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reconnaissance

Mes parents nous rappellent souvent, à mes frères et à moi, qu'ils n'auront pas d'argent à nous laisser en héritage, mais je crois qu'ils nous ont déjà légué la richesse de leur mémoire, qui nous permet de saisir la beauté d'une grappe de glycine, la fragilité d'un mot, la force de l'émerveillement. Plus encore, ils nous ont offert des pieds pour marcher jusqu'à nos rêves, jusqu'à l'infini.

Plus encore, ils nous ont offerts des pieds pour marcher jusqu’à nos rêves, jusqu’à l’infini.

C’est peut-être suffisant comme bagage pour continuer notre voyage par nous-mêmes. Sinon, nous encombrerions inutilement notre trajet avec des biens à transporter, à assurer, à entretenir.

Un dicton vietnamien dit : "Seuls ceux qui ont des cheveux longs ont peur, car personne ne peut tirer les cheveux de celui qui n’en a pas".

Alors j’essaie le plus possible de n’acquérir que des choses qui ne dépassent pas les limites de mon corps.

Auteur: Kim Thuy

Info: Ru

[ gratitude ] [ papa ] [ maman ] [ proverbe ]

 

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fils-père

un des trucs les plus chanceux

qui me soit arrivé

fut d’avoir un père

cruel et sadique.



après lui

les pires choses que la Destinée

m’a fait endurer

ne m’ont pas semblé si

terribles –

des choses qui pousseraient d’autres

hommes

vers la colère, le désespoir, le dégoût,

la folie, des pensées suicidaires

et

plus encore

n’ont eu qu’un impact mineur

sur moi

du fait de mon

éducation :

après mon père

presque tout le reste m’a paru

correct.



je devrais vraiment avoir

de la gratitude pour ce

vieil enfoiré

mort depuis si longtemps

dans la mesure où

il m’a préparé

pour tous les nombreux

enfers

en m’y menant

plus tôt

que prévu

lors de ces années

où on ne peut pas s’échapper.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " cher vieux papa"

[ haine ] [ violence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

traite des noirs

Un jour, j'ai visité le fort aux esclaves de Cape Coast, au Ghana. L'architecture m'a laissé une impression durable. Le bâtiment comptait trois niveaux. Les niveaux supérieurs abritaient le palais du gouverneur et la chapelle. Il y avait suffisamment de place pour une salle de bal et des réceptions de mariage. Les niveaux inférieurs de la même forteresse étaient l'endroit où les esclaves captifs attendaient d'être embarqués vers l'Amérique. Le palais et l'église étaient bâtis sur les tombes des esclaves. Ainsi, tandis qu'ils esclavageaient, les riches chantaient leur gratitude au Tout-Puissant, puis, tandis qu'ils gémissaient de la joie de l'amour charnel au lit, les esclaves gémissaient en attendant la délivrance. Les cris de plaisir en haut contrastaient avec les cris de douleur en bas, mais les deux n'étaient pas sans rapport. La splendeur d'en haut était bâtie sur la misère d'en bas. Aujourd'hui, le palais mondial est bâti sur une prison mondiale. La splendeur dans la misère - voilà la base de l'instabilité mondiale.

Auteur: Ngugi wa Thiongo

Info: Pour une Afrique libre

[ domination ] [ impérialisme ] [ colonialisme ] [ extrêmes ]

 

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Ajouté à la BD par Bandini

femmes-entre-elles

Son plaisir me touchait comme jamais encore aucun plaisir de femme ne m’avait touchée. Son sexe humide, tiède et profond ne m’inspirait jamais cette espèce de dégoût, de fatigue qui me vient souvent après la volupté ! La sentir jouir m’était une émotion extraordinaire et je savais la caresser indéfiniment, moi qui ai eu souvent l’horreur du baiser. Je lui demandais au contraire de me laisser l’embrasser, ce qu’elle me refusait, disant qu’il fallait attendre, que c’était meilleur nu, qu’il fallait accumuler en soi du désir, avoir beaucoup, beaucoup de désir l’une pour l’autre. Petit Suzanne, [...] Tu m’avais rendu ma jeunesse, le goût de la vie ! Je m’éveillais dans tes bras, l’amour se détachait pour n’être plus que cette chose saine, vive, délicieuse comme le printemps, comme un fruit, comme le plaisir même. Ah ! que tu as pu atteindre loin dans ma chair le désir de vivre, que j’aimais la vie près de toi et que je m’y sentais puissante !

Auteur: Havet Mireille

Info: Journal 2, 11.04.22, p. 262. Merci à Marthe Compain et à son travail de Doctorat : Le journal intime de Mireille Havet: entre écriture de soi et grand œuvre

[ baise ] [ lesbiennes ] [ volupté ] [ gratitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Parfois, pendant mon existence solitaire il me semblait n'avoir que juste assez de vie pour savoir que je n'étais pas vivant ; car je n'avais pas d'épouse pour me tenir le coeur au chaud. Mais finalement tu m'as été révélée, dans l'ombre d'un isolement aussi profond que le mien. J'ai été de plus en plus attiré par toi et je t'ai ouvert mon coeur, tu es venue à moi et tu seras toujours là, à me chauffer le coeur et à ranimer ma vie par la tienne. Toi seule m'a appris que j'ai un coeur - toi seule as projeté une lumière dans mon âme, en profondeur, vers le haut et vers le bas. Toi seule m'as révélé à moi même ; car sans ton aide la meilleure connaissance que j'aurai eu de moi se fut bornée à connaître mon ombre - à la regarder vaciller sur le mur et à confondre ses fantaisies avec mes actions. Comprends tu ce que tu as fais pour moi ?

