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baise

- Qu’est-ce que tu veux ? J’ai pas beaucoup de temps, elle a grogné quand il a été assez près.

Il s’est encore approché, puis s’est arrêté très près d’elle.

Il ne disait rien.

Il a bonne haleine, elle pensait.

C’est dire à quel point il était proche.

Ils sont restés quelques minutes sans rien dire.

Après ce moment de silence, elle s’est penchée en avant pour l’embrasser sur le front. Elle était plus grande que lui avec ses talons. Puis elle a commencé à le déboutonner et elle a retroussé sa jupe. Il a fouillé dans son manteau, doucement pour ne pas la surprendre ni lui faire peur. Pour lui donner de l’argent ? elle s’est demandée. C’était son cadeau à elle. Elle lui a attrapé la main pour arrêter son mouvement, a un peu enfoncé ses ongles dans sa paume et a posé sa main sur ses seins. Elle mouillait ; il bandait. Elle l’a enfourché contre le mur de briques et l’a baisé en silence. Sans capote. Quand il a joui en elle, elle lui a remonté la braguette puis s’est refait une beauté, a lissé sa robe, son haut, ses cheveux. Elle lui a tourné le dos, puis elle s’est retournée. Elle l’a embrassé longtemps et très fort sur les lèvres, lui a roulé une grosse pelle, puis a reculé.

Auteur: Fondation Larry

Info: Dans "Effets indésirables", trad. de Romain Guillou, éditions Tusitala, 2016, page 103

[ prostituée ] [ passe gratuite ] [ don ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

intériorisation

L'enfant compose avec la peur comme il compose avec la nuit, avec les ombres, avec l'insuffisance des parents, comme il compose avec tout. La peur est une donnée matérielle du monde, parmi des dizaines d'autres. Il faut savoir que la nuit noire accélère les battements du coeur rouge. Etre seul dans un chagrin ou dans le vert d'une forêt, c'est effrayant. Il faut le savoir mais cela ne concerne pas l'esprit, le dedans, cela donne une information susr le monde - comme de savoir que le vent du nord est glacé, que la neige reste toujours en altitude sur les montagnes. Alors tu l'apprends et puis tu l'oublies, comme dans l'enfance on oublie aussitôt ce qu'on sait pour aller jouer un peu plus loin, pour continuer de perdre son temps, de jouir du grand bonheur de perdre son temps. C'est une chose que les parents ont du mal à comprendre, cette jouissance-là. Ne reste pas désoeuvré, fais quelque chose, prends un livre. Même le jeu ils voudraient que ce soit éducatif - pas que pour jouer, pas que pour rien. C'est que les parents sont des adultes et que les adultes sont des gens qui ont peur, qui se soumettent à leur peur, qui la connaissent d'une connaissance servile, sombre. La peur n'est plus comme hier dans le monde, à certains endroits du monde, dans les dorures d'une légende ou dans les recoins d'une rue. Elle est maintenant dans l'esprit des adultes.

Auteur: Bobin Christian

Info: in "L'inespérée", éd. Gallimard, p.80-81

[ gratuité ] [ âge ] [ générations ] [ apprentissage ] [ inquiétude ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

déprise de soi

Bien qu'aujourd'hui on semble l'ignorer, la formation de la faculté d'attention est le but véritable et presque l'unique intérêt des études. La plupart des exercices scolaires ont aussi un certain intérêt intrinsèque ; mais cet intérêt est secondaire. Tous les exercices qui font vraiment appel au pouvoir d'attention sont intéressants au même titre et presque également.

Les lycéens, les étudiants qui aiment Dieu ne devraient jamais dire : "Moi, j'aime les mathématiques", "Moi, j'aime le français", "Moi, j'aime le grec". Ils doivent apprendre à aimer tout cela parce que tout cela fait croître cette attention, qui, orientée vers Dieu, est la substance même de la prière.

N'avoir ni don ni goût naturel pour la géométrie n'empêche pas la recherche d'un problème ou l'étude d'une démonstration de développer l'attention. C'est presque le contraire. C'est presque une circonstance favorable.

Même il importe peu qu'on réussisse à trouver la solution ou à saisir la démonstration, quoiqu'il faille vraiment s'efforcer d'y réussir. Jamais, en aucun cas, aucun effort d'attention véritable n'est perdu. Toujours il est pleinement efficace spirituellement, et par suite aussi, par surcroît, sur le plan inférieur de l'intelligence, car toute lumière spirituelle éclaire l'intelligence.

Si on cherche avec une véritable attention la solution d'un problème de géométrie et si, au bout d'une heure, on n'est pas plus avancé qu'en commençant, on a néanmoins avancé, durant chaque minute de cette heure, dans une autre dimension plus mystérieuse. Sans qu'on le sente, sans qu'on le sache, cet effort en apparence stérile et sans fruit a mis plus de lumière dans l'âme. Le fruit se retrouvera un jour, plus tard, dans la prière. Il se retrouvera sans doute aussi par surcroît dans un domaine quelconque de l'intelligence, peut-être tout à fait étranger à la mathématique. Peut-être un jour celui qui a donné cet effort inefficace sera-t-il capable de saisir plus directement, à cause de cet effort, la beauté d'un vers de Racine. Mais que le fruit de cet effort doive se retrouver dans la prière, cela est certain, cela ne fait aucun doute.

Auteur: Weil Simone

Info: "Attente de Dieu"

[ persévérance ] [ gratuité ] [ karma yoga ] [ travail ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ultraviolence

J'avais vraiment envie de tuer quelqu'un, mais je ne voulais pas faire de taule. Il a fallu que j'élabore un plan. Ça devait être de la légitime défense. J'ai réfléchi à mes options. [...]

Un soir où je me promenais pas loin de Sunset, près d'Echo Park, j'ai entrevu un début de réponse. Une école d'arts martiaux.

-Vous apprenez comment tuer quelqu'un à mains nues ? j'ai demandé.

-Oui, m'a assuré le professeur. Mais surtout, on vous apprend comment ne pas avoir à le faire.

-Bien entendu, j'ai répondu.

J'ai su que c'était le bon endroit.

Je suis très rapidement devenu excellent. Ceinture jaune, ceinture marron puis noire. En soixante jours. C’était inné chez moi, disait le prof. Bien sûr, je ne lui ai pas dit que j’avais appris les bases à l’armée. Mon passé était secret ; je vivais grâce à ma pension. Je faisais ça dix heures par jour. Sept jours par semaine. Quand l’école était fermée le dimanche, je m’entraînais chez moi.

Bon. J’étais devenu un expert. Une ceinture noire, plusieurs dan. Ça devait largement faire l’affaire. Mais comment s’y prendre ? Je ne pouvais pas sortir dans la rue et frapper un type sur la nuque pendant ma promenade. J’en avais encore envie. Toutes ces heures de méditation n’avaient pas émoussé mon envie de sang.

C’est alors que j’ai eu une idée géniale. J’ai acheté un fauteuil roulant. J’ai simulé un accident. Je me suis directement rendu dans un quartier réputé pour son fort taux de criminalité. J’avais carrément le choix. J’ai porté mon dévolu sur Pico-Union. Il était un peu plus de deux heures du matin. Les bars se vidaient. Les gens chahutaient. Il y avait toutes les chances pour que je me fasse accoster. J’allais trouver des raisons de me justifier.

Le premier soir, il ne s’est rien passé. Deux Salvadoriens m’ont donné des pièces. Ils ont cru que j’étais SDF.

Le lendemain, je suis allé à Compton. Je ne savais pas trop où aller et je me suis retrouvé assis au milieu d’entrepôts. Je n’ai pas vu âme qui vive. J’ai dû prendre un taxi pour rentrer. Je n’ai pas trouvé d’arrêt de bus. Je ne prenais pas ma voiture. Si on retrouvait mon véhicule à proximité du lieu du crime, ça soulèverait quelques questions qui porteraient atteinte à ma crédibilité. J’avais toujours prévu de dire que je m’étais perdu dans les transports en commun. Que je prenais le bus parce que je ne pouvais pas conduire. Que je ne pouvais pas conduire à cause de ma blessure. Voilà comment ça devait se dérouler.

Le troisième soir, je suis allé à Boyle Heights. Rien. J’étais frustré par mon incapacité à attirer les emmerdes. Ça faisait dix ans que les journaux nous rebattaient les oreilles d’histoires de meurtres. Je n’arrivais même pas à provoquer une simple agression.

Le quatrième soir, j’ai décidé de prendre ma soirée. Je suis allé me faire une toile. A Berverly Hills. Une projection spéciale. Un film français. Godard. Nan, pas A bout de souffle. Je continuais à prendre le bus. Je ne voulais pas changer ma routine.

Après la séance, j’ai sorti mon portefeuille. Ce n’était pas prémédité, je le jure. J’avais été assis dessus toute la soirée, et le film étant plutôt long, comme le sont les films européens, ça avait été assez inconfortable. C’était ma seule motivation. Evidemment, on m’a sauté dessus par-derrière. Instinctivement, j’ai bondi de mon fauteuil roulant et j’ai commencé à défoncer le type. Il n’a jamais su ce qui l’avait frappé. En deux mouvements, je lui avais cassé le cou. A la quatrième prise, je lui faisais passer le nez au travers du cerveau et il en crevait net. Pas dans l’ambulance sur le chemin de l’hôpital. Pas aux urgences. Mais là, sur place. Pas besoin d’un médecin ou d’un type du SAMU pour confirmer que le gars était mort.

Auteur: Fondation Larry

Info: Dans "Effets indésirables", trad. de Romain Guillou, éditions Tusitala, 2016, pages 40-42

[ handicapé appât ] [ mascarade ] [ gratuit ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson