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moines-soldats

Ils vivent sans avoir rien en propre, pas même leur volonté. Vêtus simplement et couverts de poussière, ils ont le visage brûlé des ardeurs du soleil, le regard fier et sévère : à l'approche du combat, ils s'arment de foi au-dedans et de fer au-dehors ; leurs armes sont leur unique parure ; ils s'en servent avec courage dans les plus grands périls, sans craindre le nombre, ni la force des barbares : toute leur confiance est dans le Dieu des armées ; et, en combattant pour sa cause, ils cherchent une victoire certaine ou une mort sainte et honorable.
O l'heureux genre de vie, dans lequel on peut attendre la mort sans crainte, la désirer avec joie, et la recevoir avec assurance !

Auteur: Saint Bernard de Clairvaux

Info: sur les templiers

[ guerrier ] [ religion ]

 

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caractères

Les romans de Dostoïevski marquent les étapes successives d'une enquête sur l'existence de Dieu. En eux s'est élaborée une philosophie profonde et fondamentale de l'action humaine. Les héros de Dostoïevski sont ivres d'idées et brûlés par le feu des mots. Ce qui ne veut pas dire qu'ils soient des types ou des personnifications allégoriques. Nul, à l'exception de Shakespeare, n'a représenté plus complètement les énergies complexes de la vie. Cela veut dire simplement que des personnages comme Raskolnikov, Muichkine, Kirilov, Versilov, Ivan Karamazov se nourrissent de pensée comme d'autres humains se nourrissent d'amour ou de haine. Là où les autres hommes brûlent de l'oxygène, eux brûlent des idées. C'est pourquoi les hallucinations jouent un si grand rôle dans les romans de Dostoïevski : l'hallucination, c'est l'état dans lequel la ruée de la pensée à travers l'organisme humain et le dialogue entre le moi et l'âme se trouvent extériorisés.


Auteur: Steiner George

Info: Tolstoï ou Dostoïevski

[ individus ] [ opinions ] [ littérature ] [ réflexions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

recyclage

Dès l’âge de dix ans, ils s’activent autour des bûchers. L’odeur imprègne leur peau, qui devient grise à force de vivre parmi les cendres. Ils manipulent tous les cadavres, jeunes, vieux, malades, amputés, en morceaux, décapités, ou si parfaits qu’on a du mal à croire qu’ils sont morts. Avec le temps, ils ne les voient plus. Enveloppés de leur suaire blanc, les défunts sont tous pareils, tous voués à la désintégration. Une fois les corps brûlés, les enfants sont chargés de retrouver ce que le feu n’a pas détruit. Ils marchent parmi les cendres à la recherche de bijoux, de pièces ou d’ustensiles, et pataugent dans la boue du Gange pour récupérer ce qui pourrait être vendu. Ils ramassent les morceaux de bois qui n’ont pas été brûlés pour les ramener à la maison, où ils seront utilisés pour cuisiner. Tout dans cette industrie est récupérable. Grande leçon, pour notre époque !

Auteur: Nirsimloo Ananda Devi

Info: Le rire des déesses

[ récupération ] [ fossoyeurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

renaissance

C'est difficile à expliquer : jusque-là, il y a son âme, ou son ventre dévoré, qui ressemblent à des terres brûlées. Dedans, il n'y a plus rien. C'est un paysage après l'éruption d'un volcan, le monde après la fin du monde. C'est gris. C'est tout nu, tout lisse, on ne peut pas s'accrocher, cela brûle et on ne peut pas marcher. Et puis les sourires d'en face arrivent, que ce soit pour elle ou non, elle les attrape ; et là aussi, c'est comme le monde après la fin du monde. Mais plus tard. Au moment où les forces reprennent et que la terre renaît de ses cendres, parce que après la fin du monde, il y a le début du monde. Un autre. Le suivant. Au fond de Clémence, quelque chose revient à la vie. Elle perçoit presque physiquement la lumière et la chaleur, elle voit, imprimées sur sa rétine, les grandes herbes et les fleurs qui poussent et s'épanouissent et ondulent, qui font un pansement dedans son ventre, et toutes les douleurs et toutes les brûlures s'apaisent, cela dure un instant, un instant seulement. Pendant cet instant, elle entrevoit le salut.

Auteur: Sandrine Collette

Info: Ces orages-là

[ résurrection ] [ renouveau ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Relatant la longue campagne qu'il a menée en Kabylie, Saint-Arnaud note : " J'ai laissé sur mon passage un vaste incendie. Tous les villages, environ deux cents, ont été brûlés, tous les jardins, saccagés, les oliviers, coupés. Nous avons passé. " Passé donc en cette région où l'ampleur des destructions rend impossible le retour des populations civiles, qui n'ont d'autre choix que d'abandonner des lieux et des terres où elles ne peuvent plus vivre. Conformément aux plans élaborés par l'état-major pour venir à bout des résistances rencontrées, les saccages systématiques favorisent des expulsions en masse, et tout cela contribue, comme le souhaitait Hain, à " déblayer le sol de la population indigène " en privant les combattants de leurs bases arrière. Sous le Second Empire, dans les années 1860, alors que les canons français tonnent en Cochinchine, les actions des soldats de Bugeaud sont toujours relatées avec précision dans les dîners de la bonne bourgeoisie lilloise, qui sait les " hameaux rebelles pris le soir " et réduits en cendres le matin, " ces brutes " arabes, fermées "au progrès", s'étant " laissé brûler avec leurs gourbis ". Sans doute est-ce jugé " un peu fort", mais "que voulez- vous ? La guerre est la guerre ", affirme-t-on tranquillement.

Auteur: Le Cour Grandmaison Olivier

Info: Coloniser, Exterminer : Sur la guerre et l'Etat colonial

[ oppression ] [ sauvagerie ] [ justification ]

 
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printemps

Un grand souffle chaud parcourt depuis huit jours la vallée de Chamonix. Venant d'Italie, le vent s'engouffre dans le corridor de la mer de Glace, vient heurter les raides pentes herbeuses de l'aiguille à Bochard, puis retombe comme une haleine tiède sur les étroites prairies qui bordent l'Arve, faisant éclore brusquement en une nuit l'admirable flore alpestre. Chaque jour la vieille neige de l'hiver recule, monte, se réfugie dans les alpages, puis plus haut dans les grands couloirs et dans les glaciers... On peut suivre cette progression du printemps : c'est comme un immense assaut que donne la nature à la montagne. Les forêts toutes rougies par les gels et les tourments reverdissent de jeunes pousses d'un vert très tendre, mais plus haut, vers les deux mile, tout est encore brûlé. Les névés fondent les uns après les autres, laissant sur le paysage une tache rougeâtre. On dirait une plaie mal guérie ; cela fait comme une croûte qu'on aurait arrachée et qui laisserait dessous le ton plus clair de la peau mal formée. Puis, ces plaies des alpages se cicatrisent à leur tour, verdissent, et le gazon dru des altitudes vient unifier la teinte fraîche de la montagne.

Auteur: Frison-Roche Roger

Info: Premier de cordée

 

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émotion médiatique

-Vous avez vu pour ces cinquante petites filles brûlées vives dans cet orphelinat de Boston ?
-Oui.
-Horrible hein ?
-Je suppose que oui.
-Vous supposez ?
-Oui.
-Vous n’êtes pas sûr ?
-Si j’avais été là, je pense que j’en aurais eu des cauchemars pour le restant de ma vie. Mais quand on lit ça dans le journal, ce n’est pas pareil.
-ça vous fait pas de la peine ces cinquante petites filles brûlées vives ? Elles étaient aux fenêtres et elles hurlaient.
-Je suppose que c’était horrible. Mais vous comprenez, c’était juste le titre d’un journal, une histoire de journal. Ça ne m’a pas frappé. J’ai tourné la page.
-Vous voulez dire que ça ne vous fait rien ?
-Pas grand-chose.
Il est demeuré un moment sans rien dire et a bu une gorgée de bière. Puis il a hurlé :
-HÉ ! Y A UN MEC QUI DIT QUE CA LUI FAIT RIEN QUAND ON PARLE DE CES CINQUANTE PETITES ORPHELINES BRÛLÉES VIVES A BOSTON !
Tout le monde m’a regardé. J’ai contemplé le bout de ma cigarette. Il y a eu un long silence. Puis la femme à la perruque rousse a dit :
-Si j’étais un homme, je lui ferais remonter la rue à coups de pompe dans le cul.
-ET IL CROIT PAS EN DIEU NON PLUS, a repris le type à côté de moi. IL DÉTESTE LE BASE-BALL. IL ADORE LA CORRIDA, ET IL AIME VOIR DES PETITES ORPHELINES PÉRIR DANS LES FLAMMES !

Auteur: Bukowski Charles

Info: "Une bière au bar du coin" dans "Je t'aime Albert" pages 235-236

[ lynchage public ] [ faits divers ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

La gazelle est en mer.
Dieu sait comment, mais elle est là.
Immobile sur les lames bleues des vagues, dans une attitude royale, comme tout en haut d'une dune.
Elle se tourne pour regarder Farid, ses cornes, luisantes, annelés, ne bougent pas.
C'est un animal courageux et fier, elle a des pattes fines, des muscles nerveux et une bande noire sur son dos qui frémit quand le danger approche.
C'est la plus belle décoration du désert.
Elle a une ouïe qui perce le silence, des yeux merveilleux; des cornées transparentes et ces fameuses pupilles brillantes qui voient les aigles dans le ciel, les lycaons cachés dans les buissons.
Pendant la période de sécheresse estivale, quand tous les animaux quittent les régions désertiques et les steppes brûlées, la gazelle reste fidèle aux lieux qui sont les siens, et souvent sa chair nourrit les grands carnivores qui mourraient s'il en était autrement.
Elle court d'une manière un peu comique, presque sans toucher le sable.
Elle laisse un sillage de traces, aussi petites et rondes que des pièces de monnaie.
Elle est très rapide, elle doit l'être si elle veut survivre.
De temps en temps, elle s'arrête et elle regarde derrière elle, comme le font les enfants, et cette curiosité peut lui être fatale.
Saisie à la gorge, la gazelle ne se débat pas.
Elle se laisse entraîner et mettre à mort.
Les poètes arabes ont chanté pour elle, ils ont élevé son regard innocent au sommet de la beauté du monde.

Auteur: Mazzantini Margaret

Info: La mer le matin

[ nature ]

 

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dialogue

Le frère du roi, indifférent à l’affolement qu’il avait provoqué, se dirigea tout droit vers la vieille femme au teint hâlé qui, assise sur son tabouret, surveillait le quartier du haut de ses soixante-dix ans.

— Que nous vaut l’honneur ? ricana la vieille femme. Seraient-ce tes jolis drilles qui voudraient goûter du combat amoureux ?
— Non, madame. C’est vous que je suis venu voir.

Si elle était bien vieille et qu’il lui manquait beaucoup de dents, la femme n’était pourtant pas vilaine, au contraire : il y avait dans ce visage ridé et brûlé de soleil une sorte de beauté digne, d’immortelle fierté, le miroir d’une grâce ancienne, et ses yeux noirs étaient si brillants qu’ils lui donnaient presque un air fripon.

— Monsieur fait dans les antiquités ? Je suis sûre que j’ai pour toi de la viande bien plus fraîche, mon bichon…
— Sais-tu à qui tu t’adresses ? s’emporta le comte de Valois, offusqué par l’impertinence de la vieille femme.
— Je m’en tamponne la mouniche, du moment que t’es bien monté, mon bijou, et à en juger par ta culotte, je dirais que t’en as bien sept pouces moins la tête. Quant à ce nez ! Ce nez ! Chez moi on dit : beau clocher, belle église !

L’un des soldats, fulminant, s’approcha d’elle en portant la main à l’épée. De Valois l’arrêta aussitôt et, s’obligeant à retrouver lui-même son calme, revint au voussoiement :

— Êtes-vous bien celle qu’on appelle Izia ?
— Ici on m’appelle la Mère, mais pour toi je veux bien m’appeler Marie-Madeleine, Jeanne de Navarre ou même le grand Robert, si t’es plutôt de la rosette !

Auteur: Loevenbruck Henri

Info: L'apothicaire

[ famiiarité ] [ prostitution ]

 

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couchant

Pirate et Osbie Feel sont étendus sur le toit de l'immeuble, un magnifique coucher de soleil traverse et dessine la rivière sinueuse, impérial serpent, une multitude d'usines, d'appartements, de parcs, de tours et de façades enfumées, un ciel incandescent qui se déverse sur les kilomètres de rues profondes, l'encombrement des toits et les ondulations de la Tamise, y mettant une tension drastique d'orange brûlée pour rappeler au visiteur sa fugacité mortelle, pour sceller ou cacher toutes portes et fenêtres visibles à ses yeux, qui ne cherchent qu'un peu de compagnie, un mot ou deux dans la rue avant de monter vers l'odeur de savon de la chambre louée et les carrés corail du coucher de soleil sur le plancher - une lumière antique, intériorisée, combustible consommé dans l'holocauste hivernal programmé, les formes plus lointaines parmi les brins ou les feuilles de fumée sont maintenant elles-mêmes de parfaites ruines carbonisées, les fenêtres plus proches, frappées un instant par le soleil, ne réfléchissent plus rien mais contiennent la même lumière destructrice,  intense décoloration qui ne permet aucune promesse de retour, une lumière qui rouille les voitures du gouvernement sur les trottoirs, qui vernit les derniers visages se pressant devant les magasins dans le froid comme si une vaste sirène avait finalement retenti,  une lumière qui fait que les innombrables rues se transforment en canaux froids déserts, et qui, avec les étourneaux de Londres, emplit tout, les oiseaux convergent par millions vers des piédestaux de pierre embrumés, vers les endroits qui se vident et vers un grand sommeil collectif. Ils convergent en anneaux, des anneaux concentriques sur les écrans radar. Les opérateurs les appellent des "anges".  

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Gravity's Rainbow, trad Mg

[ soir ] [ cépuscule ]

 
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Ajouté à la BD par miguel