d’ailleurs aussi bien le côté spécialement fixé, voire précocement arrêté, du développement de la femme par rapport au développement que l’on peut qualifier de normal. A certains tournants de ses écrits, Freud prend un ton singulièrement misogyne pour se plaindre amèrement de la grande difficulté qu’il y a, au moins pour certains sujets féminins, à les mobiliser, à les faire bouger d’une espèce de morale, dit-il, du potager et des boulettes, qui comporte de forts impérieuses exigences quant aux satisfactions à tirer, de l’analyse elle-même par exemple.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 281-282

[ femmes-hommes ] [ simplettes ]

 
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antisémitisme

Le  Coran  contient  certains  passages particulièrement  choquants  dans  lesquels  Mahomet  stigmatise  les  Juifs comme des ennemis de l’islam et les décrit animés d’un esprit malveillant et rebelle. On trouve également des versets qui évoquent leur humiliation et leur misère justifiées, ‘‘encourant la colère divine’’ à cause de leur désobéissance.  Ils devaient être humiliés ‘‘parce qu’ils n’avaient pas cru aux signes de Dieu et avaient tué les prophètes injustement’’ (sourate 2, versets 61/68). Selon un autre verset (sourate 5, versets 78/82), ‘‘les incroyants parmi les Enfants d’Israël’’ furent maudits par David et par Jésus. À titre de châtiment pour avoir ignoré les signes de Dieu et les miracles accomplis par les prophètes, ils furent transformés en singes et en pourceaux ou en idolâtres (sourate 5, versets 60/65). Le  Coran  insiste  particulièrement  sur  le  fait  que  les  Juifs  rejetèrent Mahomet  (bien  que,  selon  des  sources  musulmanes,  ils  le  reconnurent comme un prophète) – par pure jalousie envers les Arabes et par ressentiment parce qu’il n’était pas juif.



De tels actes sont aujourd’hui présentés comme caractéristiques de la nature sournoise, perfide et intrigante des Juifs telle que la décrit le texte coranique. Pour des traits aussi négatifs, ils étaient voués à  ‘‘l’avilissement dans ce monde-ci’’ et à un ‘‘châtiment magistral’’ dans l’autre monde.



Une  série  de  versets  accuse  les  Juifs  de  ‘‘mensonges’’ (sourate  3, verset 71), d’altérations (sourate 4, verset 46), de lâcheté, d’avidité et de ‘‘corruption des textes sacrés’’.



Cette dernière accusation renvoie à une croyance bien ancrée selon laquelle les révélations des Ancien et Nouveau Testaments étaient authentiques, mais auraient été par la suite déformées par leurs indignes gardiens (Juifs et chrétiens). Le texte biblique devait donc être remplacé par le Coran, la parole littérale de Dieu transmise à son prophète Mahomet par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Cette version musulmane  substitutionniste  considère  Mahomet  comme  le  dernier prophète, celui qui a reçu l’ultime et complète révélation de Dieu sous la forme de l’islam.  



Le principal stéréotype antijuif entretenu par le Coran demeure l’accusation selon laquelle les Juifs ont obstinément et délibérément rejeté la vérité d’Allah. En outre, d’après le texte sacré, ils ont toujours persécuté ses  prophètes,  notamment  Mahomet  qui  dut  par  la  suite  expulser  deux grandes tribus juives de Médine et exterminer la troisième, les Qurayza. 

Auteur: Wistrich Robert

Info:

[ monothéismes ]

 

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onirisme

Promenade dans les bois. Chemin dégagé et rocailleux.

Bon, me voilà face à un truc insolite.

Ce n'est pas apparent.

Mais je le sais.

Certes, si elle était vraiment inconnue, je ne pourrai la voir, cette chose... La distinguer. Puisqu'elle ne ferait pas partie des objets déjà intégrés dans une case pré établie...

Néanmoins JE LE SAIS.

Elle est devant mes yeux.

La décrire ? Comment créer une nouvelle case ?

Une pierre, grossier parallélépipède grisâtre d'environ 15 centimètres sur le petit côté...

Avec des bords trop bien définis, telles les bordures d'un dessin de Hergé.

Et maintenant voilà que ce machin est autre, mais sans que j'aie pu m'apercevoir du changement. Effet d'une transmutation visuelle magique, fondu-enchaîné parfait dans sa lenteur, mais produit instantanément ?

La chose bouge un peu. Elle a modifié sa couleur, du gris incertain nous sommes passé à ce que je nommerai : bleu terne.

Un bleu épais qui semble scintiller de l'intérieur.

Je suis à genoux devant elle.

L'objet s'est élargi, de telle sorte qu'il fait désormais penser à une demi-étoile de mer,  avec des contours imprécis, vaporeux...

Et. Et...

Et le revoilà caillou. Pardonnez les pauvres analogies pour tenter de définir ce truc mais je n'en puis trouver de meilleures.

Maintenant je me transforme. Comme si la pierre restait parfaite, immobilisée dans un espace absolument figé.

... Et mézigue, observateur, votre serviteur envoyé spécial... qui rapetisse...

Ma vision passe désormais par les oreilles.

...

Au pied d'une falaise bleue. De grands nuages tanguent, volutes vertes au-dela de l'horizon.

Feuillus qui bordent le chemin ?

Je peux bouger.

Mais la falaise reste intangible. Je passe au travers.

Sens tactiles floutés par on ne sait quoi.

...

Pas d'exotisme ici.

De paradoxe... Rien. 

Tout est évidence.

Simple

Le bizarre est derrière. 

Curieuses les sensations d'une vie ? Insolites... Singulières. Surprenantes. Normales ? 

Of course not

J'ai quitté notre monde ésotérique, inexplicable... désorientant.

Pour entrer dans le réel.

Auteur: Mg

Info: 5 fév. 2013

[ dernières paroles ] [ poème ]

 

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