Auteur: Hawthorne Nathaniel

Info:

[ gratitude ]

 

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souvenirs

Quand je serai vieille, je m'allongerai sur mon lit ou me calerai les reins dans un fauteuil et j'écouterai la musique que j'écoute aujourd'hui, celle qui passe à la radio ou dans les boîtes de nuit. Je fermerai les yeux pour retrouver la sensation de mon corps en train de danser. Mon corps délié, souple, obéissant, mon corps au milieu des autres corps, mon corps affranchi de tout regard, quand je danse seule au milieu de mon salon. Quand je serai vieille, je passerai des heures ainsi, attentive à chaque son, à chaque note, à chaque impulsion. Oui, je fermerai les yeux et je me projetterai mentalement dans la danse, dans la transe, je retrouverai un à un les mouvements, les ruptures, et mon corps épousera de nouveau le rythme, la mesure, au plus près de sa pulsation.

Quand je serai vieille, si je le suis un jour, il me restera ça. Le souvenir de la danse, les basses qui cognent dans le ventre, et l'ondulation de mes hanches.

Auteur: Vigan Delphine de

Info: Les gratitude, Les gratitude Page 96, JCLattès, 2019

[ futur antérieur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

valuation

J’attache de la valeur à toute forme de vie, à la neige, la fraise, la mouche.
J’attache de la valeur au règne animal et à la république des étoiles.
J’attache de la valeur au vin tant que dure le repas, au sourire involontaire, à la fatigue de celui qui ne s’est pas épargné, à deux vieux qui s’aiment.
J’attache de la valeur à ce qui demain ne vaudra plus rien et à ce qui aujourd’hui vaut encore peu de choses.
J’attache de la valeur à toutes les blessures.
J’attache de la valeur à économiser l’eau, à réparer une paire de souliers, à se taire à temps, à accourir à un cri, à demander la permission avant de s’asseoir, à éprouver de la gratitude sans se souvenir de quoi.
J’attache de la valeur à savoir où se trouve le nord dans une pièce, quel est le nom du vent en train de sécher la lessive.
J’attache de la valeur au voyage vagabond.
J’attache de la valeur à l’usage du verbe aimer.

Auteur: Luca Erri De

Info:

[ coût des choses ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

gratitude

Cher Monsieur Germain,

J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.

Je vous embrasse de toutes mes forces.



 

Auteur: Camus Albert

Info: Lettre à son instituteur, 19 novembre 1957. Après son Nobel

[ éducateur ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

Europe

... un fait important souligné en 1944 par une simple phrase de Churchill : "Ce sont les Russes qui ont cassé les ressorts de l'armée allemande. " Oui, des raisons historiques et géographiques devaient faire que les Russes soutinrent le plus grand poids de la bataille contre l'Allemagne nazie, et que grâce à eux furent épargnées des millions de vies anglaises et américaines. Ces vies, les Russes n'ont pas voulu les sauver, pas plus qu'ils ne choisirent de sacrifier des millions d'entre eux. Mais telle fut la réalité, dont pendant la guerre les Anglais comme les Américains furent pleinement conscients. "Une vague de gratitude nationale submerge l'Angleterre", disait Sir Bernard Pares en 1942, et dans des sphères plus élevées on donna libre cours à des sentiments semblables. C'est ainsi qu'Ernest Bevin déclara le 21 juin 1942 : " Toute l'aide que nous avons pu fournir a été peu de chose auprès des efforts fascinants du peuple soviétique. Quand ils liront leurs livres d'histoire, les enfants de nos enfants revivront avec admiration et gratitude l'héroïsme du grand peuple russe."

Auteur: Werth Alexander

Info: La Russie en guerre, t. 1 : La Patrie en danger 1941-1942 ,1776. p. 13

[ ww2 ] [ historique ] [ URSS ]

 

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femme-par-homme

Céline était conscient de vivre avec une femme admirable sans laquelle il n’aurait peut-être pas survécu aux épreuves qu’il a rencontrées sur son chemin pendant les années noires. Il s’en ouvrit dans les cahiers qu’il tenait en prison : 

"Bien sûr je devrais être mort depuis longtemps, depuis 1914. J’ai triché avec la mort. Lucette toute mignonne est venue me chercher. Je l’ai compris la première fois qu’elle est montée me voir rue Lepic (...) Lucette est venue pour m’emmener, cela c’est sûr je l’ai vu tout de suite."

Il lui donna Voyage au bout de la nuit avec cette dédicace :   "À Lucette déjà si secrète au seuil de la vie."

Au Danemark, il fut aussi le témoin admiratif de ses baignades en toutes saisons. Ainsi dans une lettre à Marie Bell (une maîtresse) : 

"Même que Lucette plus vicieuse que moi y prend encore deux bains par jour - à travers la glace, trésor ! Le tempérament des femmes m’a toujours étonné - Quel brasier là-dedans !"

Auteur: Gibault François

Info:

[ éloge ] [ époux ] [ gratitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel